Château d'Étrabonne

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Château d'Étrabonne
Image illustrative de l’article Château d'Étrabonne
Type Château
Début construction XIIe siècle
Fin construction XVIIe siècle
Propriétaire actuel Famille Baillart
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1968)
Logo des sites naturels français Site inscrit (1942)
Coordonnées 47° 14′ 03″ nord, 5° 44′ 35″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Doubs
Commune Étrabonne
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château d'Étrabonne
Géolocalisation sur la carte : Doubs
(Voir situation sur carte : Doubs)
Château d'Étrabonne

Le château d'Étrabonne est un château du XIIe siècle inscrit aux monuments historiques, situé sur la commune d'Étrabonne, dans le département français du Doubs.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le château est situé en bordure est de la RD 249 face à l'église au centre du chef-lieu[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le fief d’Estrabonne relevait historiquement de la seigneurie d’Autrey. Il va perdurer jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

Les Estrabonne sont restés titulaires de la seigneurie d’Estrabonne de 1084 à 1471, année de disparition, sans descendance, de Jean VI d’Estrabonne. Ses biens seront partagés entre ses demi-sœurs dont Catherine d'Estrabonne, héritière du château, qui avait épousé, en 1456, Jacques Ier d’Aumont.

Le château féodal remonte au XIe ou XIIe siècle[3]. En 1140, une chapelle y est dédiée aux trois rois mages[4]. En 1355, les seigneurs d'Estrabonne, vassaux des comtes de Bourgogne, affranchissent les habitants de la mainmorte. Le duc Philippe le Bon crée le bailliage d'Étrabonne en 1436. Le château est transformé par son chambellan Guillaume III d’Estrabonne après les destructions commises par les Grandes Compagnies[5]. À la mort du dernier des Estrabonne en 1471, il passe par mariage dans la famille d’Aumont, Jacques Ier d'Aumont état marié depuis 1456 avec Catherine d'Estrabonne[6].

Démantelé par les troupes de Louis XI en 1477, il est transformé en ferme dès 1570 puis occupé et pillé lors la Guerre de dix ans, sa première enceinte servant de carrière à la reconstruction du village. Incendié en 1673, il est vendu en 1723 à Jean Pourcheresse, maître de forges de Fraisans, dont le fils Jean-Jacques rebâtit l’aile nord avant de le revendre en 1782 au prince de Saint-Mauris-Montbarey. A la Révolution, la tour de la poterne de la basse-cour est détruite (en 1794), mais le château échappe aux destructions et est vendu comme bien national[6].

Les Allemands y installent une kommandantur durant l’Occupation. En 1956, Paul Baillart, le beau-père de Madeleine Baillart, l'actuelle propriétaire, un ophtalmologiste de renom, sauve la vue du sculpteur Albert Pasche qui il lui offre le château en reconnaissance.

La totalité du château est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 9 février 1968 ; la propriété forme également un site inscrit par arrêté du 13 novembre 1942, de même que la maison du bailli[7], située dans le village, depuis le 9 septembre de la même année.

Construction et transformations[modifier | modifier le code]

Le château est érigé en bois vers 1084 par Narduin d’Estrabonne, fils d’Amaury Ier de Joux. Il est reconstruit en pierre au début du XIIIe siècle par Eudes d'Estrabonne qui renforce les murailles, installe la chapelle et construit une grande salle. En 1363, le château est incendié.

La maison du bailly.

Au milieu du XVe siècle, le château comporte deux enceintes en pierre, une tour de quatre étages, qui devait s’élever à plus de 25 m, deux tours carrées, plus celle de la poterne de la basse-cour qui protégeait le pont-levis. Une barbacane, un second pont-levis et des douves qui défendaient l’entrée de la seconde muraille[5]. Il subit plusieurs dégradations (pillages, incendies) lors des différentes guerres qui affectent la Comté[5] avant d'être démantelé, sur ordre de Louis XI, en 1477. Une ferme lui est adjointe vers 1570 et le château prend sa forme actuelle après les destructions subies lors de la guerre de Trente Ans[8],[3]. Le logis nord est restauré au XVIIIe siècle.

Le château conserve son aspect féodal avec notamment la grande salle, la chapelle et les restes de trois tours, dont un donjon circulaire, ainsi qu'un corps de logis datant du XVe en forme de « U »[3]. On peut toujours voir l'importance des bâtiments médiévaux. À 150 m au sud, la maison du bailli a été restaurée à l'identique[9],[10],[11].

Autre château d'Étrabonne[modifier | modifier le code]

Dés 1389, un meix[12] d'Étrabonne est mentionné à Champagne-sur-Vingeanne, en Côte-d'Or.

Ce manoir, connu également sous le nom de château d’Étrabonne au XVIIe siècle, daterait, pour sa partie la plus ancienne, du XVe siècle. Il est situé dans un parc de 3 hectares. La propriété appartenait aux seigneurs d'une branche cadette d’Étrabonne[13] qui dépendait de la seigneurie d’Autrey (Haute-Saône). Il s'agissait donc d'une enclave franc-comtoise en royaume de France[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Coordonnées vérifiées sur Google Maps
  2. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  3. a b et c Le château d'Etrabonne sur www.routedescommunes.com/
  4. Les seigneurs auraient ainsi reçu le pouvoir de guérir les écrouelles.
  5. a b et c « Etrabonne | Maison de Velotte » (consulté le )
  6. a et b Historique du château d'Étrabonne
  7. Hôtel particulier qui a été la résidence du bailli, et où il rendait la justice.
  8. « Château d'Étrabonne », sur www.developpement-durable.gouv.fr, DREAL Franche-Comté (consulté le )
  9. « Histoire de Etrabonne (25) | Racinescomtoises - Patrimoine et photographies de Franche-Comté », sur racinescomtoises.net (consulté le )
  10. Un bailliage a été institué à Étrabonne en 1436.
  11. La restauration a débuté en 1977.
  12. Propriété rurale importante donnée en fief.
  13. Issue de Jacques d’Estrabonne, fils de Jean III, seigneur d’Estrabonne de 1317 à 1337.
  14. « Château de Champagne », sur www.etrabonne.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Philippe Bailliart, Petite histoire d'Etrabonne (Doubs) et de son château, Massy, Imprimerie La Familiale, 1962, 63 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]