Histoire des Juifs à Genève

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L'histoire des Juifs à Genève remonte au moins jusqu’au Moyen Âge, une petite communauté juive étant installée au XIVe siècle dans la ville de Genève. Au siècle suivant (dans les années 1420), les Juifs sont obligés d'y vivre dans un ghetto, ce qui fait de Genève le seul endroit du territoire actuel de la Suisse où cela s'est produit. Puis, à la fin du XVe siècle, les Juifs sont expulsés de Genève.

Ce n'est qu'au cours de la première moitié du XIXe siècle qu’ils obtiennent la liberté d'établissement dans le canton de Genève. Cependant, dès 1787, de nombreux Juifs avaient pu s’installer à Carouge qui appartenait alors au royaume de Sardaigne. Aujourd'hui, Genève est l'une des villes suisses où le judaïsme est le plus répandu (avec Bâle et Zurich). Le canton abrite diverses communautés et établissements juifs.

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Vers la fin du XIIe siècle, des Juifs immigrant de la Savoie et de la vallée du Rhin s’installent à Genève[1]. Une preuve de leur présence est la synagogue, qui existe déjà en 1300, comme celle de Lausanne.

Ainsi que l'écrit Jean-Daniel Morerod, comme les autres établissements juifs de l'époque en Suisse romande, la communauté juive de Genève est « fille du Gotthard et du Simplon » à cause du considérable développement du commerce par les cols alpins à cette époque ; mais l'expulsion des Juifs du royaume de France ordonnée en 1394 par le roi Charles VI est une autre cause, cette expulsion amenant en effet certaines familles juives de France à s'installer à Genève en 1396[2].

Les sources de cette époque montrent qu'il y avait 13 familles juives installées dans la ville de Genève vers 1400. Leur cimetière se trouvait à Châtelaine[3]. Dans les années suivantes, autour de 1420, les Juifs sont regroupés dans un quartier clos, appelé le cancel - une sorte de ghetto avant l'heure - installé dans l'actuelle rue des Granges[4]. Ce lieu de confinement est une exception : c'est le seul à exister sur le territoire actuel de la Suisse[5].

Les Juifs sont expulsés de Genève vers la fin du siècle, après une décision du conseil municipal en 1490, comme cela se passe aussi en Savoie à la même époque et dans la Confédération suisse en 1489. Cette expulsion marque la fin de la première communauté juive de Genève documentée, qui n'aura donc duré qu'un peu plus de deux siècles entre le XIIIe siècle et la fin du XVe siècle[6].

Par la suite, seuls de rares événements documentent le passage des Juifs dans la région jusqu'au XIXe siècle.

Du XVIe au XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

Les Juifs qui veulent se rendre à Venise en passant par Genève sont obligés de payer des droits de transit. Ces droits sont si rarement exigés qu'il faut d'abord les déterminer. Ces preuves du rare passage des Juifs sont présents dans les documents douaniers du XVIe siècle.

Vers la fin du XVIIIe siècle, après avoir été expulsés de villes comme Berne, Fribourg et Neuchâtel, de nombreux Juifs s’installent définitivement à Carouge, aujourd'hui commune politique de Genève. Leur admission répond aux projets du gouvernement sarde d'élever la petite ville de quelques centaines d'habitants au rang de cité et donc rivale de la Genève protestante. Dès 1780, Carouge accepte des Juifs alsaciens et certains originaires d'Angleterre, d'Allemagne, de Hongrie et d'Italie. Seuls certains Juifs sont admis: ils doivent avoir une profession et prouver leur condition économique et leur honnêteté commerciale. Parmi eux, on trouve des marchands de textile[7] et des fabricants comme Joseph Abraham de Londres, qui produit des verres de montre, ou Joseph Vigevano de Livourne, producteur de cire à cacheter[8].

