Edmund Horne

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Edmund Horne
Description de l'image Edmund Horne.jpg.
Nom de naissance Edmund Henry Horne
Naissance
Enfield, Nouvelle-Écosse, Drapeau du Canada Canada
Décès (à 89 ans)
Nationalité Canada
Pays de résidence Canada
Profession
Distinctions
Canadian Mining Hall of Fame (1996)
Conjoint
Anna Horne

Compléments

Edmund Henry Horne était un homme d'affaires et prospecteur canadien (1864-1952)

Comme de nombreux autres prospecteurs de sa génération, Edmund Horne voyage dans le Nord de l'Ontario au tournant du XXe siècle, enquête de richesses minières. C'est finalement au Québec qu'il découvre le gisement sur lequel la société Noranda bâtira son succès[1].

Né à Enfield, en Nouvelle-Écosse, Horne travaille à partir de l'âge de 19 ans comme mineur à la mine d'or Oldham dans cette province. Comme prospecteur, il voyage au Colorado, en Colombie-Britannique, dans la région de Manchester et en Californie. En 1908, il se dirige plutôt vers le Nord de l'Ontario, suite aux découvertes dans la région de Cobalt[1],[2].

Prospection en Abitibi[modifier | modifier le code]

Des prospecteurs sillonnant les terres rocheuses de l'Abitibi à la recherche de filons de métaux au début du siècle, Horne deviendra le plus célèbre[3]. Raisonnant que les formations géologiques porteuses de minerai ne s'arrêtent pas aux frontières, Horne commence à étendre ses voyages de prospection du côté québécois en 1911. Un gisement d'or ayant été observé dans le canton de Rouyn, il prend note des formations géologiques du côté ouest du lac Osisko[4],[1],[2].

La région est cependant difficile d'accès et ce n'est qu'en 1914 que Horne y revient. Il en apprend davantage sur la géologie de cette zone, sans toutefois y faire de découverte qui justifierait l'établissement d'une concession minière. Les échantillons pris lors d'une autre expédition en 1917 ne sont guère plus encourageants[4],[1]. Il arrive malgré tout à intéresser des investisseurs à financer une ultime expédition, qu'il entreprend, avec Ed Miller en 1921, voyageant en canot de l'Ontario par la route qui lui est maintenant familière: la rivière des Outaouais, la rivière Kinojévis, le lac Routhier, le lac Rouyn. Les deux prospecteurs entreprennent de jalonner le terrain près du lac Osisko. Les échantillons recueillis au cours de l'été sont presque perdus sur le chemin du retour, alors qu'à leur arrivée à Haileybury par bateau à vapeur, leurs bagages tombent par dessus bord lors du déchargement. Horne tente désespérément de soutirer les sacs d'échantillons au Lac Témiscamingue, réussissant au sixième jour d'efforts[2],[5],[3].

L'analyse d'échantillons de 1921 confirme de bonnes concentrations d'or, mais surtout d'une grande quantité de cuivre, ce qui permet d'attirer davantage de fonds d'un groupe de commerçants de New Liskeard, qui investit un total de 5000$ sous le nom de Tremoy Lake Mining Syndicate. Le financement permet de poursuivre les travaux avant même la fin de l'hiver[1],[2]. En 1922, les ingénieurs miniers américains Sam C. Thomson et Humphrey W. Chadbourne achètent l'investissement du groupe pour la somme de 320 000$ et fondent la société Noranda pour exploiter le gisement Horne, qui devient l'un des plus importants gisements au Canada. L'exploitation débute en 1924. L'importante fonderie qui entre en opération en 1927 pour traiter le produit du gisement est toujours en opération en 2024, même si le gisement lui-même est épuisé en 1976[2],[6],[7],[8],[9].

La découverte de Horne et Miller attire des hordes de prospecteurs le long de la faille de Cadillac. Plus de 13 000 concessions minières y sont établies en 1926, menant à la mise en opération de nombreuses mines dont le produit est d'abord l'or[4].

Retour en Nouvelle-Écosse[modifier | modifier le code]

Horne retourne dans sa ville natale de Enfield en 1927, utilisant les revenus de sa découverte pour faire l'acquisition d'une faisant l'achat d'une importante exploitation agricole, qu'il développe en défrichant 400 acres de terre rocheuse. Il se marie avec l'américaine Ann Sheib et finance la construction d'une école de même que des résidences pour le personnel enseignant[2],[10]. Horne décède à Halifax le 15 mars 1953, à l'âge de 88 ans[11],[6]. Sans descendance, il lègue une partie importante de son patrimoine d'une valeur de 950 000$ à un orphelinat et d'autres institutions de charité[12].

En 1996, le Temple de la renommée du secteur minier canadien reconnaît sa contribution à l'industrie minière canadienne[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f « Edmund Horne » [archive du ], sur Temple de la renommée du secteur minier canadien, (consulté le )
  2. a b c d e et f « Edmund Horne : récits de voyages d'un prospecteur acharné et amoureux », Radio-Canada,‎ (lire en ligne [archive du ] Accès libre)
  3. a et b Marc Vallières, Des Mines et des hommes : Histoire de l'industrie minérale québécoise des origines à aujourd'hui, Ministère des ressources naturelles du Québec, , 320 p. (ISBN 9782550663003, lire en ligne), p. 104
  4. a b et c Normand Paquin, Histoire de l'Abitibi-Témiscamingue, Rouyn, Collège du Nord-Ouest, , 206 p. (lire en ligne), p. 109-111
  5. (en) Michael Petrou, « Prospector staked Noranda's Future », Toronto Star,‎ , p. 46 (lire en ligne Inscription nécessaire)
  6. a et b « Horne, Edmund Henry » [archive du ], sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté le )
  7. (en) Wallace J. Laut, « North's Magnetic Appeal Again Draws Chadbourne Who Made Noranda a Mine », National Post,‎ , p. 23 (lire en ligne Inscription nécessaire, consulté le )
  8. (en) « Great Building Boom Will Spring Up in Rouyn With the Early Spring is Expectation », Free Press Evening Bulletin,‎ , p. 13 (lire en ligne Inscription nécessaire)
  9. (en) « Noranda Mine discovery was not promising », The Expositor,‎ , p. 17 (lire en ligne Inscription nécessaire)
  10. (en) Canadian Press, « Finder of big Noranda base metal area dies », The Sault Star,‎ , p. 8 (lire en ligne Inscription nécessaire)
  11. (en) « Province of Nova Scotia Registration of death », sur Nova Scotia Archives (consulté le )
  12. (en) Canadian Press, « Estate of $950,000 left by E. H. Horne Noranda discoverer », The Toronto Star,‎ , p. 12 (lire en ligne Inscription nécessaire)

Liens externes[modifier | modifier le code]