Bains-de-l'Alliaz

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Les Bains de l'Alliaz
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Les Bains de l'Alliaz sont un ancien établissement thermal du canton de Vaud en Suisse.

Situés à cinq kilomètres de Blonay, sur la route des Pléiades et atteignables également depuis Montreux par le Vallon de Villard, ces thermes sont fondés en 1811, à proximité d'une source froide d'eau sulfureuse, mentionnée depuis le XVIe siècle. Ce serait l'apothicaire sédunois Caspar Ambühl (dit Collinus), un ami de Conrad Gessner, qui y ferait référence pour la première fois, dans une publication consacrée aux eaux thermales valaisannes de 1574.

Histoire des Bains de l'Alliaz[modifier | modifier le code]

  • les hôtes des Bains, connaissances, amis et voyageurs célèbres

Le bâtiment actuel est construit en 1811 pour le colonel d'infanterie et député Jean François Antoine Blanchenay (1766-1841), l'un des partisans de l'indépendance du Pays de Vaud[1]. Il y attire des hôtes de marque comme son ami Louis Secretan (1758-1839), le docteur Albrecht Rengger (1764-1835), le scientifique Henri Struve (1751-1826)[2], Jean de Sismondi (1773-1842) ou encore Tadeusz Kosciuszko, héros et patriote polonais (1746-1817)[3].

Les bains de l’Alliaz au-dessus de Vevey, aquatinte, dessin de Christian Gottlieb Théophile Steinlen, gravé par Bryner. Bibliothèque nationale suisse

Les bains au XXe siècle[modifier | modifier le code]

  • Le rayonnement de l'auberge de l'Adieu aux armes

Entre janvier et mai 1922, Ernest Hemingway, résidant alors à la "Pension de la Forêt" de Chamby-sur-Montreux puis aux Avants, vient souvent s'y promener[4]. Il offre une description de l'ambiance de son auberge dans son roman L'Adieu aux armes.

Charles Baudouin (1893-1963) et sa famille y séjournent également à partir de 1925, ainsi que l'écrivain Albert Cohen en 1929.

  • Les années de guerre

L'établissement est exploité jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale. Il est alors provisoirement transformé en logement pour internés et les bains accueillent des officiers soviétiques et italiens.

  • Une Colonie de vacances et un lieu de création

À partir de 1948, les Bains de l'Alliaz changent plusieurs fois de propriétaires pour accueillir des colonies de vacances organisées par la Sécurité sociale de la ville de Paris en 1955, puis par les services sociaux du Comité d'entreprise de la Régie nationale des usines Renault, à Boulogne-Billancourt dès 1956 et jusqu'en 1962.

Le bâtiment devient habitation locative dès 1971. Le peintre, sculpteur et écrivain Jean Hirtzel y est établi à partir de 1977.

La source[modifier | modifier le code]

La première description avérée remonte à 1561. Kaspar Ambühl dit Collinus, apothicaire à Sion, signale à son ami Conrad Gessner dans une lettre en latin que "les galeux qui s’y baignent sont promptement guéris"[3].

Les caractéristiques chimiques de l’eau seront analysées pour la première fois en 1812 par Albrecht Rengger et Henri Struve[5], puis par Ludwig-Rudolf de Fellenberg en 1847[6]. Par sa composition, l’eau de l’Alliaz serait proche des sources d’eau sulfureuse du Gurnigel et de Stechelberg[7].

Une analyse du dépôt laissé dans le bassin de sa fontaine permit une observation ancienne de bactéries pourpres sulfureuses du genre Chromatium[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Antoine Blanchenay » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  2. « Henri Struve » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  3. a et b « nike-kultur.ch/de/hereinspazie… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  4. Gonthier, 1999, p. 149.
  5. Fellenberg (de), 1847, p. 3.Le premier auteur de cette analyse n'est autre qu'Albrecht (ou Albert) Rengger, médecin, qui fut nommé, sous la République helvétique, président de la haute cour criminelle (1798), puis ministre de l’intérieur. Il fut délégué du canton d’Argovie au congrès de Vienne (1815) (Biographie universelle ancienne et moderne…, Tome XV, 1843-1847, p. 273).
  6. « Ludwig Rudolf von Fellenberg » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  7. Ibid., p. 13.
  8. Schnetzler, 1856.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Biographie universelle ancienne et moderne ou dictionnaire de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, depuis le commencement du monde jusqu’à ce jour, Bruxelles : H. Ode Éditeur, 1843-1847.
  • Ludwig-Rudolf de Fellenberg, Analyse de l’eau minérale de l’Alliaz (Canton de Vaud), Imprimerie de J. S. Blanchard aîné, Lausanne, 1847.
  • Albert Gonthier, "Ernest Hemingway", in Montreux et ses hôtes illustres, Yens-sur-Morge, Éditions Cabédita, 1999.
  • Ernest Hemingway, L'Adieu aux Armes, Paris, Gallimard, traduit de l'anglais par Maurice-E Coindreau,
  • (en) Ernest Hemingway, Sandra Spanier, Robert W. Trogdon, The Letters of Ernest Hemingway, vol.1; volumes 1907-1922, Cambridge University Press,
  • Madeleine Hirtzel, Les Bains de l'Alliaz. Deux siècles d'histoire, Yens-sur-Morge, Éditions Cabédita, , 216 p. (ISBN 978-2-88295-644-6)
  • Eugène Mottaz, "Les Bains de l'Alliaz en 1856" in Revue historique vaudoise,
  • Jean-Balthazar Schnetzler, « Observations microscopiques sur une matière colorante rouge déposée au fond du bassin de la fontaine des Bains de l’Alliaz », in Bulletin de la Société vaudoise des Sciences naturelles, n°39, tome 5, Lausanne, 1856, p. 101-103.[1]
  • Alain-Jacques Tornare, Vaudois et confédérés au service de la France : 1789-1798, Yens-sur-Morge, Éditions Cabédita,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]