Le Mensuel de Rennes

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Le Mensuel de Rennes
Image illustrative de l’article Le Mensuel de Rennes

Pays Drapeau de la France France
Zone de diffusion Ille-et-Vilaine
Langue français
Périodicité Mensuel
Genre Généraliste, investigation
Prix au numéro 4,90
Diffusion 10 000 ex.
Date de fondation mars 2009
Ville d’édition Rennes

Propriétaire Groupe Télégramme via Société des périodiques de l'Ouest
Directeur de publication Killian Tribouillard
ISSN 2101-8936
Site web www.rennes.lemensuel.com

Le Mensuel de Rennes est un magazine local d'actualité de la presse écrite française. Le premier numéro est sorti en kiosque le [1],[2]. Il est disponible dans tous les kiosques de la région rennaise et par abonnement. Ce projet est porté par une équipe de jeunes[réf. souhaitée] journalistes, chapeautée par les fondateurs du mensuel du Golfe du Morbihan, un magazine d’info locale, indépendant lui aussi, et diffusé dans le sud-est Morbihan depuis . Le principe du Mensuel de Rennes est de proposer des enquêtes fouillées, des informations inédites et des angles originaux[3],[4]. Le Mensuel de Rennes devient une filiale du groupe Télégramme en 2015[5],[6],[7]. Le rédacteur en chef est Philippe Créhange[8]. Le journal a la qualification information politique et général (IPG) pluralisme.[9]

Le projet éditorial[modifier | modifier le code]

Le Mensuel de Rennes s'inscrit dans la continuité de la charte éditoriale du Mensuel du Golfe du Morbihan, tout en s'adaptant au territoire rennais. L'objectif était lors de sa création de publier un magazine d'information locale qui complète l'offre médiatique existante, en se différenciant par un ton, une périodicité et un support différents. Nicolas Legendre (prix Albert Londres 2023[10]) participe au lancement du média en 2009 et en a été le rédacteur en chef[11][12].

Le Mensuel de Rennes fait partie d'exemples de médias bretons créés par des diplômés d'IUT de journalisme désireux d'interroger leur métier[13].

En 2010, alors que naît le journalisme web, Le Mensuel de Rennes expérimente de nouveaux formats remarqués comme un web-documentaire sur la Rue de la Soif[14],[15] ou un carnet multimédia en ligne des élections régionales françaises de 2010[16].

Le projet économique[modifier | modifier le code]

La société éditrice du Mensuel de Rennes est une SARL de presse nommée SPO (Société des périodiques de l'ouest), filiale du Télégramme, ex-SCRIB (Société de communication et de rédaction d'informations en Bretagne sud). À l'origine, SCRIB a été créée à l'initiative de cinq jeunes, tout juste diplômés en journalisme de l'IUT de Lannion[17]. En janvier 2012, le groupe Télégramme prend une participation minoritaire dans la société Scrib[18]. A cette époque, Le Mensuel de Rennes est diffusé à 10 000 exemplaires et représente, avec son jumeau morbihannais Le Mensuel du Golfe, 21 salariés pour un chiffre d'affaires de 1 million d'euros[19].

A la suite du redressement judiciaire de Scrib en 2015, le groupe Télégramme reprend l'ensemble des activités de Scrib[20].

Ces jeunes entrepreneurs ont choisi de décliner toute subvention émanant d'institutions locales afin de garantir l'indépendance du titre[21]. Le Mensuel de Rennes tire ses revenus de trois marchés : la vente en kiosque, les abonnements et la publicité.

Format[modifier | modifier le code]

Magazine de presse de proximité, Le Mensuel de Rennes traite chaque mois de l’actualité locale. Il se place sur le créneau de l’information locale avec une large place à l’investigation, une mise en page avec de nombreuses photographies[17]. Il a une approche thématique de l'actualité à contrario de nombreuses publications locales privilégiant l'approche territoriale.

Le format du Mensuel de Rennes, à l'instar de Nordway vient concurrencer la presse quotidienne régionale sur un de ses créneaux traditionnels, en se focalisant sur les enquêtes et les portraits plus longs, comme le note la sociologue Cégolène Frisque[22]. Il tente de renouer avec une jeune génération urbaine qui n'est plus séduite par le rythme des quotidiens[23].

