Karim Amellal

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Karim Amellal
(ar) كريم أملال
Illustration.
Fonctions
Ambassadeur délégué interministériel à la Méditerranée

(3 ans, 9 mois et 10 jours)
Biographie
Date de naissance (45 ans)
Lieu de naissance Paris (France)
Nationalité Français
Résidence France

Karim Amellal, né le à Paris, est un écrivain, enseignant, entrepreneur et haut fonctionnaire français. Il est nommé ambassadeur, délégué interministériel à la Méditerranée par Emmanuel Macron le . Il est aussi membre de la Commission présidée par Benjamin Stora sur les mémoires franco-algériennes, et président de la commission Talents du service public, Il enseigne à Sciences Po depuis 2005.

Biographie[modifier | modifier le code]

Karim Amellal est le fils d’un haut fonctionnaire algérien[Qui ?]qui a quitté le pays aux débuts de la « décennie noire »[1] et d'une mère française. Il a vécu plusieurs années à Alger [Combien ?][Combien ?] dans les années 1980 puis a vécu dans l'Indre en rentrant d'Algérie, avant de s'installer dans une cité de la banlieue parisienne[Quand ?], La Fauconnière, à Gonesse dans le Val-d'Oise, où il a fait ses études secondaires[2].

Carrière d'écrivain[modifier | modifier le code]

Karim Amellal publie son premier livre en 2005, un essai intitulé Discriminez-moi ! Enquête sur nos inégalités, publié chez Flammarion. Cet essai, qui sort durant les émeutes urbaines de l'automne 2005, suscite un fort écho médiatique.[réf. souhaitée]

En 2006, Karim Amellal publie son premier roman, Cité à comparaître, publié par Jean-Marc Roberts chez Stock.[réf. souhaitée]

En 2007, il est l'un des auteurs de Chroniques d'une société annoncée, publié chez Stock.[réf. souhaitée]

En 2016, il publie son troisième roman, un roman d'anticipation intitulé Bleu Blanc Noir qui décrit la banalisation des idées d'extrême-droite dans la société française et imagine l'arrivée de Marine Le Pen au pouvoir[1],[3].

En 2018, il publie un essai sur le numérique intitulé La Révolution de la servitude. Pourquoi l'ubérisation est l'ennemie du progrès social[4] où il dénonce le comportement prédateur de certaines plateformes numériques et prône leur régulation[5].

En , il publie Dernières Heures avant l'aurore, un roman qui met en scène deux personnages qui, après une vingtaine d'années passées en France, rentrent en Algérie et se heurtent à un pays qu'ils ne reconnaissent plus. Écrit avant la révolution du qui a conduit à la chute de Bouteflika, ce roman crépusculaire décrit une Algérie tiraillée entre ses vieux démons et l'espoir d'un avenir radieux, dont l'auteur pressent l'imminence[6].

Acteur engagé[modifier | modifier le code]

En 2007-2008, il est l'un des membres fondateurs du collectif Qui fait la France, qui réunit de jeunes auteurs et artistes engagés autour du thème de la lutte contre les discriminations et du combat pour l'égalité. Ensemble, ils publient un recueil de nouvelles intitulé Chronique d'une société annoncée, qui paraît chez Stock[7].

Karim Amellal publie régulièrement des tribunes, articles et contributions dans différents journaux sur ses sujets d'analyse, de réflexion et d'enseignements : les inégalités et les quartiers populaires, la question politique et la société civile en Algérie[8] et en Afrique du Nord, la littérature algérienne francophone et la littérature française post-coloniale[9], l'accès des minorités à la culture et à l'éducation, le rôle du numérique dans les universités.

Il a également participé en tant que « personnalité qualifiée » de la société civile à l'initiative dite du « sommet des deux rives » visant à renouveler les modalités du dialogue euro-méditerranéen en 2019.

Entrepreneur du numérique[modifier | modifier le code]

En 2010, il co-fonde le SAM Network[10] qui est une plateforme contributive universitaire visant à rendre le savoir plus accessible au plus grand nombre grâce à la vidéo et aux ressources numériques. Cette plateforme d'archives vivantes édite et enrichit des contenus vidéos produits par des institutions universitaires afin de les rendre plus compréhensibles, plus exploitables, notamment par les étudiants.

