Paris-secret

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Paris-secret est un documentaire français réalisé par Édouard Logereau et sorti en 1965.

Montrant un Paris « insolite et méconnu », Paris-secret sort dans cinq salles et arrive en tête du box-office parisien hebdomadaire, en attirant 39 837 spectateurs[1].

Le film a tout d'abord été visé plusieurs mois par la censure, à cause de quelques plans montrant des prostituées devant un hôtel meublé[2].

Fiche technique[modifier | modifier le code]

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Distribution[modifier | modifier le code]

Box-office[modifier | modifier le code]

Box-office détaillé des 10 premières semaines d'exploitations du film, à Paris
Source : « BO hebdo Paris 1965 » sur Box-Office Story
Semaine Rang Entrées Cumul no 1 du box-office hebdo.
1 au 1er 39 837 39 837 entrées Paris-secret[1]
2 au 3e 25 255 64 642 entrées L'Arme à gauche[4]
3 au 6e 19 666 84 308 entrées L'Arme à gauche[5]
4 au 5e 19 310 103 618 entrées Furia à Bahia pour OSS 117[6]
5 au 10e 13 475 117 093 entrées Merveilleuse Angélique[7]
6 au 17e 11 754 128 847 entrées Merveilleuse Angélique[8]
7 au 12e 12 442 141 289 entrées Merveilleuse Angélique[9]
8 au 13e 11 262 152 551 entrées Rio Bravo (reprise)[10]
9 au 9e 17 587 170 138 entrées La Fabuleuse Aventure de Marco Polo[11]
10 au 15e 11 366 181 504 entrées Espionnage à Bangkok pour U-92[12]

Bande-originale[modifier | modifier le code]

La musique du film, composée par Alain Goraguer, est publiée en 1964 chez Barclay[13].

Autour du film[modifier | modifier le code]

Une scène du film-documentaire devait montrer une jeune fille de dix-sept posant nue de dos en train de se faire tatouer une Tour Eiffel et une rose sur la fesse[14]. Quinze jours après le tournage, le dessin est prélevé par exérèse (l'opération est aussi filmée) et devient la propriété du producteur, qui comptait ensuite le vendre sous verre aux enchères[14],[15]. Le contrat de l'actrice débutante lui octroie une rémunération de 500 francs pour cet acte et parle d'un simple « détatouage » alors que l'œuvre est ôtée au moyen d'une véritable opération chirurgicale[14]. Le commentaire du narrateur explique que le lambeau de peau sera vendu « au prix d’un Picasso »[14].

L'opération laisse une importante cicatrice et oblige l'ex-tatouée à subir une interruption totale de travail de plusieurs semaines[14]. Elle assigne la production à annuler le contrat et recevoir des dommages-intérêts[14]. La cour juge le contenu du contrat immoral, en plus de concerner une mineure, l'expression de « détatouage » mensongère, et la séquence « susceptible de nuire aux bonnes mœurs » ; la mineure est considérée comme « amenée à trafiquer de son corps pour une somme dérisoire »[14],[16]. La justice ordonne la suppression de la scène du film et la restitution du lambeau de peau à sa propriétaire, tout en condamnant la production à verser à la jeune femme une indemnité de 30 000 francs[14],[17]. La cour renvoie également la victime vers un nouveau spécialiste[14]. Il est de manière générale impossible en France de pouvoir de conclure des conventions sur tout ou partie du corps humain (chose hors commerce), selon le principe de non-patrimonialité du corps humain[14],[17],[18],[19],[20],[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Auteur américain vivant à Paris, Tom Rowe est notamment à l'origine du scénario du film Les Aristochats des studios Disney.
  2. Selon les chiffres du box-office, la première semaine d'exploitation du film semble pourtant être celle du au [1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Renaud Soyer, « Box-office Paris du 9 juin 1965 au 15 juin 1965 », Box-office Paris hebdomadaire 1965, sur Box Office Story, .
  2. Le Spectacle du monde, no 42, août 1965.
  3. a b et c « PARIS SECRET » sur le site du CNC.
  4. Renaud Soyer, « Box-office Paris du 16 juin 1965 au 22 juin 1965 », Box-office Paris hebdomadaire 1965, sur Box Office Story, .
  5. Renaud Soyer, « Box-office Paris du 23 juin 1965 au 29 juin 1965 », Box-office Paris hebdomadaire 1965, sur Box Office Story, .
  6. Renaud Soyer, « Box-office Paris du 30 juin 1965 au 6 juillet 1965 », Box-office Paris hebdomadaire 1965, sur Box Office Story, .
  7. Renaud Soyer, « Box-office Paris du 7 juillet 1965 au 13 juillet 1965 », Box-office Paris hebdomadaire 1965, sur Box Office Story, .
  8. Renaud Soyer, « Box-office Paris du 14 juillet 1965 au 20 juillet 1965 », Box-office Paris hebdomadaire 1965, sur Box Office Story, .
  9. Renaud Soyer, « Box-office Paris du 21 juillet 1965 au 27 juillet 1965 », Box-office Paris hebdomadaire 1965, sur Box Office Story, .
  10. Renaud Soyer, « Box-office Paris du 8 juillet 1965 au 3 août 1965 », Box-office Paris hebdomadaire 1965, sur Box Office Story, .
  11. Renaud Soyer, « Box-office Paris du 4 août 1965 au 10 août 1965 », Box-office Paris hebdomadaire 1965, sur Box Office Story, .
  12. Renaud Soyer, « Box-office Paris du 11 août 1965 au 17 août 1965 », Box-office Paris hebdomadaire 1965, sur Box Office Story, .
  13. Paris Secret (1964) sur www.soundtrackcollector.com
  14. a b c d e f g h i et j Laurent Carrière, « Tatouage, droit d'auteur et marque de commerce : quelques réflexions » [PDF], sur www.robic.ca, ROBIC (en), (consulté le ).
  15. Paris-secret sur Unifrance.
  16. a et b « Droits des personnes : le corps », sur fiches.dalloz-etudiant.fr, Dalloz, (consulté le ), citant un jugement du tribunal de grande instance de Paris du .
  17. a et b Cour de cassation, Chambre civile 1, audience publique du mercredi 23 février 1972, pourvoi n°70-12490 sur Légifrance.
  18. Judith Lachapelle, « L'art dans la peau », sur lapresse.ca, La Presse, (consulté le ).
  19. « Offrez-vous la vie éternelle dans un paradis… fiscal ! », sur blogs.mediapart.fr, Mediapart, (consulté le ) : « En France, des juges avaient ordonné la restitution d'un lambeau de peau à sa propriétaire qui, alors qu'elle était mineure, avait débuté une carrière cinématographique en acceptant de se faire tatouer la Tour Eiffel sur la fesse devant les caméras, puis de se faire dépecer pour vendre l'oeuvre aux enchères. La dernière clause a été frappée de nullité car elle est contraire au principe de non patrimonialisation du corps qui est au fondement de notre droit civil. ».
  20. Grégoire Loiseau, « Le corps, objet de création », Juris art etc., no 22,‎ , p. 30.

Liens externes[modifier | modifier le code]