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Église Saint-Jean-Baptiste de Laluque

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Eglise Saint-Jean-Baptiste
de Laluque
Image illustrative de l’article Église Saint-Jean-Baptiste de Laluque
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église
Rattachement Paroisse Saint-Vincent-Notre-Dame
Diocèse d'Aire et Dax
Début de la construction XIIe siècle
Style dominant roman, néoroman.
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Landes
Ville Laluque
Coordonnées 43° 51′ 17″ nord, 0° 59′ 37″ ouest

Carte

L'église Saint-Jean-Baptiste est un lieu de culte catholique situé dans la commune de Laluque, dans le département français des Landes et le diocèse d'Aire et Dax.

Histoire[modifier | modifier le code]

Moyen-âge[modifier | modifier le code]

Selon l'historien de Dax Dompnier de Sauviac, l'église primitive de Laluque, datant du VIIIe siècle, est saccagé par les Normands au IXe siècle et par les Sarrasins au Xe siècle[1],[2].

Selon le cartulaire de la cathédrale de Dax (le Liber rubeus), la construction de l'église Saint Jean-Baptiste actuelle, date de l'an 1150, elle dépendait du diocèse de Dax. Le cartulaire la mentionne sous le nom de Sanctus Johannes de Leluke[3].

De cette église romane subsistent actuellement que quelques éléments des murs du vaisseau central et le chevet avec son chemin de ronde et ses onze modillons sculptés aux motifs caractéristiques du XIIe siècle, tels le joueur de rebec, le tireur de langue ou le joueur de dolio[4].

Dans le courant du XIVe siècle, pendant l'occupation du territoire par les anglais à la suite du mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri II Plantagenêt, l'église fut incendié selon le vicomte de Tartas Arnaud Raymond III (1270-1312) qui stipule dans son testament, daté de mars 1312 : «qu'il soit fait amende à l'église de Laluque, qui fut arse au temps de la guerre (...)». Par la suite l'église est reconstruite et est massivement fortifiée avec un clocher donjon et un chemin de ronde[5],.

Epoque moderne à la Révolution[modifier | modifier le code]

Au tournant des XVe et XVIe siècles, l'édifice est agrandi avec le collatéral nord, comme l'indique quelques détails constructifs, tels les congés triangulaires aux angles des piliers de la nef. Pendant cette époque fut exécutées dans le chœur les peintures murales qui seront redécouvertes en 1863 puis en 2007[6].

Le graveur parisien Pierre Daret (1605-1678), se retire dans les années 1650 (sous le nom de Cazeneuve) chez son gendre Philibert Archambault du Sault, baron de Laluque. La niche qui abrite aujourd'hui les fonts baptismaux était autrefois l'enfeu de son tombeau[7].

En 1763 est construite la sacristie au sud.

Pendant la révolution française, entre 1792 et 1793, les cloches sont réquisitionnés par l'armée, les peintures d'origines sont dégradées et les deux autels en marbre blanc que comptait l'église (maître-autel et autel de sainte Barbe) sont détruits. Ils sont remplacés une première fois en 1801 par des meubles en bois[8].

Les travaux des XIXe et XXe siècles[modifier | modifier le code]

Grâce au développement économique de Laluque suite à l'installation de la gare, de grands travaux d'agrandissement et de rénovation sont menées sur l'édifice en plusieurs phases, par l'architecte départemental Alexandre Ozanne sous l'impulsion du curé Pierre Lartigau[9],[2]:

En 1862 le cimetière qui entourait l'église est déplacé à son emplacement actuel. En 1864 une voûte d'ogives est construit dans la nef, en 1871 le collatéral sud est restauré et la sacristie de 1763 est reconstruite, les travaux sont réalisés par l'entrepreneur Paul Bonnemaison de Tartas. De nouvelles verrières sont installés en 1863 et 1891. La majeure partie du mobilier dont les paire de confessionnaux néogothique[10] et le lambris[11] du chœur sont acquis ou donnés par des particuliers entre 1871 et 1873 tout comme les fonts baptismaux et les deux autels dédiés à saint Jean-Baptiste (maître-autel) et à l'Immaculée Conception (autel secondaire). Entre 1873 et 1897 sont réalisées l'ensembles des peintures murales. La construction d'un nouveau clocher parachève les travaux en 1886-1889[9].

Après la première guerre mondiale un monument aux morts comportant un tableau réalisé par le peintre Gaston Gélibert[12].

Les derniers vitraux du chœur sont posés en 1926. En 1950 installation de l'éclairage électrique ainsi que de l'horloge avec son carillon[9].

Une restauration intérieure, incluant les peintures médiévales redécouvertes dans le chœur, a été menée en 2007 par l'agence Architecture Patrimoine du Bouscat sous la direction de l'architecte des Bâtiments de France[13],[2].

