Pedro Manrique de Lara

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Pedro Manrique de Lara
Titre Vicomte de Narbonne
(1192-1194)
Autres titres Seigneur de Molina de Aragon et de Atienza
Prédécesseur Ermengarde de Narbonne
Successeur Aymeri III de Narbonne
Biographie
Dynastie Famille de Lara
Naissance Vers 1155
Décès
Père Manrique Pérez de Lara
Mère Ermessinde de Narbonne
Conjoint Sancha de Navarre, Marguerite, puis Mafalda
Enfants Aymeri III de Narbonne ainsi que 4 autres enfants

Pedro Manrique de Lara, aussi appelé Pedro de Molina ou Pierre de Lara, fut seigneur de Molina et de Atienza, puis vicomte de Narbonne. Membre de la famille de Lara, c'est l'un des plus puissants leaders castillans qui défendra la région de Tolède et l'Estrémadure contre les musulmans Almohades.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pedro Manrique de Lara est pour la première fois cité dans un texte le , en tant que fils aîné de Manrique Pérez de Lara et de Ermessinde de Narbonne (fille du vicomte de Narbonne Aimery II). Son père meurt à la bataille de Huete en 1164, qui oppose la famille de Lara à son rival, la famille de Castro. Durant toute sa vie, Pedro Manrique de Lara se met au service d'Alphonse VIII de Castille, ainsi qu'à celui de Ferdinand II de León, mais seulement de 1185 à 1186.

Dès 1168, il est envoyé par Alphonse VIII gouverner les villes de San Esteban de Gormaz et El Burgo de Osma, dans l'est de la Castille. En , il devient gouverneur à la frontière de l'Extrémadure puis de Cabezón le . puis le de Tolède (sujet à troubles car bordé par Al-Andalus). En 1177, il participe au siège de Cuenca pour le compte d'Alphonse VIII, qui reprit la ville aux musulmans Almoravides. Le , il est fait gouverneur de Hita.

Le , il se trouve à la cour de Ferdinand II et le , il est nommé par celui-ci gouverneur des "tours de León", la citadelle royale de la capitale du royaume de Leon. Il gouverne ainsi de même Oviedo, Ciudad Rodrigo et Salamanque jusqu'en .

La vicomté de Narbonne[modifier | modifier le code]

Pedro Manrique de Lara se trouve être en ligne d'héritage pour la vicomté de Narbonne, car sa tante Ermengarde, la vicomtesse, n'a pas d'enfants. Le frère cadet de Pedro, Aymeri Manrique de Lara, co-gouverne la vicomté avec sa tante, mais il meurt en 1177. Pedro Manrique de Lara apparait alors comme héritier dans un texte de l'archevêque de Narbonne, Bernard Gaucelin, à la suite du don de terres de la part de l'abbé de Fontfroide, en 1188.

En 1192, il force Ermengarde à abdiquer et s'empare de la vicomté de Narbonne. Sa tante part en exil et meurt à Perpignan vers 1197. Le , il confie à son second fils (l'aîné étant mort), Aimery III de Narbonne, la vicomté de Narbonne.

Mort et héritage[modifier | modifier le code]

Pedro Manrique de Lara apparait pour la dernière fois à la cour d'Alphonse VIII le , avant de mourir en . Il est enterré à l'abbaye de Huerta le , aux côtés de sa première femme, Sancha de Navarre.

Unions et descendance[modifier | modifier le code]

Au cours de sa vie, Pedro Manrique de Lara se marie trois fois :

