Francis Étienne Delery

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Francis Étienne Delery
Naissance
Paimpol (Côtes-du-Nord)
Décès (à 30 ans)
Hilversum (Pays-Bas)
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau français République française
Drapeau de la France Forces aériennes françaises libres
Royal Air Force Royal Air Force
Forces navales françaises libres
Arme Marine - Armée de l'air
Grade Premier maître , pilote aéro
Années de service 19301945
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur
Croix de guerre 1939-1945
Médaille militaire
Citation à l'ordre de la Marine

Francis Étienne Delery est un aviateur français, né le à Paimpol et mort pour la France le à Hilversum (Pays-Bas).

Biographie[modifier | modifier le code]

Engagé en 1930 dans la Marine nationale française, dite La Royale, Francis Étienne Delery obtient son brevet de pilote d'hydravion sur la base du Centre de formation maritime (CFM) de Hourtin (Gironde) le . Il vole alors sur Breguet Bre 521, CAMS 37 et Loire 130 M.

L'engagement en 1941[modifier | modifier le code]

Lors de la Seconde Guerre mondiale, n'acceptant pas la défaite, Francis Delery rejoint l'Angleterre en tant que second maître dans l'aéronavale en appareillant dans la nuit du de Poulafret, près de Paimpol, à bord de la Morgane, un plaisancier de 13 pieds appartenant à André Le Louarn, capitaine de marine marchande domicilié à Kérity, en compagnie de Michel Bouëtté, également de Kérity[1].

Arrivé sans encombre, il s'engage dans la France libre en , sous le matricule 670 B30 5838 FN41. Le peu de personnel rallié est invité à signer un engagement dans la Royal Air Force, puis le une formation de chasse dénommé Air-Marine est constitué à Turnhouse en Écosse, avec du personnel aviateur et marin, commandé alternativement par l'Air, puis la Marine.

Les Forces navales françaises libres, 1942[modifier | modifier le code]

Il est affecté aux Forces navales françaises libres dans le Groupe de chasse Île-de-France[2] sous la numérotation de Squadron 340, comprenant deux escadrilles (flights A Paris et B Versailles). Le groupe Île-de-France est commandé à l'origine jusqu'en par un officier britannique et les deux flights par Philippe de Scitivaux de Greische pour le flight Paris et par Bernard Dupérier pour le Versailles. Ce dernier prendra le commandement du squadron après la capture de Scitivaux.

L'état-major décide de constituer un embryon d'aviation embarquée et trois pilotes vont émerger de ce groupe : Roland Claude, Francis Delery et Gaston Kerlan[3]. Ils sont envoyés à la base de la Royal Naval Air Station Yeovilton à Yeovilton pour une formation et affectés au Squadron 807 équipé de Supermarine Spitfire et de Hawker Hurricane. Puis ils sont envoyés à l'unité de formation opérationnel de la RAF (OTU 53)[4] basée sur l'aérodrome d'Heston pour former des pilotes de chasse sur Supermarine Spitfire[5], de à sa sortie en [6]. Il est affecté au Squadron 93, puis rejoint le le groupe de Chasse 2 Île-de-France du Squadron 340. Il se fait photographier en avec Gaston Kerlan à Biggin Hill[7] et se voit promu premier maître le .

Il participe à des missions de straffing (mitraillage au sol) sur les côtes de France, à Sainte-Catherine, Selsey, Dieppe, Boulogne, Abbeville, Deauville, ainsi qu'à l'attaque de convois allemands. Il effectue également des escortes de bombardiers en compagnie de son ami Gaston Kerlan[8].

Le , il participe avec ses camarades au sein du Squadron 340 à l’Operation Jubilee lors du débarquement sur Dieppe en partant de la RAF Hornchurch pour Théville (Manche). Son capitaine du groupe Versailles, François de Labouchère (1917-1942) les mène sur trois missions, dont celle du fut fatale à Émile François Fayolle (1916-1942). Lui-même perdra la vie le en combat aérien.

La Royal Air Force, 1943[modifier | modifier le code]

De à , Francis Étienne Delery est transféré dans le Fleet Air Arm au Squadron 807 et pilote un Seafire à bord du porte-avions HMS Indomitable sur lequel il est embarqué avec ses camarades Roland Claude et Gaston Kerlan[7] qu'ils vont combattre dans l'Opération Husky, qui est l'invasion de la Sicile le [9]. Le , à la tête d'une patrouille de Seafires, Roland Claude disparaît en mer alors qu'il attaque un Junkers Ju 88[10]. Son corps n'est pas retrouvé. À la suite du torpillage de L'Indomptable dans la nuit du , alors qu'ils dorment à bord, le porte avion, bien que gravement endommagé réussi néanmoins à gagner Gibraltar. Le Squadron 807 est transféré sur le HMS Battler (D18) et les deux seuls pilotes rescapés vont poursuivre leur mission en Méditerranée. Proposés tous les deux pour être nommés officiers, ils refusent.

