Ligne 164 (Infrabel)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ligne 164
Ligne de Bastogne à la frontière luxembourgeoise
via Benonchamps
Voir la carte de la ligne.
Carte de la ligne
Pays Drapeau de la Belgique Belgique,
Drapeau du Luxembourg Luxembourg
Historique
Mise en service 1887
Fermeture 1951 – 1967
Concessionnaires Chemins de fer de l'État belge (années 1870 – 1926)
SNCB (1926 – 1974)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 164
Longueur 7,8 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Voie unique

La courte ligne 164, est une ligne de chemin de fer qui a été construite par les Chemins de fer de l'État Belge, en synergie avec la Société anonyme luxembourgeoise des chemins de fer et minières Prince-Henri (lignes secondaires luxembourgeoises) dont elle prolonge la ligne Kautenbach - Wiltz - Frontière, qui reste aujourd'hui exploitée sur la section Kautenbach-Wiltz.

Historique[modifier | modifier le code]

Chemin de fer de Bastogne à Kautenbach[modifier | modifier le code]

Le , Bastogne est relié au rail avec la construction d'une courte ligne vers Libramont où elle se connecte avec la ligne du Luxembourg. Cette ligne desservant Bastogne (actuelle ligne 163) avait été concédée dès 1846 mais la Grande Compagnie du Luxembourg avait dû être sommée à plusieurs reprises d'entamer les travaux.

Au Grand-Duché de Luxembourg, la Compagnie des chemins de fer Prince-Henri obtient par la loi du une concession pour construire et exploiter près de 200 km de lignes ainsi que des gisements de fer. La ligne de Kautenbach à Wiltz et à la frontière belge ne figure pas dans cette loi[1] mais fait partie d'une série de lignes internationales demandées en par Simon Philippart, actionnaire majoritaire du chemin de fer Prince-Henri, afin de mieux relier ce réseau aux lignes belges concédées à ce dernier[2], dont le réseau "Forcade" comprenant une ligne reliant Bastogne et Vielsalm à Saint-Vith (alors en Allemagne) et à la frontière française près de Bouillon et Sedan[3],[4].

Mise en service[modifier | modifier le code]

Le réseau Forcade ne sera jamais construit mais, en 1873, l’État belge concède aux Bassins Houillers la construction de plusieurs lignes recoupant parfois celles de ce projet, dont une ligne de Bastogne à Gouvy[5] achevée en 1884-1885, prolongeant la ligne de Libramont à Bastogne qui permet d'atteindre la ligne de Liège à Gouvy[6]. La ligne de Bastogne à Benonchamps doit quant à elle prolonger la ligne "Prince-Henri" de Kautenbach à Wiltz, raccourcissant ainsi le trajet entre Bastogne et le Luxembourg. Après la faillite du premier chemin de fer Prince-Henri, son successeur, la Société anonyme luxembourgeoise des chemins de fer et minières Prince-Henri inaugure la section de Kautenbach (ligne du Nord) à Wiltz, le .

Les Chemins de fer de l'État belge inaugurent le la section de 7,2 km entre la halte de Bastogne-Nord et la gare de Benonchamps. Les rails atteignent la frontière le mais il faut attendre le pour que la société du Prince-Henri ne mette en service la section de Wiltz à la frontière entre la Belgique et le Luxembourg[7] : un tronçon présentant plusieurs tunnels étroits. Une grande gare frontalière, désormais démolie, est construite à Benonchamps[8], elle comporte de vastes installations de déchargement et un bureau de douane ;

Malgré la présence de cette gare-frontière, et d'une autre à Schimpach-Wampach en territoire luxembourgeois, l'exploitation de la ligne jusque Bastogne sera confiée au Prince-Henri puis, après la seconde guerre, aux chemins de fer luxembourgeois (CFL), le trafic des voyageurs et marchandises étant assez faible.

Fermeture[modifier | modifier le code]

En 1951, la SNCB supprime les trains de voyageurs de la ligne 164 remplacés par bus en correspondance avec les autorails des CFL en gare de Benonchamps. Il arrivait lors des hivers rigoureux que ces trains soient prolongés jusque Bastogne lorsque la neige ne permet pas de faire rouler les bus[7]. Elle ferme finalement le en raison de l'abandon par les CFL de la ligne entre Wiltz et la frontière.

Les rails sont arrachés entre 1968 (côté Bastogne) et 1974 (tronçon frontière). Un chemin RAVeL a depuis été créé entre Bastogne et la frontière et se prolonge sur le territoire luxembourgeois jusqu'à l'entrée de Wiltz. Cette section de 10 km contient plusieurs tunnels[9].

La section subsistante en territoire luxembourgeois, constitue la ligne 1b de Kautenbach à Wiltz, laquelle a fait l'objet d'une profonde remise en état en 2001.

Utilisation[modifier | modifier le code]

Piste cyclable sur l'ancienne ligne près de Benonchamps.

Plus aucun train ne circule sur cette ligne.

RAVeL L164[modifier | modifier le code]

Un « Chemin du rail » (voie verte) luxembourgeois, prolongé en Belgique sous le nom de RAVeL Ligne 163. permettent de parcourir la ligne à pied ou à vélo depuis 1990. Les tunnels luxembourgeois sont entretenus et éclairés.

Ouvrages d'art[modifier | modifier le code]

Le tronçon belge ne présente pas d'ouvrages d'art particuliers. La section entre la frontière et Schleif comporte plusieurs tunnels.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Loi du 19 mars 1869 par laquelle est approuvée la convention portant concession du réseau des chemins de fer Prince-Henri. - Legilux », sur legilux.public.lu (consulté le ).
  2. Ginette Kurgan-van Hentenryk, Rail, finance et politique : les entreprises Philippart (1865-1890), Bruxelles, éditions de l'Université libre de Bruxelles, , 382 p., p. 139-148.
  3. Ginette Kurgan-van Hentenryk, « Une étape mouvementée de la réorganisation des chemins de fer belges : le rachat du Grand-Luxembourg par l'État (1872-1873) », Revue belge de philologie et d'histoire , t. 50, no 2,‎ , p. 399 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Après la déchéance de la Société du Chemin de fer Franco-Belge-Prussien, une nouvelle concession est émise par le gouvernement belge. Moniteur belge: journal officiel. 1870, 6, (lire en ligne), « Loi concernant la concession de chemins de fer », p. 2119-2120.
  5. Pasinomie, (lire en ligne), chap. 60 (« loi qui approuve la convention du 26 octobre 1872, pour assurer le raccordement des chemins de fer Prince-Henri avec les chemins de fer belges, et celle du 31 janvier 1873 portant rachat, par l’État des droits de la Grande Compagnie du Luxembourg »), p. 41-42.
  6. Durant la Première Guerre mondiale, les Allemands réaliseront d'ailleurs un prolongement de cette ligne vers Saint-Vith pour leurs mouvements de troupes passant par Sedan.
  7. a et b (nl) Paul Kevers, « Belgische spoorlijnen : L 164 : Bastogne - Benonchamps grens (Wiltz) », sur Spoorwegpagina's van Paul Kevers (consulté le ).
  8. « Les gares belges d'autrefois. Benonchamps. Guy Demeulder. », sur www.garesbelges.be (consulté le )
  9. « Ligne Kautenbach - Wiltz [- frontière belge] », sur rail.lu (consulté le ).