Philip Boit

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Philip Boit
Philip Boit aux Championnats du monde de 2011.
Biographie
Naissance
Nationalité
Activités
Autres informations
Taille
1,8 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Poids
70 kgVoir et modifier les données sur Wikidata
Sports

Philip Kimely Boit, né le à Kesses, au Kenya, est un fondeur kényan et le premier athlète de son pays à participer aux Jeux olympiques d'hiver[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Eldoret[modifier | modifier le code]

localisation géographique d’Eldoret sur une carte, à l’ouest de pays
Localisation d’Eldoret au Kenya

Philip Boit est né à Kesses, dans le comté Uasin Gishu[2], près d'Eldoret, une ville, Sur les hauts plateaux de la vallée du Rift à plus de 2 000 mètres d'altitude, à l'ouest du Kenya, en Afrique[3], d'où sont originaires de nombreux champions d'athlétisme kenyans tel Kipchoge Keino plusieurs fois champion olympique qui se trouve être à l'origine d'un centre d'entraînement de haut niveau en altitude de l'IAAF à Eldoret favorisant l'émergence de champions dans le pays[4] et faisant de cette ville la Mecque de la course à pied à travers le monde[5] en regroupant les meilleurs coureurs à pied kényans[3]. C'est dans ce contexte que Philip Boit commence une carrière de coureur de fond dans une famiile de fermier mais où son propre oncle Mike Boit a déjà remporté une médaille de bronze en athlétisme, demi-fond, sur le 800 mètres des Jeux olympiques d'été de Munich de [4],[6].

Préparation pour les Jeux[modifier | modifier le code]

Le projet d'un équipementier sportif[modifier | modifier le code]

En l'entreprise Nike qui commence à tourner ses activités vers les sports d'hiver et qui sponsorise déjà de nombreux athlètes kényans cherche des candidats parmi eux pour une proposition de sponsoring d'athlètes en vue de participer aux Jeux Olympiques d'hiver[7],[5]. Le contact avec les athlètes kényans se fait par l'intermédiaire de l'ancien entraineur de l'équipe nationale kényane Mike Kosgei qui en est parti entraîner l'équipe de Finlande[8] après avoir été licencié au Kenya[7]. Nike lui demande de choisir deux athlètes pour leur projet[2]. Kosgei choisit Philip Boit et Henry Bitok (fi) spécialiste du 3 000 mètres steeple[9] ,[2]. Mark Bossardet directeur de « Global athletics » chez Nike fait partie de ceux à l'orgine du projet. L'idée sous-jacente est de transposer les qualités athlétiques des coureurs à pied kényans sur une discipline comme le ski de fond[10],[2],[7].

« We were sitting around the office one day and we said, 'What if we took Kenyan runners and transferred their skills to cross-country skiing? »

— Mark Bossardet, propos rapporté dans le New york times du 20 décembre 1997[7],[11]

« Un jour on était assis autour de la table et on s'est dit: "Ca ferait quoi si on prenait des coureurs kényans et qu'on transférait leur compétences en ski de fond?' »

— Mark Bossardet, propos rapporté dans le New york times du 20 décembre 1997[7],[11]

Des critiques se font qui accusent l'entreprise Nike de vouloir faire une grossière opération de marketing[3], y voyant même une exploitation d'athlètes africains par une grande multinationale pour un projet voué à l'échec si on considère le scepticisme qui se développe à propos de l'idée de faire courir avec des skis des africains sur la neige[12]. Critiques que Charles Mokura, membre du comité national olympique du Kenya va écarter d'un revers de la main en conférence de presse[12]. Dans le même temps Gian-Franco Kasper secrétaire général de la Fédération internationale de ski a reproché à Nike de faire une opération de markéting pour gagner des parts de marché dans les sports d'hiver[7]. Pour sa défense Nike a répondu qu'il n'y avait aucune publicité associée à la présence des skieurs kényans aux jeux Olympiques et que probablement ils les sponsoriseraient les kényans pour le championnat du monde jusqu'en ; allant jusqu'à affirmer qu'ils travaillaient sur un projet de centre d'entrainement en altitude au Kenya pour les skieurs[7]. Philip Boit, lui, voit dans ce projet une bonne opportunité d'être sponsorisé pendant l'hiver pour s'entrainer pour les épreuves d'athlétisme de l'été[5]. Dans le même temps il pense que c'est une bonne opportunité pour participer à des jeux Olympiques alors que ses performances en fond et demi-fond ne lui permettent pas forcément de surmonter la concurrence qui règne sur ses distances dans l'équipe nationale du Kenya[8].

L'entrainement finlandais[modifier | modifier le code]

Nike investit 200 000 dollars américains pour que Boit et Bitok se rende en Finlande[7],[10],[13] où ils découvrent le ski de fond durant l'hiver -[4]. Bitok arrive en Finlande en pensant venir s'entrainer pour la course à pied, sans avoir aucune idée où il met les pieds[14].

