Eka Zgouladze

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Eka Zgouladze
ეკატერინე ზღულაძე
Екатеріна Згуладзе
Illustration.
Eka Zgouladze en 2015.
Fonctions
Première vice-ministre des Affaires intérieures de l'Ukraine

(1 an, 4 mois et 24 jours)
Président Petro Porochenko
Premier ministre Arseni Iatseniouk
Ministre Arsen Avakov
Gouvernement Iatseniouk II
Prédécesseur Volodymyr Yevdokymov (uk)
Ministre des Affaires intérieures de la Géorgie
(Intérim)

(1 mois et 5 jours)
Président Mikheil Saakachvili
Premier ministre Vano Merabichvili
Gouvernement Merabichvili
Prédécesseur Bacho Akhalaïa
Successeur Irakli Garibachvili
Première vice-ministre des Affaires intérieures de la Géorgie

(7 ans)
Président Mikheil Saakachvili
Premier ministre Nikoloz Guilaouri
Vano Merabichvili
Ministre Vano Merabichvili
Bacho Akhalaïa
Gouvernement Guilaouri
Merabichvili
Biographie
Nom de naissance Ekaterina Zgouladze
Date de naissance (45 ans)
Lieu de naissance Tbilissi (RSS de Géorgie)
Nationalité Soviétique (1978-1991)
Géorgienne (1991-2014)
Ukrainienne (2014-2016)
Géorgienne (depuis 2016)
Conjoint Raphaël Glucksmann (divorcés)
Diplômée de Université d'État de Tbilissi
Université d'État de l'Oklahoma

Eka Zgouladze (en géorgien : ეკატერინე ზღულაძე, ukrainien : Екатеріна Згуладзе, parfois Ekaterina Zgouladze-Glucksmann[1]), née le à Tbilissi, alors en URSS, est une femme politique géorgienne et ukrainienne.

En Géorgie, elle commence par être première vice-ministre des Affaires intérieures (2005-2012) puis ministre des Affaires intérieures par intérim (juillet à octobre 2012).

Après avoir adopté la nationalité ukrainienne, elle est première vice-ministre des Affaires intérieures de l'Ukraine dans le second gouvernement Iatsenouk (décembre 2014 à mai 2016).

Biographie[modifier | modifier le code]

Eka Zgouladze à la Rada ukrainienne en 2015.

Enfance et études[modifier | modifier le code]

Dans un entretien en 2011 au Figaro, Eka Zgouladze se décrit comme « turbulente » durant son enfance, avant de devenir « une princesse au comportement impeccable »[2]. À cette période tumultueuse, la politique est étroitement liée à la vie de tous les jours[2]. Elle en prend conscience au milieu de la perestroïka, lorsque des protestations antisoviétiques surgissent à Tbilissi en 1989[2]. Elle observe alors les forces spéciales de Moscou réprimer violemment la révolte[2].

Plus tard, la Géorgie proclame son indépendance, mais plonge dans une guerre civile[2]. Elle obtient une bourse américaine et passe une année dans l'État américain de l'Oklahoma[2]. Elle revient dans son pays natal à 16 ans, puis poursuit ses études en droit à l’université d'État de Tbilissi, tout en travaillant afin de soutenir financièrement ses parents[2].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Elle travaille d'abord comme interprète au sein d'organisations internationales[2].

En Géorgie[modifier | modifier le code]

Nommée première vice-ministre des Affaires intérieures de la Géorgie en 2005 ou 2006[3],[4], elle réforme notamment les forces de police, « en faisant de cette corporation détestée l'institution la plus respectée du pays »[2]. Elle participe à la « désoviétisation » de l'institution policière, notamment en remplaçant 20 000 anciens fonctionnaires « suspects » par de jeunes recrues et fait passer les effectifs de 85 000 à 23 000 personnes. Elle participe également à la fusion de la police, des services secrets et de l'ex-KGB. Elle s'attaque enfin à la corruption et au crime organisé[2]. Après un scandale concernant les mauvais traitement reçus par des personnes incarcérées, le ministre des Affaires intérieures en poste, Bacho Akhalaïa, démissionne le 20 septembre 2012 et Eka Zgouladze assure l'intérim à la tête du ministère[5]. Pour la nouvelle ministre, « nous n'entendons pas nous dérober devant nos responsabilités. Il y a eu des tortures dans nos prisons. Mais je souligne que ce n’est pas par hasard si ces vidéos sont sorties à dix jours d'un scrutin crucial », soulignant que cette coïncidence temporelle sert l'opposition, et notamment le candidat Bidzina Ivanichvili[6]. Ses fonctions prennent fin le 25 octobre 2012 lors de la démission du gouvernement Merabichvili[3]. Étant mariée avec Raphaël Glucksmann, conseiller officiel de Mikheil Saakachvili, le couple quitte brutalement la Géorgie en 2012[7].

