Anti-Pamela, ou la Fausse innocence découverte

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Anti-Pamela, ou la Fausse innocence découverte
Image illustrative de l’article Anti-Pamela, ou la Fausse innocence découverte

Auteur Eliza Haywood
Pays Royaume-Uni
Genre Roman satirique
Titre The Anti-Pamela; or Feign'd Innocence Detected
Date de parution 1741

Anti-Pamela, ou la Fausse innocence découverte (The Anti-Pamela; or Feign'd Innocence Detected) est un roman publié en 1741 par Eliza Haywood, parodiant Paméla ou la Vertu récompensée de Samuel Richardson paru en 1740. Il est également paru avec le sous-titre Mock-Modesty Display'd and Punish'd, soit « la pudeur factice révélée et punie »[1].

Réponse à Pamela[modifier | modifier le code]

En réponse à Pamela, l'Anti-Pamela met en scène une jeune femme cherchant à séduire un homme riche. Peinture de Joseph Highmore d'après Pamela.

L'Anti-Pamela est l'un des romans (comme Shamela de Henry Fielding) écrits en réponse à Pamela de Samuel Richardson, qui se moquent de l'innocence du personnage principal, Pamela Andrews. Dans le roman original, Pamela est présentée comme une jeune femme vertueuse issue de la classe ouvrière, qui remet un gentilhomme débauché dans le droit chemin et gagne son amour, sa vertu étant récompensée par le mariage. Les romans écrits en réponse présentent les actions de Pamela sous un autre angle, pour en faire à la place une femme arriviste et manipulatrice[1]. L'héroïne d'Eliza Haywood suit ce modèle, bien qu'elle soit moins licencieuse que celle de la Shamela de Fielding.

L'Anti-Pamela est généralement vu comme une condamnation du personnage de Pamela pour avoir utilisé sa sexualité à des fins intéressées[1]. Certains spécialistes y voient aussi une critique de l'idée d'ascension sociale en général, et une affirmation qu'il existe une élite dominante naturelle, dont la supériorité innée ne peut pas être égalée par les classes inférieures[2].

Résumé[modifier | modifier le code]

Contrairement à Shamela qui reprend le même scénario que Pamela, l'Anti-Pamela suit la vie d'un personnage nommé Syrena Tricksy dans sa propre histoire[1]. Syrena tente de simuler l'innocence pour devenir une femme noble et riche. Elle essaie plusieurs plans différents, en se présentant à plusieurs hommes différents comme une noble célibataire, une noble mariée, une libertine, une maîtresse, une veuve pauvre ou une veuve riche, selon ce qui lui semble le meilleur moyen d'atteindre son but. Cependant, ses plans sont toujours déjoués à la dernière minute, soit à cause de coïncidences, soit à cause de la maladresse de Syrena. Par exemple, elle est sur le point d'épouser un vieux gentilhomme riche, quand le fils de ce dernier lui rend visite, et révèle que Syrena a tenté de séduire le père et le fils. Au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire, les tentatives de Syrena de s'élever dans la société la font au contraire s'abaisser, car elle n'arrive plus à séduire que des hommes de moins en moins riches.

Publication[modifier | modifier le code]

D'abord publié en 1741, l'Anti-Pamela est resté longtemps épuisé jusqu'à sa réimpression en 2004 chez Broadview Press[3].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) Leslie Morrison, « Serialized Identities and the Novelistic Character in Eliza Haywood's Fantomina and Anti-Pamela », Eighteenth-Century Fiction, vol. 30, no 1,‎ , p. 25–44 (DOI 10.3138/ecf.30.1.25, lire en ligne)
  2. (en) Kirsten T. Saxton, The passionate fictions of Eliza Haywood: Essays on her life and work, Lexington, University Press of Kentucky, (ISBN 978-0-8131-4763-5, OCLC 900344700), « Introduction », p. 3
  3. (en) Cameron McFarlane, « Review of "Anti-Pamela" and "Shamela," Fantomina and Other Works, and The History of Ophelia », Eighteenth Century Fiction, vol. 18, no 4,‎ , p. 554–556 (ISSN 1911-0243, DOI 10.1353/ecf.2006.0060, lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]