Ligne éditoriale[modifier | modifier le code]

Le Mensuel de Rennes n'est affilié à aucun courant politique[24] mais affirme porter des valeurs "humanistes et citoyennes"[25]. Lors d'une émission d'Envoyé Spécial sur France 2, diffusée dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle française de 2017, la journaliste Elise Menand montre aux équipes rennaises du Rassemblement national la une du Mensuel de Rennes titrant "Rennes, la ville la moins FN de France"[26]. Gilles Pennelle, président du groupe Rassemblement National au Conseil régional de Bretagne, commente : "C’est un mensuel qui est réputé pour être très anti Front National."[27]

Existant dans un espace médiatique restreint où les principales publications papier locales sont Ouest-France et le magazine institutionnel métropolitain Les Rennais, Le Mensuel de Rennes tente de démarquer son offre avec une tonalité éditoriale pluraliste mais plus incisive[28], ce qui lui a parfois valu des critiques sur ses choix de unes.[29]

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Killian Tribouillard et Romain Joly, pour Le Mensuel de Rennes et le Mensuel du Golfe du Morbihan, ont reçu le prix ADJ - Anne-Lorraine Schmitt de l'Association des journalistes de la défense, catégorie reportage multimédia, pour leurs reportages réalisés aux côtés des militaires bretons en Afghanistan[30].

Enquêtes marquantes[modifier | modifier le code]

En , à l'occasion du 100e numéro du Mensuel de Rennes, la chaîne TVR a récapitulé les unes marquantes du magazine[31]. Parmi elles, Rennes la moche (n°59), sur la perception négative que les habitants de Rennes ont pu avoir de leur ville à travers l'histoire, Pourquoi l'aéroport ne se fera pas (n°62, en lien avec le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes), ou encore Pour Quoi ? (n°81), un décryptage de trois mois d'affrontements en marge du mouvement contre la loi Travail.

Plusieurs enquêtes du Mensuel de Rennes ont été citées dans des médias nationaux, comme le récit des dernières heures de Babacar Guèye[32], le nouveau stade d'entraînement du SRFC[33], une accusation de censure du magazine Bretons[34], l'apparition d'un des premiers clusters de Covid-19 au CHU de Rennes[35], ou les dépenses du Théâtre national de Bretagne[36],[37].

En 2018, lors d'une interview avec le Mensuel de Rennes, le musicien Ben Harper raconte son premier concert à Rennes et évoque l'envie de retrouver un vendeur de falafels avec qui il avait sympathisé à l'époque. Le journal lance un appel relayé par plusieurs médias nationaux[38][39] et internationaux[40].

Collaboration avec Mediapart[modifier | modifier le code]

En , Le Mensuel de Rennes collabore avec le site d'information Mediapart à l'occasion d'une enquête visant la fédération française de tennis, sur des soupçons de trafics de billets constitutifs de possibles détournements de biens publics[41],[42].

