Pierre-Ambroise Richebourg

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Pierre-Ambroise Richebourg
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Pierre-Ambroise Richebourg, né le à Paris 3e et mort le à Saint-Pierre-lès-Nemours[a], est un photographe français.

Souvent chargé de travaux officiels, il a photographié le Second Empire et la Commune de Paris[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Opticien de formation, intéressé par les techniques photographiques, Richebourg est formé à la photographie par l’ingénieur-opticien Vincent Chevalier. À la mort de ce dernier, il reprend la maison qu’il avait fondée sur le quai de l’Horloge, ce qui le met en relation, vers 1838. avec Louis Daguerre, dont il était le fournisseur.

Devenu l’élève de Daguerre[3], il se consacre exclusivement à l’étude et à la pratique de la photographie, alors une science nouvelle, qu’il a améliorée par divers procédés et appareils nouveaux, apportant également plusieurs améliorations de détail à la technique photographique.

Dès 1839, il donne les premières épreuves daguerriennes redressées par glaces parallèles et, deux ans après, il applique le premier l’industrie nouvelle à la reproduction des objets et des atomes au moyen du microscope solaire[4].

Pendant cinq ans, il prépare les leçons de photographie faites par Mathieu Orfila dans un cours de chimie à la Faculté de médecine de Paris. À partir de 1855, il photographie, pour le ministère de l’Agriculture et du commerce, les animaux qui remportaient les premiers prix aux concours annuels de Poissy, Chartres, et aux concours d’animaux reproducteurs à Paris, il participe au Concours universel agricole de 1856 de Paris, dont Nadar jeune est le photographe officiel, et obtient des résultats remarquables en représentant les types les plus distingués des races bovine, ovine et porcine, ainsi que des oiseaux de basse-cour, entre autres des poules de la race de Padoue. Ses épreuves positives directes sur verre ont pu servir de documents aux artistes chargés d’exécuter des dessins. Il a également reproduit par le procédé négatif les instruments aratoires qui ont été le plus re marqués à cette Exposition[5].

Dans les années 1840, il publie, des ouvrages techniques, ouvre un atelier et commercialise des photographies sur des thèmes très divers (thèmes scientifiques, nus et portraits). En 1852, il est l’un des premiers, à la suite des Recherches de Niépce de Saint-Victor, à s’occuper de la photographie sur verre ou sur collodion, et il a inventé plusieurs appareils adoptés de tous les praticiens[4].

Franc-maçon[6], il accueille favorablement la révolution de 1848, avant de se rallier au bonapartisme. Durant le Second Empire, il multiplie les commandes publiques et les missions de prestige, devenant un photographe officiel appelé pour immortaliser et diffuser les événements politiques (comme la visite de la reine Victoria en 1856) et familiaux (comme le baptême du prince impérial). Il reproduit ainsi, pour la ville de Paris : l’Album dédié à la reine d’Angleterre, le Berceau du Prince impérial, et autres sujets d’actualité. Il saisit également les résidences officielles et les bâtiments publics. En 1864, il réalise notamment 27 tirages de l’extérieur et de l’intérieur du palais de l'Élysée[7], alors utilisé comme résidence des souverains étrangers de passage à Paris. De même, il a exécuté une foule de portraits historiques[4].

En 1859, chargé d’illustrer un ouvrage de Théophile Gautier intitulé Trésors d’art de la Russie ancienne et moderne[8], il rejoint l’écrivain à Saint-Pétersbourg et réalise quatre planches de photographies, dont les premières photographies de Tsarskoïe Selo et de l’Ermitage. Il pourrait également être à l’origine d’un cliché de George Sand, de face se tenant les mains, parfois attribuée à Nadar, mais semblant antérieure à celles qui sont signées du nom de ce photographe car pris vers 1852[9].

Auteur de plusieurs Opuscules élémentaires sur le daguerréotype, il a publié un Nouveau Manuel de photographie sur collodion[4]. Il est également spécialiste de la photographie judiciaire, prenant notamment des vues de scènes de crimes et, le cas échéant, en tirant le portrait des criminels eux-mêmes[10].

Publications scientifiques[modifier | modifier le code]

Iconographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Son acte de décès le dit à tort né à Laignes, mais ses actes de naissance et de mariage, à Fontainebleau en 1832, confirment sa naissance à Paris[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Acte de décès no 52 », sur Archives de Seine-et-Marne, (consulté le ).
  2. Quentin Bajac, La Commune photographiée, Paris, Réunion des musées nationaux, , 127 p., in-8º (ISBN 978-2-71184-007-6, OCLC 606379415, lire en ligne), p. 116.
  3. Armand Coquart, « Théophile Gautier et la Russie », Le Monde slave, Paris, F. Alcan, vol. 13,‎ , p. 48 (ISSN 2390-7479, lire en ligne sur Gallica).
  4. a b c et d « richebourg (Pierre-Ambroise) », dans Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers : ouvrage rédigé et continuellement tenu à jour, avec le concours d’écrivains et de savants de tous les pays, Paris, L. Hachette, , xi-1802 p., 2 vol. ; 26 cm (lire en ligne sur Gallica), p. 1468.
  5. Ernest Lacan, « Le Concours agricole », dans Esquisses photographiques, à propos de l’Exposition universelle et de la guerre d’Orient : historique de la photographie... biographies, Paris, Grassart, , vii-219 p., in-18 (lire en ligne sur Gallica), p. 198.
  6. Christine Tauber, « J’arrange le château et la forêt de Fontainebleau. Quel travail ! », dans Barbara Vinken, Pierre-Marc de Biasi & Anne Herschberg Pierrot, Flaubert et les sortilèges de l’image, Berlin, Walter de Gruyter, , vi, 197 p. (ISBN 9783110658965, OCLC 1143842681, lire en ligne), p. 43.
  7. Sylvie Aubenas, Des photographes pour l’empereur : les albums de Napoléon III, Paris, Bibliothèque nationale de France, coll. « Galerie de photographie », , 190 p., in-8º (ISBN 978-2-71772-290-1, OCLC 55948311, lire en ligne), p. 54.
  8. Théophile Gautier (ill. Pierre Ambroise Richebourg), Trésor d’art de la Russie ancienne et moderne, Paris, Casimir Gide, , 30 p., 5 vol. : 60 illustr. ; 73 cm (OCLC 33965880, lire en ligne).
  9. Roger Pierrot, Jacques Lethève, Marie-Laure Prévost et Michel Brunet (préf. Georges Le Rider), George Sand : visages du romantisme : [exposition], Bibliothèque nationale, [Paris, 27 janvier-10 avril] 1977, Paris, Bibliothèque nationale, , xvii-164 p., 8 p. de pl. ; 24 cm (lire en ligne sur Gallica).
  10. Pierre Piazza, Aux origines de la police scientifique : Alphonse Bertillon, précurseur de la science du crime, Paris, Karthala, coll. « Hommes et sociétés », , 384 p. (ISBN 978-2-81112-220-1, OCLC 1153447499, lire en ligne), p. 172.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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