Hildegaire (disciple de Fulbert)

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Hildegaire
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Hildegaire ou Hildier († vers 1032), disciple le plus proche de l'évêque Fulbert, fut chanoine et chancelier de la cathédrale de Chartres et gérant de la collégiale Saint-Hilaire de Poitiers.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Il est connu par une partie de sa correspondance qui a été conservée dans le corpus des lettres de l'évêque Fulbert : sept lettres qui lui ont été adressées par ce dernier, et une douzaine de lettres de lui, dont la moitié adressées à Fulbert ; et une adressée au duc Guillaume V d'Aquitaine, et réciproquement une qui lui est adressée par ce dernier. D'autre part, Adelman de Liège lui consacre six vers dans son poème Rhythmi alphabetici, qui évoque Fulbert et quelques-uns de ses disciples.

Adelman affirme qu'il tenait le premier rang parmi les disciples de Fulbert et qu'il était compatriote de celui-ci (v. 24 : « ceterorum princeps atque communiceps præsuli ») ; cette commune origine du maître et du disciple reste débattue. Il dit lui-même, dans l'une de ses lettres à Fulbert, qu'il était son élève depuis l'enfance (« Sum namque, divina procurante gratia, disciplinæ tuæ vernaculus a puero »). Adelman dit qu'il était surnommé Pupilla (« Hildier-la-Prunelle ») à cause à la fois de sa très petite taille et de la perspicacité de son esprit. Il ajoute qu'il ressemblait au maître par sa physionomie, sa voix, ses manières (v. 25 : « Is referebat magistrum vultu, voce, moribus ») et qu'il joignait l'art d'Hippocrate à l'éloquence de Socrate et à la science musicale de Pythagore.

On conserve une lettre de lui adressée à Èbles de Roucy pour accompagner un médicament appelé iera que Fulbert lui envoyait (« Potionem iera, quam dominus præsul tibi mittit, sumes cum aqua calida ante crepusculum diei, etc. ») ; l'inscription de cette lettre indiquant « Ad seniorem suum Ebalum », certains y ont vu un indice sur l'origine commune de Fulbert et d'Hildegaire.

En 1023, le duc Guillaume V d'Aquitaine nomma l'évêque Fulbert trésorier et gérant de la collégiale Saint-Hilaire de Poitiers, dont il était abbé laïc. Comme Fulbert était retenu par ses fonctions d'évêque de Chartres, il délégua Hildegaire sur place, et celui-ci occupa ce poste entre 1024 et 1026. C'est de cette époque que datent la majorité des lettres évoquées ci-dessus. Hildegaire tint notamment l'école de Saint-Hilaire, et sa correspondance avec Fulbert jette une lumière sur l'enseignement qui s'y donnait à l'époque. Les lettres portent également sur l'organisation de la liturgie. Hildegaire servait aussi d'intermédiaire entre Guillaume V d'Aquitaine, prince lettré, qui possédait une bibliothèque, et l'évêque Fulbert.

Peu auparavant, il avait demandé à Fulbert d'accorder à un nommé Évrard le poste d'écolâtre de la cathédrale de Chartres (« Volo scribas mihi, carissime, quam bene tibi procedat scholasticum officium, a domino meo præsule rogatu meo tibi nuper commissum, etc. »). Pendant son séjour à Poitiers, Fulbert lui apprend qu'Évrard a quitté le chapitre pour se faire moine[1], et qu'il lui réserve donc, à son retour, les postes d'écolâtre et de chancelier (« Ebrardus monachus evasit, scholarum ferulam et cancellarii tabulas tibi servo, bona parans, meliora devovens »).

Il ne survécut que peu d'années à l'évêque Fulbert. L'obituaire de la cathédrale de Chartres le qualifie de sous-diacre et écolâtre (« Obiit Hildegarius subdecanus et magister scholæ hujus ecclesiæ »).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cet Évrard devint peu après premier abbé de Notre-Dame de Breteuil, monastère restauré vers l'an 1030 par Gilduin, vicomte de Chartres et comte de Breteuil.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jules Alexandre Clerval, Les écoles de Chartres au Moyen Âge, du Ve au XVIe siècle, Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, tome XI, Chartres, R. Selleret, 1895, p. 49-53.
  • Robert Favreau, « Les écoles et la culture à Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, des origines au début du XIIe siècle », Cahier de civilisation médiévale, vol. 3, 1960, p. 473-478.

Liens externes[modifier | modifier le code]