En Ukraine[modifier | modifier le code]

Fin 2013, Ekaterina Zgouladze et Raphaël Glucksmann s'impliquent dans le mouvement Euromaïdan en Ukraine, qui aboutit au renversement du pouvoir en place l'année suivante[7].

Au printemps 2014, Petro Porochenko décide de mener des réformes profondes dans le pays, et les confie à des Géorgiens autour de Mikheil Saakachvili, dont font partie Eka Zgouladze, Sandro Kvitashvili et Guiorgui Vachadze (en)[8].

Après avoir reçu la nationalité ukrainienne le 13 décembre 2014[9] et abandonné la nationalité géorgienne dans le même temps[4], elle est nommée quelques jours plus tard première vice-ministre des Affaires intérieures de l'Ukraine dans le second gouvernement Iatsenouk[10], forte du succès de sa lutte contre la corruption des forces de l'ordre géorgiennes[4]. Notamment, elle crée une nouvelle force de police, grâce à des fonds et une formation apportée entre autres par les Etats-Unis[11]. Elle devient alors la première femme à avoir intégré les gouvernements de deux pays différents[4]. Après de profondes réformes, elle fait nommer la Géorgienne Khatia Dekanoidze chef de la police. Elle démissionne le 11 mai 2016[12], après que le ministre Arsen Avakov lui ait persuadé pendant des mois de ne pas le faire[13].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Elle a été l'épouse de l'essayiste et homme politique français Raphaël Glucksmann — avec qui elle a un fils — également conseiller spécial du président Mikheil Saakachvili de 2009 à 2012[14],[15],[16]. En avril 2024, Conspiracy Watch dénonce une campagne de désinformation relayée par Fdesouche, qui mentionne indirectement Eka Zgouladze avec des allégations de corruption, afin de déstabiliser son ancien époux Raphaël Glucksmann, alors en campagne électorale pour les élections européennes de 2024[17],[18].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Sébastien Gobert, « Ukraine : la police qui fait tache », Libération, (consulté le )
  2. a b c d e f g h i et j Isabelle Lasserre, « La gamine qui a maté la police de Géorgie », Le Figaro, no 20802,‎ , p. 20 (ISSN 0182-5852, lire en ligne Accès payant)
  3. a et b « Ces «étrangers» devenus ministres à Kiev », Le Temps, (consulté le )
  4. a b c et d Vincent Jauvert, « Ekaterina, ministre de la police... de deux pays », L'Obs, (consulté le )
  5. Polina Tchernitsa et Alexandra Dibizheva, « Vidéos de tortures en Géorgie : une provocation du pouvoir ? », in french.ruvr.ru, La Voix de la Russie, 21 septembre 2012.
  6. Régis Genté, « Géorgie: pouvoir et opposition sont à couteaux tirés », Le Figaro,
  7. a et b Hadrien Mathoux, « L'OPA réussie de Raphaël Glucksmann sur le PS, ou le mariage des repentis », Marianne, (consulté le )
  8. Régis Genté, « Le Géorgien Saakachvili près du président ukrainien », Le Figaro,
  9. (en) « “Guest corruption fighter” Eka Zguladze caught attempting to take $4mn out of Ukraine », sur EurAsia Daily (en), (consulté le )
  10. (en) « Former Georgian Official Joins Ukrainian Interior Ministry », Radio Free Europe/Radio Liberty, (consulté le )
  11. (en) « Former Georgian technocrat appointed to head Ukraine's National Police », sur New Cold War, (consulté le )
  12. (en) « Zguladze resigns from post of 1st Deputy Interior Minister », Agence ukrainienne d'information indépendante, (consulté le )
  13. (ru) « Аваков місяцями умовляв Згуладзе не звільнятися » [« Pendant des mois, Avakov a persuadé Zgouladze de ne pas démissionner »], sur Gazeta.ua (en),‎ (consulté le )
  14. Anne Dastakian, « Géorgie : la « french connection » », Marianne, (consulté le )
  15. « Raphaël Glucksmann, l’anti-réac », Le Monde, (ISSN 1950-6244)
  16. Marc Endeweld, « Conseiller de Saakachvili et négos sur les armes : Géorgie, Ukraine... Glucksmann époque "consultant en révolution" », Marianne, (consulté le )
  17. Perla Msika, « Européennes : comment Raphaël Glucksmann est devenu le punching-ball des complotistes », sur Conspiracy Watch, (consulté le )
  18. « Européennes : Raphaël Glucksmann visé par une campagne de désinformation de la Chine », sur L'Express, (consulté le )

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]