Architecture[modifier | modifier le code]

Eléments bâtis[modifier | modifier le code]

L'édifice est bâti en moyen appareil de grès (chevet) et en moellon calcaire (vaisseaux) entièrement enduit. Le clocher est en moellon à l'exception du dernier niveau en calcaire appareillé. La couverture est en tuiles creuses, sauf celles du clocher et des deux tourelles d'escalier, couvertes en pierre[9],[2].

Le clocher-porche (1886-1889) est flanqué de deux tourelles d'escalier polygonales, raidi par des contreforts talutés et couvert d'une flèche octogonale en pierre, à lucarnes et clochetons d'angle. Sur la façade sud se trouve le portail néoroman ouvre sur le porche, couvert d'une croisée d'ogives sur culots ; au premier niveau, une tribune également voûtée d'ogives ouvre sur le vaisseau principal par une arcade en tiers-point[9].

Datant du XIIe siècle, le chevet roman en hémicycle comporte une corniche portée par une série de onze modillons sculptés et par six contreforts appareillés ; un chemin de ronde percé de petites fenêtres rectangulaires à cadre biseauté règne sur son pourtour ; un clocheton moderne couronne sa toiture. Parmi les onze modillons on reconnait le joueur de rebec, le tireur de langue, l'avare, l'acrobate, l'exhibitionniste féminine, le penseur et le joueur de dolio[4].

La nef est composée de trois vaisseaux d'époques différentes, chacun à trois travées barlongues (vaisseau central) ou carrées (collatéraux), couverts de croisées d'ogives modernes en brique enduite[9].

Les deux cloches sont fondues en 1843 par le fondeur lorrain François-Victor Decharme[14] et en 1866 par le Dacquois Louis-Rémy Delestan[15].

Les mobiliers[modifier | modifier le code]

Les fonts baptismaux et les deux autels de style néogothique, date de 1873 et sont réalisés par la fabrique toulousaine de Jean Barrau. Ils sont en marbre blanc veiné des Pyrénées plaqué sur maçonnerie, est posé sur un degré d'autel à deux marches en marbre rouge du Languedoc[7],[16].

Le bénitier encastré dans le mur, est constituée par l'une des valves d'un tridacne géant (tridacna gigas), il fut offert à l'église, par Germain Croutré, capitaine de navire, décédé jeune sur mer, près Marseille en 1868[17],[18].

Les vitraux des bas cotés représentes le Bon pasteur, Saint Jean-Baptiste patron de la paroisse, Saint Pierre et Saint Paul, ils sont réalisés en 1863 par les peintres verriers Goussard de Condom et était initialement installés dans le chœur, ils sont déplacés en 1926 et sont rejoints par les vitraux représentant Saint Louis et Sainte Thérèse de Lisieux (1926, Maison Delmas)[19].

Les six verrières décoratives en haut de la nef sont réalisés également en 1863 par les verriers Goussard[20].

Les verrières des deux rosaces du clocher sont posés en 1891 par le verrier bordelais Gustave-Pierre Dagrant. Elles sont composées d'un médaillon central circulaire entouré de six lobes et de six mouchettes triangulaires. La rose ouest représente dans le sens des aiguilles d'une montre, en partant du haut, Notre-Dame de Buglose, Saint Vincent de Paul, saint Clair d'Aquitaine ou d'Albi (patron de l'église annexe de Boos, avec une crosse ornée de l'Agneau vexillifère), Sainte Bernadette Soubirous (figurée en bergère), Sainte Quitterie d'Aire-sur-l'Adour (avec palme, livre et couronne de roses), Saint Galactoire évêque de Lescar, le médaillon central est orné d'une petite rosace. La rose sud comporte des motifs de végétaux[21].

Les trois vitraux du chœur représentes le Sacré chœur, Notre Dame de Buglose et Saint Vincent de Paul, ils sont réalisés en 1926 par la Maison Delmas[22].

Le monument aux morts comporte treize plaques commémoratives de marbre noir où sont gravés les noms des 59 soldats Laluquois, auxquelles s'ajoutent en haut deux autres plaques dessinant une lunette sommitale en arc brisé. Le bas du monument est protégé par une clôture en pin verni (moderne) au décor ajouré, qui supporte une dernière plaque en marbre blanc, dédiée aux morts de la Seconde Guerre. Au centre siège un grand tableau rectangulaire vertical, peint à l'huile sur toile. Le tableau réalisé par le peintre Gaston Gélibert représente le Christ crucifié, à demi détaché de la croix, s'apprête à coiffer de sa couronne d'épines un "poilu" agenouillé à ses pieds et étreignant ses genoux ; la scène se déroule dans un paysage désolé où se profile à l'horizon une ville en ruines[12].

