Béchir Madet

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Adap Béchir Madet
Fonctions
Ministre de la Justice

(9 mois)
Président Idriss Déby
Gouvernement Kalzeubé Payimi Deubet
Prédécesseur Jean-Bernard Padaré
Ministre du Pétrole, de l’Énergie et de la Promotion des énergies renouvelables

(1 an, 8 mois et 24 jours)
Président Idriss Déby
Prédécesseur Djerassem Le Bemadjiel
Successeur Michel Boukar
Biographie
Nom de naissance Adap Béchir Madet
Date de naissance
Lieu de naissance Kolobo (Tchad)
Date de décès (à 53 ans)
Lieu de décès Paris 8e (France)
Nature du décès Crise cardiaque
Sépulture Tchad
Nationalité Tchadienne
Parti politique MPS
Père Timothée Madet
Mère Kouitha Alhéré
Conjoint Blandine Hilary
Enfants Christian Madet

Etoki Madet Amga Madet Timéa Madet

Entourage Aristide Roger Abaifouta
Profession Notaire
Religion Chrétien protestant
Résidence N'Djamena

Adap Béchir Madet, né le à Kolobo (Tchad, région du Mayo Kebbi-Est) et mort à Paris 8e[1], est un juriste et homme politique tchadien, ayant été ministre à deux reprises.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Adap Béchir Madet naît le 11 novembre 1964 à Kolobo dans la région du Moyen-Chari au sud du Tchad. Après avoir fait ses études primaires et secondaires à Kolobo, son village natal, il poursuit ses études supérieures à l'École nationale d'administration et de magistrature (ENAM) de N’Djaména où il obtient le diplôme de greffier[2]. De 1994 à 1997, il poursuit ses études en France, à l'école notariale de Nîmes. Après ses études, il rentre au pays et ouvre son propre cabinet notarial 1998 à N'Djaména, devenant ainsi le premier notaire du Tchad.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Béchir Madet est un membre éminent du Mouvement patriotique du Salut (MPS)[3], le parti fondé par le président du Tchad Idriss Deby. En décembre 2013, Adap Béchir Madet est nommé ministre de la Justice au sein du gouvernement de Kalzeubé Payimi Deubet[4]. À partir de juillet 2014, un bras de fer s'engage entre Adap Béchir Madet et une partie du corps judiciaire qui réclame sa démission[5],[6]. Il lui est notamment reproché de s'ingérer dans les affaires judiciaires, en ayant fait libérer des prisonniers détenus sans jugement ; ses partisans y voient plutôt la conséquence de sa lutte contre la corruption et la crainte qu'elle suscite parmi les personnes qui se sentent visées[5]. Les observateurs locaux émettent également l'hypothèse qu'il puisse s'agir d'un règlement de comptes entre les partisans de l'ancien garde des Sceaux Jean-Bernard Padaré et les partisans de Adap Béchir Madet[5]. Il est démis de ses fonctions moins d'un an après sa nomination, en septembre 2014, et sans que le gouvernement ne communique de raison officielle à ce limogeage[4].

En août 2016, il est nommé ministre du Pétrole, de l’Énergie et de la Promotion des énergies renouvelables au sein du gouvernement d'Albert Pahimi Padacké[7], et ce malgré son absence totale d'expérience professionnelle dans ce secteur-clé de l'économie tchadienne. Dans le cadre de ses fonctions, il est notamment chargé d'accroître les dividendes perçues par l'État tchadien pour la vente de son pétrole. En octobre 2017, il confie la commercialisation du brut du bassin pétrolier de Doba à Esso et exige un paiement en espèces et non plus en nature[8]. En janvier 2018, il annonce une hausse importante du prix du pétrole vendu à la pompe, ce qui provoque un regain de tension sociale, dont une grève de 48 heures des transporteurs à N'djamena[9],[10]. Il reste à cette fonction un peu moins de 2 ans, son ancien collaborateur Michel Boukar se voyant confié ce même ministère en mai 2018[11].

Parallèlement à ses activités politiques, Adap Béchir Madet publie en 2017 une autobiographie intitulée Itinéraire du paysan notaire[12]. Il meurt à Paris le 10 novembre 2018 à la suite d'une crise cardiaque, à la veille de son cinquante-quatrième anniversaire[2]. Il laisse une veuve et quatre enfants. Son corps a été rapatrié au Tchad pour y être inhumé dans son village natal à Kolobo. Le président Idriss Déby lui a publiquement rendu hommage devant ses proches, le 21 novembre 2018[13].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Insee, « Extrait de l'acte de décès d'Adap Béchir Madet », sur MatchID
  2. a et b Kita Ezechiel, « Nécrologie : Qui est Maître Béchir Madet ? », sur Tachad.com, (consulté le )
  3. « Qui est qui : Me Béchir Madet le bon samaritain », sur Tchadinfos.com, (consulté le )
  4. a et b « Tchad : limogeage du ministre de la Justice », sur french.peopledaily.com.cn (consulté le )
  5. a b et c « Tchad : bras de fer et boules puantes au ministère de la Justice », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  6. Mahamat Ramadane, « Tchad : Le Ministre de la justice Me Béchir Madet dans le collimateur des magistrats », Alwihda (consulté le )
  7. « Tchad: le Premier ministre reconduit dévoile son nouveau gouvernement », Rfi,‎ (lire en ligne)
  8. « Tchad : L’État confie la commercialisation du pétrole à Esso et veut se faire payer en «espèces» », sur apanews.net (consulté le )
  9. « Tchad: tollé général après la hausse des prix des carburants (PAPIER GENERAL) », sur french.china.org.cn (consulté le )
  10. « Tchad: la grève des transports bien suivie à Ndjamena », sur RFI Afrique (consulté le )
  11. « TCHAD : Pourquoi Boukar Michel éclipse Béchir Madet au ministère du pétrole ? », sur Africa Energy Intelligence, (consulté le )
  12. « Nécrologie : décès de Bechir Madet, homme politique tchadien », sur Tchadinfos.com, (consulté le )
  13. « Tchad : Idriss Déby rend hommage à Béchir Madet », Alwihda (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]