Les Juifs et la vie économique

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Les Juifs et la vie économique
Auteur Werner Sombart
Genre économie
Version originale
Langue allemand
Titre Die Juden und das Wirtschaftsleben
Éditeur Duncker & Humblot
Lieu de parution Leipzig
Date de parution 1911
Version française
Traducteur S. Jankélévitch
Éditeur Payot
Lieu de parution Paris
Date de parution 1923

Les Juifs et la vie économique (en allemand : Die Juden und das Wirtschaftsleben) est un livre de sociologie de l'économiste, partisan d'Hitler, Werner Sombart paru en 1911[1].

Fasciné par le succès économique d'une partie de la communauté juive, il tente d'en comprendre l'origine.

Considéré comme un ouvrage majeur, ce livre continue, plus d'un siècle après sa parution, de susciter le débat au sein des spécialistes.

Certains, comme l'historien britannique Paul Johnson, le qualifient de remarquable[2], alors que d'autres lui reprochent des inexactitudes et des relents d'antisémitisme[3].

Contenu[modifier | modifier le code]

Sombart présente une théorie selon laquelle l'une des matrices originelles du capitalisme moderne est celle des Juifs qui se sont installés aux Pays-Bas puis au Royaume-Uni entre le XVIe et le XVIIIe siècles[4].

Il réutilise la méthode de Max Weber qui cherche, dans L'Éthique protestante et l'Esprit du capitalisme, à expliquer des phénomènes sociaux par les valeurs des populations[5].

Werner Sombart considère que l'interdiction qui frappait les Juifs à l'époque de participer aux affaires publiques et à intégrer la fonction publique les a contraints à se consacrer au commerce[6].

L'ouvrage est débattu par les politologues et les économistes. Certains considèrent que le calvinisme et le luthéranisme ont été plus influents dans la genèse du capitalisme[4]

Critiques et limites[modifier | modifier le code]

D’après Jacques Attali, qui a consacré un autre ouvrage à ce sujet, le texte de Sombart contient des incohérences historiques ainsi que certains préjugés antisémites[7].

Le chercheur Jerry Mueller de l'Université Princeton, souligne que le sujet, longtemps tabou, a souvent été utilisé par les antisémites[8]. Son ouvrage, Capitalism and the Jews, souligne pour que des raisons complexes, les juifs ont joué un rôle important dans le développement du capitalisme mais ont aussi constitué certains des plus grands critiques du capitalisme[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. catalogue.bnf.fr.
  2. Paul Johnson,, A History of the Jews, p.284.
  3. Jacques Attali, qui est lui même d'origine juive, reproche au livre de Werner Sombart des inexactitudes et certains préjugés. Voir Jacques Attali, Les Juifs, le Monde et l'Argent, Fayard, 2002 (ISBN 978-2-213-64167-6).
  4. a et b Collection "Les Pages de l'Histoire", Les origines du capitalisme moderne, Éditions Le Mono, (ISBN 978-2-36659-483-6, lire en ligne).
  5. Makhtar Diouf, L'islam, un frein politique au développement: économie politique de la Charî'a, Harmattan, (ISBN 978-2-296-13904-6, lire en ligne).
  6. Daniel Azuélos, L'entrée en bourgeoisie des Juifs allemands ou le paradigme libéral 1800-1933, Presses Paris Sorbonne, (ISBN 978-2-84050-364-4, lire en ligne).
  7. Jacques Attali, Les Juifs, le monde et l'argent: Histoire économique du peuple juif, Fayard, (ISBN 978-2-213-64167-6, lire en ligne).
  8. a et b (en) Jerry Z. Muller, « Capitalism and the Jews », sur Princeton.edu.

Bibliographie[modifier | modifier le code]