Wikipédia:Sélection/Monde antique

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Égypte antique

Représentation de Seth.
Représentation de Seth.

Seth (de l'égyptien Setesh / Soutekh) est l'une des plus anciennes divinités égyptiennes. Sa figure, au museau effilé et aux oreilles dressées mais tronquées, est une composition hybride née de l'imaginaire des Égyptiens des temps prédynastiques. Sans certitude établie, cette iconographie monstrueuse tire peut-être sa référence de l'oryctérope, un termitivore fouisseur des savanes africaines. Dans le mythe, Seth est le dieu de la confusion, du désordre et de la perturbation. Ce fait transparaît dans l'écriture hiéroglyphique où l'animal séthien sert de déterminatif à des aspects peu favorables de la réalité (autoritarisme, fureur, cruauté, crise, tumulte, désastre, souffrance, maladie, orage).

Maître du tonnerre et de la foudre, sa puissance s'exerce sur les marges de l'Égypte que sont les contrées désertiques, les zones arides et les pays étrangers à la plaine du Nil. Seth est un dieu complexe. D'une nature brutale, la violence de Seth se manifeste plus particulièrement dans des comportements sexuels agressifs ; homosexuel envers Horus, hétérosexuel envers de belles déesses harcelées de ses assiduités. Sa puissance désordonnée participe néanmoins à l'équilibre cosmique. Selon la vision égyptienne, les forces destructrices sont en lutte perpétuelle contres les forces positives. En cela, Seth s'oppose à son frère Osiris, symbole de la terre fertile et nourricière. Dès les Textes des Pyramides, Seth est l'éternel rival d'Horus. Au cours d'une lutte, il arrache l'œil de son adversaire qui en retour le blesse aux testicules. L'antagonisme de ces deux dieux illustre la double nature de Pharaon qui unit en sa personne ces deux forces contraires mais complémentaires. Si Horus est le dieu de l'ordre pharaonique, la puissance irraisonnée de Seth participe à la symbolique royale en tant qu'image de la force violente et déchaînée du roi envers ses ennemis. Protecteur de , Seth combat le serpent Apopis et participe donc à la bonne marche du monde. Bien qu'inquiétant et lié à des forces aveuglément destructrices, Seth est plus un dérangeant trickster qu'un démon maléfique ; du moins dans les mythes anciens.

Ce n'est qu'à partir de la Troisième Période intermédiaire que l'image de Seth se ternit durablement ; peut-être en réaction aux prises de contrôle successives de plusieurs peuples étrangers sur le royaume d'Égypte. Seth, associé aux puissances étrangères, devient l'agent maléfique de la perte du pays. Les mythes relatifs à Seth le dépeignent alors comme ambitieux, comploteur, manipulateur, se concentrant sur l'assassinat de son frère Osiris. Il est progressivement confondu avec Apopis, le serpent du chaos, malgré l'ancienne tradition selon laquelle il combattait ce même serpent au nom de Rê. Le monde grec l'a identifié à Typhon, monstre primordial du chaos et entité maléfique comparable.

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Grèce antique

Léonidas aux Thermopyles par Jacques-Louis David.
Léonidas aux Thermopyles par Jacques-Louis David.

Les guerres médiques opposent les Grecs aux Perses de l'Empire achéménide au début du Ve siècle av. J.-C. Elles sont déclenchées par la révolte des cités grecques asiatiques contre la domination perse, l'intervention d'Athènes en leur faveur entraînant des représailles. Les deux expéditions militaires des souverains achéménides Darius Ier et Xerxès Ier constituent les principaux épisodes militaires de ce conflit ; elles se concluent par la victoire spectaculaire des cités grecques européennes conduites par Athènes et Sparte.

Les guerres médiques marquent traditionnellement le passage de l'époque archaïque à l'époque classique.

