Fernand Carcassonne

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Fernand Carcassonne
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
MarseilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Enfants
Yves Carcassonne (d)
Michel CarcassonneVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Société Internationale de Chirurgie (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions

Fernand Carcassonne (1901, Aix-en-Provence - 1976, Marseille) est un médecin français, professeur de clinique chirurgicale à la Faculté de médecine de Marseille.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Fernand Carcassonne est né à Aix-en-Provence le , dans une famille juive qui descend des Juifs du Pape. Il est le fils d’Isaac Pierre Carcassonne (1877-1962), un marchand de tissus de la localité, et d'Éva Berthe Mossé (1879-). Il a un frère, Georges, né en 1906. Il se marie, le , à Mulhouse, avec Mélanie Hélène Farhi, née à Nîmes le . Ils auront trois enfants (Yves, Michel et Martine Charlette[1]). Il décède à Marseille le .

Études et activités professionnelles[modifier | modifier le code]

Fernand Carcassonne fait ses études secondaires au Lycée Mignet[2]. Il continue avec des études de médecine. Il est major de l’internat de Lyon en 1926, chef de clinique, puis, agrégé en 1933, il est chargé de cours de clinique orthopédique infantile. Il devient en 1946 professeur titulaire de pathologie chirurgicale à la faculté de médecine de Marseille et, en 1955, professeur titulaire de clinique chirurgicale.

Il est promu chef de service de chirurgie générale à l’hôpital de la Timone et effectue quantité de missions à l’étranger (au Sénégal, en Guinée et au Soudan). Il forme une école d’où sortent de nombreux élèves et est l’auteur de travaux scientifiques originaux. Il est nommé professeur à l'université d'Aix-Marseille II, ou il donne des cours de pathologie chirurgicale et de propédeutique chirurgicale.

Représentant la France, il est l'invité de nombreuses sociétés de chirurgie, en Amérique du Sud, en Grèce, en Turquie et au Moyen-Orient. Il fait partie de missions au Sénégal, en Guinée et au Soudan. Il participe à des congrès au Japon, en Russie, en Égypte, en Angleterre, en Irlande et en Allemagne[3].

Le professeur Fernand Carcassonne, à la fin des années trente, est président d’honneur et chirurgien de la société des anciens combattants de l’armée de mer, membre de la mutuelle de la CGT et des caisses de solidarité ouvrière des usines d’aviation de Berre, administrateur des caisses d’allocations familiales et s’investit à l’Œuvre de secours aux enfants[4],[5]. Il fonde la clinique mutualiste des Bouches-du-Rhône.

Le professeur Fernand Carcassonne est membre de la Société Internationale de Chirurgie[6] et de l’International College of Surgeons (en), et fonde la Société méditerranéenne de chirurgie[7],[5]

Il est membre titulaire de la Société de biologie.

Pendant la guerre[modifier | modifier le code]

Mobilisé le , jusqu'au , il participe à la Bataille de France[3].

Le , le gouvernement de Vichy adopte le statut des juifs, dont l'article 2 interdit aux médecins juifs d'exercer une mission d'enseignement. La plupart des professeurs juifs des hôpitaux publics sont mis en disponibilité dans les trois mois qui suivent, au nombre d'une cinquantaine, dont le professeur Fernand Carcassonne[8], révoqué de ses fonctions le .

Par arrêté du [9], Fernand Carcassonne est nommé membre du conseil d’administration de l’Union générale des Israélites de France (section de zone Sud), ainsi que Jérémie Hemardinquer, Jacques Rudnansky et Raymond Geissmann. Il est également nommé administrateur de l’Union générale des Israélites de France (section de zone Sud), ainsi que Raymond Geissmann et Wladimir Schah.

Il fait partie du Comité Unitarien pour le Secours[10],[11]pour aider la population juive persécutée.

Intégré dans la Résistance pendant la guerre, il est chirurgien dans les œuvres de secours américain au Camp des Milles et participe à la libération de Marseille les armes à la main[5]. Il sera rétabli dans ses fonctions à la liberation, le .

Publications[modifier | modifier le code]

Fernand Carcassonne publie plus de 320 articles dans des revues professionnelles, ainsi qu'un ouvrage sur le "Les Cancers du côlon"[12]

Hommages[modifier | modifier le code]

Le professeur Fernand Carcassonne est nommé chevalier de la Légion d'Honneur, le , au titre du Ministère de l'Éducation nationale, puis promu au grade d'officier le . Il est nommé Officier de l'Instruction publique. Il reçoit différentes decorations étrangères: Croix pour le mérite (Italie), Commandeur de l'Ordre de la Santé Publique espagnole, Officier de l'Ordre de l'Aigle blanc[3].

Ce « praticien de valeur, professeur renommé », très engagé sur le terrain social est, en outre une « excellent républicain, défenseur des institutions »[4],[7].

Ses fils Michel et Yves suivront un parcours proche. Yves Carcassonne sera professeur d'hématologie et de cancérologie à la Faculté de Médecine de Marseille, vice-président de la Ligue nationale contre le cancer, directeur général de l'Institut Paoli-Calmettes

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. née à Marseille le 12 mars 1934
  2. Le Lycée Mignet deviendra en 1976 le Collège Mignet.
  3. a b et c CARCASSONNE, Fernand sur la Base Léonore
  4. a et b Archives départementales, Marseille. Côte : 1.M.133.
  5. a b et c [PDF] Une communauté élitaire: Les Juifs à Aix-en-Provence à l’époque de l’Affaire Dreyfus (1894-1906) par Christiane Derobert Ratel, dans L’Écho des Carrières (L'Écho des Carrières est le bulletin de l'Association culturelle des Juifs du pape):no 75 2014 no 77-2014
  6. Voir, Société Internationale de Chirurgie (SIC)
  7. a et b Georges Serratrice, Dictionnaire des Marseillais : Académie des sciences, belles-lettres et arts de Marseille, Aix, Edisud, « Carcassonne (Fernand) », p. 81.
  8. Bruno Halioua, Blouses blanches, étoiles jaunes : l'exclusion des médecins juifs en France sous l'Occupation, Paris, Liana Levi, , 285 p. (ISBN 2-86746-316-5), p. 97.
  9. Journal officiel de l’État français – Lois et décrets, 76e année, n° 18 [21 janvier 1944], p. 238
  10. Voir, (en)Jewish Rescuers of the Holocaust
  11. Voir, (en) Diary of a Witness, 1940-1943 by Raymond-Raoul Lambert
  12. Marcel Roux et Fernand Carcassonne, Les Cancers du côlon, Masson et Cie, .