Francis Turcan

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Francis Turcan
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Fonction
Maire de Martigues
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 56 ans)
Martigues
Nationalité
Activité
Autres informations
Parti politique

Francis Turcan (né le à Martigues, où il est mort le [1]) est un homme politique français, maire de Martigues (PCF) en 1946-1947 puis entre 1959 et 1968. Son nom est lié à la vaste campagne de modernisation de la ville dans les années 1960.

Biographie[modifier | modifier le code]

Employé de bureau, Francis Turcan devient maire de Martigues en 1946. Aux élections municipales de 1947, il est évincé par le socialiste Théodore Cheillan, en raison de l'entente entre la SFIO (6 élus) et le RPF (9 élus), le PCF n'ayant pour sa part que 12 élus[2].

Il est élu à nouveau en 1959 face au maire sortant, Paul Pascal (SFIO), sur un programme qui prévoit la modernisation de la ville, qui ne possède alors aucun tout-à-l'égout[3] et dont l'approvisionnement en eau est défectueux[4]. Dès 1959, sous la municipalité de Francis Turcan, la ville fait le choix de la régie publique pour la gestion de l'eau[5].

Le maire doit de plus faire face à la croissance marquée de la population de la ville, laquelle passe de 15 000 habitants en 1954 à 21 000 en 1962 et 28 000 en 1968 du fait de la création de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer[6],[7]. Martigues amorce sa modernisation et de nombreux projets d'équipement et d'urbanisme voient le jour : ouverture du cimetière de Canto-Perdrix[8], construction du lycée Paul-Langevin, projet d'habitat social des Capucins (1960-1964), pont levant du canal Gallifet (1961-1962)[9] à l'embouchure du canal de Caronte et, surtout, organisation des services de la régie des eaux de Martigues[10].

Pour le projet de logements sociaux au quartier Notre-Dame-des-Marins, Francis Turcan fait appel à l'architecte-urbaniste Michel Écochard, lequel conçoit des immeubles à la riche architecture et aux logements confortables en plus d'un véritable boulevard urbain monumental (baptisé par la suite avenue Francis Turcan)[11].

Fort du succès de la mise en place du tout-à-l'égout et de la création de la régie des eaux de Martigues, Francis Turcan est réélu en 1965[7] : sa liste a obtenu les vingt-sept sièges à pourvoir[12]. Lors de la grève générale de mai 1968, avec son adjoint Paul Lombard, il soutient les grévistes en faisant adopter, le , à l'issue d'une réunion extraordinaire du conseil municipal, une motion de soutien et une subvention aux grévistes. Il organise aussi des réunions politiques à l'extérieur des usines occupées[13].

Il meurt le de la même année. Il est enterré au cimetière Saint-Joseph de Martigues[14].

Paul Lombard lui succède à la mairie de Martigues[15],[16].

Hommages[modifier | modifier le code]

Son nom a été donné au stade Francis-Turcan, construit en 1965, et à la principale avenue de la ville, percée au début des années 1970[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Francis Turcan sur Le Maitron
  2. Jean-Claude Lahaxe, La paix et les chasseurs : les motions des conseils municipaux des Bouches-du-Rhône, La Guerre froide vue d’en bas, sous la direction de Philippe Buton, Olivier Büttner, Michel Hastings, CNRS Éditions, 2014, pp. 207-2019, p. 216.
  3. Une politique de métamorphose.
  4. Reflets, la passion d'un maire, juin 2009, p. 4-7.
  5. Mouvement national de lutte pour l'environnement 13) (MNLE 13), texte, en date du 12 mars 2012, présenté aux Rencontres internationales des services publics de l'eau tenu dans le cadre du Forum alternatif mondial de l'eau (FAME).
  6. Recensements INSEE pour les années 1962 et 1969.
  7. a et b Reflets, la passion d'un maire, juin 2009, p. 12.
  8. Quartier de Martigues.
  9. Reflets, la passion d'un maire, juin 2009, p. 10.
  10. Reflets, mai 2009.
  11. Les édifices labellisés patrimoine du XXe siècle : ensemble collectif Notre-Dame-des-Marins et école maternelle Di Lorto, Direction des affaires culturelles de Provence-Alpes-Côte d'Azur, 2007.
  12. « Une élection municipale partielle », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  13. Jean-Claude Lahaxe, D'autres regards sur Mai 68 : l'engagement des communistes martégaux, in Mai-juin 1968 à Marseille et dans la région : la grève (de la recherche historique) est-elle finie ?, Bulletin de Promemo, No 8, pp. 25-28.
  14. Reflets, novembre 2009, p. 39.
  15. Jean-François Arnichand, Mémoires d'un maire bâtisseur, La Marseillaise], 29 avril 2009.
  16. Reflets, la passion d'un maire, juin 2009, p. 14.
  17. Reflets, la passion d'un maire, juin 2009, p. 8.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Documents de l'histoire de Martigues de la préhistoire au XXe siècle, Millau, Maury imprimeur, 1977. In-4·, 192 pages, 284 photographies et dessins.
  • Un siècle d'images martégales, Millau, Maury imprimeur, 1977, In-4, 418 pages, 1 022 photographies (BNF 34604372).

Liens externes[modifier | modifier le code]