George Pitt-Rivers

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George Lane Fox Pitt Rivers
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Père
Alexander Edward Lane Fox-Pitt-Rivers (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Alice Thynne (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Emily Forster (d) (à partir de )
Rosalind Pitt-Rivers (à partir de )
Stella Lonsdale (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants

George Henry Lane-Fox Pitt-Rivers, né à Londres le et mort le , est un anthropologue et eugéniste anglais, qui fut l'un des hommes les plus riches de l'entre-deux-guerres en Grande-Bretagne. Il embrassa la cause antibolchévique et la cause antisémite, ce qui conduisit le gouvernement britannique à le faire interner pendant deux ans au début de la Seconde Guerre mondiale.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pitt-Rivers naît à Londres[1],[2]. Il est le fils d'Alexander Edward Lane Fox-Pitt-Rivers[3] et de son épouse, Alice Ruth Hermione, fille de Lord Henry Thynne, et le petit-fils d'Augustus Pitt Rivers[4], fameux ethnologue et anthropologue, fondateur du Pitt Rivers Museum. Le père de George Pitt-Rivers (fils aîné de l'ethnologue) hérite de l'immense domaine, et après sa mort en 1927, c'est au tour de George Pitt-Rivers d'en hériter[5] ; ce domaine était si grand qu'il pouvait aller d'une côte à l'autre sans quitter ses propres terres[6].

George Pitt-Rivers devient capitaine au 5e régiment de dragons de la garde (5th Dragoon Guards) et combat pendant la Grande Guerre. Il est blessé à la première bataille d'Ypres et doit rentrer en Angleterre pour se faire opérer. Après la guerre, il publie un livre intitulé The World Significance of the Russian Revolution, qui marque un premier jalon dans son antibolchévisme. Entre 1922 et 1925, Pitt-Rivers est en Australie en tant que Principal Secretary et aide-de-camp du gouverneur général d'Australie qui n'est autre que son beau-père. Son expérience avec le peuple Maori le conduit à mener des études d'anthropologie et il prend des cours à Oxford avec Bronisław Malinowski[6].

En 1927, il assiste à la Conférence mondiale sur la population et publie un livre sous le titre de Clash of Cultures and the Contact of Races.Deux ans plus tard, Pitt-Rivers est élu comme membre du Royal Anthropological Institute; il représente aussi la Société eugéniste à l'International Federation of Eugenics Organizations. De 1931 à 1937, Pitt-Rivers détient la charge de secrétaire général et trésorier de l'International Union for the Scientific Investigation of Population Problems, grâce à laquelle il entre en rapport avec des eugénistes allemands, comme Eugen Fischer et son assistant Lothar Loeffler[6]. C'est à cette époque qu'il s'investit en politique et se met à admirer la politique de Mussolini, puis les idées sociales et nationales d'Hitler.

Pitt-Rivers est incarcéré à la prison de Brixton, puis au camp d'internement d'Ascot (1940–1942) pendant la Seconde Guerre mondiale, en tant qu'admirateur et sympathisant d'Oswald Mosley sous le coup de l'article de la Defence Regulation 18B[1],[7]. Après la guerre, il rencontre Stella Lonsdale, qui elle-même avait été emprisonnée par les Allemands à Paris, sous l'accusation d'espionne britannique. À son retour en Angleterre, ce sont les Anglais eux-mêmes qui l'enferment sous l'accusation d'être une espionne à la solde des Allemands[8]. Elle devient la maîtresse de Pitt-Rivers, prenant son nom, bien qu'ils ne furent jamais mariés.

Stella Lonsdale hérite des biens de Pitt-Rivers à sa mort en 1966[9]. Il avait laissé par testament à Stella Lonsdale des instructions selon lesquelles toute propriété à vendre devait l'être individuellement et non pas comme ensemble domanial, afin que les locataires et fermiers puissent bénéficier de la possibilité d'acheter ces propriétés[10]. C'est ainsi que presque tout le village d'Okeford Fitzpaine a changé de propriétaire[11]. Stella Lonsdale vendit aussi une grande partie des pièces de collection (non cataloguées) du Pitt-Rivers Museum de Farnham dont elle avait aussi hérité de George Pitt-Rivers. Le Pitt-Rivers Museum d'Oxford tenta d'en récupérer quelques-unes.

Famille[modifier | modifier le code]

George Henry Lane-Fox Pitt-Rivers s'est marié deux fois; la première fois avec Rachel Forster (fille du premier baron Forster), le . Le mariage est dissout en 1930[12]. De cette union sont nés deux fils:

  • Michael Pitt-Rivers (1917–1999), propriétaire terrien, qui gagna une grande notoriété en Grande-Bretagne et dans les pays anglophones en étant incarcéré pendant un an en 1954 pour actes de sodomie. La loi de dépénalisation de l'homosexualité sera mise en application en 1967 dans ce pays;
  • Julian Pitt-Rivers (1919–2001), anthropologue et ethnographe, professeur d'université.

George Pitt-Rivers épouse en secondes noces le Rosalind Pitt-Rivers[13] (), biochimiste. Le couple a un fils :

  • Anthony (né en 1932)[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Hart 2015, p. 16.
  2. Enregistré à Chesterfield sous le nom de Fox (en) Freebmd
  3. 2 novembre 1855 – 19 août 1927
  4. Richard Griffiths, Patriotism Perverted : Captain Ramsay, the Right Club and British Anti-Semitism 1939–40, Constable, , 54, 65
  5. (en) Biographie du général Pitt-Rivers
  6. a b et c (en) « Captain George Henry Lane-Fox Pitt-Rivers and the origins of the IUSSP », sur Princeton, .
  7. (en) Forgotten archive en turbulent 1930s
  8. (en) National Archives
  9. (en) Notice biographique de Stella Lonsdale
  10. (en) The Dorset Page
  11. (en) Okeford-Fitzpaine
  12. Hart 2015, p. 24, 70.
  13. Burke's Peerage & Baronetage, Burke's Peerage (Genealogical Books) Ltd, , 106e éd. (ISBN 2-940085-02-1), p. 1373
  14. Hart 2015, p. 71, 176.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Bradley W. Hart, George Pitt-Rivers and the Nazis, London (GB), Bloomsbury Academic, , 234 p. (ISBN 978-1-4725-6995-0)

Liens externes[modifier | modifier le code]