Florimond Ier Robertet

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Florimond Ier Robertet d'Alluye
Fonction
Trésorier de France
à partir de
Titre de noblesse
Baron (Alluyes)
Biographie
Naissance
Décès
Formation
Activité
Famille
Père
Jehan Robertet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Louise Chauvet (1425?) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Michelle Gaillard (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Claude Robertet d'Alluye
François Robertet (d)
Françoise Robertet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Château de Bury, château d'Alluyes (d), hôtel d'AlluyeVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Blason

Florimond Ier Robertet, parfois appelé Florimont de Robertet ou Florimond Robertet d'Alluye, a été ministre de plusieurs rois de France lors de la Renaissance.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Frère cadet de François Ier Robertet, Florimond est le plus connu des fils de Jean III Robertet, celui dont la carrière brillante et l’existence fastueuse font image à l’époque de la Renaissance[1].

Le premier de cette famille de ministres, depuis Charles VIII jusqu'à Henri III, naît à la fin du règne de Charles VII, en 1459. Il fait de brillantes études, ses humanités à Lyon, son droit à Orléans ; il voyage beaucoup, parle couramment quatre langues, et son ardeur au travail est extrême. Son père l’introduit, de bonne heure, dans ce monde intelligent, actif et fortement italianisé qui gravite autour des ducs de Bourbon et, par leur intermédiaire, auprès des rois de France.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Il est conseiller à la Cour des comptes du Forez à Montbrison, châtelain de Montbrison en 1488-89, lorsque Pierre de Beaujeu, comte de Forez et mari d’Anne de France, le donne au roi Charles VIII, son jeune beau-frère, qui le fait notaire-secrétaire du roi, trésorier de France et secrétaire des finances. Ces différents postes ont succédé en 1343, sous Philippe de Valois, aux hauts fonctionnaires que Philippe le Bel a institués clercs du secret en 1309, première origine des secrétaires d’État. C’est Florimond Robertet qui, au rapport du président Hénault, commence à donner à sa charge de secrétaire des finances tout son éclat et tout son autorité.

Au XVIIe siècle, Antoine Fauvelet du Toc, compilant son histoire des secrétaires d’État français, reconnaît Florimond Robertet comme « le père des secrétaires d’Estat »[2]. Il justifie ce titre comme suit : « puis qu’en effet, c’est luy qui commença à donner à ses emplois le degré d’élévation et de pouvoir dans lequel ils se sont enfin établis ».

Les textes tracent de lui un portrait flatteur : « le bon Florimond », conseillé éclairé des rois, le trésorier de France intègre, l’ambassadeur indispensable, l’intendant « aussi célèbre en son temps que Sully en le sien ». Son ambition était extrême et il fut assurément l’un des banquiers du roi, qui ne pouvait se passer de faire appel à lui. Encore y fallait-il un réel courage car les exemples tragiques de ses prédécesseurs Jacques Cœur et Semblançay ne devaient pas quitter sa mémoire.

Ses qualités d’administrateurs sont vite remarquées et, lorsque Charles VIII part pour la guerre d’Italie, en 1494, il lui confie de lourdes responsabilités. En effet, il est chargé de la rédaction de dépêches fort importantes, soit dans la capitulation de Naples, soit dans les négociations avec le pape Alexandre VI. Il est bientôt compté parmi les « officiers du roi », puis « les secrétaires de la chambre » ; en 1495, il devient trésorier de France. Le , il est fait chevalier de l’ordre de Saint-Michel et greffier de l’ordre. Son influence devient prépondérante, ainsi qu’en témoigne la lettre qu’Anne de France, dame de Beaujeu, envoie de Chantelle, « le XIe jour de décembre au trésorier Robertet », pour lui demander son aide auprès du roi, en ajoutant : « je vous prie, Monseigneur le Trésorier, que, de vostre part, m’y vueillez estre aydant mondit seigneur, et je m’en tiendrais bien tenue à vous, avec autres plaisirs que m’avez toujours faitz, et à Dieu, Monseigneur le Trésorier, que vous donne ce que vous désirez ».

Il participe aux pourparlers qui suivent la campagne d’Italie, accomplit plusieurs voyages et se tourne vers la diplomatie. Louis XII lui confie nombre de missions dont il s’acquitte au mieux, et qui lui rapportent, d’après la correspondance diplomatique, beaucoup d’argent et plus encore de cadeaux. Le plus notable est le David de bronze, commandé par Florence à Michel-Ange en 1502 et remis à Florimond en 1508. Il l'installera dans son château de Bury[3]. Il est adoubé chevalier vers 1508/1509 (peut-être à Agnadel).

Cependant, sa charge de secrétaire et trésorier du roi le retient habituellement à la cour où son importance croît sans cesse. Il conseille certaines mesures financières qui se seraient révélées heureuses (il réussit à faire diminuer les impôts de moitié) et, en 1505, devient membre du conseil de régence, auprès des plus hauts dignitaires du royaume.

C’est à cette époque, qu’il fait entreprendre, à Blois, la construction d’une résidence seigneuriale (ap. 1498-1508), l’hôtel d'Alluye, où l’on retrouve toute la grâce de la Renaissance française.

