Claire Hardaker (linguiste)

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Claire Hardaker
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Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Université de Lancastre
Tong Leadership Academy (en)
Bradford College (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Linguiste, chargée de cours, scientifique, écrivaine, investigateur principalVoir et modifier les données sur Wikidata
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Claire Hardaker (née le 16 janvier 1981) est une linguiste britannique. Depuis 2013, elle travaille au Département de linguistique et de langue anglaise de l'université de Lancaster[1]. Ses recherches portent sur la linguistique judiciaire[N 1] et la linguistique de corpus, plus précisément sur le langage trompeur, manipulateur et agressif dans une gamme de données en ligne. Elle a ainsi enquêté sur des comportements allant du trollage et de la désinformation à la traite des êtres humains et aux escroqueries en ligne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Hardaker naît à Dewsbury et grandit dans le petit village de Tyersal, à Bradford. Elle fréquente la Tong High School (en) jusqu'en 1995 et passe ses A Levels au Bradford College (en).

Hardaker obtient une maîtrise en études linguistiques en 2007 et un doctorat en linguistique en 2012 à l'université de Lancaster, après avoir soutenu une thèse consacrée au trollage[3]. Elle enseigne la langue anglaise et la linguistique à l'université du Lancashire central à la même époque. Hardaker est engagée à l'université de Lancaster en 2013[4].

Hardaker a été chercheur principal (PI) et co-chercheur (CI) dans le cadre de subventions de recherche de l'Economic and Social Research Council (en) (ESRC) du Royaume-Uni.

Dans le cadre d'une subvention de 5 millions de livres accordée au Centre for Corpus Approaches to Social Sciences (CASS)[5], Hardaker enquête sur différentes manifestations d'abus en ligne, y compris les stratégies, les motivations et les réponses[6].

Hardaker fait des apparitions à la télévision et à la radio[7],[8] ainsi que dans des documentaires[9],[10],[11], podcasts[12],[13],[14] et dans la presse écrite du monde entier[15],[16],[17] sur des sujets allant de l'abus en ligne[18],[19],[20],[21],[22], au mot de l'année[23], au langage des enfants en ligne[24],[25],[26],[27], au décryptage du manuscrit de Voynich[28],[29]. Ses recherches ont été discutées à la Chambre des communes du Royaume-Uni[30] et elle a écrit pour des journaux tels The Guardian, The Observer[31], The Independent[32], The Conversation[33] et Political Studies Association[34].

Hardaker siège au comité de rédaction d'Internet Pragmatics[35], dirige le Forensic Linguistics Research Group (FORGE[36],[37]) à l'Université de Lancaster, est la co-créatrice du logiciel libre FireAnt, conçu pour collecter, filtrer, et exporter des données Twitter[38], et elle publie un podcast mensuel intitulé en clair. Chaque épisode couvre généralement un cas impliquant la linguistique médico-légale, les mystères du langage, la détection littéraire, le décryptage des codes et des langues non déchiffrées, ainsi que d'autres formes d'intrigue linguistique[39],[40].

Études sur le trollage[modifier | modifier le code]

Tableau résumant les six stratégies de trollage identifiées par Claire Hardaker[41], rangées sur un axe allant de la plus dissimulée à la plus manifeste[42],[N 2].

Claire Hardaker part du postulat selon lequel la communication assistée par ordinateur peut permettre aux utilisateurs de communiquer rapidement et facilement entre eux alors qu'ils sont séparés par le temps et l'espace. Cette communication peut également fournir divers degrés d'anonymat qui peuvent encourager un sentiment d'impunité et la liberté d'être tenus responsables de comportement en ligne inappropriés. Un tel mode de communication est donc un terrain fertile pour étudier l'impolitesse, qu'elle se produise en réponse à une menace perçue (flaming) ou comme une fin en soi (trolling). L'impolitesse, la courtoisie, la grossièreté et la nétiquette, font l'objet de nombreuses discussions et débats, pourtant, le phénomène de la communication en ligne du trolling n'est pas correctement saisi par cette terminologie. C'est dans ce cadre que Claire Hardaker propose une définition précise du phénomène du trolling :

« L'utilisation (perçue comme) délibérée dans la communication virtuelle d'impolitesse/agression, de tromperie et/ou de manipulation pour créer un contexte conduisant à déclencher ou à accroître un conflit, souvent pour s'amuser[41] . »

Elle nuance toutefois ultérieurement cette définition, estimant qu'il est « possible de trouver tant de dénotations et d'usages divergents [de la notion de trollage] que cela rend presque impossible d'en donner une définition claire »[44].

Bibliographie partielle[modifier | modifier le code]

