Ricciotto Canudo
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Ricciotto Canudo, né le à Gioia del Colle et mort le à Paris, est un écrivain franco-italien, romancier, poète, philosophe, critique d'art, critique littéraire, critique de cinéma, musicologue, scénariste.
Il a inventé en 1919 le terme de « 7e art » pour désigner le cinéma.
Biographie[modifier | modifier le code]
Installé à Paris en 1902, Ricciotto Canudo joue un rôle actif dans les milieux d'avant-garde littéraire et artistique et dirige la rubrique de littérature italienne au Mercure de France. En 1903, il rencontre Valentine de Saint-Point au cours d'une séance de spiritisme : ils deviennent amants. Il publie La Ville sans chef, son premier roman, en 1910.
Canudo publie le un essai préalable intitulé La Naissance d'un sixième art - Essai sur le cinématographe. 1911 est notamment l'année de la sortie du film d'animation Little Nemo, ainsi que de La Télégraphiste de Lonedale de David W. Griffith.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/62/Montjoie%2C_Ricciotto_Canudo%2C_Andr%C3%A9_Salmon%2C_sculpture_by_Joseph_Csaky%2C_3rd_issue%2C_18_March%2C_1914.jpg/250px-Montjoie%2C_Ricciotto_Canudo%2C_Andr%C3%A9_Salmon%2C_sculpture_by_Joseph_Csaky%2C_3rd_issue%2C_18_March%2C_1914.jpg)
En 1913, il fonde la revue Montjoie !, « organe de l'Impérialisme artistique français, gazette bimensuelle illustrée », où le nationalisme se mêle curieusement à l'innovation esthétique et aux avant-gardes. Si la revue s'ouvre aux écrivains (Guillaume Apollinaire, Cendrars, Fargue, Jacques Dyssord), elle se veut avant tout « cérébriste », ce qui veut dire « sensuel et cérébral tout à la fois », selon la définition même de Canudo. De nombreux créateurs y ont contribué, comme Fernand Léger, Igor Stravinsky, Albert Gleizes, Raymond Duchamp-Villon. Dans les locaux de la revue, son appartement rue de la Chaussée d'Antin, Canudo organise les « Lundis de Montjoie ! », qui réunissent notamment Robert Delaunay, Dunoyer de Segonzac, Erik Satie, Fernand Léger, Blaise Cendrars, André Salmon, Marc Chagall, Joseph Csaky et Henry Valensi, etc.
À la déclaration de la guerre, Canudo signe avec Blaise Cendrars un « appel aux étrangers vivant en France » les invitant à s'engager. Il s'engage lui-même dans la légion étrangère. Après l'entrée en guerre de l'Italie, il participe aux combats sur le front de Macédoine, qu'il évoque, dans des récits qu'il signe désormais « Capitaine Canudo ». Il est blessé et sera cité plusieurs fois à l'ordre de la brigade. Il est décoré de la croix de guerre 1914-1918, de la valeur militaire d'Italie et de la Légion d'honneur.
En 1920, il publie un texte intitulé « Défendons le cinématographe ! » dans la revue romaine L'epoca. Il y fait remarquer que « tous les arts, avant de devenir un commerce et une industrie, ont été à leur origine des expressions esthétiques de quelques poignées de rêveurs. Le Cinématographe a eu un sort contraire, commençant par être une industrie et un commerce. Maintenant, il doit devenir un art. On veut accélérer le moment où il le deviendra pour de bon. » [2]
En 1921, il parvient à faire entrer le cinéma au salon d'Automne.
Il répète, dans L'Intransigeant du , que « le cinématographe est un art. Le film est une œuvre d'art. L'écraniste peint avec des pinceaux de lumière, comme l'organiste joue avec les souffles des tuyaux. » C'est cette même année qu'il fonde La Gazette des sept arts, revue dans laquelle il publie, l'année suivante, un Manifeste du septième art.
Œuvres[modifier | modifier le code]
Romans[modifier | modifier le code]
Cycle « Les Romans des foules nouvelles » :
- La Ville sans chef, Paris, Le Monde illustré, 1910 ; rééd. La Renaissance du Livre, 1918.
- Les libérés. Mémoires d'un aliéniste, avec une préface de Paul Adam, coll. « Bibliothèque-Charpentier », Paris, Eugène Fasquelle, 1911.
