Joseph Pochon

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Joseph Pochon
Illustration.
Portrait de Joseph Pochon
Fonctions
Député de l'Ain

(18 ans)
sénateur de l'Ain

(7 ans et 8 mois)
Président du conseil général de l'Ain

(16 ans)
Prédécesseur Étienne Goujon
Successeur Alexandre Bérard
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Marboz (Ain)
Date de décès (à 68 ans)
Lieu de décès Marboz (Ain)
Nationalité Drapeau de la France France
Parti politique Parti républicain, radical et radical-socialiste

Joseph Pochon, (Joseph-Alexandre Pochon), né le à Marboz, dans l'Ain et mort le , également à Marboz, est un homme politique français.

Début en politique[modifier | modifier le code]

Après être entré; en 1865, au conseil municipal de Marboz[1], il fait partie des huit électeurs de la commune à voter contre au plébiscite du 8 mai 1870. Il devient maire de Marboz en septembre 1870 mais est révoqué en 1873 par « l’ordre moral ». Il est à nouveau élu maire après la crise du 16 mai 1877 et entre également en 1877 au conseil général de l'Ain dont il prendra la présidence en 1892.

En 1883, lors d'une élection partiel!e, il est élu député de la 1' circonscription de Bourg. En 1885, il est réélu au scrutin de liste. Il siège à la gauche radicale.

Le choix du radicalisme[modifier | modifier le code]

Il est réélu en 1889, 1893, 1898. Puis, il devient, le , sénateur. Il est réélu le et meurt avant la fin de son mandat.

L'anticléricalisme de Pochon le fait pencher définitivement vers les radicaux dès 1891.

Il fonde[2] avec Bizot et Philipon, le journal le Républicain de l’Ain en 1891. Ce journal paraît trois fois par semaine sous la direction de Joanny Gelin. Cet organe radical et anticlérical s’en prend violemment au Journal de l’Ain et au Courrier de l’Ain. Alexandre Bérard en rédige parfois l'éditorial et le journal s’efforce autant de célébrer l’œuvre républicaine que de pourfendre le cléricalisme.

Durant toute sa carrière politique, Pochon se réclamera du combisme, ce qui lui vaudra notamment les foudres de Pierre Baudin. Ce dernier écrit dans le Courrier de l'Ain du , ce pamphlet contre Joseph Pochon et Émile Combes, créant au passage le néologisme « pochonisme » :

« En regardant autour d’eux dans le département de l’Ain, parmi ceux qui alimentent les officines de délation où tous les fonctionnaires et même de simples citoyens ont leurs fiches, nos lecteurs et nos amis peuvent se faire une idée exacte de l’organisation digne de Loyola et rappelant les plus tristes jours de la Terreur blanche qui couvre actuellement la France entière. En un mot, c’est le Pochonisme, le honteux pochonisme installé au gouvernement et exerçant ses ravages dans toutes les œuvres vives de la République. »[réf. souhaitée]

Le « vœu Pochon »[modifier | modifier le code]

En avril 1891, Pochon concrétise un « vœu » au conseil général de l'Ain visant à réserver l’accès de la fonction publique aux seuls diplômés des établissements d’enseignement de l’État, excluant ainsi les anciens élèves des écoles confessionnelles.

Le « vœu Pochon » suscitera une vive controverse dans tout le pays. Il sera adopté par six conseils généraux[3] par exemple celui de l'Allier[4] et celui du Puy-de-Dôme[5]. Il donnera également lieu à un éditorial de Jean Jaurès[6].

Présenté à la Chambre en 1899 sous la forme d'une « proposition de loi sur les sanctions de l'enseignement secondaire »[7] ; cette proposition sera finalement rejetée.

L'engagement maçonnique[modifier | modifier le code]

Retranscription d'un article critique du Journal de l'Ain (1900) évoquant le franc-maçon Pochon

Membre de plusieurs loges maçonniques et notamment de la Fraternité bugeysienne à l'Orient d'Ambérieu-en-Bugey qu'il a d'ailleurs présidée, Pochon voit dans la Franc-maçonnerie :

« l'avant-garde de la démocratie, [qui a] toujours servi de guide [aux] législateurs »[8].

Il présentera d'ailleurs le « vœu Pochon » au convent du Grand Orient de France de 1891 - qui l'adoptera à 290 voix contre 3 - bien avant que ce « vœu » ne soit présenté à la Chambre en 1899.

Par certaines de ses déclarations publiques, il contribue à alimenter les chroniques antimaçonniques et notamment celles du Journal de l'Ain. À titre d'exemple, ses paroles relatées dans le numéro du de ce journal :

« La Maçonnerie a été l'artisan de la création de la République, et [c'est par elle] que les réformes s'accompliront et que la régénération de la France aura lieu. »[9]

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alphonse Bertrand, La Chambre des députés (1898-1902) : biographies des 581 députés, avec avertissement et documents divers, la liste des ministères qui se sont succédé, la liste alphabétique des députés., Paris, L.-H. May, , 594 p. (lire en ligne), p. 1
  2. Pierre Baudin, Thèse de doctorat présentée par Michel Moisan, 5 novembre 2009, Université d’Orléans.
  3. Joseph Reinach, Pages républicaines, éditions Alcan, 1894.
  4. Paul de Cassagnac, in Pour Dieu, pour la France !.
  5. Article du journal La Croix du .
  6. Jean Jaurès, À propos du vœu Pochon in La Dépêche, 10 septembre 1891.
  7. Joseph Vaujany, L'école primaire en France sous la IIIe République, 1912, Ed. Perrin et Cie.
  8. Bulletin du Grand Orient de France, août-septembre 1891, p. 474.
  9. Archives Départementales de l'Ain.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]