Philippe-Antoine de Bourbon

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Philippe-Antoine de Bourbon
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Portrait par Francesco Liani

Titre

Duc de Calabre


(30 ans, 3 mois et 6 jours)

Biographie
Nom de naissance italien : Filippo Antonio Gennaro Pasquale Francesco de Paula
Naissance
Reggia di Portici, Portici, Royaume de Naples
Décès (à 30 ans)
Reggia di Portici, Portici, Royaume de Naples
Sépulture Basilique Santa Chiara de Naples
Père Charles III d'Espagne
Mère Marie-Amélie de Saxe

Philippe-Antoine de Naples et de Sicile, Duc de Calabre, né le au Palais royal de Portici et mort le [1] au même endroit, était le fils aîné et héritier de Charles III d'Espagne, mais fut exclu de la succession des trônes d'Espagne et de Naples en raison de son handicap mental. Ses frères cadets, Charles IV d'Espagne et Ferdinand Ier des Deux-Siciles le remplacèrent dans la succession. Lorsque son père devint roi d'Espagne en 1759, Philippe-Antoine resta à Naples où il vécut jusqu'à sa mort due à la variole à l'âge de trente ans.

Biographie[modifier | modifier le code]

Héritier du trône[modifier | modifier le code]

Né au Reggia di Portici dans le Royaume de Naples, il était le sixième enfant et fils aîné de Charles VII et V, alors roi de Naples et de la Sicile, et de son épouse Marie-Amélie de Saxe[2]. Sa naissance fut célébrée avec faste car ses parents avaient eu cinq filles, dont trois mortes en bas âge. Le prince fut baptisé Filippo Antonio Gennaro Pasquale Francesco de Paula. Son grand-père, le roi Philippe V d'Espagne, dont il prit le nom, était mort le [2]. Son parrain et sa marraine étaient son oncle et sa tante paternelles Ferdinand VI d'Espagne et Marie-Barbara de Portugal[2]. En tant qu'héritier de son père, il reçut le titre de duc de Calabre. Bien qu'il soit né en bonne santé, il devint vite évident que quelque chose n'allait pas. Ses nourrices furent nombreuses et l'enfant souffrait d'épilepsie. Lorsqu'il grandit, il devint clair qu'il avait des inaptitudes physiques, en particulier pour son visage[3]. Selon un noble, le prince souffrait de « maux de tête qui le rendaient de mauvaise humeur »[4].

En 1754, l'ambassadeur de Sardaigne rapporta que « le prince ne semble pas en bonne santé »[5], ajoutant qu'il « y avait quelque chose dans ses yeux qui n'était pas en harmonie avec le reste de son visage. J'ai été informé que bien qu'il ait sept ans, il ne sait pas parler et peut à peine prononcer un mot. »[5]. Cependant, ses parents essayèrent de compenser ses déficiences physiques en le présentant aux cérémonies officielles comme si de rien n'était[3],[5]. Jusqu'à l'âge de sept ans, Philippe-Antoine resta avec ses frères et sœurs sous la responsabilité d'une gouvernante. En 1755, il fut placé avec son frère Charles sous la tutelle du Prince de San Nicandro.

Exclusion de la succession[modifier | modifier le code]

La mort de l'oncle de Philippe-Antoine, le roi Ferdinand VI d'Espagne, le , força ses parents à accorder davantage d'intérêt à son statut. Comme Charles III devait partir en Espagne pour prendre possession du trône, il devait abdiquer des trônes de Naples et Sicile en faveur d'un de ses fils. Une assemblée de médecins fut chargée d'examiner l'état mental du Prince, qui avait alors douze ans, afin de déterminer sa capacité à régner. Le prince fut observé attentivement pendant deux semaines avant que l'assemblée de médecins ne le déclare inapte à régner. Il fut ainsi exclu de la succession. Ses jeunes frères Charles et Ferdinand le remplacèrent dans l'ordre de succession. Philippe resta à Naples loin de la cour. Son frère Ferdinand IV venait le voir souvent et le traitait avec gentillesse[6]. En 1768, Ferdinand IV épousa l'archiduchesse Marie-Caroline d'Autriche, dont il eut une nombreuse progéniture. En 1775 naquit l'héritier attendu qui fut prénommé Charles en l'honneur de son grand-père le roi Charles III d'Espagne. Le naquit un second fils qui fut prénommé François en l'honneur de son grand-père maternel, le défunt empereur François Ier du Saint-Empire. La succession aux trônes de Naples et de Sicile était assurée.

Mort[modifier | modifier le code]

En , le prince Philippe-Antoine contracta la variole[7]. Le roi et la reine, craignant la contagion, s'enfuirent à Caserte[7]. Philippe-Antoine mourut au Palais de Portici à l'âge de trente ans. Il fut enterré à la Basilique Santa Chiara de Naples.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Prince Felipe of Naples and Sicily, Infante of Spain, Duke of Calabria
  2. a b et c Rubio, Reinas de España, p. 263
  3. a et b Rubio, Reinas de España, p. 264
  4. Acton, The Bourbons of Naples, p. 69
  5. a b et c Acton, The Bourbons of Naples, p. 71
  6. Acton, The Bourbons of Naples, p. 118
  7. a et b Acton, The Bourbons of Naples, p. 185