André Pomarat

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André Pomarat
André Pomarat en 1991.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 90 ans)
StrasbourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
André Victor Amédée PomaratVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
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A travaillé pour

André Pomarat est un acteur et metteur en scène de théâtre français, né le [1] à Thimonville (Moselle)[2] et mort le à Strasbourg (Bas-Rhin)[DNA 1].

Élève de la première promotion de l'École supérieure d’art dramatique de Strasbourg, il intègre de 1957 à 1973 la troupe permanente de la Comédie de l'Est, devenue Théâtre national de Strasbourg. Il y joue dans une quarantaine de spectacles, travaillant notamment sous la direction d'Hubert Gignoux, Pierre Lefèvre ou encore Julie Brochen. Il fonde en 1974 le TJP Centre dramatique national de Strasbourg, qu'il dirige jusqu'en 1997, et crée en 1976 le festival des Giboulées de la Marionnette.

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts au théâtre[modifier | modifier le code]

André Pomarat naît en 1930 dans le département de la Moselle, à Thimonville, commune d'environ 200 habitants à l'époque et se situant à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Metz. De 1942 à 1947, du fait de la Seconde Guerre mondiale, sa famille se réfugie dans le Midi de la France. De retour à Metz, il prend part à des troupes de théâtre amateur, telles que l'Équipe Joie et La Pléiade. Il fréquente les conservatoires d'art dramatique de Nancy et de Metz. En 1954, alors âgé de 24 ans, il intègre sur concours la toute première promotion de l'École supérieure d’art dramatique de Strasbourg créée par Michel Saint-Denis. La rentrée, qui devait avoir lieu en septembre 1953, est retardée au 4 janvier 1954 et est délocalisée à Colmar, les bâtiments devant accueillir l'école à Strasbourg n'étant pas encore terminés[3]. Il intègre une promotion (groupe 01) qui comprend quatre femmes et six hommes dans la section jeu[4].

La Comédie de l'Est d'Hubert Gignoux (1957-1973)[modifier | modifier le code]

En 1957, après trois années d'études et sorti premier de sa promotion, le directeur du Centre Dramatique de l'Est Hubert Gignoux l'engage au sein de sa troupe permanente. Il y joue dans plus d'une trentaine de pièces. Durant cette période, il assure également la mise en scène de trois spectacles (Georges Dandin ou le Mari confondu de Molière, Poil de carotte de Jules Renard et 29 degrés à l’ombre d’Eugène Labiche) et exerce la fonction de professeur au sein de l'école d'art dramatique où il enseigne pendant 12 ans, de 1961 à 1973[2], et forme ainsi près de 150 élèves.

Directeur du TJP (1974-1997)[modifier | modifier le code]

André Pomarat crée en 1974 la Maison des Arts et Loisirs (MAL) avec le soutien du maire de Strasbourg Pierre Pflimlin et de son adjoint à la culture Germain Muller[DNA 2]. La municipalité met à sa disposition l'ancienne église réformée Saint-Martin, dans le quartier de la Petite France, qui appartenait à la paroisse du Bouclier et dont elle est propriétaire depuis 1973. André Pomarat y programme des formes artistiques à la lisière du théâtre : conteurs, nouveau cirque, théâtre de rue. Il fonde en 1976 le festival Les Giboulées de la marionnette dont la première édition se déroule du 23 février au 25 mars 1977. En 1981, il met sur pied une troupe, la Compagnie du Théâtre du Jeune Public (TJP), la MAL se transformant de ce fait en MAL-TJP, Centre régional du Jeune Public.

En 1985, il crée avec François Lazaro le spectacle La Légende des siècles d'après l'œuvre de Victor Hugo, dans le cadre des célébrations du centenaire de la mort de l'écrivain. Sur la mise en scène de Lazaro, Pomarat adapte et découpe les poèmes d'Hugo qu'il interprète dans un seul-en-scène pendant près de deux heures. Le spectacle remporte trois prix au Festival Off d'Avignon[5]. André Pomarat met lui-même en scène quelques spectacles au TJP : Un pantalon pour mon ânon (1977), un spectacle de théâtre d'ombres à destination du jeune public ; Lorette (1983), un spectacle musical imaginé et chanté par Chantal Richard ; L'Île des esclaves de Marivaux (1984) ; un café littéraire autour de l'œuvre de Lorca (1993) ; Couleurs (1996) à destination des enfants à partir de 5 ans. La mise en scène ne fait pas partie de sa vocation première : « Et alors, je crois que je fuyais devant les mises en scène. J'avais comme une appréhension, la peur de ne pas réussir, de ne rien apporter... Vous savez, je suis avant tout un comédien. J'aime me livrer, moi, entre les mains d'un metteur en scène ! »[6].

Après en avoir fait la demande au maire de Strasbourg en juin 1978, le Théâtre Jeune Public obtient le label de Centre Dramatique national pour l’Enfance et la Jeunesse (CDNEJ) par notification du Ministre de la Culture Jack Lang en date du [7]. André Pomarat est remplacé par Grégoire Callies à la direction du TJP à compter du mois de janvier 1997 et redevient comédien.

