Richard d'Alton

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Richard d'Alton
Biographie
Naissance
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Rathconrath (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
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Officier, chef militaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Eduard d'Alton (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Grade militaire
Distinction

Richard d'Alton, né en 1732 à Rathconrath (en), en Irlande, et mort le à Trèves, est un général impérial et maréchal au service des Habsbourg autrichiens.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Richard d'Alton est né à Loughan (en irlandais : An Lochán) (Mount D'Alton)[1], actuellement sur le territoire de Rathconrath (en), en Irlande, en 1732. Son frère est Eduard d’Alton (de), qui jouera également plus tard un rôle important dans l'armée impériale, comme d'autres Irlandais, notamment Laval Nugent von Westmeath ou Thomas Brady (en)[2].

Guerre de Sept Ans[modifier | modifier le code]

Richard entre dans l'armée autrichienne dès son plus jeune âge : à dix-huit ans, il est déjà Oberleutnant du régiment de Salm. En 1754, il est promu capitaine et sert à ce grade pendant la guerre de Sept Ans, dans laquelle il s'illustre à Kolín et Görlitz (1757), puis le près de Saalfeld et le 8 mai à Aisch. À la bataille de Kunersdorf, le , il est nommé Oberstleutnant et contribue à la bataille de Liegnitz puis à la victoire à Landshut du . Ayant attiré l'attention de l'impératrice Marie-Thérèse, il est promu colonel (Oberst).

Après cela, il combat le près de Leutmannsdorf, et reçoit l'ordre militaire de Marie-Thérèse.

Pologne et anoblissement[modifier | modifier le code]

En 1771, il est promu Generalmajor. En 1772, dans le cadre du premier partage de la Pologne, il dirige l'occupation militaire de la Petite-Pologne au sud de la Vistule[3], et l'année suivante, il prend la tête du régiment d'infanterie no 19.

Le , il passe Feldmarschall-Leutnant[4]. Il s'illustre à Arnau le [5], et reçoit pour cela la croix de commandeur de l'Ordre de Marie-Thérèse et est nommé comte « von Alton »[1],[6].

Retour en Irlande[modifier | modifier le code]

En 1784, le comte Richard D'Alton retourne en Irlande et fait construire la Mount Dalton House sur son domaine natal[7]. Il y fait ériger un monument pyramidal de 30 pieds (9,14 m) de haut en l'honneur de l'impératrice Marie-Thérèse, de l'empereur Joseph II et du roi George III[8]. Le monument sera détruit en 1906[9].

En 1785, il obtient par l'intermédiaire de l'ambassadeur britannique en Irlande que son titre s'applique également sur le territoire britannique.

Richard D'Alton reçoit le commandement du régiment no 26. Pour cela, il a fait don d'une bibliothèque.

Dernière mission et fin de vie aux Pays-Bas autrichiens[modifier | modifier le code]

D'Alton a la réputation d'être un soldat impitoyable[10] : lors de l'écrasement d'une rébellion en Transylvanie, il aurait utilisé, en Valachie, des échafauds particulièrement hauts pour les pendaisons. De telles lettres de créance ont dû amener l'empereur Joseph II à lui confier le commandement suprême militaire des Pays-Bas autrichiens en octobre 1787, succédant au comte Joseph Murray de Melgum, jugé trop mou. Pour mener à bien ses réformes controversées, l'empereur nomme Trauttmannsdorff comme ministre plénipotentiaire, mais le général d'Alton n'est pas soumis à son autorité.

Le 22 janvier 1788, au lendemain de son arrivée, l'armée tue plusieurs civils sur la Grand-Place de Bruxelles lors d'une manifestation non armée. Bien que l'empereur ait exprimé sa satisfaction de ce début, d'Alton ne parvient pas par la suite à réprimer complètement la rébellion. Son général Gottfried von Schröder, débarrasse Liège des troupes révolutionnaires, qui se regroupent à Bréda. D'Alton ricane que c'en est fini de cette « armée de la Lune », nommée ainsi car elle disparaît sans que les Autrichiens ne parviennent à la localiser[11].