Le Mensuel de Rennes est par ailleurs signataire de la tribune de Mediapart publiée le 21 février 2023 en réponse aux menaces de mort visant l'hebdomadaire Le Poher[43].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Peut-on lancer un magazine en période de crise ? », Stratégies, no 1535,‎ , p. 6
  2. Loïc Ballarini, The Independence of the News Media: Francophone Research on Media, Economics and Politic, Palgrave Macmillan, , 337 p. (ISBN 978-3030340537), p. 138
  3. Présentation par l'association l'Aire Libre Rennes en préambule de la conférence "L’info locale, difficile pluralisme", 27 septembre à l’institut d’Etudes Politique à Rennes.
  4. Pierre-Henri Allain, « Un an déjà: Le Mensuel de Rennes imprime sa marque dans la presse locale », sur Libération,
  5. BFM BUSINESS, « « Le Télégramme » rachète deux mensuels bretons », BFM BUSINESS,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « La semaine des médias N°18 : Hervé Béroud, Karim Rissouli, Renaud Capuçon, Maya Lauqué, Marie-Christine Saragosse… », sur Le Figaro, (consulté le )
  7. Caroline Bonacossa, « Le Télégramme met le cap sur le hors média », Stratégies,‎ , p. 22
  8. Fabienne Schmitt, « Le Mystérieux Club des Trente », Les Echos, no 23110,‎ , p. 12
  9. Commission Paritaire des Publications et Agences de Presse, 2023,https://www.cppap.fr/wp-content/uploads/sites/7/2023/06/Liste-des-publications-IPG-Pluralisme-juin-2023.pdf
  10. « Le prix Albert Londres de la presse écrite récompense le travail du reporter de guerre indépendant Wilson Fache », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Axel Perret, « Prix Albert Londres du livre pour "Silence dans les champs" de Nicolas Legendre sur l'agroalimentaire bretonne », sur France Bleu, (consulté le )
  12. Anne Kiesel, « Nicolas Legendre : deux prix pour un adhérent », Le Journaliste,‎ , p. 16 (lire en ligne [PDF])
  13. « En Bretagne, le journalisme sous tensions », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Marie-Eve Maheu, « Sur le web », Radio Canada,‎
  15. « La rue de la Soif par ceux qui la vivent », Le Monde.fr,‎
  16. Pierre-Henri Allain, « Un carnet "multimédia" des régionales sur internet », sur Libération,
  17. a et b Le Point magazine, « Des Bretons sur tous les fronts », sur Le Point, (consulté le )
  18. « Bretagne: moins de 10 ans après sa création "Le Mensuel" fait recette », Agence France Presse,‎
  19. Pierre-Henri Allain, « Le point sur Rennes », Le Point, no 2117,‎ , p. 192, 193
  20. « Le Télégramme reprend deux mensuels bretons », sur France 3 Bretagne, (consulté le )
  21. Pascale Paoli-Lebailly, « L'info locale façon newsmag' », CB News, no 1055,‎ , p. 37
  22. Cégolène Frisque, « Les rapports entre presse régionale et acteurs institutionnels locaux : partenariats et dépendances », dans Nikos SMYRNAIOS, Franck BOUSQUET et Dominique BERTELLI, Les mutations de l’information et des médias locaux et régionaux, Éditions du Lerass, , 145 p. (ISBN 978-2-9543550-0-9, lire en ligne), p. 18
  23. « Le grand retour de l'info locale », Stragégies, no 1648,‎ , p. 6
  24. « Le Mensuel, l'histoire secrète », Mensuel du golfe du Morbihan n°108,‎
  25. Jean-Luc Poussier, « Un nouveau mensuel dans le paysage breton. », La Croix, no 38315,‎ , p. 17
  26. Envoyé spécial, France 2. "FN : à la conquête de l'Ouest", Elise Menand et Yvan Martinet, 11 mai 2017 (5:00).
  27. « Le Mensuel de Rennes répond à Gilles Pennelle après l'émission "Envoyé spécial" », sur France 3 Bretagne, (consulté le )
  28. Thomas Vetier Vétier, Discours de (dé)légitimation spatiolangagiers de la migrance en espace urbain (thèse), Rennes, Université Bretagne Loire, , 380 p. (lire en ligne), p. 15
  29. Mathieu Gimenez, Rennes, Paris, Petit Futé, , 192 p. (ISBN 9782305106434, lire en ligne)
  30. ADJ infos, lettre d'information, mars 2011
  31. « TVR Soir », TV Rennes,‎
  32. « « La moindre des choses, quand la police tue quelqu’un, c’est d’avoir une vraie enquête et un procès » : le combat d’Awa Gueye pour son frère Babacar », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  33. « Rennes : un nouveau centre d'entraînement ? », sur L'Équipe (consulté le )
  34. La rédaction de Mediapart, « Ouest-France » accusé d'avoir fait censurer «Bretons Magazine», sur Mediapart, (consulté le )
  35. Adèle Hospital, « Silence hôpital ! », Le Canard Enchaîné,‎
  36. « Les folies dépensières de la direction du Théâtre national de Bretagne », sur Le Point, (consulté le )
  37. René Solis, « Tempête sur le Théâtre national de Bretagne », sur Libération (consulté le )
  38. « Ce journal veut aider Ben Harper à retrouver son vendeur de falafels à Rennes », sur BFMTV (consulté le )
  39. « Ben Harper recherche le vendeur de falafels rennais qui «a changé sa façon de voir le monde» », sur Le Figaro, (consulté le )
  40. (nl) Michael Halsband, « Ben Harper slaat een slag: ‘Dat plastic trommeltje was cruciaal’ », Humo,‎ , p. 144
  41. Laurent Mauduit, « Roland-Garros: les preuves d'un gigantesque trafic de billets », sur Mediapart, (consulté le )
  42. « La justice continue de "dérouler la pelote" », Mensuel de Rennes,‎
  43. La rédaction de Mediapart, « Face aux menaces de mort visant Le Poher, les médias bretons font bloc », sur Mediapart, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]