Expériences au cinéma et à la télévision (1975-1997)[modifier | modifier le code]

À la suite de premières apparitions en 1975 dans la série télévisée allemande Tatort et dans le feuilleton en 24 épisodes Le Pèlerinage sur Antenne 2, André Pomarat est régulièrement à l'affiche de téléfilms de Paul Planchon (Les samedis de l'histoire : Henri IV ; Portrait d'un inconnu ; Le 28 mars, 20 heures... ; Maître Daniel Rock ; Carmilla: Le cœur pétrifié), frère du comédien et metteur en scène Roger Planchon. En 1984, il figure au générique du téléfilm policier Le crime de la Maison Grün, produit par FR3 Strasbourg.

Il obtient son premier rôle au cinéma en 1990 dans Mado, poste restante, film du réalisateur russe Alexandre Adabachyan qui fut sélectionné pour concourir au César du meilleur premier film, et dans lequel il incarne le personnage du libraire Perduvent. Pour sa deuxième et dernière expérience cinématographique, il fait partie du casting de L'Inconnu de Strasbourg de la réalisatrice chilienne Valeria Sarmiento, sorti en 1998 : il y interprète le rôle du majordome de Vogel, joué par Charles Berling.

Dernières expériences théâtrales (1998-2015)[modifier | modifier le code]

Julie Brochen, directrice du Théâtre national de Strasbourg de 2008 à 2014, lui confie plusieurs rôles dans ses mises en scène : La Cerisaie, Dom Juan, Liquidation, Pulcinella.

Vie privée[modifier | modifier le code]

André Pomarat épouse Jacqueline Worms (1926-2012) avec qui il a trois enfants, Sophie, née en 1957, Simon, en 1959, et Virginie en 1961.

Théâtre[modifier | modifier le code]

Comme comédien[modifier | modifier le code]

Comme auteur[modifier | modifier le code]

Comme metteur en scène[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Comme acteur[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

  • 1973 : Flaubertine téléfilm d'André Roux : Flaubert (voix)
  • 1975 : Tatort (saison 6), série télévisée, épisode Tod eines Einbrechers
  • 1975 : Le Pèlerinage, série télévisée : Boehm
  • 1977 : Les samedis de l'histoire : Henri IV, téléfilm de Paul Planchon : Henri IV
  • 1979 : Le Pape des escargots, mini-série : la Gazette
  • 1981 : Portrait d'un inconnu, téléfilm de Paul Planchon : l'inspecteur Pelletier
  • 1981 : Le 28 mars, 20 heures..., téléfilm de Paul Planchon : Dietrich
  • 1981 : Maître Daniel Rock, téléfilm de Paul Planchon : le maire
  • 1982 : La Rescousse, téléfilm de Jacques Krier : Rico
  • 1983 : Les beaux quartiers, téléfilm de Jean Kerchbron
  • 1984 : Le crime de la maison Grün de Renaud Saint-Pierre
  • 1988 : Carmilla: Le coeur pétrifié, téléfilm de Paul Planchon : le général Straton
  • 1996 : Les Alsaciens ou les Deux Mathilde, téléfilm de Michel Favart : le président du tribunal

Distinctions[modifier | modifier le code]

Lors du conseil municipal du , sur proposition de Robert Grossmann, les élus de Strasbourg votent à l'unanimité pour donner à la salle du TJP Grande Scène le nom d'André Pomarat[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. a et b (BNF 13187103)
  3. « Les premiers apprentis-comédiens, par André Pomarat », sur michelsaintdenis.net (consulté le )
  4. « Groupe 01 », sur tns.fr (consulté le )
  5. « Pas de premier prix pour le " off " », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Hunzinger 1996, p. 44.
  7. Penchenat 2006, p. 333.
  8. « Solness Le Constructeur, d’Henrik Ibsen – création 1999 », sur ocandco.fr (consulté le )
  9. (BNF 39478348)
  10. (BNF 39480698)
  11. (BNF 39481762)
  12. Décret du 8 avril 1998 portant promotion et nomination, JORF n°87 du 12 avril 1998 page 5702
  13. Robert Grossmann, « Théâtre Jeune Public André Pomarat », sur www.robert-grossmann.com, (consulté le )

Presse[modifier | modifier le code]

  1. « Le décès d'André Pomarat », Dernières Nouvelles d'Alsace, (consulté le ).
  2. « André Pomarat, militant de la décentralisation culturelle, est décédé », Dernières Nouvelles d'Alsace, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Chloé Hunzinger, Un homme et sa maison : André Pomarat et le Théâtre Jeune Public, Strasbourg, Éditions Ciné-fils, , 66 p. (ISSN 1266-9644)
  • Jean-Claude Penchenat (dir.) et al., Mission d'artistes : Les centres dramatiques de 1946 à nos jours, Montreuil-sous-Bois, Éditions théâtrales, , 379 p. (ISBN 2-84260-222-6), p. 333-335

Liens externes[modifier | modifier le code]