Gabiène

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La Gabiène (grec ancien, Γαβιηνή) est une région de l'ancienne Perse. Sa capitale était Γάβαι, Gabai, ou Aspadana, qui est peut-être à l'origine d'Ispahan.

Situation[modifier | modifier le code]

La Gabiène, haut plateau de la partie occidentale du plateau Iranien, était située entre la Médie, au nord, la Susiane, au sud-ouest, dont elle était séparée par une section de la chaîne des monts Zagros, et la Perside au sud-est. Elle était voisine de la Paraitacène, qui la jouxtait à l'ouest[1].

Gabai, dont dérive le nom de la région, se trouvait sur la grande route royale qui menait d'Ecbatane à Persépolis en passant par Qom[2]. On ne sait pas grand chose de cette ville, si ce n'est qu'elle semble avoir été située à l'emplacement d'Isfahan[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'événement le plus connu dans l'histoire de la Gabiène est la bataille de Gabiène en 316 av. J.-C., qui oppose, lors des guerres des Diadoques, Antigone le Borgne et Eumène de Cardia et se termine par la défaite d'Eumène, qui est exécuté[4].

À cette époque, la Gabiène était occupée par de nombreux villages, situés à une distance moyenne de 1 000 stades les uns des autres[5] et regroupés en districts qui portaient le nom de méros[6]. L'armée d'Eumène, qui passa l'hiver 317-316 en Gabiène, était cantonnée dans différents districts ; il y avait six jours de marche entre chaque méros[7].

Diodore décrit la Gabiène comme une plaine bien défendue par des barrières naturelles, torrents et précipices, et riche par son agriculture (céréales et fruits) capable de nourrir toute une armée[8].

Après le milieu du IIe siècle av. J.-C. et le début de la domination parthe, la Gabiène, ainsi que ses voisines la Massabatique au nord et la Corbiane au sud, jouit d'une certaine autonomie sous l'autorité d'une dynastie locale ; selon Strabon, il s'agit de trois provinces (ἐπαρχία, « éparchie ») faisant partie de l'Élymaïde[9]. À l'avènement de la dynastie sassanide, le royaume d'Élymaïde disparaît et il n'est plus question de la Gabiène en tant que telle[10].

Sources antiques[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Briant, « "Brigandage", dissidence et conquête en Asie achéménide et hellénistique », Dialogues d'histoire ancienne, 1976, 2, p. 167 (en ligne).
  2. Pierre Briant, « "Brigandage", dissidence et conquête en Asie achéménide et hellénistique », Dialogues d'histoire ancienne, 1976, 2, carte « Les routes du Zagros » p. 190-191 (en ligne).
  3. « The town of Isfahan is mentioned by the classical geographers as Aspadana, but the town does not seem to have had any importance at that time. In Sasanid times, there was here the town of Jay, in Greek Gabai, whose founding was attributed to Alexander the Great, and this name Jay appears on coins minted at Isfahan even after the Arab conquest. » Clifford Edmund Bosworth éd., Historic Cities of the Islamic World, Leyde, Brill, 2007, p. 167. Voir aussi Ispahan#Période préislamique.
  4. Plutarque, Vie d'Eumène, 15-16.
  5. Plutarque, Eumène, 15, 1.
  6. Diodore de Sicile, XIX, 37, 1-2 ; 39, 1.
  7. Pierre Briant, « Villages et communautés villageoises d'Asie achéménide et hellénistique. Études sur les formations tributaires du Moyen-Orient ancien », Collection de l'Institut des sciences et techniques de l'Antiquité, 269, 1982, p. 148 (en ligne).
  8. Livre XIX.
  9. Strabon, XVI, 18 (745).
  10. Cependant la ville de Jay, qui paraît être la même que Gabai, se développe sur le site d'Ispahan et prend de l'importance à l'époque sassanide.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • William Smith, Dictionary of Greek and Roman Geography, Londres, 1854, art. « Gabiene » (en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]