L'Espace vide

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L'Espace vide
Auteur Peter Brook
Pays Royaume-Uni
Genre essai
Version originale
Langue Anglais
Titre The Empty Space
Version française
Date de parution 1977

L'Espace vide est un essai sur l'art du théâtre publié par le metteur en scène et théoricien Peter Brook en 1968 à partir d'une série de conférences[1].

Genèse[modifier | modifier le code]

Ce texte est issu d'une série de quatre conférences qu'il a menées dans les universités de Manchester, Keele, Hull et Sheffield. Ces conférences devaient lui servir à payer son voyage en Afghanistan avec sa troupe[2].

Théorie[modifier | modifier le code]

Dans son ouvrage, Peter Brook développe sa théorie en séparant le théâtre en quatre partie distinctes qu'il traite dans quatre chapitres distincts. Il y a le théâtre rasoir (Deadly), le théâtre sacré (Holy), le théâtre brut (Rough) et le théâtre immédiat (Immediate)[3],[4].

Le théâtre rasoir[modifier | modifier le code]

C'est dans ce chapitre qu'il définit le théâtre avec l'incipit devenu célèbre : « Je peux prendre n’importe quel espace vide et l’appeler une scène nue. Un homme traverse cet espace vide tandis que quelqu’un d’autre le regarde, et c’est tout ce qu’il faut pour qu’un acte de théâtre s’engage »[5],[6].

Il analyse ensuite le premier genre de théâtre qu'il a défini, le théâtre rasoir. L'auteur le juge sclérosé. Il ne se centre que sur les textes, sur la tradition et s'estime proportionnellement à la quantité d'ennui qu'il procure au spectateur. C'est, pour lui, un « théâtre de musée »[7].

Le théâtre sacré[modifier | modifier le code]

Le théâtre sacré s'oppose au théâtre rasoir. Il se développe en estimant, que le théâtre rasoir a perdu la valeur sacrée de la création. Le théâtre sacré cherche alors à la retrouver à l'aide de codes anciens et à ainsi à rendre l'invisible visible.

Le théâtre brut[modifier | modifier le code]

Le théâtre brut, contrairement aux deux précédents, s'ancre dans le présent. C'est un théâtre contestataire et politique, populaire et, dans la forme, proche du cirque ou du happening. Cependant, Peter Brook trouve que ce théâtre manque de nuance, de profondeur et d'ouverture sur les possibilités de la représentation.

Le théâtre immédiat[modifier | modifier le code]

Ce dernier théâtre est celui que prône Peter Brook. Il estime que l'espace vide est nécessaire à sa réalisation. Ainsi, l'espace vide devient un espace à remplir physiquement et symboliquement, source de la création théâtrale. C'est un théâtre en perpétuelle recherche de sens, en questionnement sur lui-même. Ce n'est pas un théâtre qui se fige dans une forme définitive, il est en constante évolution. Il faut que les artistes remettent en question chaque jour les découvertes des répétitions précédentes, comme si la pièce leur échappait. Brook désire aussi un théâtre très proche du public. Il s’est d’ailleurs beaucoup inspiré du théâtre de la cruauté d’Antonin Artaud, qui aspire à un contact direct avec le spectateur, faisant partie intégrante de la création artistique globale.

Traductions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Peter Brook, Oublier le temps, Seuil, (ISBN 2-02-035232-X et 978-2-02-035232-1, OCLC 470441786, lire en ligne)
  2. Michael Kustow, Peter Brook : a biography, Bloomsbury, (ISBN 978-1-4088-5228-6 et 1-4088-5228-4, OCLC 1194921167, lire en ligne)
  3. Peter Brook, The empty space, Penguin, (ISBN 978-0-14-118922-2 et 0-14-118922-3, OCLC 175283769, lire en ligne)
  4. Emilie Ollivier, « New York, espace vide autofictionnel Relire Fils de Serge Doubrovsky à l'aune de l'œuvre de Peter Brook », Revue Electronique de Litterature Francaise, vol. 15, no 2,‎ , p. 187–198 (DOI 10.51777/relief11447, lire en ligne, consulté le )
  5. « L’Espace vide, ou la quadrature du cercle », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en-US) « Citations Sages », (consulté le )
  7. Peter Brook, L'espace vide : écrits sur le théâtre, Seuil, (ISBN 2-02-004607-5 et 978-2-02-004607-7, OCLC 395750416, lire en ligne)