Commanderie de Temple Dinsley

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Commanderie de Temple Dinsley
Présentation
Fondation Drapeau de l'Ordre du Temple Templiers 1er don vers 1147, fondation avant 1200
Reprise Royaume d'Angleterre 1309
Drapeau des chevaliers hospitaliers Hospitaliers 1324
William Langford 1330[1]
Géographie
Pays Drapeau de l'Angleterre Angleterre
Région Angleterre de l'Est
Comté Hertfordshire
Ville Preston
Géolocalisation
Coordonnées 51° 54′ 34″ nord, 0° 16′ 58″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Angleterre
(Voir situation sur carte : Angleterre)
Commanderie de Temple Dinsley

La Commanderie de Temple Dinsley est une commanderie hospitalière anciennement commanderie templière située dans le comté de Hertfordshire (Nord-Est de Londres). Les documents anciens l'appellent aussi « Deneslai ».

D'abord possession des Templiers, ce manoir fut dévolu aux Hospitaliers lorsque l'ordre du Temple fut dissous.

Description géographique[modifier | modifier le code]

État[modifier | modifier le code]

Historique[modifier | modifier le code]

À l'époque d'Édouard le Confesseur, le manoir Temple Dinsley appartenait à Harold II d'Angleterre, avant d'être séparé en deux après son décès (1066). Il fut de nouveau réuni du temps de Guillaume le Conquérant, qui le donna à Ilbert, son shérif avant d'être intégré au manoir d'Hitchin. Temple Dinsley semble avoir fait partie de la donation faite à Guy de Balliol (en) par Guillaume le Roux au XIIe siècle. Et c'est à Bernard de Balliol (en), son héritier que l'on doit les premières donations aux Templiers[2].

Les Templiers[modifier | modifier le code]

L'année de la première donation aux templiers n'est pas connue avec certitude, mais celle-ci pourrait avoir été faite en 1147. En effet, dans un chapitre de l'ordre du Temple qui s'est tenue à Paris et auquel assistait le pape Eugène III (1145-1153), Bernard de Balliol fit don des terres de Wedelee, situées à Dinsley. Lors de ce même chapitre, des accords furent pris pour la participation à la deuxième croisade, qui débuta en 1147. Cette donation fut ensuite confirmée par le roi Étienne d'Angleterre, qui y ajouta deux moulins avec la terre et les hommes qui en faisaient partie[3].

L'année de la fondation de la commanderie n'est pas davantage connue avec exactitude, mais elle est antérieure à 1200, année pendant laquelle un chapitre y fut tenu[3].

Avant le XIIIe siècle, l'administration des biens templiers dans cette région semble se faire à partir du Commanderie de Lannock, car l'enquête demandée par le maître de province Geoffroy Fitz-Stephen en 1185[4], mentionne la baillie de Weston[5] qui englobait leurs possessions dans l'Hetfordshire, et à fortiori dans le Bedfordshire[N 1].

Vingt-deux templiers interrogés au cours du procès de l'ordre du Temple en Angleterre sont mentionnés comme ayant fait leur entrée dans l'Ordre en ce lieu, le plus souvent en présence du maître de la province d'Angleterre qui y tenait régulièrement le chapitre annuel de cette province[6]. On dénombre également six Templiers emprisonnés dans le comté d'Hertford dont trois qui provenaient des commanderies de ce comté : Richard Peitevin, Henry Paul et Robert de la Wole[6], le premier ayant été arrêté à Temple Dinsley[7].

Les Hospitaliers[modifier | modifier le code]

Les hospitaliers eurent beaucoup de mal à s'approprier les biens du Temple en Angleterre et il faudra attendre 1324 pour que le parlement anglais reconnaisse leurs droits[8], malgré la bulle Ad providam qui date de 1312. Temple Dinsley est de nouveau mentionnée en 1330 lorsque le prieur hospitalier Archer (en)[N 2], lègue à vie cette propriété à un certain William Langford[9],[N 3]. Ce dernier en étant toujours le propriétaire en 1338[3]. Ce n'est qu'après sa mort que les hospitaliers ont véritablement occupé les lieux en pleine propriété.

Au XVIe siècle, la réforme protestante entraîne la suppression de la Langue d'Angleterre par le roi Henri VIII (1540) et l'annexion de tous leurs biens par la couronne. Puis en , le manoir de Temple Dinsley est légué à sir Ralph Sadleir (en)[N 4] qui y installe son fils, Edward[2].

