Problème d'empilage de blocs

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Les huit premiers blocs de la solution du problème d'empilement de blocs de même largeur, avec surplombs indiqués.

En statique (et en mathématiques récréatives), le problème d'empilage de blocs (aussi le problème d'empilage de livres, ou d'autres dénominations similaires) est une devinette concernant l'empilage possible de blocs sur le bord d'une table. Au lieu d'empilements de blocs, on rencontre aussi des étalements de cartes à jeux[1].

Description[modifier | modifier le code]

Le problème d'empilement de blocs est le puzzle suivant :

Comment poser blocs rectangulaires et rigides sur le bord d'une table de manière à maximiser le surplomb.

Historique[modifier | modifier le code]

Un empilement de pièces de monnaie ; la pièce du haut est entièrement hors de la région au-dessus de la pièce la plus basse.

Le problème d'empilement de blocs a une longue histoire, à la fois en mécanique et comme problème de récréation mathématique. Dans leurs articles [2],[3], Paterson et ses coauteurs fournissent une longue liste de références sur ce problème qui est traité dans des écrits de mécanique remontant jusqu'au milieu du XIXe siècle. Il fait aussi partie sous une autre forme des récréations mathématiques étudiées par Martin Gardner[4],[5] par exemple.

Variantes[modifier | modifier le code]

Empilage simple[modifier | modifier le code]

Dans le modèle à empilage simple (single-wide problem), il y a un seul bloc à chaque niveau. Quand les blocs sont tous identiques et rectangulaires, le surplomb maximal pour blocs est[3]

.

C'est la moitié de la somme partielle de la série harmonique. Les premiers termes sont :

N 1 2 3 4 5 6 7 8 9
1/2 3/4 11/12 25/24 137/120 49/40 363/280 761/560 7129/5040

Ces nombres forment les suites OEISA001008 et OEISA002805 de l'OEIS. Comme la série harmonique diverge, le surplomb maximum tend vers l'infini avec , ce qui signifie que l'on peut réaliser des surplombs arbitrairement grands à condition d'empiler un nombre suffisant de blocs. Asymptotiquement, le surplomb maximal est

.

Empilage multiple[modifier | modifier le code]

Comparaison de l’empilement simple (en haut) et de l'empilement multiple (en bas) avec 3 blocs.
Empilage surplombant maximal avec 20 blocs identiques.

Lorsque l'on utilise plusieurs blocs à chaque niveau le contrepoids intervient pour permettre de réaliser des surplombs plus grands. Déjà avec trois blocs, deux blocs au dessus du premier niveau peuvent se contrebalancer et donnent un surplomb de 1, alors que dans le cas simple, le surplomb est au plus 11/12. Paterson et Zwick, puis Paterson, Peres, Winkler et Zwick[2],[3] ont montré le surplomb maximal que l'on peut atteindre est asymptotiquement

ce qui contraste avec le cas simple où le surplomb est proportionnel au logarithme du nombre de blocs. Pour des petits nombres de blocs, il existe des solutions plus optimales[3].

Robustesse[modifier | modifier le code]

Hall 2005 étudie le problème de l'empilement en tenant compte de contraintes physiques, telles la robustesse des matériaux, les coins éventuellement arrondis, la précision du placement des blocs, et introduit certaines variantes comme des forces de frottement non nulles entre des blocs adjacents.

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « block-stacking problem » (voir la liste des auteurs).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]