Ils vont accomplir une cinquantaine de missions chacun. Les et , ils participent au combat de Salerne, dans le cadre de l’opération Avalanche sur Seafire, et le Squadron 807 est décimé. Sur les 100 appareils de départ il n'en reste plus que 23. Ils ont pour mission de soutenir les troupes alliées au sol depuis un terrain de fortune, aménagé en urgence à Paestum, et de contenir les attaques allemandes du au . Le , ils passent une nuit en Sicile avant de partir à Bizerte. Le , ce qu'il reste du Squadron 807 embarque sur le HMS Hunter (D 80) et arrive en Angleterre le . Les deux amis sont alors incorporés dans la Royal Air Force.

L'année 1944[modifier | modifier le code]

Delery arrive au Squadron 611 en , toujours en compagnie de Gaston Kerlan. Ils volent sur Spitfire VII et IX à partir de la fin depuis la base de la RAF Bradwell Bay dans l'Essex, jusqu'à son transfert à RAF Skeabrae à Orkney le .

La fin de la guerre, 1945[modifier | modifier le code]

En , Delery effectue deux missions dans lesquelles sept de ses camarades vont périr.

En , il effectue un stage de pilotage sur Hawker Typhoon à la l’OTU 55, puis réintègre le groupe de chasse 2, Squadron 340 le sous le commandement du capitaine Ferdinand Hardy, commandant par intérim par suite de la mort du commandant Émile Massart abattu la veille au-dessus de l'Allemagne et fait prisonnier.

Il effectue une mission aux Pays-Bas le à bord du Spitfire TB359/GW-A lorsqu'il est abattu en vol au-dessus de la ville d'Hilversum en Hollande par la Flak. Son avion s'écrase avec son pilote tué sur le coup. Son corps est ultérieurement rapatrié en France puis inhumé au cimetière de Plounez[11].

Au moment de sa mort, il totalisait 1168 heures de vol dont 220 heures de vol de guerre au cours de 113 missions offensives.

Distinctions[modifier | modifier le code]

chevalier de la Légion d'honneur
croix de guerre 1939-1945
médaille militaire

Hommages[modifier | modifier le code]

  • La municipalité de Paimpol a donné son nom à une rue de la ville.
  • La municipalité de Bunschoten a érigé un monument à sa mémoire.
  • La promotion 2023 de l'École de maistrance porte son nom.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Roger Huguen (1931-2012), Parles nuits les plus longues:Réseaux d'évasions d'aviateurs en Bretagne 1940-1944, Éditions Ouest-France, 1986, 508 p. (ISBN 2909924084).
  2. Dénommé par les Anglais Free French Squadron.
  3. « Roland Claude », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  4. Operational Training Units.
  5. Sturlivant, 2007, pp. 198-206.
  6. J.M. Commeau, L'aéronautique navale française au Royaume-Uni, ARDHAN, 2000, p. 14.
  7. a et b Canévet, op. cit., p. 13.
  8. Jean Roger Canévet, « Gaston Kerlan », in: Foërn Izella, juin 2014, p. 12, ([PDF] en ligne).
  9. « Biographie - Ordre National de la Libération ».
  10. Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, (ISBN 2-262-01606-2).
  11. Les aviateurs bretons, op. cit.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques Andrieux, Une poignée d'As, Paris, Presses de la Cité, 1976, 263 p. (ISBN 2-258-00154-4).
  • Yves de Sagazan, « Point de départ vers la France Libre un héros paimpolais méconnu : Francis Delery », Les Carnets du Goëlo, no 17, 2001.
  • Patrick Collet (préface de Pierre Schoendoerffer), Itinéraire d'un français libre : Jacques-Henri Schloesing, Éditions l'Esprit du livre, , 208 p. (ISBN 978-2-915960-74-7 et 2-915960-74-7).
  • Henry Lafont, Aviateurs de la liberté : Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres, Vincennes, SHAA, , 320 p. (ISBN 2-904521-46-1).
  • « Les Forces Aériennes Françaises Libres. Juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare, no 128,‎ .
  • Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », Aéro Journal, no 33,‎ .
  • Dominique Breffort, « Les Forces Aériennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armée de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3,‎ .
  • Bernard Dupérier, « Schloesing », Revue de la France libre, no 49,‎ (lire en ligne).

Iconographie[modifier | modifier le code]

  • Un portrait photographique de Francis Étienne Delery est publié dans « Les aviateurs de la France Libre (1ère partie) », Les Ailes françaises 1939-1945, no 7.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]