Ali Sakkat

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Ali Sakkat
Fonctions
Ministre tunisien de la Plume

(3 mois)
Monarque Ahmed II Bey
Prédécesseur Younès Hadjouj
Successeur Abdeljelil Zaouche
Ministre tunisien de la Justice

(1 an)
Monarque Ahmed II Bey
Prédécesseur Tahar Kheireddine
Successeur Salem Snadly
Maire de Tunis

(2 ans)
Monarque Ahmed II Bey
Prédécesseur Chedly El Okby
Successeur Abdeljelil Zaouche
Biographie
Date de naissance 1876 ou 1879
Lieu de naissance Tunis, Tunisie
Date de décès
Nationalité tunisienne
Conjoint Lella Lilia bent Mohamed Baccouche
Profession Fonctionnaire
Religion Islam

Ali Sakkat, né en [1] ou [2] à Tunis et mort en [3], est un homme politique tunisien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et formation[modifier | modifier le code]

Ali Sakkat naît au sein d'une famille patricienne tunisoise, descendante du prophète Mahomet[4], dont les membres se spécialisent dans l'artisanat (souks de Tunis) et le notariat[5]. Il étudie au Collège Sadiki et au lycée Carnot de Tunis[1].

Il épouse Lilia, fille du général Mohamed Baccouche. Ils ont cinq enfants[5].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Il décide de suivre une carrière de fonctionnaire : il la débute comme interprète, chef de bureau et inspecteur[1] dans la Djemaïa (administration) des habous. Il gravie les échelons et se voit nommé caïd en 1913, servant dans les régions de Makthar, Téboursouk, Tajerouine et Zaghouan ; il est ensuite désigné directeur de la Djemaïa[2].

Il est maire de Tunis entre 1932 et mai 1934 avant de remplacer Tahar Kheireddine comme ministre de la Justice[2],[6]. Il est nommé ministre de la Plume en remplacement de Younès Hadjouj en juin 1935. Il est aussi membre du Cercle tunisien et du comité de la Khaldounia[1].

Retraite[modifier | modifier le code]

En , il démissionne pour cause de maladie[7] et se retire dans une exploitation agricole acquise dans les années 1920 à Bir Halima, au pied du Djebel Zaghouan[3],[8].

Durant la Seconde Guerre mondiale, alors que la campagne de Tunisie fait rage, il sauve soixante Juifs tunisiens échappés d'un camp de travail tout proche en les cachant jusqu'à la libération du pays par les alliés[9],[8]. L'historien Robert Satloff (en), directeur du Washington Institute for Near East Policy, a mis en lumière son histoire dans un travail de recherche consistant à souligner les actes de résistance des musulmans pendant l'occupation de l'Afrique du Nord par les troupes du Troisième Reich.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Paul Lambert, Dictionnaire illustré de La Tunisie : choses et gens de Tunisie, Tunis, C. Saliba aîné, , p. 357.
  2. a b et c « Un important mouvement dans le haut personnel administratif tunisien », L'Afrique du Nord illustrée, no 684,‎ , p. 23 (lire en ligne sur Gallica).
  3. a et b Satloff 2006, p. 18.
  4. Abdelwahab Meddeb, Sortir de la malédiction : l'islam entre civilisation et barbarie, Paris, Éditions du Seuil, , 277 p. (ISBN 978-2020961400).
  5. a et b Mohamed El Aziz Ben Achour (préf. Dominique Chevallier), Catégories de la société tunisoise dans la deuxième moitié du XIXe siècle : les élites musulmanes, Tunis, Ministère des Affaires culturelles, , 542 p., p. 183-185.
  6. « Échos et nouvelles : dans la haute administration beylicale », La Petite Tunisie, no 2317,‎ 20-25 mai 1934, p. 2 (lire en ligne sur Gallica).
  7. « Échos et nouvelles : un nouveau mouvement dans le personnel tunisien », La Petite Tunisie, no 2349,‎ 20-25 octobre 1935, p. 1 (lire en ligne sur Gallica).
  8. a et b (en) Robert Satloff (en), « Si Ali Sakkat », sur pbs.org (consulté le ).
  9. Satloff 2006, p. 19.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Le Maghreb sous la croix gammée, film de Bill Cran et Karin Davison, MacNeil/Lehrer Productions, Arlington, 2010

Liens internes[modifier | modifier le code]