Josef von Smola

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Josef von Smola
Josef von Smola
Le général Josef von Smola. Lithographie de Josef Kriehuber d'après une peinture originale de Johann Peter Krafft.

Naissance
Teplitz, Royaume de Bohême
Décès (à 56 ans)
Vienne, Autriche
Allégeance Drapeau des Habsbourg Monarchie des Habsbourg
Drapeau de l'Autriche Empire d'Autriche
Arme Artillerie
Grade Général-major
Années de service 1780 – 1820
Conflits Guerre austro-turque (1788-1791)
Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Faits d'armes Bataille de Jemappes
Bataille de Neerwinden
Bataille d'Essling
Bataille de Wagram
Distinctions Freiherr
Ordre militaire de Marie-Thérèse
Ordre de Saint-Vladimir

Josef von Smola est un officier général autrichien au service de la monarchie des Habsbourg puis de l'empire d'Autriche, né le à Teplitz en royaume de Bohême et mort le à Vienne. Entré au service en 1780, il participe aux guerres révolutionnaires où il fait preuve de ses talents d'artilleur et est promu colonel en 1809. Ses canons jouent un rôle décisif à la bataille d'Essling en infligeant de lourdes pertes aux Français, précédant son élévation au grade de général-major en 1813. Il meurt à Vienne sept ans plus tard. Tacticien remarquable, il est considéré comme l'un des plus grands artilleurs de son temps.

Biographie[modifier | modifier le code]

Du canonnier au major, 1764-1800[modifier | modifier le code]

Josef Smola naît le à Teplice, en Bohême. Il s'engage dans l'armée autrichienne en 1780, en tant que canonnier[1] au 1er régiment d'artillerie[2]. Promu lieutenant en 1787 lors de la guerre contre les Turcs, il participe aux sièges de Šabac et de Belgrade. En 1790, il est détaché en Flandre dans une unité spéciale et contribue à réformer le système de l'artillerie autrichienne[1].

Après s'être battu à Jemappes, il prend la tête d'une batterie d'artillerie à cheval avec laquelle il s'illustre au cours de la bataille de Neerwinden en 1793. Kinard écrit que pendant le combat, « Smola dévaste à coups de mitraille une attaque française sur l'aile droite autrichienne grâce à un déploiement rapide de ses quatorze canons »[3]. Ce fait d'armes lui vaut la croix de chevalier de l'ordre militaire de Marie-Thérèse[2]. Grièvement blessé lors de la bataille de Fleurus l'année suivante, Smola est nommé lieutenant en premier en 1796 et concourt brillamment à la reprise de Mannheim par les Autrichiens. Il est blessé une nouvelle fois à Moesskirch en 1800 et est affecté avec le grade de major dans la légion tchèque en décembre de la même année[1].

Pendant les guerres napoléoniennes[modifier | modifier le code]

L'artillerie autrichienne en 1809, par Rudolf Otto von Ottenfeld : officier, artilleur et conducteur du train.

Il participe à la campagne d'Italie en 1805[1] avant d'être élevé trois ans plus tard au grade de lieutenant-colonel. Oberst (colonel) le [4], il prend une part active à la campagne d'Allemagne et d'Autriche où il commande l'artillerie du IIe corps sous les ordres du prince de Hohenzollern-Hechingen. Smola joue notamment un rôle majeur à la bataille d'Essling en réunissant une batterie de 200 canons qui inflige des pertes sévères aux Français et contribue pour une large part à la victoire autrichienne. Deux jours après la bataille, il est fait commandeur de l'ordre de Marie-Thérèse en récompense de ses exploits[5]. Il se signale encore par la suite à Wagram et Znaïm[1] et est promu au grade de général-major le [4]. Il devient à la même période commandant de l'artillerie de l'armée d'Italie aux ordres du général Hiller[6]. Ayant participé aux dernières campagnes de l'ère napoléonienne, et fragilisé par un accident cérébral en 1815, le général von Smola meurt à Vienne le [1].

Évaluation[modifier | modifier le code]

« Il avait l'air d'un ange en uniforme, mais il avait un cœur de lion et une tête qui réfléchissait rapidement. »

— Kevin F. Kiley, Artillery of Napoleonic Wars, Frontline Books, 2004, p. 207.

Remarquable artilleur et tacticien, von Smola se distingue par sa connaissance du métier et son caractère réfléchi et agressif qui le poussent à prendre des initiatives décisives sur le champ de bataille[7]. Lors de la bataille d'Essling, sa décision d'organiser un feu d'artillerie massif contre les troupes de Napoléon lui permet de surclasser nettement son homologue française et de contribuer largement à la victoire autrichienne. Kiley note ainsi que la supériorité de l'artillerie autrichienne à cette occasion « ne tient pas seulement au nombre de [ses] canons, mais aussi à l'utilisation experte qui en a été faite par l'Oberst Smola »[5]. Il est considéré comme le meilleur général d'artillerie de l'armée autrichienne et comme l'un des plus grands artilleurs de son temps, à l'instar des Français Sénarmont, Lariboisière, Drouot, du Russe Araktcheïev et du Prussien Holtzendorff[8].

Décorations et honneurs[modifier | modifier le code]

Le général Smola se voit par ailleurs décerner le titre de Freiherr (baron) le [4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (de) Antonio Schmidt-Brentano, « Smola, Josef d. Ä. Frh. von (1764-1820), Offizier », sur Académie autrichienne des sciences, (consulté le ).
  2. a et b Kiley 2004, p. 207.
  3. Kinard 2007, p. 145.
  4. a b c et d (en) Digby Smith et Leopold Kudrna, « Biographical Dictionary of all Austrian Generals during the French Revolutionary and Napoleonic Wars, 1792-1815 », sur napoleon-series.org (consulté le ).
  5. a et b Kiley 2004, p. 207 à 209.
  6. Nafziger et Gioannini 2002, p. 118.
  7. Kiley 2004, p. 183 et 207.
  8. Kiley 2004, p. 23, 207 et 210.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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