Heel-néerlandisme

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Situation du Heel-Nederland sur la carte de l'Europe.

Le heel-néerlandisme ou pan-néerlandisme est un mouvement politique irrédentiste promouvant l'union des Pays-Bas, de la Belgique (avec ou sans la communauté germanophone), du Luxembourg et parfois aussi des zones frontalières de l'Allemagne (comme la Frise orientale et la Rhénanie) et les Pays-Bas Français. On aspire à une association dans un État multilingue; unitaire, fédéral ou confédéral.

Le terme ne doit pas être confondu avec l'orangisme, bien que de nombreux orangistes soient favorables à la réunification. L'orangisme se concentre sur la Maison Orange-Nassau pour des raisons légitimes. Le heel-néerlandisme veut seulement unir les Pays-Bas, qu'ils soient ou non sous cette maison. Bien que les termes soient parfois utilisés de manière interchangeable en Belgique.

Histoire[modifier | modifier le code]

La poursuite d'un Pays-Bas unis a une longue histoire. Au début de la Guerre de Quatre-Vingts Ans, les insurgés des Pays-Bas s'efforcent de libérer toutes les régions (Union de Bruxelles) mais échouent. Après des années avec une frontière entre les Pays-Bas du Nord et les Pays-Bas du Sud, le premier des États Belgique Unis (qui englobaient à peu près la Belgique actuelle) Hendrik van der Noot a proposé de chercher à se rattacher aux Pays-Bas du Nord[1]. En partie à cause de cela, les Pays-Bas ont été unis par Guillaume Ier en tant que Royaume-Uni des Pays-Bas, qui englobe le territoire auquel aspire le heel-néerlandisme. Cet état a pris fin au début de 1830, mais a laissé derrière lui un mouvement orangiste cherchant à se rattacher au Nord composé de l’élite francophone de Flandre, de Wallonie ainsi que de Bruxelles[2]. Dans les années 1860, une autre proposition a été faite par la Belgique par le Premier ministre de l'époque, cette fois pour une confédération, mais elle a été rejetée[3].

Peu de temps après l'indépendance belge, le progressiste, membre du Congrès national et wallon flamand Lucien Jottrand a avancé l'idée[4]. En 1857, la Belgique comptait déjà des associations heel-néerlandiste, comme le libéral progressiste « Vlamingen Vooruit », qui comptait des membres qui proposaient une fédération belgo-néerlandaise[5]. Dans les années 1934-1940, le fasciste Verdinaso de Joris van Severen était le plus grand propagandiste du heel-néerlandisme[6]. Ce mouvement utilise souvent le drapeau du Prince.

Dans la politique moderne[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, on trouve principalement des partisans du « heel-néerlandisme » en Flandre et aux Pays-Bas. Des exemples de telles organisations sont la Werkgemeenschap de Lage Landen et Zannekin. En 2010, Matthias Storme (membre de la N-VA) a fait valoir que la Flandre devrait faire partie du Royaume des Pays-Bas, avec son « Plan N », et que Bruxelles et la Wallonie pourraient également y trouver leur place, « Il serait d’ailleurs même pour la Wallonie une bonne idée de réfléchir à une accession au royaume, en tant que pays à part entier évidemment. ». Cela peut donc aussi être décrit comme la poursuite d'idéaux « heel-néerlandiste »[7].

D'autres groupes et individus modérés plaident pour une intégration plus poussée de l'Union Benelux, ce qui pourrait éventuellement conduire à une entité «heel-néerlandiste»[8],[9] comme précurseur de l'intégration européenne[10], une sorte de «fédéralisme Benelux».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. J. C. H. Blom et Emiel Lamberts, History of the Low Countries, Berghahn Books, (ISBN 1-84545-272-0 et 978-1-84545-272-8, OCLC 70857697, lire en ligne)
  2. (nl) Jeroen Koch, « De Belgische Opstand en het Belgische orangisme », sur Historiek (consulté le )
  3. (nl) DBNL, « Bijdragen en Mededelingen van het Historisch Genootschap. Deel 76 · dbnl », sur DBNL (consulté le )
  4. « Congrès national de Belgique JOTTRAND », sur unionisme.be (consulté le )
  5. Jean Baerten, « Kritische beschouwingen bij recente publicaties over de Vlaamse Beweging en het nationalisme in België », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 79, no 4,‎ , p. 1255–1274 (ISSN 0035-0818, DOI 10.3406/rbph.2001.4570, lire en ligne, consulté le )
  6. (nl) « Een fascist in het verzet », sur Radio 1, (consulté le )
  7. Matthias E. Storme, « vlaamseconservatieven: Un Plan “N” pour la Flandre (et Bruxelles). », sur vlaamseconservatieven, (consulté le )
  8. (nl) van der Kwast, Ricus, « Een verenigde Benelux zal een machtsfactor van jewelste blijken. En zal als cement en katalysator voor de EU fungeren », sur demorgen.be (consulté le )
  9. Kees Homan et Jan Rood, « Een nieuw leven voor de Benelux?: Politieke en militaire Beneluxsamenwerking », Atlantisch Perspectief, vol. 35, no 4,‎ , p. 14–18 (ISSN 0167-1847, lire en ligne, consulté le )
  10. « Les raisons pour lesquelles nous avons besoin du Benelux », sur Service public fédéral Affaires étrangères, (consulté le )