Cette 14e étape du Tour de France 2015, qui relie Rodez à Mende, compte quatre côtes répertoriées pour le Grand Prix de la Montagne, dont la dernière à un kilomètre et demi de l'arrivée : la côte de la Croix Neuve, une montée de 3 km de 2e catégorie à 10,1 %. Au kilomètre 20, la côte de Pont-de-Salars est une montée de 1,3 km à 5,8 %, classée en 4e catégorie. Au kilomètre 146, la côte de Sauveterre, hameau de la commune de Sainte-Enimie, est une montée de 9 km à 6 %, de 2e catégorie. Au kilomètre 169,5, la côte de Chabrits, un hameau de Mende à l'ouest du centre ville, est une montée de 1,9 km à 5,9 %, classée en 5e catégorie. Le sprint intermédiaire a lieu à Millau, au kilomètre 78.
Les hommes de tête collaborent bien et prennent une avance confortable sur le peloton (jusqu'à 8 minutes). Un peu avant la descente du causse de Sauveterre vers Balsièges, Michał Gołaś attaque et prend rapidement une petite avance. Peu après le village de Barjac, Kristjan Koren s'échappe à son tour, et rattrape Gołaś dans la côte de Chabrits qu'il franchit en tête. Les deux hommes font la descente sur Mende et entament la côte de la Croix Neuve en tête. Au pied de la côte, au niveau de l'église Saint-Gervais-et-Saint-Protais, Romain Bardet place une première accélération et rattrape rapidement les deux hommes de tête, mais il est suivi par le reste du groupe. À la suite d'une attaque de Cyril Gautier, Bardet contre et finit par lâcher ses compagnons d'échappée. Peu avant le sommet, il est cependant rejoint par Thibaut Pinot. Les deux Français temporisent, et se font déborder par Steve Cummings sous la flamme rouge. Le Britannique parvient à garder quelques mètres d'avance et il s'impose sur l'aérodrome de Mende-Brenoux.
L'étape est marquée par une disqualification pour un motif inhabituel. Eduardo Sepúlveda (leader de l'équipe Bretagne Séché, alors 19e au classement général) est disqualifié à l'issue de cette étape, pour être monté à bord du véhicule d’une équipe pendant plusieurs dizaines de mètres[3]. Victime d'un incident mécanique (il a cassé sa chaîne), il s'arrête au bord de la route pour attendre son assistance, mais la voiture de son directeur sportif ne le voit pas immédiatement, le dépasse et s'arrête 300 mètres plus loin. Le coureur paniqué, au lieu de couvrir cette distance à pied, stoppe une voiture de l'équipe AG2R La Mondiale et monte à l'intérieur pour rejoindre son assistance et reprendre la course. Outre cette élimination immédiate par les commissaires de l’Union cycliste internationale, il reçoit une amende de 200 francs suisses tandis que Vincent Lavenu, manager de l'équipe AG2R, est sanctionné de 100 francs suisses pour « image portant atteinte au cyclisme »[4].
Steve Cummings remporte la première victoire d'étape pour une équipe sud-africaine sur le Tour de France un 18 juillet, jour anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, occasion pour l'ensemble des coureurs de l'équipe MTN-Qhubeka de porter un casque orange[5].
Sur le plan extra sportif, l'étape est marquée par la présence du président de la République, François Hollande, qui applaudit les coureurs au début de la côte de Sauveterre et assiste aux 40 derniers kilomètres dans la voiture du directeur de course Christian Prudhomme[6].
L'étape est également marqué par des attaques du public à l'encontre de l'équipe Sky et de son leader Christopher Froome. Ce dernier déclare en fin d'étape avoir reçu une tasse contenant de l'urine de la part d'un spectateur[7].
La veille, le septuple vainqueur du Tour (déchu de ses victoires en 2012) Lance Armstrong a effectué le parcours de Rodez à Mende au profit de l'association Cure Leukaemia[8].