Kwon Yang-sook

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Kwon Yang-sook
Kwon Yang-sook en 2006.
Kwon Yang-sook en 2006.
Première dame de la Corée du Sud
 – 
(5 ans)
Prédécesseur Lee Hee-ho
Successeur Kim Yoon-ok
Biographie
Date de naissance (76 ans)
Lieu de naissance Masan, Gyeongsang du Sud, Corée du Sud
Conjoint Roh Moo-hyun

Kwon Yang-sook
Hangeul 권양숙
Hanja 權良淑
Romanisation révisée Gwon Yang-suk
McCune-Reischauer Kwŏn Yangsuk

Kwon Yang-sook (en hangeul 권양숙), née le à Masan, est une femme politique sud-coréenne, ainsi que la première dame de Corée du Sud de 2003 à 2008, en tant que femme du président Roh Moo-hyun. Discrète, elle est principalement connue pour sa visite à Pyongyang, en Corée du Nord, en 2007, dans le cadre de l'amélioration des relations intercoréennes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Kwon Yang-sook est née le à Masan, en Corée du Sud. Elle rencontre Roh Moo-hyun, qui habite le même village qu'elle[1], pendant ses études, et l'épouse en 1973[2]. Elle l'aide alors à réussir ses examens d'avocat. Le couple survit avec de faibles revenus pendant plusieurs années, car Roh défend principalement des étudiants ou des activistes impliqués dans des mouvements pro démocratie, et souvent peu fortunés, lors de la dictature militaire en Corée[2].

Durant la campagne présidentielle de son mari, la foi de Kwon lui permit d'obtenir le soutien de la communauté bouddhiste sud-coréenne aux élections[3].

Première Dame de Corée du Sud[modifier | modifier le code]

Politique nationale[modifier | modifier le code]

En tant que première dame de Corée du Sud, elle participe à plusieurs actions mondaines, comme la visite des quartiers privés ou des résidences secondaires du couple présidentiel[4].

Durant le mandat de son mari, elle choisit pour engagement la construction de bibliothèques dans des petits villages ruraux de Corée, afin de favoriser l'accès à la culture[5].

Politique internationale[modifier | modifier le code]

Lors des voyages internationaux de son mari, elle participe également à l'amélioration des relations entre les deux pays, comme aux États-Unis en 2003, où elle visite un centre coréen à New York[6]. Lors de ses déplacements internationaux, elle porte régulièrement des hanboks, habit traditionnel coréen, afin d'en promouvoir la culture[7].

Le 2 octobre 2007, elle franchit à pied, avec son mari, la frontière nord-coréenne, dans l'optique du sommet inter-coréen de 2007, devenant ainsi la première femme de président à se rendre en Corée du Nord à pied[8],[9]. Elle ne rencontre pas son homologue nord-coréen, absente du sommet[10],[11].

Comme plusieurs premières dames sud-coréennes avant elle, elle est nommée présidente d'honneur de l'International Vaccine Institute situé à Séoul[12],[13].

Après la présidence et postérité[modifier | modifier le code]

Maison de Roh Moo-hyun et Kwon Yang-sook, dans le village de Gimhae.

Après le mandat de son mari, Kwon Yang-sook est impliquée, avec sa famille, dans un scandale de corruption. Kwon a en effet reçu 1 000 000 de wons de la part d'un soutien politique de son mari, dans le but de rembourser une dette personnelle[14], et d'acheter une maison aux États-Unis pour son fils[15]. Elle fait ainsi l'objet de plusieurs convocations par la justice[16],[17], étant la deuxième femme de président sud-coréen à subir ce processus[2].

Son mari, de plus en plus ciblés par de nouvelles accusations, se suicide le [18]. Sous le choc de l'annonce de la mort de son mari, elle s'évanouit et est prise en charge à l'hôpital de Pusan[2], avant de se reposer dans sa maison de famille[19]. Dévastée, elle refuse dans un premier temps de recevoir des visiteurs, avant de préparer la veillée funèbre de son mari[20]. À l'occasion, Kim Jong-il envoie ses condoléances personnelles à Kwon Yang-sook[21].

À la suite du décès du président Roh, les poursuites contre Kwon Yang-sook sont abandonnées[22]. En tant que veuve d'un ancien président, elle reçoit une pension de l'état sud-coréen[23], ainsi qu'un service de sécurité[24].

Durant les années suivant la présidence et la mort de son mari, elle continue à faire des apparitions publiques lors de cérémonies d'hommage à différents hommes politiques coréens, comme celles de Kim Dae-jung ou celles organisées en la mémoire de son mari[25],[26],[27], mais également aux cérémonies d'intronisation de plusieurs présidents, comme Park Geun-hye[28]. Elle prend également parti dans les éléctions sud-coréennes, affirmant publiquement son soutien au candidat démocrate Lee Jae-myung lors des élections de 2022[29].

