Discussion:Julien Gustave Gagliardini

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Transcription d'un article consacré au peintre datant de 1928[modifier le code]

Juste pour info pour documenter un peu la bio de ce peintre, ne pas perdre la ref car je suis sur un autre thème ;)

https://www.retronews.fr/journal/memorial-de-la-loire-et-de-la-haute-loire/9-janvier-1928/231/2616277/3?from=%2Fsearch%23allTerms%3DJulien-Gustave%2520Gagliardini%2520%26sort%3Dscore%26page%3D1%26searchIn%3Dall%26total%3D218&index=0

Transcription

Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire 9 janvier 1928, p. 3

Gagliardini Julien-Gustave Artiste peintre forezien (1846-1987 )

par J Grivolat, Conservateur honoraire des Musées et Bibliothèques de la Ville de Saint-Etienne

Une vie d'artiste qui ne fut pas sans grandeur vient de s'éteindre, celui que ses pairs avaient dénommé le « peintre de la lumière » est mort âgé de 81 ans. Après Frappa, Séon, Beauverie, Armand Charnay, G. Dupré, Picaull, Emile Noirot, notre art régional perd en Gagliardini une autre de ses gloires. Bien que né à Mulhouse en 1864, nous pouvons revendiquer Gagliardini comme un "des nôtres" ; ses parents stéphanois d'origine revinrent bientôt se fixer parmi nous. Le Jeune Gustave étant alors en bas âge. Si J'en crois le témoignage de ceux que j’ai connus et qui furent ses compagnons, je ne vois rien de bien singulier à signaler de son enfance, sinon une aptitude particulière à crayonner des bonshommes, une répulsion assez marquée pour l'étude, et une humeur un peu batailleuse. Cette tendance à dessiner fut-elle une inspiration aux parents ? il faut le croire, car on l'envoya bientôt à l'école de dessin. Le peintre Soulary fut son premier maître (Soulary Directeur 1854-1864) Là le jeune Gagliardini eut pour camarades des élèves dont quelques uns devinrent des artistes aux talents très divers. Léon Ducaruge l’éminent fusiniste et le peintre à la douce poésie , Louis Peyron qui fut adjoint aux Beaux-Arts sous la municipalité Duchamp, auteur d’œuvres d’un beau sentiment, amateur des sites et gor ges sauvages, au faire très large, rappelant par certains cotés la manière de Courbet. Joseph Peyron frère du précedent et due lès élèves avaient surnommé « Casque », compositeur de talent, fut plus tard à la tête du cabinet de dessin de l’importante maison Leroudier à Lyon. Et Greilsamer le peintre grauveur lithographe réputé et critique d’art : et Chapoton le regretté peintre de fleurs auteur de la « razzia au jardin » musée de St-Etienne. Gagliardini connut aussi — bien qu'il fut un peu plus âgé que ce dernier — Joseph Frappa, qui quelques années plus tard acquit sa célébrité sous le nom de José Frappa : faut-il dire que Gaillardin devint aussi Gagliardini ? Ces deux artistes au talent si différent, ont eu cependant une idée commune : donner à leurs noms une euphonie particulière l’un avec sa désinence italienne, l’autre espagnole, noms qui pour le gros public ont pu être de bon aloi, mais pour nous Stéphanois étaient dénues de toute couleur locale. A sa sortie de l’école de St-Etienne, Gagliardini fut à Paris l’éleve de Léon Cogniet ce peintre si remarquable par le sens de la couleur et de la forme, il puisa donc à bonne source les éléments brillants de sa vie artistique ; à peine âgé de 23 ans, ses portraits et sujets de genre étaient reçus au salon des Artistes Français ; il est bon de dire ici, pour ceux qui ne connaissent Gagliardini que comme paysagiste, qu'il fut un portraitiste remarquable, et qu'il a laissé chez nous un nombre relativement important de types de nos compatriotes, un des meilleurs est sans contredit celui de l'architecte Leroux (Musée de St-Etienne). De 1869 à nos jours, Gagliardini exposa très régulièrement aux Artistes Français où il conquit tous ses grades : mention honorable 1883 • médaille 3’ classe 1884 • médaille 2' classe 1886 • médaille d’argent 1889 Exposition Universelle, hors concours • chevalier de la