Ahdaf Soueif

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Ahdaf Soueif
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Ahdaf Soueif (أهداف سويف), née le , est une intellectuelle et une femme de lettres égyptienne, écrivant en langue anglaise.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ahdaf Soueif est née au Caire. Elle suit des études en Égypte puis en Angleterre. Elle étudie notamment à l'université de Lancaster, pour un doctorat en linguistique[1]. Elle enseigne dans différentes universités puis travaille pour la Al-Furqan Islamic Heritage Foundation (en), institution de Londres se consacrant à la préservation du patrimoine écrit de l'Islam. Elle partage dès lors sa vie entre l’Égypte et l'Angleterre[1].

Son premier roman, In the Eye of the Sun publié en 1993, raconte l’évolution de Asya, une belle égyptienne vivant entre l'Égypte et l'Angleterre. Mais à travers les parcours individuels, c'est l'histoire de l’Égypte qu'elle aime mettre en exergue[1]. Son deuxième roman, The Map of Love, publié en 1999, est sélectionné pour le prix Booker[2]. Il est consacré à la reconquête du droit à la parole par la femme orientale[1]. Il est traduit en 21 langues, dont le français, et il s'est vendu à plus d’un million d'exemplaires[3]. Des nouvelles s'inscrivent aussi dans son œuvre, comme Aisha en 1983, et Sandpiper en 1996.

Ahdaf Soueif écrit également sur la Palestine et les Palestiniens, des œuvres de fiction ou non. Une version abrégée de Under the Gun: A Palestinian Journey est initialement publiée dans le journal The Guardian, puis la version intégrale diffusée en 2004 dans un recueil d’essais Mezzaterra: Fragments from the Common Ground. En 2008, elle lance la première édition du Festival palestinien de littérature, dont elle est la présidente et fondatrice[4],[5].

Elle écrit principalement en anglais, ce qui lui a été reproché par certains de ces lecteurs[1],[6]. Ces critiques lui reconnaissent par ailleurs, dans le contenu de ses œuvres, une volonté de mieux faire connaître la culture égyptienne et des sociétés arabes[1]. Elle est une voix reconnue dans son pays comme dans les pays anglo-saxons. Richard Jacquemond, spécialiste de la littérature arabe moderne, questionné en 2013, par un journaliste du Monde, Christophe Ayad, sur le soutien presque unanime des intellectuels égyptiens à l'armée, indique qu'à son avis « une des rares voix audibles qui soit sur une position "ni ni" (ni l'armée ni les Frères) est celle d'Ahdaf Soueif, une grande écrivaine d'expression anglaise qui a une forte présence médiatique en Égypte et au Royaume-Uni »[7]. En 2010, elle est la première lauréate du prix Mahmoud-Darwich pour la liberté et la création.

Elle est également commentatrice, dans les domaines culturel et politique, pour le journal The Guardian. Elle y réalise des reportages sur la révolution égyptienne[8]. En , elle publie Cairo: My City, Our Revolution, une chronique personnelle de la première année de la révolution égyptienne. Sa sœur Laila Soueif, son neveu et sa nièce, Alaa Abdel Fattah et Mona Seif, sont des militants notables[9].

Elle était mariée à Ian Hamilton, un critique littéraire anglais mort en 2001[10], avec qui elle a eu deux fils.

Principales publications[modifier | modifier le code]

  • Aisha, Londres, Bloomsbury, 1983.
  • In the Eye of the Sun, New York, Random House, 1992.
  • Sandpiper, Londres, Bloomsbury, 1996.
  • The Map of Love, Londres, Bloomsbury, 1999. Sélectionné pour le Prix Booker 1999.
  • Traduction de : I Saw Ramallah écrit par Mourid Barghouti, New York, Anchor Books, 2003.
  • Mezzaterra: Fragments from the Common Ground, New York, Anchor Books, 2004.
  • I Think of You, Londres, Bloomsbury: 2007
  • Cairo: My City, Our Revolution, Bloomsbury, 2012

Ouvrages traduits en français[modifier | modifier le code]

  • Lady Pacha [« The Map of Love »] (trad. Annie Hamel), Jean-Claude Lattès, .
    Édité en 2001 en LGF/Le Livre de Poche
    .

Publications dans la presse française[modifier | modifier le code]

  • « Avec les yeux des déshérités, par Ahdaf Soueif » (trad. Jean Guiloineau), Le Monde,‎ (lire en ligne).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Jondot 2013, p. 4066.
  2. Nash 2002, Dictionary of Literary Biography, p. 314–321.
  3. Mahjoub 2011, Guernica Magazine.
  4. LM 2009, Le Monde.
  5. S. 2011, The Economist.
  6. Attalah 2010, Egypt Independent.
  7. Ayad et Jacquemond 2013, Le Monde.
  8. « Profil Ahdaf Soueif », sur The Guardian.
  9. Soueif 2011, The Guardian.
  10. Morrison 2001, The Guardian.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Classement par date de parution.

  • (en) Blake Morrison, « Ian Hamilton Obituary », The Guardian, London,‎ (lire en ligne).
  • (en) Geoffrey Nash, « Ahdaf Soueif », dans Michael R. Molino (dir.), Dictionary of Literary Biography, vol. 267: Twenty-First-Century British and Irish Novelists, Gale, , p. 314–321.
  • Nabila Massrali, « Portrait : Ahdaf Soueif raconte son pays », sur hebdo.ahram.org.eg, Al-Ahram Hebdo, Le Caire, .
  • (it) Marta Cariello, « Non arrivo a mani vuote. Tragitto da sud di Ahdaf Soueif », dans Esercizi di potere: Gramsci, Said e il postcoloniale, Meltemi Editore, , 140 p. (lire en ligne).
  • (en) Marta Cariello, « Bodies Across : Ahdaf Soueif, Fadia Faqir, Diana Abu Jaber », dans Al Maleh et Layla (dir.), Arab Voices in Diaspora. Critical Perspectives on Anglophone Arab Literature, Amsterdam/New York, Rodopi, , 491 p. (lire en ligne), p. 313-338.
  • Rédaction LM, « La police israélienne empêche la tenue du festival palestinien de littérature », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • (en) Lina Attalah, « Ahdaf Soueif: Reading Arabic into the English », Egypt Independent,‎ (lire en ligne).
  • (en) Sabina D'Alessandro, The Politics of Representation in Ahdaf Soueif's The Map of Love, Peter Lang, , 143 p..
  • Jamal Mahjoub, « Selmeyyah », Guernica Magazine (en),‎ (lire en ligne).
  • (en) C. S., « The Palestine Festival of Literature – An explosive evening in the territories », The Economist,‎ (lire en ligne).
  • (en) Ahdaf Soueif, « In Egypt, the stakes have risen », The Guardian,‎ (lire en ligne).
  • Jacqueline Jondot, « Soueif, Ahdaf [Le Caire 1950] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , p. 4066.
  • Christophe Ayad et Richard Jacquemond, « Il y a une tradition d'osmose entre l'Etat et l'intelligentsia égyptienne », Le Monde,‎ (lire en ligne).

Webographie[modifier | modifier le code]