Liane Berkowitz

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Liane Berkowitz
Photographie de Liane Berkowitz.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 19 ans)
BerlinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Membre de
Lieux de détention
Prison de Plötzensee, prison pour femmes de Barnimstrasse (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Liane Berkowitz, née le à Berlin et exécutée le à la prison de Plötzensee dans la même ville, est une résistante allemande d'origine russe contre le national-socialisme qui fut proche de l'Orchestre rouge, guillotinée à Berlin à la veille de ses vingt ans.

Biographie[modifier | modifier le code]

Liane Berkowitz est la fille du premier violon et chef d'orchestre Victor Vassiliev[Note 1] et de sa femme, professeur de chant[1]. La famille a fui en 1923 la Russie bolchévique jusqu'à Berlin, où Liane voit le jour. Peu après la mort de son père, sa mère épouse Henry Berkowitz qui adopte aussitôt Liane[2]. Berkowitz l'inscrit en 1941 dans un lycée privé en cours du soir afin qu'elle prépare le baccalauréat.

Elle se rapproche d'un cercle d'amis autour de sa camarade de classe Eva Rittmeister et de son mari le docteur John Rittmeister, auquel appartiennent également Ursula Goetze, Otto Gollnow, Fritz Thiel et Friedrich Rehmer. Sous l'impulsion de Rittmeister, ce cercle d'amis évolue en un groupe d'opposants au Troisième Reich, qui travaillera plus tard avec Harro Schulze-Boysen (membre de l'Orchestre rouge) contre le régime nazi. Liane tombe amoureuse de Friedrich Rehmer ; elle est enceinte de lui lors de son arrestation[3].

Avec Otto Gollnow, Liane Berkowitz colle le soir du une centaine d'affiches entre Kurfürstendamm et la Uhlandstraße à Berlin[4]. Sur ces affiches on pouvait lire : « Ständige Ausstellung – Das Naziparadies – Krieg – Hunger – Lüge – Gestapo – Wie lange noch? »[5],[Note 2]. Il s'agit ainsi de protester contre l'exposition Das Sowjet-Paradies organisée par le Reichspropagandaleitung der NSDAP et de démontrer qu'une résistance anti-nationale-socialiste était encore active en Allemagne.

Liane Berkowitz est emprisonnée et mise en accusation le [1]. Friedrich Rehmer, qui était soigné à l'hôpital de Britz à Berlin d'une grave blessure de guerre sur le front de l'est, est sorti de l'hôpital et mis en prison le . Le , la deuxième chambre du Tribunal de guerre du Reich condamne Liane Berkowitz, Rehmer, ainsi que d'autres participants au collage d'affiches « ...pour aide à la préparation d'une haute trahison et d'une collaboration avec l'ennemi »[1]. Irina, la fille de Berkowitz, naît le à la prison pour femmes de la rue Barnim[1]. À partir de , Irina a été élevée par sa grand-mère.

Liane Berkowitz est guillotinée le à la prison de Plötzensee[6] ; Friedrich Rehmer l'a été le [7]. Leur fille Irina est morte en à l'hôpital d'Eberswalde dans des circonstances troubles[1].

Liane Berkowitz habitait dans le quartier de Schöneberg, au numéro 1 de la place Viktoria-Luise, où une plaque célèbre son souvenir. Le , une place Liane-Berkowitz a été inaugurée entre le Südwestkorso, la rue Wilhelmshöher et la rue Rheingau, dans le quartier de Friedenau.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Wasiljew selon l'orthographe allemande
  2. Exposition permanente - Le paradis nazi - Guerre - Faim - Mensonge - Gestapo - Combien de temps encore ?

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (de) « German Resistance Memorial Center - Biographie », sur www.gdw-berlin.de (consulté le )
  2. (de) Christiane Hoss et Martin Schönfeld, Gedenktafeln in Berlin: Orte der Erinnerung an Verfolgte des Nationalsozialismus 1991-2001, Verein Aktives Museum, (lire en ligne), p. 245
  3. (de) « German Resistance Memorial Center - Biographie », sur www.gdw-berlin.de (consulté le )
  4. (en) Anne Nelson, Red Orchestra : the story of the Berlin underground and the circle of friends who resisted Hitler, New York : Random House, (ISBN 978-1-4000-6000-9, lire en ligne), p. 256
  5. (en) Shareen Blair Brysac, Resisting Hitler, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-513269-4, lire en ligne), p. 300
  6. (de) Märkisches Medienhaus, « Mutige Taten in Erinnerung gerufen », sur moz.de, (consulté le )
  7. (en-GB) « Victims of Nazi anatomists named », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]