Légion d'honneur 1893 • première médaille en 1900 Exposition Universelle , il était de plus membre du Comité et membre du Jury. Ses collègues et ses amis faisaient depuis quelque temps des démarches auprès du Gouvernement pour qu’il fut fait officier de la Légion d’honneur : la mort le surprit avant d'avoir connu cette légitime satisfaction. L'œuvre de Gagliardini est considérable. il serait intéressant de voir réunies en un livre illustré, ses principales productions ; elles seraient d’un bel enseignement, autant par leur diversité que par la technique suivie, marquée par trois étapes bien distincte ; le Musée de Saint-Etienne a cette bonne fortune de voir Gagliardini représenté à ces trois périodes ; la première par son grand tableau « Au bord de la Grève » où, tout en étant d’un dessin et d’un coloris agréables, il n’est pas encore le peintre rutilant de ses dernières années : sa deuxième manière est traduite par une toile de petite dimensions mais excellente de facture « la place du Peuple et la Boucherie Lyonnaise » due à la générosité de M Fessy Moise, rappelle par plus d’un côté le talent tant apprécié de Raphaëlli. sobriété d'exécution atmosphère embrumée de notre cité, grouillement de la foule, ue tableau d’une grande vérité, s'il n’était pas signé de la main du maître, lui sera!t certainement contesté par plus d'un connaisseur. Enfin, la manière définitive de Gagliardini, celle où il a excellé (la 3e) est représentée par le « Coin des Alpes Dauphinoises » et « A Venise », là il est bien le luministe chaud et coloré qui a attaché son nom à cette belle pléiade « d'impressionistes » de la première heure : Seurat, Dubois, Pillet, Sisley, Signac, Renoir, Henri Martin, Claude Monet ; tout en conservant son originalité et son individualité, Gagliardini doit être compris au nombre de ces maîtres de la lumière dont il fut l'un des plus éclatants. Bon nombre de ses tableaux ont été acquis par nos Musées français ; un certain nombre est à l’étranger, particulièrement en Amérique, où Gagliardini avait d’ardents admirateurs ; ses œuvres principales sont réparties : Musée d’Amiens, « Marine » ; « Une route à Gordes ». Musée d’Arras ; « Le port de Cassis », Musée de Rochefort ; « Plein midi en Auvergne », Musée de Montpellier ; son « Paysage ensoleillé » est au Luxembourg, ce grand vestibule d’entrée du Louvre où les maîtres à leur mort, trouvent un peu tard hélas, l’hospitalité et la gloire dues à leur talent. Vivant loin des foules, foncièrement bon. Gagliardini cachait, sous des apparences un peu frustes, un cœur généreux, le nombre de ses amis était fort restreint, mais il les aimait de toute l’ardeur de sa belle âme. Il a parcouru sa longue carrière tout à l’émotion de son art. il se plaisait à peindre ses études méridionales ou d'italie toujours en plein soleil ; à ce travail, il avait usé sa vue à telles enseignes qu’en ces dernières années, il en était réduit à demander à sa fidèle « Rose », sa compagne dévouée: « Ce tube est bien du cadmium ? ce n’est pas du jaune indien ? » Comme la plupart des artistes arrivés, comme Ravier et bien d'autres, Gagliardini a connu les plagiaires ; on a vendu, ou vendra encore « les faux Gagliardini. Il y a quelque trois ans, je lui signalais, ici même, à Saint-Etienne, deux tableaux portant sa signature et que j'avais reconnus faux ; le maître, à qui ils furent soumis, ne voulut pas faire de procès aux vendeurs, dont la bonne foi avait été surprise me disant « Si je devais m'occuper de poursuites envers mes contrefacteurs, mon pauvre cœur déjà si malade n’y rèsisterait pas. » Ce pauvre cœur, en effet, a cessé de battre, ces yeux énamourés de lumière se sont clos. Gagliardini ne traduira plus en ses tons les plus riches et les plus édatants, cette nature qui faisait sa joie ; il s'en est allé, laissant une œuvre considérable à laquelle nos artistes présents et futurs feront plus d’un emprunt.

Cordi-Allemand (discuter) 27 octobre 2019 à 00:20 (CEST)[répondre]