Louis Desplagnes

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Louis Desplagnes
Un des exemples des pierres peintes découvertes par Louis Desplagnes au Mali, conservées au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 42 ans)
WalscheidVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Augustin Marie Louis DesplagnesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Distinction

Louis Desplagnes, né à Lyon le et mort à Walscheid le lors des combats de la Première Guerre mondiale, est un militaire et explorateur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Louis Desplagnes est issu d’une famille bourgeoise. Le , à dix-neuf ans il obtient le diplôme de bachelier ès sciences de l’Académie de Lyon. Il entre par la suite à l’école militaire de Saint-Cyr et obtient le diplôme de l’Institut géographique de Paris.

Le il est transféré en Algérie où il reste jusqu'au . Dès le lendemain il est muté comme sergent au 1er régime étranger d’infanterie au sein de l’Expédition de Madagascar. Le il est nommé sous-lieutenant d’infanterie et en 1899 il participe à l’expédition Sénégal-Soudan. Le il reçoit le brevet de lieutenant au 2e régiment de tirailleurs sénégalais. En 1901, il est commandant de poste à Goundam (Mali). Il entreprend alors les fouilles du tumulus de Killi. Pour cette entreprise, le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts le propose au titre d’officier de l’Académie des Beaux-arts.

Le tumulus d'El Oualedji (photo Fortier).

Dans le cadre de la Mission Desplagnes, mandatée par l’Académie des inscriptions et Belles-lettres sous le patronage du Musée d’ethnographie du Trocadéro, entre 1903 et 1904, il explore en pirogue le cours du Niger au sud de Gao jusqu’à son confluent avec le Sirba. Une fois revenu au Nord, il entreprend les fouilles archéologiques du tumulus d’El Oualedji.

Le , il quitte Tombouctou et commence une seconde partie de sa mission : le voyage à Bandiagara – où Louis Desplagnes fera des relevés topographiques dans la partie du territoire que les géographes nomment « le Plateau Central Nigérien ». La mission se termine le . Louis Desplagnes rentre en France en 1906 et se retire à La Galère (à proximité de Cannes). C’est à cette période qu’il écrit Le Plateau central nigérien, qui rassemble les résultats de ses recherches effectuées lors de ses voyages de 1901 à 1905 dans la région des tumuli et au Pays Dogon.

À la fin de l'année 1906, il visite le massif du Fouta-Djalon et documente les vestiges préhistoriques et les peuples de cette zone. Le il part de Kayes (Mali) en direction du Dahomey (actuel Bénin), chargé d’une nouvelle mission qui s’achèvera le . Avec le docteur Bonet, il étudie les maladies tropicales locales. La même année, il est promu capitaine du 2e régiment d’infanterie coloniale.

En 1912, il est envoyé en Cochinchine (région au sud de l’actuel Viêt Nam), mais il est appelé au front au début de la Première Guerre mondiale. Le il est tué à Harberg, près de Walscheid en Lorraine[1].

Collections Desplagnes[modifier | modifier le code]

Le , Nicole Dumoulin donne au musée des Confluences un fonds photographique de son grand-oncle Louis Desplagnes. Le fonds comprend trois albums de photos anciennes, des tirages isolés, un lot de films négatifs roulés et 359 plaques de verre. Certaines de ces photographies sont reproduites de manière inédite dans l'ouvrage de Ferdinando Fagnola, Voyage à Bandiagara. Sur les traces de la mission Desplagnes 1904-1905. La première exploration du pays Dogon[2]

Documents manuscrits transmis à la Société des Africanistes par J-P Lebeuf : notes, carnets de routes (dont un Carnet de route, 1904-1905, inédit), études et correspondance. Indispensables pour comprendre la mission, ces carnets comportent des notes de terrain, de nombreux dessins et croquis de bâtiments, d'objets, de rituels, ainsi que des cartes géographiques[3]

Objets (appuie-nuques, pierres peintes initiatiques, statuaires, etc. identifiés d’origine tellem, pré-dogon ou dogon) et photographies légués par Louis Desplagnes au musée d’ethnographie du Trocadéro[4].

