INAH 3

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INAH-3 est le nom abrégé du troisième noyau interstitiel de l'hypothalamus antérieur et sexuellement dimorphe des êtres humains. L'INAH-3 est significativement plus gros chez les hommes que chez les femmes quel que soit l'âge[1]. Sa taille est également influencée par l'orientation sexuelle. En effet, il est plus gros chez les hommes hétérosexuels que chez les hommes homosexuels et les femmes hétérosexuelles[2],[3],[4],[5]. Des homologues de l'INAH-3 ont été observés jouant un rôle direct dans le comportement sexuel chez les singes rhésus, les moutons et les rats. 

Liens avec l'orientation sexuelle chez l'Homme[modifier | modifier le code]

Le sigle INAH fait référence à 4 groupes cellulaires précédemment non décrits de la zone hypothalamique préoptique-antérieure (PO-AHA) du cerveau humain qui est une structure qui influence la sécrétion de gonadotrophines, le comportement maternel et le comportement sexuel chez plusieurs espèces de mammifères. Il y a quatre noyaux dans le PO-AHA (INAH1-4). L'un de ces noyaux, INAH-3, s'est avéré en moyenne 2,8 fois plus gros dans le cerveau masculin que dans le cerveau féminin, et ce quel que soit l'âge. 

Une étude rédigée par Simon LeVay et publiée dans la revue Science suggère que la région est un substrat biologique important en ce qui concerne l'orientation sexuelle. Cet article rapporte que l'INAH-3 est en moyenne plus petit chez les hommes homosexuels que chez les hommes hétérosexuels , et a en fait à peu près la même taille chez les hommes homosexuels que chez les femmes hétérosexuelles. Des recherches plus poussées ont montré que l'INAH-3 est plus petit en volume chez les hommes homosexuels que chez les hommes hétérosexuels parce que les hommes homosexuels ont une densité d'empaquetage neuronal plus élevée (le nombre de neurones par millimètre cube) dans l'INAH-3 que les hommes hétérosexuels; il n'y a pas de différence dans le nombre ou la section transversale des neurones dans l'INAH-3 des hommes homosexuels par rapport aux hétérosexuels[6],[7]. Il a également été constaté qu'il n'y a aucun effet de l'infection par le VIH sur la taille de l'INAH-3, c'est-à-dire que l'infection par le VIH ne peut pas expliquer la différence observée dans le volume d'INAH-3 entre les hommes homosexuels et hétérosexuels[6], [7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Allen LS, Hines M, Shryne JE et Gorski RA, « Two sexually dimorphic cell groups in the human brain. », J Neurosci, vol. 9, no 2,‎ , p. 497–506 (PMID 2918374, DOI 10.1523/JNEUROSCI.09-02-00497.1989 Accès libre)
  2. S LeVay, « A difference in hypothalamic structure between heterosexual and homosexual men. », Science, vol. 253, no 5023,‎ , p. 1034–7 (PMID 1887219, DOI 10.1126/science.1887219)
  3. Slimp JC, Hart BL et Goy RW, « Heterosexual, autosexual and social behavior of adult male rhesus monkeys with medial preoptic-anterior hypothalamic lesions. », Brain Res., vol. 142, no 1,‎ , p. 105–22 (PMID 414825, DOI 10.1016/0006-8993(78)90180-4)
  4. Roselli C, Larkin k, Resko J, Stellflug J et Stormshak F, « Volume of a Sexually Dimorphic Nucleus in the Ovine Medial Preoptic Area/Anterior Hypothalamus Varies with Sexual Partner Preference », Endocrinology, vol. 145, no 2,‎ , p. 478–483 (PMID 14525915, DOI 10.1210/en.2003-1098 Accès libre)
  5. Balthazart J, Ball G, « Topography in the preoptic region: Differential regulation of appetitive and consummatory male sexual behaviors », Frontiers in Neuroendocrinology, vol. 28, no 4,‎ , p. 161–178 (PMID 17624413, PMCID 2100381, DOI 10.1016/j.yfrne.2007.05.003)
  6. a et b Simon LeVay, Gay, Straight, and the Reason Why : The Science of Sexual Orientation, Oxford University Press, , 432 p. (ISBN 978-0-19-973767-3, lire en ligne), 199
  7. a et b (en) William Byne, Stuart Tobet, Linda A. Mattiace, Mitchell S. Lasco, Eileen Kemether, Mark A. Edgar, Susan Morgello, Monte S. Buchsbaum et Liesl B. Jones, « The Interstitial Nuclei of the Human Anterior Hypothalamus: An Investigation of Variation with Sex, Sexual Orientation, and HIV Status », Hormones and Behavior, vol. 40, no 2,‎ , p. 86–92 (PMID 11534967, DOI 10.1006/hbeh.2001.1680)

Voir aussi[modifier | modifier le code]