Pierre-Claude de la Fléchère, comte de Veyrier, obtient en 1775 du roi Victor-Amédée III des privilèges pour favoriser l’essor économique du territoire de Carouge, que la république de Genève avait cédé en 1754 au royaume de Sardaigne et qu'il entend promouvoir : en 1783, les francs-maçons et les protestants obtiennent la liberté de culte ; puis le , Victor-Amédée III proclame un édit de tolérance, permettant aux Juifs de Carouge de bénéficier de l'application du droit commun et d'une totale liberté de culte, un cas rare dans l'histoire de l'Europe avant la Révolution française. La première synagogue est installée cette même année dans le quartier de la Maladière, au bord de l'Arve[9]. Puis, comme Jean-Daniel Blavignac l'a écrit dans son ouvrage sur l'histoire de Carouge, et comme le rappelle la plaque commémorative inaugurée en 2021, Pierre-Claude de la Fléchère prête sa demeure seigneuriale de Carouge à la communauté juive pour que celle-ci y installe une synagogue[10] et une école ; celles-ci seront en fonction jusqu'en 1859, lorsque la première synagogue de Genève sera inaugurée dans le quartier de Plainpalais[11]. Ainsi, les francs-maçons ont leur loge, les protestants leur temple et les Juifs leur synagogue. Ces derniers disposent aussi d'un cimetière confessionnel, le cimetière juif de Carouge, situé le long de l'actuelle rue des Tireurs-de-Sable, parallèlement à l'Arve ; la tombe la plus ancienne est celle dans laquelle fut inhumé le fils de Joseph Abraham en 1788, mais la première concession date de février 1800 ; le cimetière a été agrandi une première fois en 1852, puis une seconde en 1874[12].

En 1772, Carouge comptait 36 chefs de famille juifs[13]. En 1798, il y avait 75 juifs vivant à Carouge. Cette même année, Genève est annexée par la France. Les lois françaises de liberté, d'égalité et de fraternité s'appliquent également aux Juifs. Cela change lorsque l'annexion française prend fin en 1814 avec la chute de Napoléon Ier. Carouge rentre alors dans le giron du royaume de Sardaigne jusqu'au Traité de Turin de 1816 qui cède Carouge et quelques autres communes savoyardes à Genève, qui vient d'intégrer la Confédération suisse en tant que nouveau canton.

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Dès le début du XIXe siècle, de plus en plus de communautés juives se forment dans la région romande, notamment à Avenches, La Chaux-de-Fonds, Yverdon, Lausanne et Porrentruy.

Disque en carton pour stéréoscope avec des photos de la synagogue de Genève, circa. 1860. Dans la collection du musée juif de Suisse.

Vers 1810, la communauté juive de Carouge atteint quelque 89 personnes, ce qui constitue son apogée démographique[14]. En 1841, les Juifs obtiennent la liberté d'établissement dans le canton de Genève[15]. Peu après, en 1852, ils fondent la Communauté Israélite de Genève (CIG). À partir de 1856, il y a de nouveau un cimetière juif et une synagogue à Genève.

Avec la création de l’État fédéral en 1848, le droit fédéral s'impose à Genève. Cependant, la nouvelle Constitution fédérale n'accorde pas aux Juifs la liberté d’établissement sur le territoire de toute la Suisse puisqu'elle prévoit que seuls « les Suisses de l’une des confessions chrétiennes »[16] ont le droit de s’établir librement dans chacun des cantons suisses, ce qui laisse à chaque canton le droit de refuser l’autorisation d’établissement aux Juifs (y compris ceux de nationalité suisse), droit dont la majorité des cantons fait usage. À noter que lors de la conférence de février 1848 sur le projet de Constitution fédérale, les représentants de Genève (comme ceux de Neuchâtel, Vaud et Argovie) avaient été les seuls à voter contre l’introduction de cet article discriminatoire. Lorsque, en 1855, la Suisse et les États-Unis concluent un traité de commerce, dont une disposition exigée par la Suisse prive les Américains juifs du droit de s’établir en Suisse, cela provoque une vague d’indignation aux États-Unis ; les cantons des Grisons, de Zurich et de Saint-Gall abandonnent alors leurs restrictions d’établissement vis-à-vis des Juifs. En 1856, un arrêté fédéral accorde aux Juifs les droits de vote et d'éligibilité aux niveaux cantonal et fédéral (mais pas communal), ainsi que l'égalité sur les plans commercial et juridique. En 1863, à cause d’une telle clause discriminatoire exigée par la Suisse, les Pays-Bas refusent de signer un traité de commerce, puis la France exclut de négocier si la Suisse n’accorde pas le droit d’établissement aux citoyens français juifs ; en 1864, après des débats houleux[17], l’Assemblée fédérale accepte de renoncer à cette clause dans le traité avec la France. La ratification de ce traité aboutit à l’absurdité juridique et politique que les Juifs français ont le droit d’établissement dans toute la Suisse, mais pas les Juifs suisses. Cela conduit le Conseil fédéral à lancer une révision partielle de la Constitution fédérale supprimant son art. 41 : le 14 janvier 1866, les citoyens suisses acceptent cette modification à 53% des voix. Enfin, en 1874, la révision totale de la Constitution fédérale accorde aux Juifs la liberté de culte.