Par la suite, il acquiert les baronnies, seigneuries ou châtellenies d'Alluyes (en 1514/1518 ; baronnie acquise sur Antoine de Luxembourg-Brienne), de Brou au Perche-Gouët (1509 ; Brou porte toujours aujourd’hui les armes des Robertet), La Guierche au Maine (1508), Paray, Roche-en-Régnier (de 1507 à 1510), Bury-en-Blésois (1511), et les terres et châtellenies de Villemomble en 1507 sur Aymar de Prie-Buzançais. C’est à Bury qu’il fait commencer par un architecte italien (on a des raisons de penser que Léonard de Vinci, séjournant à Amboise, a été consulté à ce sujet), la construction d’un château très caractéristique de l’époque d’une envergure telle, qu’on ne pouvait le comparer qu’avec Chambord. C’était plus une demeure de plaisance qu’une forteresse, l’un des premiers châteaux d’agrément du Val de Loire. Vers 1518, Florimond Robertet remplace l'ancien manoir féodal situé à Villemomble près Paris, par un château Renaissance assez vaste pour y recevoir François Ier.

Le château de Bury, construit pour Florimond, rivalisait d'architecture avec le palais royal de Chambord.

L’avènement de François Ier le porte au fait des honneurs et il joue un rôle important pour favoriser le mariage du roi avec la princesse Claude de France. En récompense de ses services éminents, François Ier le nomme baron d’Alluye et lui fait don des sommes nécessaires pour terminer Bury. Il participe à l’expédition d’Italie, assiste aux audiences du roi au camp de Marignan, à l’entrevue de Bologne.

Épuisé par les fatigues de cette vie mouvementée, il tombe malade et, en 1521 se démet d’une partie de ses fonctions en faveur de son fils François, filleul du roi.

Mais le désastre de Pavie, avec les obligations de la régence, lui cause un surcroît de travail ; avec Louise de Savoie, il s’emploie activement à réunir la rançon du Roi.

Il étudie avec elle une lettre, saisie sur un courrier, qui établit la trahison du connétable de Bourbon, et contribue grandement à la conclusion de la paix.

Il meurt à Paris le 29 novembre 1527 à la Conciergerie (il était depuis 1513 concierge et bailli du Palais) et François Ier lui fait faire d’éclatantes funérailles à la mode de l’époque ; l’éloge funèbre est prononcé, en présence du roi, par son ami Alleman, évêque de Grenoble, puis le corps est transporté à Blois sur un char « précédé de cent torches ardentes aux armes du défunt ». L’inhumation a lieu à la chapelle d’Alluye, à l’église Saint-Honoré de Blois. Clément Marot écrit alors pour lui une Déploration de 555 vers, qui reste un des poèmes les plus révélateurs et importants de son œuvre.

L’inventaire des biens sera établi en 1532 à Bury ; la liste est dressée par sa veuve Michèle Gaillard de Longjumeau qu'il avait épousée en 1502, des innombrables cadeaux, bijoux, objets d’art, offert à l’occasion de ses diverses missions. On note entre autres, une « apothicairerie de poudres, médicaments, ingrédients, mannes, conserves, sirops, et rares essences, que la prévoyance et la charité de Florimond avaient fait venir de tous les costez, tant des pays froids que chauds. Cette apothicairerie fut visitée par Monsieur de Rabelais, célèbre médecin, qui fut en admiration de tout ce qu’il vit ». On trouve aussi « une esquelette étiqueté de billets de parchemins chiffrez, contenant les noms de chaque chose dont est composé le corps humain ».

On retrouve là le témoignage de la curiosité universelle des hommes de la Renaissance, ouverts à toutes les civilisations et à toutes les cultures sous l’influence de leurs études, de leurs voyages, de leurs expériences.

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Il avait épousé, en 1504 à Amboise, Michelle Gaillard de Longjumeau (vers 1488-1549), beaucoup plus jeune que lui, fille du Général des Finances et des Galères et ancien maire de Tours, Michel Ier Gaillard, seigneur de Longjumeau, Chailly, Villandry et Savonnières, et sœur de Michel II Gaillard († 1535, sire de Chilly et Longjumeau, beau-frère de François Ier par sa femme souveraine d'Angoulême).

Le couple eut huit enfants dont le destin fut assez mouvementé, dont :

Armoiries[modifier | modifier le code]

Blason Blasonnement :
D'azur, à la bande d'or, chargée d'un demi-vol de sable, accompagnée de trois étoiles d'argent.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Florimond Robertet, p. 99-116 par Bernard Chevalier », sur Les Conseillers de François Ier, dir. Cédric Michon, Presses universitaires de Bretagne, 2011, en ligne par OpenEditionBooks, 2019
  2. Antoine Fauvelet du Toc, « Histoire des secretaires d’estat, contenant l’origine, le progrès, et l’etablissement de levrs charges, auec les eloges, les armes, blasons, & genealogies de tous ceux qui les ont possedées jusqu’à present », Paris, C. de Sercy, 1668
  3. lire en ligne

Voir plus loin[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]