- Les Transplantés, Paris, Eugène Fasquelle — sur Gallica.
- L'Autre Aile, Paris, Eugène Fasquelle — lire sur Gallica.
- L'Escalier des sept femmes, Paris, Eugène Fasquelle, s.d.
- Croisées ouvertes sur l'âme et la chair, Paris, Ferenczi et Fils, 1924.
Poèmes[modifier | modifier le code]
- Poème du Vardar S. P. 503, Paris, La Renaissance du Livre.
- Skating Rink, Paris, Mercure de France.
- La Chanson de Vatiluck, Paris, Mercure de France.
Ouvrages de guerre du capitaine Canudo[modifier | modifier le code]
Cycle « Dans la mêlée pourpre des races » :
- I. Jours gris et nuits rouges en Argonne (Douze fresques de l'action garibaldienne). Marseille, Éditions Hélios. Sous le pseudonyme de Capitaine Oudanc
- II. Reflets du Feu, 15 visages des masses, des villes, des hommes. Paris, La Renaissance du Livre.
- III. Combats d'Orient. Dardanelles-Salonique (1915-1916). Paris, Hachette, 1917.
- Mon âme pourpre. Roman de la forêt et du fleuve l'Argonne et le Vardar. Paris, La Renaissance du Livre.
Essais[modifier | modifier le code]
Essais de déterminisme métaphysique :
- Le Livre de la Genèse — Vision de la IXe symphonie de Beethoven, Paris, Éditions de la Plume, 1905.
- Le Livre de l'évolution — L'Homme. Psychologie musicale des civilisations, E. Sansot, 1908.
- (it) La Torre del Lavoro e della Volontà di Auguste Rodin, Sienne, Lazzeri, 1908.
- Le Livre de la Démonstration — La Morale dans la nature. Épisynthèses.
- Manifeste des sept arts, coll. « Carré d'Art », Séguier, Paris, 1995.
- L'Usine aux images, textes de Canudo publié par Jean-Paul Morel, Séguier, Paris, 1995.
Pour approfondir[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Fabio Andreazzi, Canudo et le cinéma, collection Le cinéma des poètes, Nouvelles éditions Place, 2018.
- Noémi Blumenkranz-Onimus, "Montjoie! ou l'héroïque croisade pour une nouvelle culture", in L'Année 1913, sous la direction de Liliane Brion-Guerry. Paris, Klincksieck, tome 2, 1971.
- Canudo, Quaderni del Novecento Francese. Roma, Bulzoni, 1976.
- Giovanni Dotoli, Ricciotto Canudo ou le cinéma comme art, préface de Jean-Louis Leutrat, Fasano-Paris, Schena-Didier Érudition, 1999.
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Texte sur le Manifeste des sept arts sur le site de l'université de Metz
- Biographie de Ricciotto Canudo par l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère de Paris
- Montjoie!, Speciale Salon des Artistes Indépendants, 18 Mars 1913, Gallica, BnF
- Montjoie!, Janvier-Février 1914, Nº1 - Nº2, Gallica, BnF
- Montjoie!, Mars 1914, Nº3, Gallica, BnF
- Montjoie!, Avril, Mai, Juin, 1914, Nº4, Nº5, Nº6, Gallica, BnF
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Montjoie, 18 mars 1913.
- in François Guérif, Ciné miscellanées (2007), éditions Payot & Rivages.
- Écrivain italien du XXe siècle
- Écrivain français du XXe siècle
- Romancier italien du XXe siècle
- Romancier français du XXe siècle
- Essayiste italien
- Essayiste français du XXe siècle
- Poète italien du XIXe siècle
- Poète français du XXe siècle
- Philosophe italien du XXe siècle
- Philosophe français du XXe siècle
- Critique d'art
- Musicologue italien
- Musicologue français du XXe siècle
- Scénariste italien de cinéma
- Scénariste français de cinéma
- Critique italien de cinéma
- Critique français de cinéma
- Histoire du cinéma
- Chevalier de la Légion d'honneur (date non précisée)
- Titulaire de la croix de guerre 1914-1918
- Personnalité ayant servi à la Légion étrangère
- Légion étrangère dans les arts
- Naissance en janvier 1877
- Naissance à Gioia del Colle
- Décès en novembre 1923
- Décès dans le 8e arrondissement de Paris
- Décès à 46 ans
- Professeur à l'université nouvelle de Bruxelles