En mai 1892, la première utilisation du droit d’initiative populaire pour une révision partielle de la Constitution fédérale (droit qui venait d'être introduit en 1891 dans la Constitution fédérale de 1874) a eu pour but d'interdire l’abattage « rituel » (c'est-à-dire l’égorgement des animaux sans étourdissement préalable[18]), et cela notamment pour des motifs antisémites[19]. Cette initiative fut acceptée le 20 août 1893 par 60% des citoyens suisses (contre l'avis du Conseil fédéral et du Parlement) et la viande casher (et halâl) a dû dès lors être importée en Suisse[20].

XXe siècle[modifier | modifier le code]

Avec 55% de la population juive répartie entre Zürich, Bâle et Genève en 1910, le judaïsme suisse est devenu urbain. Au cours des siècles précédents, à part quelques exceptions en Romandie, les Juifs suisses n'avaient eu de droit de résidence (temporaire) que dans les villages du Surbtal, Endingen et Lengnau[5].

Les années 1920 à 1930 sont marquées par une montée de tendances antisémites à Genève. Pendant la guerre, la ville est devenue populaire auprès des contrebandiers grâce à sa proximité à la frontière, et de nombreux réfugiés juifs sont amenés en Suisse. Cependant, trop souvent, ces réfugiés sont retrouvés et renvoyés, ce qui les condamne à une mort certaine[21].

Après avoir fui l'Allemagne nazie en automne 1933, Hannah Arendt travaille pendant une courte période à la Société des Nations à Genève. Elle aide à délivrer des visas d'entrée pour les colons juifs et écrit des discours pour l'Agence juive pour la Palestine[22].

En 1936, le Congrès juif mondial est fondé à Genève. La plate-forme politique est créée pour montrer la solidarité avec les Juifs persécutés en Allemagne nazie, combattre l'antisémitisme en Europe et l'oppression des Juifs en Union soviétique et pour promouvoir la nécessité d'une politique sociale et migratoire juive.

La Suisse étant une zone neutre, Genève accueille en 1939 le vingt-et-unième congrès sioniste mondial, le premier ayant été à Bâle en 1897.

Vers la fin du XIXe siècle, le judaïsme genevois connaît une période de mutation. La première génération de Juifs alsaciens est rejointe par des immigrants ashkénazes fuyant les conditions socio-économiques et politiques précaires de l'Europe de l'Est et de la Russie. Un autre groupe vient de l'Empire ottoman. En 1916, le noyau d'une confrérie séfarade, le "Groupe Fraternel Séfaradi", est formé. Après la Seconde Guerre mondiale, d'autres Juifs séfarades viennent du Moyen-Orient et, après la décolonisation, des pays d'Afrique du Nord[23].

