Royaume ermite

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Un royaume ermite est un pays, une organisation ou une société qui s'isole, métaphoriquement ou physiquement, du reste du monde.

La dynastie Joseon, en Corée, a fréquemment été décrite comme un « royaume ermite »[1].

Le nom de Royaume ermite a également été utilisé pour décrire la chaîne américaine épicerie A&P de la fin des années 1950 à la fin des années 1960, lorsque la gestion de l'entreprise est devenue dogmatique et complaisante[2],[3].

Désignation pour la Corée[modifier | modifier le code]

La dynastie Joseon, en Corée, a fréquemment été décrite comme un royaume ermite au cours de la dernière partie de la dynastie[4]. L'expression est aujourd'hui encore couramment utilisée en Corée et est souvent utilisée par les Coréens eux-mêmes pour désigner la Corée pré-moderne.

L'expression est une construction occidentale qui n'est la traduction d'aucune expression en langue locale, c'est le produit de l'image anglo-saxonne, française et plus globalement occidentale de la Corée[1].

Historique[modifier | modifier le code]

La première utilisation documentée du mot « ermite » pour désigner la Corée se trouve dans le titre du livre de William Elliot Griffis de 1882 Corea: The Hermit Nation (Corée : la nation ermite). L'auteur du livre n'avait jamais visité la Corée, n'en parlait pas la langue et n'avait aucune expérience personnelle avec le pays[5],[6],[7]. Cette expression véhicule la vision anglo-saxonne pour la Corée, contrairement à l'expression pays du matin calme qui véhicule la vision française de la Corée[1]. À ses débuts, l'expression est utilisée par les premiers missionnaires protestants américains pour décrire la Corée[1].

Historique de l'usage en français[modifier | modifier le code]

L'expression se retrouve en français en 1884 chez Edmond Plauchu sous la forme de « Royaume solitaire ». Guillaume Apollinaire utilise en 1916 l'expression « triste royaume des ermitages »[1].

Usage pour les pays au XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, l'expression est souvent utilisée dans les médias pour désigner la Corée du Nord. ce nom fut aussi utilisé en 2009 par la secrétaire d'État des États-Unis Hillary Clinton[8].

D'autres pays, tels que le Bhoutan et le Royaume mutawakkilite du Yémen, ont aussi été décrits comme des royaumes ermites à cause de la réticence de leur gouvernement à engager le dialogue avec le monde extérieur. L'ancienne civilisation africaine d'Aksoum, aujourd'hui l'Éthiopie, était identifiée par les Européens comme le « royaume ermite ».

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Frédéric Boulesteix, « Quelques images de Séoul dans les récits des voyageurs français au début du 20e siècle », Revue de Corée, été 1987, vol. 19, n°2, pp. 60-74.
  2. (en) Jim Collins, How the Mighty Fall : And Why Some Companies Never Give In, , 240 p. (ISBN 978-0-06-195646-1, lire en ligne), p. 154.
  3. (en) Jim Collins, Good to Great, , 320 p. (ISBN 978-0-06-211920-9, lire en ligne), p. 67.
  4. THE OBLITERATION OF THE KINGDOM OF KOREA; With Complete Disregard of Her Promises Preceding the Russian War, Japan Abolishes the Emperor of That Nation and Places a Marionette Upon the Throne. THE VANISHING "LAND OF THE MORNING CALM" The Exiled Monarch Will Probably Join the former King of Foo-Choo Islands in Tokio., Stephen Bonsal, The New York Times, 28 juillet 1907
  5. (en) Jon Carter Covell et Alan Carter, Korean Impact on Japanese Culture: Japan's Hidden History, Covell, NJ, Hollym Publishers,
  6. (en) David H. Fischer, Historians' Fallacies: Toward a Logic of Historical Thought
  7. (en) Myoung Chung Wilson, Korean Government Publications: An Introductory Guide. Lantham, MD: Scarecrow Press, 2000.
  8. http://beta.mytelus.com/telusen/portal/NewsChannel.aspx?CatID=World&ArticleID=news/capfeed/world/w022017A.xml