Même s'il ne faut pas en exagérer la portée – pour l'empire achéménide ce conflit semble initialement assez périphérique – les guerres médiques apparaissent comme le point de départ de l'hégémonie athénienne en mer Égée, mais aussi comme la prise de conscience d'une certaine communauté d'intérêts du monde grec face à la Perse, idée que reprend, près de deux siècles plus tard, Alexandre le Grand.

Ces guerres sont dites « médiques » car les Grecs confondaient les Perses et les Mèdes, deux peuples unifiés par Cyrus le Grand au VIe siècle av. J.-C.

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Rome antique

Traversée des Alpes par Heinrich Leutemann.
Traversée des Alpes par Heinrich Leutemann.

Le passage des Alpes par Hannibal est une étape majeure de la marche vers l'Italie de l'armée d'Hannibal Barca, réalisée à la fin de l'année 218 av. J.-C., au début de la deuxième guerre punique déclenchée contre Rome. La voie terrestre par le sud de la Gaule est la seule possible pour conduire plusieurs dizaines de milliers d'hommes d'Espagne en Italie. De surcroît, Hannibal espère trouver des alliés parmi les tribus gauloises de Gaule cisalpine, en arrivant dans un territoire mal contrôlé par les Romains. Après avoir traversé le Languedoc et passé le Rhône, Hannibal évite d'affronter l'armée de Scipion débarquée en Provence et conduit ses troupes à travers les Alpes en dix jours d'approche, neuf jours de montée au milieu de tribus hostiles, deux jours de regroupement au col et quatre jours de descente en se taillant un chemin dans le versant, pour parvenir enfin dans la plaine du Pô. Quoique difficile, le franchissement des Alpes par une armée n'est pas exceptionnel dans l'Antiquité. C'est la figure de son chef de guerre Hannibal et la présence des éléphants qui lui donnent un relief unique et ont contribué à sa célébrité.

L'itinéraire emprunté par Hannibal, déjà objet de thèses concurrentes dans l'Antiquité, reste toujours sujet à polémiques. Toutes les hypothèses avancées depuis l'époque de la Renaissance, souvent par des spécialistes mais aussi par des auteurs plus imaginatifs, sont fondées sur l'interprétation des textes de Polybe, volontairement vague, et de Tite-Live, qui tantôt s'appuie sur Polybe, tantôt en diverge, tandis que l'archéologie n'a pas apporté d'éléments probants. Près d'un millier d'ouvrages ont été déjà écrits sur le sujet. Encore actuellement, et quoique le passage par le Rhône et le col du Grand-Saint-Bernard ne soit plus envisagé, plusieurs théories s'affrontent, entre un passage par la Tarentaise et le col du Petit-Saint-Bernard, ou par les cols unissant la vallée de la Maurienne et le val de Suse (comme le col Clapier ou Savine-Coche), ou enfin des passages méridionaux empruntant la Durance ou l'Ubaye. Les reconstitutions réalisées au XXe siècle avec quelques éléphants sont davantage des exploits médiatiques et sportifs que des arguments en faveur d'un itinéraire. Pour Colette Jourdain-Annequin, « l'historien doit se résoudre au doute méthodique et reconnaître qu'il ne peut offrir aucune preuve donc aucune certitude ».

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Amérique précolombienne

Iroquoises au travail, pilant du grain ou des fruits secs (gravure de 1664).
Iroquoises au travail, pilant du grain ou des fruits secs (gravure de 1664).

L’économie des Iroquois, telle qu’elle est apparue aux premiers colons européens, reposait sur une organisation collective de la production qui combinait l’agriculture et des activités de type chasse et cueillette. Ce système économique était commun dans ses grands traits à toutes les tribus de la Confédération iroquoise – les Iroquois proprement dit – et plus largement à l’ensemble des peuples iroquoiens du nord - dont les mieux connus sont les Hurons – qui vivaient dans la région correspondant aujourd’hui à l’État de New York et à la zone des Grands Lacs. La Confédération iroquoise s’était constituée peu de temps avant la venue des Européens par le regroupement de cinq tribus, les Cinq-Nations (Sénécas, Cayugas, Onondaga, Oneidas et Mohawks), auxquelles une sixième (les Tuscaroras) s’adjoignit plus tard. Quant aux peuples hurons, bien qu’ennemis traditionnels des Iroquois, ils appartenaient à la même famille linguistique et pratiquaient une économie similaire.