Après l'incorporation du groupe de Juifs séfarades dans la Communauté Israélite de Genève en 1965, qui comptait 580 familles en 2009, tous les principaux courants religieux sont réunis dans la communauté. Seule la petite congrégation orthodoxe "Mahsike Hadass" (qui a succédé à la congrégation Agudath Achim, fondée en 1918 par des Juifs hongrois) continue d'exister indépendamment. Depuis 1970, la communauté est devenue de plus en plus diverse. Le groupe libéral israélite (Liberale Israelitische Gemeinde Genf- GIL) a été fondé en 1970, et à la fin des années 1980, le mouvement lubavitcher "Beth Chabad". Cette pluralité se caractérise par pas moins de sept synagogues et salles de prière à Genève aujourd'hui. La ville abrite deux jardins d'enfants juifs, deux écoles juives (Girsa et Chabad) et une maison de retraite juive (Les Marronniers)[21].

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Francine Brunschwig, Marc Perrenoud, Laurence Leitenberg et Jacques Ehrenfreund, Albert, Esther, Liebmann, Ruth et les autres - Présences juives en Suisse romande, Neuchâtel, éd. Livreo-Alphil - FSCI, , 598 p. (ISBN 978-2-88950-077-2 et 978-2-88950-077-2).
  • Jean Plançon, Les cimetières juifs de Genève, du Moyen Âge à nos jours, éd. Association Patrimoine juif genevois, Genève, 2020
  • Ruth Fivaz-Silbermann, La fuite en Suisse: Les Juifs à la frontière franco-suisse durant les années de la "Solution finale", Calmann-Lévy, Paris, 2020, 1456 p. (ISBN 978-2702169001)
  • Jaclyn Granick, "Les associations juives à la Société des Nations, 1919-1929. L'accès sans l'influence" in Relations internationales, no 151, 2012, pp. 103–113
  • Jean Plançon, Histoire de la communauté juive de Carouge et de Genève
    • volume 1: De l'Antiquité à la fin du XIXe siècle, Éditions Slatkine, Genève, 2008 (ISBN 9782832103210)
    • volume 2: 1900-1946, Une communauté qui se diversifie, Éditions Slatkine, Genève, 2010 (ISBN 9782832104064)
  • Dominique Paul Ferrero, Le "Courrier de Genève" et les Juifs (1880-1900). Un cas d’antisémitisme genevois à la fin du XIXe siècle, collection Contributions à l'histoire et à la culture des juifs en Suisse no 2, éd. Helbing & Lichtenhahn, Bâle et Francfort-sur-le-Main, 1993, 83 p.
  • Adrien Pétrier, Histoire de Carouge. D'après le manuscrit inédit de Jean-Daniel Blavignac et des notes de Louis Cottier, Genève, Éditions Slatkine, , 180 p..
  • Ernest Ginsburger, "Histoire des Juifs de Carouge, Juifs du Léman et de Genève" in Revue des études juives, tome 75, no 150, octobre-décembre 1922, pp. 119–139, en ligne: DOI : https://doi.org/10.3406/rjuiv.1922.5379, et libr. Durlacher, Paris, 1923, 147 p.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) Wild, Dölf, « Zeugnisse jüdischen Lebens aus den mittelalterlichen Städten Zürich und Basel », in : Kunst und Architektur in der Schweiz. Synagogen 56 : 2., , p. 14–20
  2. Jean-Daniel Morerod, "Les Juifs en Suisse romande au Moyen Âge" in Brunschwig et al. 2023, p. 62-63.
  3. Pétrier 1985, p. 73.
  4. Jean-Daniel Morerod, "Les Juifs en Suisse romande au Moyen Âge" in Brunschwig et al. 2023, p. 64.
  5. a et b « Judaïsme » (consulté le )
  6. Jean-Daniel Morerod, "Les Juifs en Suisse romande au Moyen Âge", in Brunschwig et al. 2023, p. 66-67.
  7. Laurence Leitenberg, "Le cimetière de Carouge, témoin d'une communauté pionnière", in Brunschwig et al. 2023, p. 153.
  8. (de) Augusta Weldler-Steinberg, Geschichte der Juden in der Schweiz, Bd. 1., Zurich, Schweizerischer Israelitischer Gemeindebund.,