  • Vers 1173, avec Sancha de Navarre, fille du roi García V et de Urraca de Castille, qui meurt en 1176 et dont il a trois fils :
  • Le , une certaine Marguerite, parente (consanguinea) du roi d'Angleterre Henri II. Les origines de Marguerite font débat et plusieurs hypothèses ont été avancées : Charles Evans l'identifie à Marguerite de Huntingdon, veuve de Conan IV de Bretagne en 1171 et de Humphrey III de Bohun en 1181[1], mais celle-ci est décrite comme veuve dans les Rotuli dominabus de 1185/86[2] ; Antonio Sánchez de Mora pense qu'il s'agit soit de Marguerite de Bohun, sœur d'Humphrey III et première épouse de Galéran de Beaumont (en), comte de Warwick, soit d'une fille d'Hamelin de Warenne, le demi-frère d'Henri II d'Angleterre[3], mais concernant l'épouse de Galéran de Beaumont, il s'avère qu'il s'agissait en réalité de la nièce d'Humphrey III, Marguerite d'Oilly[4] et que son mariage avec Warwick a eu lieu du vivant de Pedro Manrique de Lara, et concernant la fille supposée d'Hamelin de Warenne, Sánchez de Mora n'apporte aucune preuve de son existence mais semble ignorer celle, bien attestée, de sa sœur Isabelle[5] ; enfin, Léa Chaillou, en se basant sur le fait que plusieurs chartes indiquent que la duchesse Constance de Bretagne n'était pas une enfant unique et que les plus proches parentes d'Henri II prénommées Marguerite et liées au prieuré de Llanthony Secunda (en), où est conservée la charte rapportant le mariage de Pedro et Marguerite, sont apparentées aux ducs de Bretagne et aux rois d’Écosse[6], suppose qu'il pourrait s'agir d'une fille de Marguerite de Huntingdon et de Conan IV de Bretagne, ce qui expliquerait notamment la présence de Geoffroy II de Bretagne, époux de Constance et gendre de Marguerite, parmi les témoins du mariage en 1183[7],[8]. Elle n'est plus mentionnée après le  ;
  • Une certaine Mafalda, mentionnée seulement le , après la mort de Pedro. De Mafalda, il a deux fils :
    • Gonzalo Pérez de Lara, seigneur de Molina après son père,
    • Rodrigo Pérez de Lara.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Charles Evans. "Margaret of Scotland, Duchess of Brittany", Mélanges offerts à Szalbocs de Vajay à l'occasion de son cinquantième anniversaire, ed. Le comte d'Adhémar de Panat, Xavier de Ghellinck Vaernewyck & Pierre Brière (1971), p. 187-191.
  2. Rotuli de dominabus et pueris et puellis de donatione regis in XII comitatibus (1185), ed. Stacey Grimaldi (1830), p. 33
  3. Antonio Sánchez de Mora. La nobleza castellana en la plena Edad Media: el linaje de Lara (SS. XIXIII). Doctoral Thesis, University of Seville, 2003.
  4. Chris Phillips. Some Corrections and Additions to the Complete Peerage, Vol. XII/2, pp. 363-5
  5. Léa Chaillou. "On Constance of Brittany's Family", Foundations Vol. 9, p. 42
  6. Léa Chaillou. "Constance of Brittany's Family: Corrigenda et Addenda", Foundations Vol. 11, p. 120
  7. Léa Chaillou. "On Constance of Brittany's Family", Foundations Vol. 9, p. 35-46
  8. Léa Chaillou. "Constance of Brittany's Family: Corrigenda et Addenda", Foundations Vol. 9, p. 114-125

Article d'origine[modifier | modifier le code]

  • Cet article a été rédigé en grande partie à partir de l'article du wikipédia anglais Pedro Manrique de Lara.


Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Guillaume Catel, Mémoire de l'histoire du Languedoc, Toulouse, 1633, p. 587-596 (Lire en ligne sur Gallica)
  • Barton, Simon (1997). The aristocracy in twelfth-century León and Castile. Nueva York: Cambridge University Press. (ISBN 978-0521-4972-75)..
  • Cheyette, Fredric (2001). Ermengard of Narbonne and the World of the Troubadours. Ithaca, Nueva York: Cornell University Press. (ISBN 978-0801-4395-20).
  • Doubleday, Simon R. (2004). Los Lara. Nobleza y monarquía en la España Medieval. Madrid: Turner Publicaciones, S.L. y C.S.I.C. (ISBN 84-7506-650-X).
  • Estepa Díez, Carlos (2006). «Frontera, nobleza y señoríos en Castilla: el señorío de Molina (siglos XII-XIII)». Studia histórica. Historia medieval (Salamanca: Ediciones Universidad de Salamanca) (24): 15-86. ISSN 0213-2060.
  • Evans, C. (1971). «Margaret of Scotland, Duchess of Brittany». Mélanges offerts à Szalbocs de Vajay à l'occasion de son cinquantième anniversaire. Braga: Livraria Cruz. OCLC 223092477.
  • Everard, Judith; Jones, Michael (1999). The Charters of Duchess Constance of Brittany and her Family, 1171–1221. Woodbridge, U.K.: Boydell Press. (ISBN 978-0585-2138-28).
  • Graham-Leigh, Elaine (2005). The Southern French Nobiligy and the Albigensian Crusade. Woodbridge: The Boydell Press. (ISBN 978-1843-8312-97).
  • Sánchez de Mora, Antonio (2007), Los Lara: un linaje castellano de la plena Edad Media. Burgos, Diputación Provincial de Burgos. (ISBN 978-84-95874-47-4)
  • Margarita Torres-Sevilla (1999), Linajes nobiliarios de León y Castilla, siglos IX-XIII, Valladolid, Junta de Castilla y León. (ISBN 84-7846-781-5)