Il répartit lui-même sa petite armée sur de nombreuses petites garnisons, ce qui s'avèrera être un inconvénient lorsque la révolution brabançonne éclate réellement en 1789. Si la défaite de Turnhout du 27 octobre et la perte de Gand du 17 novembre sont imputables à Schröder, le général d'Alton ne parvient pas à contrôler la situation à Bruxelles. De plus, il envoie la garnison de Mons à Namur, et perd rapidement la première ville citée. La succession rapide de défaites conduit les Autrichiens à se retirer précipitamment de Bruxelles le 2 décembre, laissant derrière eux l'artillerie et le Trésor (deux millions de florins).

À Luxembourg, où d'Alton s'est réfugié le , il apprend que Joseph II, furieux, l'a démis de ses fonctions et l'a fait passer en cour martiale sur la question de la perte du Trésor. Pour se justifier, il publie fin 1790 un mémorandum, complété plus tard par un supplément sur le départ des troupes impériales de Bruxelles. Cependant, le déshonneur du procès à venir s'avère trop grand, et le comte d'Alton met fin à ses jours le , à Spire (ou peut-être à Trèves[12]), sur la route qui le mène de Bruxelles à Vienne[6].

Publication[modifier | modifier le code]

  • Mémoires pour servir à la justification de feu son Excellence le général comte d'Alton et à l'histoire secrette de la révolution belgique, 1790 : vol. I et vol. II

Pamphlets[modifier | modifier le code]

La révolution brabançonne entraîne une abondante publication pamphlétaire. Parmi elle, un pamphlet anonyme est ainsi constitué par la correspondance factice entre Trauttmansdorf et le général d’Alton, illustrée de caricatures des deux personnages[13],[14],[15].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « The Dalton Family in Ireland », sur www.daltondatabank.org (consulté le )
  2. David Hollins, Christopher Rothero, Austrian Commanders of the Napoleonic Wars 1792-1815, 2004.
  3. (pl) Michał Dziewulski, POSTAWA MICHAŁA WALEWSKIEGO,MARSZAŁKA KONFEDERACJI BARSKIEJ ZIEMI KRAKOWSKIEJ, WOBEC ZABIEGÓW POLITYCZNO-WOJSKOWYCH WOKÓŁ FORTECY TYNIECKIEJ (MAJ-CZERWIEC 1772 R.), (lire en ligne)
  4. Johann Philipp Cobenzl, (ed. Alfred Arneth), op. cit.
  5. (de) Maria Theresia und Joseph II.: Ihre Correspondenz sammt Briefen Joseph's an seinen Bruder Leopold, C. Gerold's Sohn, (lire en ligne)
  6. a et b A History of Irish Daltons, op.cit.
  7. (en) « Mount Dalton House, LOUGHAN, WESTMEATH », sur Buildings of Ireland (consulté le )
  8. (en) « Rathconrath Genealogy Resources & Parish Registers | Leinster », sur forebears.io (consulté le )
  9. (en) « ByRoute 14.1 Co. Meath & Co. Westmeath », sur Ireland Byways (consulté le )
  10. F. Franck Bright, Joseph II, cap. IX, 1905, ripubblicato 2007.
  11. (nl) « Manen en laarzen », sur Radio 1, (consulté le )
  12. Johann Philipp Cobenzl, (ed. Alfred Arneth), op. cit..
  13. Marc Ronvaux, « La révolution belgique au pays de Namur (1787-1790) », Cahiers de Sambre et Meuse, nos 2012-4,‎ (lire en ligne [PDF])
  14. Voyage de Trauttmansdorff et de d'Alton dans la lune, de 'Imprimerie de la lune, (lire en ligne)
  15. Richard DALTON (Count.), L'Armée de la lune, au fameux général d'Alton. [A satire, in verse. With “Chanson patriotique sur le même sujet.”], (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]