Jean-Claude Sommier

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Jean-Claude Sommier
Biographie
Naissance
Vauvillers (France)
Ordination sacerdotale
Décès (à 76 ans)
Saint-Dié
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par le
pape Benoît XIII
Dernier titre ou fonction Archevêque de Césarée
Fonctions épiscopales Archevêque de Césarée
Évêque assistant au trône pontifical
Grand-prévôt de Saint-Dié

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Jean-Claude Sommier, né en 1661 à Vauvillers dans le diocèse de Besançon et mort le à Saint-Dié, est un prélat, un diplomate et un historien français qui fut notamment Grand-prévôt de Saint-Dié et Archevêque de Césarée.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-Claude Sommier est le fils de noble[1]Nicolas Sommier, bailli de Vauvillers. Jean-Claude Sommier est docteur en théologie, diplomate, Camérier de Sa Sainteté, prélat de la Maison papale, archevêque de Césarée, Grand-Prévôt de Saint-Dié et abbé commendataire de Bouzonville, Conseiller d'État, Conseiller en la Cour souveraine de Lorraine.

Ordonné prêtre à Besançon en 1685, il est attiré en Lorraine par Mgr de Bissy, évêque de Toul. Il y est successivement curé de La Bresse (1685-1695), de Girancourt et de Champ-le-Duc (1696-1737). Jean-Claude Sommier, ambitieux et habile, réussit à percer à la cour de Léopold Ier. Apprécié par ce dernier, le prince le nomme son prédicateur et son conseiller ordinaire et le charge de plusieurs négociations (à Vienne, Mantoue, Venise, Parme, Paris et Rome) qui contribuent à son prestige de fin diplomate. En même temps, il gagne les faveurs de la cour pontificale par son Histoire dogmatique de la religion (1708), et surtout par son Histoire dogmatique du Saint-Siège (ib.). Innocent XIII l'avait nommé camérier, Benoît XIII le sacre archevêque de Césarée et le créé prélat de sa maison et Évêque assistant au trône pontifical. En effet, envoyé à Venise par le duc en 1724, Sommier pousse jusqu'à Rome afin d'offrir au pape quelques-uns de ses ouvrages. Très bien accueilli, le pape Benoît XIII (), il le consacra archevêque de Césarée.

« Après quoi, raconte Dom Calmet, le pape ordonna à M. Sommier de lui dire s'il était vrai qu'il y eut en Lorraine des territoires de nul diocèse où l'on ne portait plus depuis longtemps les secours qui dépendent de l'ordre épiscopal, surtout le sacrement de la confirmation. M. Sommier lui répondit que ce qu'on lui avait dit était très vrai. Sa Sainteté lui demanda les raisons, pourquoi tant de pauvres peuples étaient abandonnés, et M. Sommier répondit qu'autrefois les évêques voisins ne faisaient pas difficultés d'y porter leur secours, sur l'invitation des prélats de ces territoires, mais que depuis un certain temps les évêques de Toul prétendant en être les ordinaires, et comme les prélats de ces lieux ne voulaient pas les recevoir en cette qualité, on n'y voyait plus d'évêques y faire ces fonctions. Sur quoi le Saint-Père, après avoir levé les yeux et les mains au ciel en signe d'indignation et de déplaisir, dit hautement et de manière à se faire entendre de tous les assistants : Hé bien ! archevêque de Césarée, je vous établis et vous donne mon pouvoir pour exercer les fonctions d'ordre épiscopal, pendant toute votre vie, dans les territoires exempts, qui sont dans les états du duc de Lorraine ; ce que Sa Sainteté répéta deux fois avant sa sortie de l'église-.. » Un bref du pape envoyé au duc confirma ces pouvoirs. (Dom Calmet). Il est Illustrissime et révérendissime Monseigneur Jean-Claude Sommier.

De son côté, Léopold le fait élire Grand-prévôt de Saint-Dié et abbé commendataire de Bouzonville (Diocèse de Metz), faisant ainsi l'union personnelle de la dignité épiscopale et de la grande-prévôté. Jean-Claude Sommier fut ainsi un véritable évêque de Saint-Dié. Mais à sa mort, cette qualité d'évêque ne fut plus donnée à son successeur, et ce ne fut que quarante années plus tard (1771), que l'évêché de Saint-Dié fut définitivement créé.

Jean-Claude Sommier écrivit plusieurs ouvrages pour défendre les prétentions des églises vosgiennes, lors de leurs démêlés avec l'évèque de Toul. Indépendant et ambitieux jusqu'au bout, Sommier mourut le à l'âge de 76 ans. Il fut inhumé dans la chapelle Saint-Léon de la collégiale de Saint-Dié[2].

Héraldique[modifier | modifier le code]

Les armes de l'Archevêque de Césarée était « d'azur au sommier d'or, mis en fasce, accompagné de deux étoiles d'argent en chef et d'un croissant montant de même en pointe »

Anecdote[modifier | modifier le code]

"Pendant un séjour qu'il fit à la cour du souverain pontife, Benoît XIII, voulant l'entendre et peut être juger de son talent pour la prédication, lui fit connaître le jour où il désirait qu'il expliquât la parole de Dieu devant le Sacré Collège. Ce jour venu M. Sommier monte en chaire et y reste dans l'attitude du recueillement sans articuler une seule parole. Le silence qu'il gardait et qui devenait une cause d'embarras et de malaise général, obligea le pape de faire dire à l'orateur de commencer. « J'attends, répondit M. Sommier, qu'il plaise à Sa Sainteté de me fournir le sujet de mon discours. » Si profonde que fût la surprise causée par cette réponse, elle dut bientôt faire place à l'admiration qu'excita le prédicateur. Il traita son sujet avec tant d'éloquence, l'impression qu'il produisit sur le souverain pontife fut si vive, que le titre d'archevêque de Césarée lui fut immédiatement conféré."

Le département des Vosges: statistique historique et administrative C. Charton, Nancy, 1845

Références[modifier | modifier le code]

  1. "Lettres de noblesse accordées le 24 janvier 1712 par Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar, roi de Jérusalem, à Nicolas Sommier, de Vauvillers, en récompense de son attachement à sa personne et en considération des emplois distingués que ses aïeux ont occupés, notamment Adam Sommier, son père, qui, en 1626, était commandant du château-fort de Vauvillers, qu'il a défendu avec valeur, puis chargé d'honorables fonctions à la cour du pape Innocent X, et enfin bailli de Vauvillers, office qui ne fut jamais exercé que par des gens nobles" (Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Haute-Saône, Archives départementales de la Haute-Saône, V. Besson, 1874) Bien que "sa famille avait été anoblie sans particule par les ducs de Bourgogne" (Champ-le-duc au cours des siècles, C. Lardet, 1967)
  2. Archives départementales des Vosges, Registres B.M.S. de la paroisse de Champ-le-Duc, 7 octobre 1737.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Champ-le-duc au cours des siècles, C. Lardet, 1967
  • Revue des questions historiques, G. du Fresne marquis de Beaucourt, P. Allard, J. Guiraud, 1912
  • Bulletin de la Société philomatique vosgienne, C. Cuny, 1908
  • Le département des Vosges: statistique historique et administrative C. Charton, Nancy, 1845
  • Histoire dogmatique sous la loy de grace, Messire J.C Sommier, 1714
  • Le Pays de Nul-Diocèse (Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 1892. 1. 68e année page 296

Liens externes[modifier | modifier le code]