  9. « Ce temple fut ouvert en 1787, conformément aux instructions royales datées du 27 août de cette année. Il fut d'abord établi dans le quartier de la Maladière, au bord de l'Arve, puis dans la maison du comte de Veyrier […]. » (Pétrier 1985, p. 72).
  10. Pétrier 1985, p. 72.
  11. Cf. l'article "DE LA FLÉCHÈRE Pierre-Claude" sur le site internet de l'association Patrimoine juif genevois: https://patrimoinejuifgeneve.ch/de-la-flechere-pierre-claude1722-1790/ (consulté le 26.01.2024).
  12. Laurence Leitenberg, "Le cimetière de Carouge, témoin d'une communauté pionnière" in Brunschwig et al. 2023, p. 155-156.
  13. Laurence Leitenberg, "Le cimetière de Carouge, témoin d'une communauté pionnière" in Brunschwig et al. 2023, p. 154.
  14. Laurence Leitenberg, "Le cimetière de Carouge, témoin d'une communauté pionnière" in Brunschwig et al. 2023, p. 155.
  15. Knoch-Mund, Picard, « Antisémitisme »
  16. Art. 41 de la Constitution fédérale du 12 septembre 1848 (cf. https://www.parlament.ch/centers/documents/de/constitution1848.pdf).
  17. Le Président de la Confédération, Jakob Dubs, doit alors rappeler que la Constitution fédérale contient le principe que tous les Suisses sont égaux devant la loi, mais que ceci est bafoué par l’article 41 qui exclut les Juifs. Il déclare : « Si nous regardons le monde autour de nous, nous constatons avec honte que nous sommes seuls en ce qui concerne la question juive, ou en une compagnie qui est presque pire qu’être seul. Toute l’Europe nous montre du doigt. Plus aucun État ne veut conclure de traité avec nous alors que nous refoulons une partie de ses citoyens. L’on ne saurait tenir cette position sans que cela ne nuise profondément à notre honneur et à nos intérêts. » (cf. Patrik Süess, « Pas de liberté d’établissement pour les juifs » sur le blog du Musée national suisse, publié le 05.04.2019 : https://blog.nationalmuseum.ch/fr/2019/04/les-juifs-en-suisse/, consulté le 5.02.2024).
  18. Chez les Juifs, les prescriptions de la Loi concernant la consommation de viande exigent que, lors de la mise à mort de l’animal, il soit impérativement vidé de son sang, car le sang est le « symbole de la vie » (cf. l'article « L’abattage rituel » sur le site du Centre intercantonal d’information sur les croyances, en ligne : https://cic-info.ch/informations-utiles/fiches-%20thematique/labattage-rituel/, consulté le 8.02.2024).
  19. Cf. Bernard Degen, « Initiative populaire » in Dictionnaire historique de la Suisse, en ligne : https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/010386/2016-07-18/ (consulté le 8.02.2024).
  20. L’interdiction de l’abattage rituel est encore en vigueur (cf. art. 21 de la loi fédérale sur la protection des animaux, en ligne: https://www.fedlex.admin.ch/eli/cc/2008/414/fr, consulté le 8.02.2024). En 2001, lorsque le Conseil fédéral a eu l’intention d’assouplir cette disposition, il a été menacé de référendum, sur fonds d’islamophobie, et a retiré ce projet (cf. Andrej Abplanalp, « La première initiative populaire » in blog du Musée national suisse, en ligne: https://blog.nationalmuseum.ch/fr/2021/11/la-premiere-initiative-populaire/, consulté le 8.02.2024).
  21. a et b « Factsheet » (consulté le )
  22. (en) Anne C. Heller, Hannah Arendt. A Life in Dark Times, Cambridge (MA) : New Harvest 2015., Cambridge, , p. 64–65
  23. (en + de) Caspar Battegay et Naomi Lubrich, Jewish Switzerland : 50 Objects Tell Their Stories, Musée juif de Suisse, , 304 p. (ISBN 9783856168476), p. 110-113