Du milieu du XVIe siècle à aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Temple Dinsley est resté dans la famille Sadleir jusqu'en 1712, année de sa vente par Edwin Sadleir à Benedict Ithell of Chelsea. Il demeura dans cette famille jusqu'en 1767 avant d'être légué à un certain Thomas Harwood, serviteur de cette famille. Ce dernier le transmit à son neveu Joseph Darton, puis il a appartenu à un certain H. G. Fenwick au début du XXe siècle[2], avant de devenir l'actuel Princess Helena College (en).

Commandeurs[modifier | modifier le code]

Nom du commandeur Période
Commandeurs templiers 1147 - 1308
fr. Richard Fitz-John c. 1255[10]
fr. Ralph de Malton c. 1301[10]
fr. Robert de Torville 1308[10]
Administrateurs de la couronne d'Angleterre 1309 - 1338
Ralph de Monchensey and John de Kyreton 1309[2]
Seigneurs d'Hitchin ? ? - 1324
William Langford 1330 - 1338
Commandeurs hospitaliers 1338 - ?
John Dalton 1380 - 1389[11]
John Tong
Précepteur de Ribston[N 5] (Ribston Hall, Yorkshire du Nord) et du Mont Saint-John
1498[12]

Possessions[modifier | modifier le code]

Localisation des possessions, droits et juridictions (templiers) autour de cette commanderie
À la fin du XIIIe siècle
Cliquez sur les liens bleus pour accéder aux articles détaillées
Temple Dinsley
Charlton
Edworth
Millbrook
Langford
Maulden
Maulden

Parmi les possessions connues et rattachées à cette commanderie, on notera pour la période templière:

  • Un certain nombre de biens dans le Bedfordshire[N 7] qui figurent dans l'enquête de 1185 et que l'on retrouve dans les registres hospitaliers au XVe siècle[13] :
    • des terres à Millbrook, donation de Robert de Aubeni
    • des terres à Sharnbrook,
    • des terres à Edworth, Langford et Sandy mais ils les louaient à des tiers et n'en tiraient que des revenus.
    • peut-être une église à Maulden car ils en percevaient l’aumône

Voir également les commanderies de la baillie de Weston qui figurent sur la carte, mais sans leurs possessions détaillées.

Organisation[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les terres qu'ils possédaient dans le Bedfordshire dépendaient de cette commanderie. cf. Lees 1935, p. cxxxvi.
  2. Thomas Larchier dans certaines sources, prieur de la langue d'Angleterre d'avril 1328 à août 1330 (Phillips 2010, p. 239. La source la plus ancienne fournissant une liste de ces prieurs étant : (it) Paolo A. Paoli, Dell'Origine ed Istituto del Sacro Militar Ordine di S. Giovambattista Gerosolimitano, (lire en ligne), lvii (appendice).
  3. William Langford semble avoir été administrateur de nombreux biens templiers pour la couronne d'Angleterre, notamment Bisham. Les hospitaliers s'efforcèrent d'entretenir de bonnes relations avec lui et il semble avoir intégré cet ordre religieux vers 1336. cf. Phillips 2010, p. 243-244
  4. L'un des deux secrétaires d'État du roi Henri VIII.
  5. cf. Liste des commanderies templières dans le Yorkshire pour plus d'informations sur cette commanderie.
  6. 51° 54′ 34″ N, 0° 16′ 58″ O.
  7. Pas de maison du Temple ni de commanderie avérée, vraisemblablement des fermes.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Simon Phillips, « The Hospitallers' acquisition of the Templar lands in England », dans Jochen Burgtorf, Paul Crawford, Helen Nicholson, The Debate on the Trial of the Templars, 1307-1314, Ashgate Publishing ltd., , 399 p. (ISBN 978-0-7546-6570-0, lire en ligne), p. 243
  2. a b c d et e Page (editor) 1912, p. 3-12, lire en ligne
  3. a b et c Page (editor) 1971, p. 445
  4. Alain Demurger, Les Templiers, une chevalerie chrétienne au Moyen Âge, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », (1re éd. 2005), 664 p., poche (ISBN 978-2-7578-1122-1), p. 298-299
  5. Lord 2004, p. 80
  6. a et b Nicholson 2011, p. 590, lire en ligne sur Google Livres
  7. Nicholson 2011, p. 421 (note 97), lire en ligne sur Google Livres
  8. Phillips 2010, p. 239
  9. Phillips 2010, p. 243
  10. a b et c Lord 2004, p. 78, lire en ligne sur Google Livres
  11. Page (editor) 1971, p. 446, lire en ligne
  12. (en) Simon Phillips, The Prior of the Knights Hospitaller in Late Medieval England, Woodbridge, The Boydell Press, , 210 p. (ISBN 978-1-84383-437-3, lire en ligne), p. 138
  13. a et b Lees 1935, p. cxliii

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]