En 2013, il co-fonde le média numérique Chouf-Chouf.com[11],[12], le premier média vidéo participatif d'informations sur l'Algérie, la diaspora algérienne et l'Afrique du nord, dont la ligne éditoriale se veut résolument progressiste, démocrate et laïque[11],[12]. Cette plateforme vise dans l'esprit de ses fondateurs surtout à bâtir des liens entre l'Algérie et la diaspora, en particulier les jeunes, en valorisant les aspects culturels, économiques, sportifs, historiques de l'Algérie. Karim Amellal cesse complètement de s'occuper de ce média en 2016.

Mission contre la haine sur internet[modifier | modifier le code]

En , le président de la République Emmanuel Macron lui confie[13], ainsi qu'à Gil Taïeb, vice-président du CRIF, et Laetitia Avia, députée de Paris (LREM) une mission pour lutter plus efficacement contre la haine, le racisme et l'antisémitisme sur internet. Ils remettent leur rapport[14] au Premier ministre Édouard Philippe le , lequel contient 20 propositions opérationnelles pour endiguer la haine sur internet et davantage réguler les plateformes dans ce domaine[15].

Parmi les principales mesures figurent la fixation d'un délai de 24 heures pour retirer les contenus haineux, la mise en place d'un mode de signalement uniforme des contenus haineux sur les plus grandes plateformes, des obligations de transparence renforcées, un meilleur accompagnement des victimes, un dispositif de mesure des discours de haine et une intensification des campagnes de prévention et de sensibilisation ciblant les jeunes, une procédure permettant de bloquer les sites manifestement haineux ou encore une instance de dialogue impliquant toutes les parties prenantes.

En , Emmanuel Macron annonce que le rapport et les propositions co-rédigés par Karim Amellal, Laetitia Avia et Gil Taïeb donneront lieu à une loi pour lutter contre la haine sur internet[16], loi qui sera largement censurée par le Conseil constitutionnel qui estime que le texte est en grande partie contraire à la Constitution, jugeant qu'il porte à la liberté d'expression une atteinte inadaptée au but poursuivi. La proposition de loi portée par Laetitia Avia rebondit cependant en 2021 lors de la présentation du projet de loi confortant le respect des principes républicains, qui reprend une partie des recommandations du rapport sans aller toutefois aussi loin.

Initiative citoyenne de lutte contre l'extrémisme violent et pour l'encouragement de l'esprit critique.[modifier | modifier le code]

De 2017 à 2020, Karim Amellal développe l'organisation citoyenne[Quoi ?] Civic Fab[17] qui diffuse en ligne des campagnes de sensibilisation aux dangers de la manipulation et des discours violents et déploie sur le terrain, partout en France, des ateliers créatifs d'encouragement à l'esprit critique centrés sur des jeunes en situation de vulnérabilité (sociale, familiale, scolaire...).

En 2019, Civic Fab est primée par Facebook dans le cadre du premier fonds pour le civisme en ligne créé par la plateforme afin de mettre en place sur plusieurs territoires sensibles des ateliers Sens critique[18].

Civic Fab travaille également sur le dialogue interreligieux à travers des campagnes en ligne et des actions de terrain, sur la lutte contre l'extrémisme et la promotion de la citoyenneté.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Engagements politiques[modifier | modifier le code]

En 2020, Amellal s'engage dans les élections municipales comme tête de liste LREM dans le 10e arrondissement de Paris[19]. Il recueille 14,54 % des voix au premier tour et finit en troisième position, puis 10,52 % des voix au second tour, de nouveau en troisième position et sans obtenir d'élus[20].

En janvier 2022, il crée en soutien à Emmanuel Macron le mouvement Pluriel, un mouvement citoyen tourné vers la société civile qui se propose de nourrir le débat public à travers des propositions sur les sujets d'égalité des chances, de diversité, de mobilité sociale et d'inclusion[21]. Il fait également partie de la délégation qui accompagne Emmanuel Macron en Algérie en août 2022.

Service public[modifier | modifier le code]

Karim Amellal a été nommé ambassadeur, délégué interministériel à la Méditerranée en par Emmanuel Macron. Il prend ses fonctions en au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères à la tête de la Délégation interministérielle à la Méditerranée, créée en 2013 par François Hollande, puis placée sous l'autorité du ministre des Affaires étrangères en 2015 par Laurent Fabius[22].

Il est nommé en président de la commission Talents du service public[23] par Amélie de Montchalin, ministre de la Fonction publique, en charge de sélectionner les futurs « prépa Talents », conformément aux engagements pris par Emmanuel Macron à Nantes en février 2021 en faveur de l'égalité des chances dans la haute fonction publique.

