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Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Jou-sous-Monjou

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Église Notre-Dame de l'Assomption
Chevet de l'église.
Présentation
Type
Destination actuelle
Diocèse
Paroisse
Paroisse Saint-Jacques-Berthieu-en-Carladès (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Style
Religion
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Localisation
Pays
France
Département
Coordonnées
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L'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Jou-sous-Monjou est une église catholique française située à Jou-sous-Monjou, dans le département du Cantal, diocèse de Saint-Flour, en France[1].

Localisation[modifier | modifier le code]

L'église est située au centre du village de Jou-sous-Monjou, dans le Carladez (Cantal)

Description[modifier | modifier le code]

Eglise romane construite au XIIe siècle, sur les ruines d'un site carolingien comme le montre la récente étude archéologique. Elle est remaniée après la guerre de Cent Ans puis au XVe siècle avec la construction de deux chapelles latérales. Située sur la place du village, on peut aisément en faire le tour et admirer les remarquables modillons qui, à l'origine, ornaient le chevet et déplacés sous la corniche des chapelles latérales. On y rencontre des couples, des animaux, (loup, cerf, vache, serpent, oiseaux). Le monde familier des habitants du Moyen Age est sous nos yeux. On entre dans l'église par un portail d'une grande simplicité : trois voussures, quatre colonnes à chapiteaux décorés de motifs chevronnés. Dieu le père accueille les fidèles. A droite, on voit les traces d'une litre aux armes de la famille Delarbre d'Escalmels, bande noire que l'on peignait pour honorer le défunt.

Dès l'entrée on est surpris par le rétrécissement entre la nef et le choeur, entre le monde terrestre et le monde céleste, entre les fidèles et les clercs. Dans de nombreuses églises, le jubé symbolise cette séparation, ici la saillie des murs donnant accès au choeur joue le même rôle d'autant que cette fermeture est accentuée par une inscription sur le chapiteau : Estote ergo S(an)c (tu)s su (m) dic (it) (dominus) "Soyez saint comme je suis saint dit le seigneur" ( Lévitique 19, 2), un idéal de perfection presque inaccessible pour l'ensemble des mortels, réservé à quelques uns et soutenu par le chapiteau en-dessous qui représente la foi inconditionnelle avec le sacrifice d'Abraham.

Mais cette église recèle bien des mystères comme le démontre Pierre Moulier[2]. Regardez les petite têtes sur le tailloir au-dessus des chapiteaux. Elles évoquent le culte celtique des têtes coupées. Que veut nous dire ce petit bonhomme sur un des chapiteaux avec sa lance et son olifant ? Et que penser de l'homme qui tient son pénis ? Ne rappelle-t-il pas l'appel de Saint Pierre qui, reprenant la citation du Lévitique, demande au chrétien de changer de vie?

Plus on s'imprègne de cette église, plus on comprend qu'elle est au carrefour du paganisme et de la foi.

Cette église est en grave danger en raison de l'affaissement du sol et de l'humidité.

Remarquée par la fondation du patrimoine, elle peut bénéficier du mécénat et de vos dons dans le cadre de la campagne Fondation du patrimoine églises rurales déductibles de vos impôts ou de l' IFI.

https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/eglise-notre-dame-de-lasomption-jou-sous-monjou

Historique[modifier | modifier le code]

L'église porte les traces de la générosité de ses seigneurs : Bonne de Berry, vicomtesse de Carlat, nièce du roi Charles V, son fils Bernard d’Armagnac puis la famille Delarbre seigneur d’Escalmels.

Elle a connu les guerres de Cent ans, les guerres de Religion, les orages et tempêtes qui l’endommagent régulièrement. Fragilisée en raison de sa situation sur un terrain en forte déclivité, elle a fait l’objet de réparations successives. Dés mai 1627[3] On répare la voûte effondrée et on refait la toiture.

En 1843 elle menace ruine.

Le préfet missionne l’architecte du département Théophile Carriat qui présente un projet en 1845. Réfection de la toiture, éperons de consolidation, récrépissage, dallage intérieur et surtout ouverture d'une nouvelle porte dans le prolongement de la nef et clocher octogonale. Les réparations sont évaluées à 10246, 09 francs. Le projet est fortement marqué par l’esprit néo-gothique, pour donner du lustre à cet édifice comme il le fera pour l’église d’Arpajon sur Cère[4].

Des travaux commencent mais l'argent manque. Les travaux s'arrêtent et l’église continue à se dégrader.En 1896, le nouvel architecte du département Aygueparse propose un nouveau devis pour une simple consolidation : reprise des murs pour le chœur et l’abside, avec des contreforts, réfection de la voute, de la charpente et du toit, adjonction de contreforts aux angles sud-ouest et nord-ouest[5].

L'église a été classée au titre des monuments historiques par arrêté du .

Aujourd’hui l’église est de nouveau en grand péril. Distinguée par la Fondation du Patrimoine par un prix de 100 000 euros, elle fait l’objet d’un projet qui la mettra en valeur tout en gardant son authenticité.


[1] A.D.Cantal III E 167/3 Me Couffinhal

[2] A.D.Cantal 2-0-82-2

[4] A.D.Cantal  E dep. 1443-6



Galerie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Église Notre-Dame de l'Assomption », notice no PA00093520, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Pierre Moulier, , Clermont, Créer
  3. A.D.Cantal III E 167/3 Me Couffinhal
  4. A.D.Cantal 2-0-82-2
  5. A.D.Cantal  E dep. 1443-6