Maurice Zeller

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Maurice Zeller
Naissance
Menton
Décès (à 51 ans)
Rennes
Origine Français
Allégeance Drapeau de la France République française
Drapeau de l'État français État français
 Troisième Reich
Arme Marine nationale
Légion des volontaires français contre le bolchevisme
Sicherheitsdienst
Grade 1916 Enseigne de vaisseau de 2e classe
1917 Enseigne de vaisseau de 1re classe
1920 lieutenant de vaisseau
Années de service 19131925
Conflits Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Distinctions Croix de guerre 1914-1918

Louis Marie Maurice Zeller est un militaire et collaborateur français né à Menton dans les Alpes-Maritimes le et mort fusillé à Rennes le [1]. Collaborateur ayant rejoint volontairement l'Abwehr en 1943, il est responsable de la capture, de la torture et de la mort de nombreux maquisards.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils et petit-fils d'officiers, il entre dans la marine à l’école navale de Brest en 1913 après l’obtention de son baccalauréat. Pendant la Première Guerre mondiale, il participe aux opérations en Méditerranée comme officier de marine. En 1925, il est traduit devant le conseil de discipline et est rayé des cadres d’active pour une affaire de consommation d'opium[2].

Après avoir été représentant de commerce, il devient à la fin des années 1930 journaliste sportif à la radio. En 1935, il adhère aux Croix de Feu puis milite au Parti Social Français du colonel de La Rocque de 1936 à 1939[3].

Au début de la Seconde Guerre mondiale, il essaie de se réengager dans l’armée mais sa demande est refusée en raison de son dossier. Il s’engage alors dans la Croix-Rouge et participe à la bataille de France. Fait prisonnier par les Allemands, il est libéré en tant que civil.

En , il s'engage dans la LVF. Par sympathie pour Jacques Doriot, qu'il rencontre à l'entrainement en Pologne, il adhère au PPF. Déclaré inapte au service à la suite de nombreux ennuis de santé, il est dégagé de toutes obligations militaires en 1942. Jacques Doriot le nomme délégué départemental de la LVF pour les Côtes-du-Nord (Côtes-d’Armor aujourd'hui). Peu efficace au recrutement et en mauvais terme avec la direction de Paris, il est démis de ses fonctions.

Il rencontre le Hauptmann Maschke, officier chargé des relations entre les autorités françaises et allemandes à la Feldkommandantur de Saint-Brieuc et celui-ci le met en contact en avec le Sicherheitsdienst (SD) de Saint-Brieuc qui lui propose de faire du renseignement. Lors de sa première mission, il signale au SD des réfractaires au Service du travail obligatoire. En , il dénonce Paul Hutin-Desgrées directeur avant l’occupation du quotidien L'Ouest-Éclair, pour « propagande gaulliste »[4]. Celui-ci est arrêté le et transféré à la prison Jacques-Cartier de Rennes[5].

Désormais au service de l'Abwehr, il est envoyé début à Pontivy puis à Josselin en compagnie d’autres collaborateurs tels que Alfred Gross et François Munoz. Leur unité portant désormais le nom de FAT 354 (Front Aufklärungstruppe) est chargée de la traque des maquisards et de responsables de la Résistance, ainsi que de celle du commandant Bourgoin et de ses hommes du 2e RCP/4e SAS, qui ont été parachutés en Bretagne afin d'empêcher le déplacement des troupes allemandes vers la Normandie. Le , un détachement du SD et du FAT 354 dont fait partie Maurice Zeller surprend au village de Kerihuel, un hameau de Plumelec, un groupe de résistants et de parachutistes dans leur sommeil. Ils sont tous exécutés : sept parachutistes (dont leur chef, le capitaine Pierre Marienne), huit résistants et trois agriculteurs.

En raison de l'avancée des alliés, Zeller quitte Pontivy le . Lui et les autres membres atteignent Paris le et Liège le 1er septembre.

Présent à Berlin en et à Sigmaringen en , il est finalement arrêté le à la frontière suisse. Il est jugé et fusillé près de Rennes le .

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Stéphanie Trouillard, Mon oncle de l'ombre : Enquête sur un maquisard breton, Skol Vreizh, , 280 p. (ISBN 978-2-36758-089-0 et 2-36758-089-8)
    Ouvrage concernant André Gondet, un des maquisards morts à Kerihuel.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alain Lozac'h, Visages de la Résistance bretonne: réseaux et mouvements de libération en Côtes-d'Armor, Coop Breizh, 2003 - 375 pages
  2. L'Ouest-Éclair, 18 mars 1925
  3. Histomag'44, Hors-série no 3, janvier 2008
  4. Guy Delorme, François Régis Hutin: le dernier empereur d'Ouest-France,Apogée, 2009 - 204 pages
  5. Kristian Hamon, Le Bezen Perrot, édition Yoran Embaner, 2001