Il fait partie de la commission « Mémoires et Vérité » présidée par l'historien Benjamin Stora[24], Cette commission a été créée par le président Emmanuel Macron à la suite du rapport que lui a remis Benjamin Stora en . Plusieurs personnalités engagées dans la relation entre la France et l'Algérie en sont membres. Amellal a également accompagné le groupe « Regards de la jeune génération sur les mémoires franco-algériennes »[25] qui a remis en au président Macron des recommandations fondées sur le rapport Stora.

En sa qualité d'ambassadeur, délégué interministériel à la Méditerranée, il est le principal artisan du Forum des mondes méditerranéens[26] qui s'est déroulé à Marseille les 7 et 8 février 2022 à l'initiative du président de la République Emmanuel Macron et dans le prolongement du Sommet des deux rives de 2019. Dans un contexte marqué par la pandémie de Covid 19, le Forum des mondes méditerranéens a rassemblé durant deux jours des acteurs des sociétés civiles de tout le bassin méditerranéens autour de l'économie, de la culture, de l'environnement et de la formation. En ouverture de cet événement[27], Emmanuel Macron a affirmé le rôle positif et la richesse des diasporas[26], ainsi que l'ambition méditerranéenne de la France de soutenir un agenda positif tourné vers la jeunesse. Il a notamment annoncé à cette occasion la création d'un fonds de soutien doté de 100 millions d'euros [28]à des projets entrepreneuriaux en France en direction des pays du Maghreb.

Polémique[modifier | modifier le code]

Fin , la chaîne France 24 est violemment critiquée par l'Agence de presse algérienne (APS), dans le contexte des incendies qui ont touché 17 régions de l'Algérie. Elle l'accuse de cacher une part de vérité sur les secours apportés et les moyens adoptés[29], en se focalisant uniquement sur une seule région, qui est la Kabylie, l'agence continue ses critiques en qualifiant la chaîne de « grossière, vulgaire, honteuse, sans aucun respect pour la mémoire des victimes ». Elle l'accuse également d'avoir « ciblé l’Algérie, comme si les incendies n’ont affecté que l’Algérie », l'article s'adresse à la chaîne en écrivant « messieurs de la chaîne poubelle » et dénonce le fait qu'elle recevrait ses « orientations sur l’Algérie d’un des proches de l’Élysée, connu pour ses connections avérées avec l’organisation terroriste MAK »[30].

Selon le média d'investigation Algérie Part, les conseillers du président algérien accusent Karim Amellal de favoriser les intérêts du Maroc et d'Israël en raison de ses liens avec les autorités marocaines et des organismes proches d'Israël en France. Bien qu'il n'y ait aucun lien de parenté avéré avec Karim Amellal, il est régulièrement fait un rapprochement avec Meriem Amellal, qui occupe un poste de cadre dirigeant chez France 24 et traite fréquemment des sujets liés à l'Algérie. Le régime le soupçonne d'être le « gourou de France 24 ». Karim Amellal était un soutien du Hirak, proche de plusieurs opposants algériens et il est un conseiller proche de Macron, ce qui lui vaut les critiques du régime algérien[31]. Meriem Amellal, a démenti tout lien de parenté [32] avec Karim Amellal dans une réponse à l'APS en août 2023 sur son compte Twitter.

