Office français pour le développement de l'industrie et de la culture

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L'Office français pour le développement de l'industrie et de la culture (Ofdic) était une association française ayant pour objectif de promouvoir l'exploration des « marchés difficiles » (Irak, Algérie, Libye, Soudan) par les entreprises françaises[1],[2]. L'Ofdic est créé par Philippe Brett et Pierre Girard-Hautbout en avril 2000.

Histoire[modifier | modifier le code]

En septembre 2000, l'Ofdic viole l'embargo aérien pour affrêter 75 personnes dont 30 médecins en Irak[3],[4],[5]. En décembre 2000, l'Ofdic envoie en Irak un avion rempli de représentants politiques français, dont Roselyne Bachelot. En 2001 et 2002, l'Ofdic finance le voyage de plusieurs personnalités politiques françaises en Irak - dont les députés Thierry Mariani, Éric Diard, Didier Julia[6],[7] - pour plaider pour une levée de l'embargo[1] et revient avec 300 millions d'euros de nouveaux contrats[8]. Le déplacement de septembre 2002 est effectué à bord d'un Falcon 900. L'Élysée et le Quai d'Orsay répugnent officiellement ce viol d'embargo, mais Le Monde révèle que les autorités françaises étaient en fait au courant de l'organisation de ce vol[9]. Cette échappée en solitaire coûte à Didier Julia la présidence du groupe d'amitié France-Irak de l'Assemblée nationale deux mois plus tard. Ce dernier critique ce choix qui bafoue la politique chiraquienne ayant mené aux excellents rapports entre les deux pays, et affirme qu'il poursuivra seul ses activités avec son réseau en Irak[10].

En 2004, dans le cadre du kidnapping des journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot, Philippe Brett supplémente les services français en coordonnant leur libération[11],[12] avec le député Didier Julia[13].

Après la chute du régime de Saddam Hussein, les associations franco-irakiennes telles que l'Ofdic perdent leur souffle[14].

Description[modifier | modifier le code]

L'Office français pour le développement de l'industrie et de la culture était un lobby pro-Saddam Hussein qui militait notamment pour la levée des sanctions de l'ONU en Irak après l'invasion du Koweït du . Il était aussi très actif pour permettre à des sociétés françaises de s'implanter en Irak. L'Ofdic revendiquait « une forte connaissance des institutions officielles et officieuses » en Irak, et prélevait une commission sur les contrats engendrés[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Vanessa SCHNEIDER, « Ces Français si épris de Saddam », sur Libération (consulté le )
  2. Par Claire Chaudière Le 18 septembre 2002 à 00h00, « Les dessous d'un lobbying », sur leparisien.fr, (consulté le )
  3. « Des Français brisent l'embargo irakien », sur L'Obs, (consulté le )
  4. « Irak - Une obscure association francaise défie la communauté internationale Un avion atterrit à Bagdad en dépit de l'embargo(photo) », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  5. Jean-Pierre Perrin, « La France rompt l'embargo aérien sur l'Irak », sur Libération (consulté le )
  6. « Trois députés UMP en visite à Bagdad | INA » (consulté le )
  7. Jean-Pierre Perrin et Eric Aeschimann, « Didier Julia et Philippe Brett : Les deux font la paire. », sur Libération (consulté le )
  8. « Commercialement, la France pâtirait d'un conflit armé », sur Les Echos, (consulté le )
  9. « L'Elysée embarrassé par la visite en Irak des trois députés UMP », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Béatrice Gurrey et Patrick Roger, « M. Juppé place un proche à la tête du groupe d’amitié France-Irak », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  11. Jean-Pierre Perrin, « Un émissaire surprise dans l'affaire des otages français », sur Libération (consulté le )
  12. « Chronologie », sur L'Obs, (consulté le )
  13. Par Henri Vernet Le 1 octobre 2004 à 00h00, « Le député Julia entre Beyrouth et Damas », sur leparisien.fr, (consulté le )
  14. « Les orphelins de Saddam », sur L'Express, (consulté le )
  15. « Irak », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]