En 2018, un imposteur se fait passer pour Kwon Yang-sook, et parvient à convaincre le maire de Gwangju de lui transférer 450 millions de wons, prétextant un besoin urgent de sa fille et promettant un remboursement rapide[30]. L'imposteur est arrêtée, et le président Moon Jae-in alerte les Sud-Coréens sur les dangers de l'usurpation d'identité à la suite de cette affaire[31].

Une espèce d'orchidée est nommée en son honneur[32].

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

Kwon Yang-sook et son mari Roh Moo-hyun en voyage officiel en Inde en octobre 2005, rencontrant Avul Pakir Jainulabdeen Abdul Kalam et Manmohan Singh.
George W. Bush et Kwon Yang-sook lors d'une cérémonie d'hommage à Roh Moo-hyun, en 2019.

Kwon Yang-sook est une fervente bouddhiste, et possède le nom de dharma de Daedeokhwa[3]. Elle épouse Roh Moo-hyun en 1973, malgré une forte opposition de leurs parents, avec qui elle a deux enfants, Roh Geon-ho et Roh Jeong-yeon[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Micheal Breen, « Roh Moo-hyun: The Unlikely President », sur The Korea Times, (consulté le )
  2. a b c d et e (en) Kim Rahn, « Former First Lady Stays Out of Public View », sur The Korea Times, (consulté le )
  3. a et b (en) Kwon Mee-yoo, « Roh’s Funeral to Be Imbued With Buddhism », sur The Korea Times, (consulté le )
  4. (en) Kim Rahn, « Moon sets new precedent in presidential vacations », sur The Korea Times, (consulté le )
  5. (en) The Korea Herald, « New first lady draws keen public attention », sur The Korea Herald, (consulté le )
  6. (en) Rachel Lee, « First ladies to do their part to strengthen Seoul-Washington ties », sur The Korea Times, (consulté le )
  7. (en) Kang Hyun-kyung, « Designer, who redefined hanbok, dies at 85 », sur The Korea Times, (consulté le )
  8. AFP, « Frontière entrouverte entre les deux Corées. », sur Les Echos, (consulté le )
  9. (en) « In pictures: Historic crossing », sur BBC, (consulté le )
  10. (en) Jung Da-min, « Two former singers hit right note in Pyongyang », sur The Korea Times, (consulté le )
  11. (en) Park Ji-won, « Interaction between first ladies is itself historic », sur The Korea Times, (consulté le )
  12. (en) « First Lady Kim Calls For Intl. Solidarity in COVID-19 Vaccine Development », sur Korea Broadcasting System, (consulté le )
  13. (en) Kim Se-jeong, « Do You Want to Work for United Nations? », sur The Korea Times, (consulté le )
  14. (en) Kim Rahn, « Ex-Presidential Couple Face Probe », sur The Korea Times, (consulté le )
  15. (en) Kim Rahn, « Ex-First Lady Demanded More Money to Buy Home for Son », sur The Korea Times, (consulté le )
  16. (en) The Korea Times, « Ex-Presidents Wife, Son Quizzed Over Bribery », sur The Korea Times, (consulté le )
  17. (en) Kim Rahn, « Ex-President’s Wife, Son Questioned », sur The Korea Times, (consulté le )
  18. Philippe Mesmer, « Roh Moo-hyun », sur Le Monde, (consulté le )
  19. (en) Kim Rahn, « Nation Mourns Deceased President », sur The Korea Times, (consulté le )
  20. (en) Kim Rahn, « Ex-First Lady Takes Part in Memorial Rites », sur The Korea Times, (consulté le )
  21. (en) The Korea Times, « NK Leader Offers Condolence Over Rohs Death », sur The Korea Times, (consulté le )
  22. (en) The Korea Times, « Gov’t to Close Bribery Probe Into Roh Family », sur The Korea Times, (consulté le )
  23. (en) Kim Sue-young, « Widowed First Ladies to Get More Support », sur The Korea Times, (consulté le )
  24. (en) Yi Wahn-woo, « Security service for ex-presidents, their spouses to be extended », sur The Korea Times, (consulté le )
  25. (en) Kang Hyun-kyung, « Kim’s legacy lives on a year after death », sur The Korea Times, (consulté le )
  26. (en) Kang Hyun-kyung, « Moon draws attention 2 years after Roh’s death », sur The Korea Times, (consulté le )
  27. (en) Kim Jung-yoon, « Liberals gather for Roh's memorial », sur The Korea Times, (consulté le )
  28. (en) Kang Hyun-kung, « Those present and no-shows », sur The Korea Times, (consulté le )
  29. (ko) Ko Seok-hyun, « "盧의 길 가겠다"는 이재명에…"남편 많이 닮아" 권양숙 덕담 », sur JoongAng Daily,‎ (consulté le )
  30. (en) Jung Min-ho, « Ex-mayor of Gwangju probed after sending money to fake ex-first lady », sur The Korea Times, (consulté le )
  31. (en) AFP, « Woman posing as former South Korean first lady swindles politician out of nearly US$400,000 », sur South China Morning Post, (consulté le )
  32. (en) Kim Rahn, « Moon gets orchid named after him as gift », sur The Korea Times, (consulté le )


Articles connexes[modifier | modifier le code]