Le , Karim Amellal répond aux accusations sur son compte Twitter en déclarant qu'il est la cible d'attaques de la presse algérienne et qu'il a l'habitude de subir des attaques d'extrémistes en France comme en Algérie. et que, cela ne changeait en rien sa détermination à poursuivre son travail qui consiste à resserrer les liens et à renforcer la coopération entre les deux rives de la Méditerranée[33].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Dernières heures avant l'aurore, L'Aube, 2019
  • La Révolution de la servitude. Pourquoi l'ubérisation est l'ennemie du progrès social, Démopolis, 2018.
  • Rapport au Premier ministre sur le renforcement de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme sur internet, avec Laetitia Avia et Gil Taïeb,
  • Bleu Blanc Noir, L'Aube, 2016 ; Poche, 2019
  • Discriminez-moi ! Enquête sur nos inégalités, Flammarion, 2005
  • Cités à comparaître, Stock, 2006
  • Chroniques d'une société annoncée, Stock, 2008 (avec le Collectif Qui fait la France)
  • Écrivains français d'origine maghrébine dans la décennie 2000 : une littérature du décentrement (2015)
  • « L'héritage littéraire de la Marche pour l'Égalité » (revue Africultures, 2014)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Eric Loret, « Le cauchemar tricolore de Karim Amellal », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  2. « Karim Amellal, citoyen engagé contre les discriminations et les inégalités », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Béligh Nabli, Marie-Cécile Naves, « Politique(s) - Le roman national de Karim Amellal - Libération.fr », sur egalites.blogs.liberation.fr (consulté le ).
  4. « Livre France - La Révolution de la servitude de Karim Amellal », RFI,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Aurélie Collas, « « Les travailleurs ubérisés sont les prolétaires du XXIe siècle » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Béligh Nabli, « Politique(s) - Karim Amellal : "Je porte dans ce roman un regard rétrospectif sur l’Algérie depuis la guerre d’indépendance" - Libération.fr », sur egalites.blogs.liberation.fr, (consulté le ).
  7. Alex Hargreaves, « Traces littéraires des minorités postcoloniales en France », Mouvements,‎ (lire en ligne).
  8. « Avec Emmanuel Macron, un nouveau chapitre de la relation franco-algérienne ? », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  9. Karim Amellal, « L'héritage littéraire de la Marche pour l'Égalité », Africultures, no 97,‎ , p. 168–179 (ISSN 1276-2458, lire en ligne, consulté le ).
  10. « Sam Network, la start-up de l'après-Mooc », EducPros,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. a et b « "Regarde regarde" le web algérien », sur ARTE Info (consulté le ).
  12. a et b « Chouf Chouf : les vidéos qui font le buzz en Algérie - France 24 », France 24,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Dîner du CRIF : Macron veut lutter contre la cyberhaine », sur Le Monde.fr (consulté le ).
  14. La Documentation française, « Renforcer la lutte contre le racisme et l'antisémitisme sur Internet : Rapport à M. le Premier ministre », sur www.ladocumentationfrancaise.fr (consulté le ).
  15. « Rapport visant à renforcer la lutte contre le racisme et l'antisémitisme sur internet », sur Gouvernement.fr (consulté le ).
  16. « Antisémitisme et racisme en ligne : le rapport qui a inspiré Macron », sur leparisien.fr, 2019-02-20cet21:51:42+01:00 (consulté le ).
  17. « Accueil | Civic Fab » (consulté le ).
  18. Jacques Henno, « Facebook prime Civic Fab pour sa méthode qui éveille le sens critique », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  19. « Municipales à Paris : qui sont les candidats pour le 10e arrondissement ? », sur cnews.fr, (consulté le ).
  20. Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections municipales et communautaires 2020 », sur interieur.gouv.fr/ (consulté le ).
  21. « Diversité: Pluriel, le nouveau collectif de soutien à Emmanuel Macron », sur l'Opinion, (consulté le )
  22. « Décret n° 2013-13 du 7 janvier 2013 relatif au délégué interministériel à la Méditerranée », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  23. Paul Idczak, « Karim Amellal nommé président de la commission “talents du service public” », sur acteurspublics.fr, (consulté le ).
  24. « Compte rendu du Conseil des ministres du 29 juillet 2020 », sur Gouvernement.fr (consulté le )
  25. Mustapha Kessous, « La thérapie mémorielle des petits-enfants de la guerre d’Algérie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. a et b « Forum des mondes méditerranéens : Macron défend les diasporas et promet de soutenir les échanges », sur France 24, (consulté le )
  27. « Déclaration de M. Emmanuel Macron, président de la République, sur les relations entre les deux rives de la Méditerranée, à Paris le 7 février 2022. », sur Vie publique.fr (consulté le )
  28. « Maghreb : Macron défend les diasporas et promet de soutenir les échanges », sur LEFIGARO, (consulté le )
  29. A360, « Suite à son acharnement sur l'Algérie, l'APS qualifie France 24 de "chaîne poubelle" », sur www.algerie360.com, (consulté le )
  30. France 24, cette chaîne poubelle, site aps.dz, 27 juillet 2023.
  31. Révélations. «France 24, cette chaîne Poubelle» : les dessous d’une violente offensive du régime algérien ciblant un conseiller d’Emmanuel Macron, site algeriepart.com, 28 juillet 2023.
  32. A360, « Meriem Amellal répond aux accusations de l'APS sur X », (consulté le )
  33. « Mis en cause par l’APS, Karim Amellal réagit », sur adn-med.com, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]