Étienne Chardon de Courcelles

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Etienne Chardon de Courcelles
Biographie
Naissance
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Amagne (Ardennes)
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 70 ans)
Brest (Finistère)
Activité
Médecin et marin
Autres informations
Membre de

Académie royale de marine

Académie royale des sciences

Étienne Chardon de Courcelles, né à Amagne (Ardennes) le , mort à Brest (Finistère) en 1775, est un médecin qui a exercé dans la Marine française sous l'Ancien Régime.

Biographie[modifier | modifier le code]

Directeur de l’École de chirurgie de Brest[modifier | modifier le code]

Après la soutenance de ses deux thèses de doctorat[1],[2]à Reims les 9 et 17 septembre 1735, il fut reçu docteur en médecine le 7 décembre 1735, puis reçu Agrégé en l'académie de Paris en 1741. Entré au service de la Marine[3], sous l’autorité du comte de Maurepas, comme Second médecin du Roi en 1742, il fut nommé Premier médecin du Roi en 1756. Dès son arrivée à Brest, il fut nommé Directeur de l’École de chirurgie[4]. Pour Maurepas, Courcelles : « est un habile homme qui a pratiqué pendant douze ans la médecine et la chirurgie sous les plus habiles médecins de Paris ». Courcelles donna à l’École l’essor qui en fera un des hauts lieux de la chirurgie française au XVIIIe siècle. Il fit paraître des manuels d’anatomie[5],[6]et de chirurgie[7],[8],[9]« pour l’instruction des élèves chirurgiens de la Marine à l’école de Brest ».

Médecin embarqué et marin d'escadre[modifier | modifier le code]

Médecin-chef de l’escadre du duc d’Anville en 1746, il fit partie de l’expédition envoyée à Louisbourg (Nouvelle-France et futur Canada) pour reprendre l’île Royale aux Anglais. Rentrant en France sur le vaisseau-hôpital le Mercure, il fut capturé en août 1746 par le vaisseau anglais de 90 canons Namur. Après le désastre de la campagne de l’escadre, il retourna à Brest, gravement atteint par le scorbut et écrivit sur les maladies de l’expédition[10].

Médecin des forçats et des épidémies[modifier | modifier le code]

En 1749, il soigna des centaines de forçats transférés de Marseille à la suite de la suppression du Corps des galères et arrivés à Brest, dans un état de santé déplorable. En 1757, en pleine Guerre de Sept ans, l’escadre Du Bois de la Motte, de retour de Louisbourg, apporta à Brest le typhus, qui « submergea » l’hôpital maritime, envahit la ville avec des milliers de malades. Chardon de Courcelles, alors Premier médecin du port, réquisitionna chirurgiens et apothicaires dans toute la Bretagne. Manquant d’infirmiers, il réquisitionna les forçats venus des galères de Marseille « en choisissant ceux dont les cas sont les plus grâciables ».

En 1760, Nicolas René Berryer (1703-1762), secrétaire d’État à la Marine, lança une réforme de l’administration de l’hôpital, changea le règlement de l’École et supprima le Jardin botanique. Etienne-François De Choiseul (1719-1785), lui succéda comme secrétaire d’État à la Guerre et à la Marine. Courcelles lui adressa alors, en 1763, un mémoire concernant l’École de Chirurgie, mais le nouveau règlement, qu’il appelait de ses vœux, ne parut qu’en 1768, sous l’égide des frères Poissonnier.

Membre de l'Académie de Marine et de l’Académie des Sciences[modifier | modifier le code]

Esprit curieux et novateur, il développa le jardin botanique de l’hôpital de Brest, étudia les moyens de dessaler l’eau de mer, la fabrication de ventilateurs et s’intéressa à la diététique[11],[12],[13]des gens de mer frappés par le scorbut, dont il avait été lui-même victime. Chardon de Courcelles mourut le 5 juillet 1775 à Brest. Il avait participé à la fondation de l’Académie de Marine dont il était devenu membre le 30 juillet 1752. Il avait été membre ordinaire de l’Académie royale de Marine le 24 avril 1769, sous-secrétaire du 22 avril à fin 1773 et 1774. Enfin, il avait également été membre de l’Académie des Sciences, correspondant d’Henri-Louis Duhamel Du Monceau, le 16 juin 1742.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. An dysenterae placido intestinorum motu perfecta chylia secretio ?, 1ère thèse de médecine, 1735.
  2. An dysenterae anodyna ?, 2ème thèse de médecine, 1735.
  3. Taillemite E, Dictionnaire des marins français, Tallandier, 2002, p. 113.
  4. Le Fur (Jean-François), Étienne Chardon de Courcelles et le Service de santé de la Marine à Brest au XVIIIe siècle, thèse de doctorat en médecine, n° 90, Rennes, 1959.
  5. Abrégé d’anatomie pour l’instruction des élèves chirurgiens de la Marine de l’école de Brest, 1751-1753.
  6. Abrégé d'anatomie, pour l'instruction des élèves-chirurgiens de la marine de l'École de Brest : Angiologie (1752).
  7. Manuel de la saignée, 1746.
  8. Manuel des six opérations les plus ordinaires en chirurgie, 1756.
  9. Abrégé d'anatomie. Névrologie (1752).
  10. Mémoire sur les maladies qui ont régné dans l’Escadre du Roi commandée par feu Mr. le Duc d’Enville, Lieutenant Général des armées navales depuis le départ de l’Ile d’Aix, 1747.
  11. Observation sur le mémoire de monsieur Desperrières sur les avantages qu’il y auroit à changer absolument la nourriture des gens de mer et sur l’essai qui a été fait du nouveau régime dans la frégate du Roy la Belle Poule en mille sept cens soixante et onze.
  12. Mémoire sur le régime végétal des gens de mer, 1780.
  13. Formules pharmaceutiques, Paris, 1769.

Liens externes[modifier | modifier le code]