Ces peuples étaient avant tout agriculteurs et se nourrissaient des « trois sœurs » communément cultivées parmi les groupes amérindiens : le maïs, le haricot et la courge. Semi-sédentaires, ils complétaient leur alimentation par la pêche, au printemps, et la chasse, pour laquelle les hommes quittaient les villages de l’automne à l’hiver. Ils avaient élaboré des formes culturelles spécifiques, en rapport avec leur mode de vie. Au nombre de ces créations figuraient leurs conceptions de la nature et de la gestion de la propriété.

Les Iroquois avaient développé une économie très différente du système occidental aujourd’hui dominant. Elle se caractérisait notamment par la propriété collective du sol, une division du travail selon le genre et un mode d’échange fondé principalement sur l’économie de don. Dans cette société relativement homogène, les conflits endémiques avec les nations voisines entretenaient un élément de différenciation interne par le flux de captifs qu’ils produisaient et dont le statut pouvait aller de l’esclavage à l’adoption

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Proche-Orient ancien

La XIe tablette de la version de Ninive de l’Épopée de Gilgamesh, relatant le Déluge.
La XIe tablette de la version de Ninive de l’Épopée de Gilgamesh, relatant le Déluge.

L’Épopée de Gilgamesh est un récit épique de la Mésopotamie. Faisant partie des œuvres littéraires les plus anciennes de l’humanité, la première version connue a été rédigée en akkadien dans la Babylonie du XVIIIe au XVIIe siècle av. J.-C. Écrite en caractères cunéiformes sur des tablettes d’argile, elle relate les aventures de Gilgamesh, roi d'Uruk, peut-être un personnage ayant une réalité historique, mais en tout cas une figure héroïque, et aussi une des divinités infernales de la Mésopotamie ancienne.

L’Épopée est un récit sur la condition humaine et ses limites, la vie, la mort, l'amitié, et plus largement un récit d'apprentissage sur l'éveil de son héros à la sagesse. Sa première partie relate les exploits de Gilgamesh et de son compère Enkidu, qui triomphent du géant Humbaba et du Taureau céleste suscité contre eux par la déesse Ishtar dont le héros a rejeté les avances. Le récit bascule avec la mort d’Enkidu, punition infligée par les dieux pour l’affront qui leur a été fait. Gilgamesh se lance alors dans la quête de l’immortalité, parvenant jusqu’au bout du monde où réside l’immortel Uta-napishti, qui lui apprend qu’il ne pourra jamais obtenir ce qu’il recherche mais lui enseigne l’histoire du Déluge qu’il pourra transmettre au reste des mortels.

L’Épopée repose en partie sur plusieurs récits en sumérien composés vers la fin du IIIe millénaire, relatant plusieurs exploits de Gilgamesh. À partir de sa première mise en forme vers le XVIIIe – XVIIe siècle av. J.-C., le texte connaît différents remaniements et circule sous plusieurs variantes durant le IIe millénaire av. J.-C., avant qu'une version « standard », relativement stable, ne soit écrite vers et ne se diffuse au Ier millénaire av. J.-C. Elle serait due selon la tradition mésopotamienne à l’activité d’un scribe du nom de Sîn-leqi-unninni. Cette version, sur douze tablettes, est connue avant tout par les tablettes retrouvées à Ninive et datant du VIIe siècle av. J.-C., mises au jour à partir des années dans l'ensemble de textes savants désigné comme la « Bibliothèque d'Assurbanipal ». Depuis, de nouvelles tablettes exhumées sur des sites de Mésopotamie et du Moyen-Orient ont permis d'améliorer la compréhension de l’œuvre, bien qu'elle ne soit pas connue dans son intégralité.

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