Publications[modifier | modifier le code]

  • « Les oasis de la région de Bilma », dans Bulletin de la Société de Géographie de l’AOF, vol. 2, no 30, 1903, p. 608-656 et 740-794.
  • « Étude sur les tumuli du Killi dans la région de Goundam », dans Anthropologie, 1903, p. 151-173 Lire en ligne sur Gallica.
  • « Les nains de l’Afrique tropicale », dans Anthropologie, 1905, p. 244-247.
  • « La région du Moyen-Niger », dans Annales de Géographie, 1906, p. 177-180 Lire en ligne.
  • « Notes sur les origines des populations nigériennes », dans lAnthropologie, 1906, p. 525-547.
  • « Le Plateau central Nigérien. Conférence à la Société de géographie », dans Bulletins et mémoires de la Société d’anthropologie de Paris, 1906, p. 73-86.
  • « Une mission archéologique dans la vallée du Niger », dans La Géographie, 1906, p. 81-90 Lire en ligne sur Gallica.
  • « Le Plateau central nigérien. Résumé », dans Bulletin de géographie historique et descriptive, 1906, p. 65-81.
  • Le Plateau central nigérien : une mission archéologique et ethnographique au Soudan, Paris, Larose, 1907, 504 p. Lire en ligne sur Gallica.
  • « Les sources du Bakoy. Région aurifères au Soudan », dans La Géographie, 1907, p. 225-235 Lire en ligne sur Gallica.
  •  « Note sur l’emplacement des ruines de Ganna ou Gannata ancienne capitale soudanaise antérieure à l’islam », dans Bulletin de la Société de géographie de l’AOF, vol. 31, no 4, 1907, p. 298-301.
  • « Découverte de divers gisements d’archéologie préhistorique en Guinée française », dans Bulletins et mémoires de la Société d’anthropologie de Paris, no 8, 1907, p.s 59-65. Lire en ligne.
  • « L’archéologie préhistorique en Guinée française », dans Bulletin de la Société de géographie commerciale de Bordeaux, 1907, p. 69-76.
  • « Notes sur Bilma et les oasis environnants », dans Revue Coloniale, vol. 7, no 51, 1907, p. 361–386.
  • « Les ruines de Ganna vieille métropole soudanaise », dans Bulletin de géographie historique et descriptive, 1908, p. 33-36.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. R. Verneau 1915.
  2. « Voyage à Bandiagara », sur Musée des Confluences, .
  3. Otto Gollnhofer et Roger Sillans 1975.
  4. Annie M. D. Lebeuf et Viviana Pâques, Archéologie malienne : collections Desplagnes, Paris, Musée de l'homme, 1970, 56 p. (Supplément au tome X, 3, d'Objects et mondes).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • R. Verneau, « Nécrologie. Le capitaine Louis Desplagnes », dans Anthropologie, no 26, 1915, p. 588-590 Lire en ligne.
  • Otto Gollnhofer et Roger Sillans, « Archives de la société des africanistes. Documents Desplagnes. Inventaire », dans Journal de la Société des Africanistes, tome 45, fascicules 1-2, 1975, p. 201-215 Lire en ligne.
  • Ferdinando Fagnola, Voyage à Bandiagara. Sur les traces de la mission Desplagnes 1904-1905. La première exploration du pays Dogon, Milan, Officina Libraria, Lyon, Musée des Confluences, 2009, 320 p. (ISBN 978-88-89854-433) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Hommes et destins : dictionnaire biographique d'outre-mer, paris, Académie des sciences d'outre-mer, 1975, p. 175.
  • Numa Broc, Dictionnaire des Explorateurs français du XIXe siècle, tome 1, Afrique, CTHS, 1988, p. 110
  • Rogier Michiel Alphons Bedaux et J. Diderik van der Waals, Regards sur les Dogon du Mali, Gand, Snoeck, 2003, p. 8 (ISBN 90-5349-421-9).

Liens externes[modifier | modifier le code]