Les peintures murales de l'église de Laluque sont restaurées en 2007 par l'agence Architecture Patrimoine du Bouscat. Elle présentent actuellement une hétérogénéité due à la redécouverte récente d'un décor du XVe siècle sur le mur de l'hémicycle du chœur, aujourd'hui partiellement dégagé des peintures XIXe qui le recouvraient[23].

Les peintures du XVe siècle dans ne sont que le chœur partiellement conservées. Six ou sept des scènes de la Passion, qui en comptait seize, sont lisibles en tout ou partie, ainsi que le registre inférieur du Paradis et de l'Enfer. Les scènes lisibles sont l'Arrestation du Christ, Jésus devant Caïphe, Jésus devant Pilate, La Flagellation du Christ, la Montée au Calvaire, la pendaison, Judas apôtre. Sont présente également des scènes de l'Enfer, du Paradis et du Jugement dernier[6].

En 1873, l'état de ces peintures, jugé trop dégradé, sont recouverte par des peintures symboliques sur les murs et par un Baptême du Christ sur le cul-de-four (au sommet du chœur) . Les peintures murales ornementales sur toutes les élévations intérieures sont réalisées par Jules Louis Courtignon et la scène évangélique dans le chœur par Gustave-Pierre Dagrand. Les peinture dans la nef par Jean-Henri Bonnet[23],[17].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « ÉGLISE SAINT JEAN BAPTISTE A LALUQUE », sur Diocèse d'Aire-et-Dax (consulté le )
  2. a b c et d « recensement.patrimoine-religieux »
  3. Bulletin de la société de Borda n°359, , p339-354
  4. a et b Maisonnave Jean-Philippe, Ensemble de 11 modillons du chevet, Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (lire en ligne)
  5. Travail d'études et de recherches présenté par Hervé Barrouquère réalisé sous la direction de Monsieur Jean-Bernard MARQUETTE, professeur d'histoire médiévale, « OCCUPATION DU SOL ET PEUPLEMENT DANS LA VICOMTE DE TARTAS DU NEOLITHIQUE AU XIV e SIECLE », sur docplayer.fr
  6. a et b Maisonnave Jean-Philippe, Peintures XVe siècle du chœur : Scènes de la Passion, Jugement dernier, Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel (lire en ligne)
  7. a et b Maisonnave Jean-Philippe, Fonts baptismaux et leur clôture, Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel (lire en ligne)
  8. Maisonnave Jean-Philippe, Ensemble des autels de la Vierge et de saint Joseph (2 autels, 4 gradins, 2 tabernacles, 2 statues et leurs consoles),, Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel (lire en ligne)
  9. a b c d e et f Dossier réalisé par Maisonnave Jean-Philippe,(c), Église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel (lire en ligne)
  10. Maisonnave Jean-Philippe, Paire de confessionnaux, Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel (lire en ligne)
  11. Maisonnave Jean-Philippe, Lambris de demi-revêtement et deux bancs de chœur, Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel (lire en ligne)
  12. a et b Maisonnave Jean-Philippe, Monument aux morts de la guerre de 1914-1918 (tableau, plaques commémorative, clôture), Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (lire en ligne)
  13. SOUSSIEUX Philippe, OLMI Geneviève, LABORDE André, Laluque en Pays landais,
  14. Maisonnave Jean-Philippe, Cloche (n° 1), Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel (lire en ligne)
  15. Dossier réalisé par Maisonnave Jean-Philippe, (c), Cloche (n° 2), Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel (lire en ligne)
  16. Maisonnave Jean-Philippe, Ensemble du maître-autel (autel, 2 gradins, tabernacle), Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel (lire en ligne)
  17. a et b Extraits du registre paroissial de Laluque et Boos fin XIXe-XXe siècles, Archives paroissiales de Laluque
  18. Dossier réalisé par Maisonnave Jean-Philippe, (c), Bénitier d'applique (tridacne), Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel (lire en ligne)
  19. Maisonnave Jean-Philippe, 4 verrières à personnages des collatéraux : Bon Pasteur, Saint Jean-Baptiste, Saint Paul, Saint Pierre (baies 5, 6, 7, 9), Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel (lire en ligne)
  20. Dossier réalisé par Maisonnave Jean-Philippe, 6 verrières décoratives des fenêtres hautes de la nef (baies 101 à 106), (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel (lire en ligne)
  21. Maisonnave Jean-Philippe, 2 verrières des roses du clocher (baies 108 et 109), Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel (lire en ligne)
  22. Maisonnave Jean-Philippe, 5 verrières à personnage (Sacré-Cœur, Notre-Dame de Buglose, Saint Vincent de Paul, Saint Louis roi, Sainte Thérèse de Lisieux) et 2 verrières décoratives (baies 0 à 4, 8, 10), Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel (lire en ligne)
  23. a et b Maisonnave Jean-Philippe, Ensemble des peintures murales de l'église, Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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