  • (en)C. Hardaker. "Trolling in asynchronous computer-mediated communication: From user discussions to academic definitions." Journal of Politeness Research. Language, Behaviour, Culture 6(2). 215–242. 2010.
  • (en)C. Hardaker. "'Uh.... not to be nitpicky, but… the past tense of drag is dragged, not drug.': An overview of trolling strategies." Journal of Language Aggression and Conflict 1(1). 58–86. 2013.
  • (en)C. Hardaker and M. McGlashan. "'Real men don’t hate women;' Twitter rape threats and group identity." Journal of Pragmatics 91. 80–93. 2016.
  • (en)C. Hardaker. "'I refuse to respond to this obvious troll': an overview of responses to (perceived) trolling. Corpora 10 (2). 201–229. 2015.
  • (en)C. Hardaker. Corpus Linguistics for Forensic Linguistics: Research and Practice – Routledge Corpus Linguistics Guides. Taylor & Francis Ltd. 2021.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon Gerald McMenamin, la linguistique judiciaire a notamment pour objet « l'interprétation de la signification exprimée dans les lois et les écrits juridiques, l'analyse du discours dans le cadre juridique, l'interprétation de la signification voulue dans les déclarations orales et écrites »[2].
  2. Antonio Casilli adapte comme suit ces six appellations : digression ; hypocrisie autour d'une faute présumée de la cible ; questions faussement naïves ; avis dangereux ; manque d'empathie sur des sujets sensibles ; agression, menace ; spam[43].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Linguistics and English Language (LAEL) », lancs.ac.uk (consulté le )
  2. (en) Gerald McMenamin, Forensic Linguistics : Advances in Forensic Stylistics, CRC Press, .
  3. (en) Claire Hardaker, Trolling in computer-mediated communication : Impoliteness, deception, and manipulation online, Lancaster University, (lire en ligne [PDF]).
  4. (en) « I was changing a nappy when call for help came », lancasterguardian.co.uk (consulté le )
  5. (en) « The ESRC Centre for Corpus Approaches to Social Science (CASS) », lancs.ac.uk (consulté le )
  6. (en) « Twitter rape threats and the discourse of online misogyny », gtr.ukri.org (consulté le )
  7. (en) « BBC Newsnight – The Twitter trolls who threaten rape – we try to catch one », BBC, (consulté le )
  8. (en) « BBC Radio 4 – Women's online misogyny », BBC, (consulté le )
  9. (en) « BBC – Blurred Lines: The New Battle of the Sexes », BBC, (consulté le )
  10. (en) « Channel 4 to air Elliot Roger documentary, The Virgin Killer », channel4.com, (consulté le )
  11. (en) « BBC – The Anti-Social Network », BBC, (consulté le )
  12. (en) « Tech Weekly Podcast 2013: Understanding the internet troll », theguardian.com, (consulté le )
  13. (en) « Tech Weekly Podcast 2014: Understanding the internet troll », theguardian.com, (consulté le )
  14. (en) « The Naked Scientists: Are You Safe Online? », thenakedscientists.com, (consulté le )
  15. (pt) « Brazil – Veja – Trolagem: a marca da maldade na web », veja.abril.com.br (consulté le )
  16. (zh) « China – QQ – 《新政治家》杂志:铲除网络空间的"恶" », view.news.qq.com (consulté le )
  17. (nl) « The Netherlands – JOOP – Trollen doen het vooral uit verveling », joop.bnnvara.nl (consulté le )
  18. (en) « Internet trolls face up to two years in jail under new laws », BBC (consulté le )
  19. (en) « Twitter Makes Tweaks To Limit Abuse And Abusers », techcrunch.com (consulté le )
  20. (en) « Sky News may face Ofcom inquiry after complaints over death of McCann 'troll' », theguardian.com (consulté le )
  21. (en) « The internet is often vile, but we can make it civilised », ft.com (consulté le )
  22. (en) « Who are the trolls? », newstatesman.com (consulté le )
  23. (en) « 'Post-truth' declared word of the year by Oxford Dictionaries », BBC (consulté le )
  24. (en) « A dictionary to decipher kids' chat lingo », timesofindia.indiatimes.com (consulté le )
  25. (en) « Parents baffled by children using 'noob' and 'tekkers' in online chat », The Daily Telegraph.co.uk (consulté le )
  26. (en) « Derp, YOLO and Jank make it in to new dictionary », The Daily Telegraph (consulté le )
  27. (en) « Reem! Two-thirds of parents confused by online slang », metro.co.uk (consulté le )
  28. (en) « How the Voynich manuscript hit the headlines », historyextra.com (consulté le )
  29. (en) « Voynich code cracked? », languagelog.ldc.upenn.edu (consulté le )
  30. (en) « Daily Hansard, Westminster Hall », (consulté le )
  31. (en) « The Guardian author profile – Claire Hardaker », theguardian.com (consulté le )
  32. (en) « The Independent author profile – Claire Hardaker », independent.co.uk (consulté le )
  33. (en) « The Conversation author profile – Claire Hardaker », theconversation.com (consulté le )
  34. (en) « TWITTER: WHERE FREE SPEECH AND CENSORSHIP CAN BE SYNONYMS », psa.ac.uk (consulté le )
  35. (en) « Internet Pragmatics », benjamins.com (consulté le )
  36. (en) « Forensic Linguistics Research Group (FORGE) », wp.lancs.ac.uk (consulté le )
  37. (en) « Lancaster University's Linguistics & English Language Department Research Groups », lancs.ac.uk (consulté le )
  38. (en) « FireAnt: Filter, Identify, Report, and Export Analysis Toolkit », laurenceanthony.net (consulté le )
  39. (en) « en clair: forensic linguistics, literary detection, language mysteries, and more », podcasts.apple.com (consulté le )
  40. (en) « en clair: forensic linguistics, literary detection, language mysteries, and more – ways to listen », wp.lancs.ac.uk (consulté le )
  41. a et b (en) Claire Hardaker, « “Uh. . . . not to be nitpicky,,,,,but…the past tense of drag is dragged, not drug.” : An overview of trolling strategies », Journal of Language Aggression and Conflict, vol. 1, no 1,‎ (DOI 10.1075/jlac.1.1.04har).
  42. (en) Henna Paakki, Antti Salovaara et Heidi Vepsäläinen, « Do Online Trolling Strategies Differ in Political and Interest Forums : Early Results », dans Max van Duijn, Mike Preuss, Viktoria Spaiser, Frank Takes et Suzan Verberne, Disinformation in Open Online Media, Leiden, Springer, (DOI 10.1007/978-3-030-61841-4_13).
  43. « Le trolling en tant que 'travail numérique' » [PDF], .
  44. (en) Claire Hardaker, « “I refuse to respond to this obvious troll" : an overview of responses to (perceived) trolling} », Corpora, vol. 10,‎ (DOI 10.3366/COR.2015.0074).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]