« I was told it was cross-country, and when I got there I found it was cross-country skiing. We didn't have any idea about it. »

— Henry Bitok, interviewé pour le Washington Post du 11 février 1998[14]

« On m'a dit que c'était de la course à pied, et quand je suis arrivé je me suis rendu compte que c'était du ski de fond »

— Henry Bitok, interviewé pour le Washington Post du 11 février 1998[14]

Boit lui-même a entendu le mot « cross-country » et pense que c'est un sport comme la course à pied[7],[15],[16], sauf qu’il s’agit de courir sur la neige[17],[16]. Les deux athlètes sont installés au centre d'entrainement national finlandais de Pajulahti (en) près de Lahti et à 110 km au nord-ouest d'Helsinki[7]. Ils s'y entrainent durant les deux ans qui précédent les Jeux Olympiques d'hiver de [3] à Nagano au Japon afin d'y participer[4]. Leur premier jour de découverte de la neige a lieu le , le ils sont pour la première fois sur des skis et le 4 ils font leur premier 10 kilomètres[15]. Aux premières exposition au froid, leurs ongles tombent et leur peau s'écaille, Boit pense être malade et veut aller à l'hopital, on lui dit que c'est normal[16]. Les deux kényans bataillent pour contrôler leurs skis dans les descentes les plus pentues[7]. Ils se perdent sur les pistes de ski[16] Devant les difficultés, le froid, les longues nuit d'hiver[5], ils pensent à plusieurs reprises à retourner au Kenya[7]. Un an plus tard, en , ils participent à leur première course en Finlande[15],[8]. Ils bénéficient de l' encadrement de la préparatrice physique Tina Saminen[9], une employée de Nike qui fait aussi office d'attaché de presse[8] et de l'entraineur Jussi Lehtinen[7],[8],[15]. Le comité olympique finlandais les aident en les intégrant dans des stages de préparation[8]. Fin Bitok et Boit améliorent leur performance en passant de h 50 à 30 min sur le 10 kilomètres; Jussi Lehtinen pense que les kényans peuvent rentrer dans le top 30 mondial des meilleurs skieurs dans les 5 ans[7]. Ils finissent derniers aux 8 courses auxquelles ils participent[14]. Ils deviennent la sensation dans le pays et on vient les voir skier à Lahti[8]. De son côté Nike consacre 1 an pour concevoir la tenue des athlètes aux couleurs du Kenya[7].

Qualification pour les Jeux[modifier | modifier le code]

A la veille des Jeux, les deux kényans ont participé à 5 courses internationales pour pouvoir remplir les conditions de participations aux Jeux Olympiques[10]. Ils n'ont pas pu se qualifier aux temps mais ils ont rempli le minimum standard de 5 courses pré-olympiques[N 1]; toutefois pour ce mode de qualification les régles internationales du ski prévoient que le pays concerné ne peut présenter qu'un seul skieur aux Jeux Olympiques[7]. En conséquence Philip Boit est sélectionné par le Kenya aux dépens d'Henry Bitok pour représenter le pays en ski de fond sur le 10 km en style classique[4].

Premiere participation d'un kényan aux Jeux Olympiques d'hiver[modifier | modifier le code]

Philip Boit devient ainsi le premier africain noir à participer à des Jeux Olympiques d'hiver en ski nordique; le premier noir africain ayant participé à des Jeux Olympiques d'hiver étant le sénégalais Lamine Gueye en ski alpin aux Jeux Olympiques de Sarajevo en ex-Yougoslavie, actuelle Bosnie-Herzégovine, en [4]. A noter que toutes catégories confondues, le premier africain noir a avoir participer à des Jeux d'Hiver est l'ougandais Tofiri Kibuuka qui participa aux premiers Jeux Paralympiques d'hiver à Örnsköldsvik en Suède en [18]. Les premiers africains aux Jeux Olympiques d'hiver sont les athlètes d'Afrique du sud à Squaw Valley en [19]. Les premiers africains à participer à une épreuve de ski de fond aux Jeux Olympiques d'hiver sont les marocains Faissal Cherradi (pl), Mustapha Tourki (en) et Mohamed Oubahim (en) qui ont couru aux Jeux olympiques de 1992 à Albertville[20] sur l'épreuve du 10 km en style classique (en). Philip Boit est le premier kényan à participer à une édition des Jeux Olympiques d'hiver[4],[16]. Etant l'unique athlète de sa délégation il devient logiquement le porte-drapeau du Kenya lors de la cérémonie d'ouverture aux Jeux[1],[4].

La présence de Boit aux Jeux Olympiques suscite l'incrédulité comme l'amusement de la part de coureurs kényans[7]. Des officiels des instances du ski voient d'un mauvais oeil ce genre d'entreprise, s'inquietant de voir se développer un tourisme olympique dans des compétitions de haut niveau avec l'arrivée de sportifs avec de faibles compétences en ski[7]

Les 10 kilomètres en style classique d'Habuka[modifier | modifier le code]

Affiche des Jeux Olympiques de Nagano, Japon.

Le , sur le site olympique de Snow Harp, à Hakuba, des Jeux Olympiques de Nagano, la course du 10 km en style classique est lancée. Boit part sur la ligne de départ avec deux semaines sans entrainement parce qu'il a connu des problèmes stomacaux précédemment pour lesquels il a été hospitalisé[21]. Les conditions de courses sont rendues difficiles par la météorologie qui rend la neige de la piste de ski très collante du fait de la présence persistante de la pluie[3],[4],[14]. Boit n'étant pas accoutumé à une neige humide et lente[4] il tombe plusieurs fois tout au long de la course[3]. Les observateurs notent qu'il donne plus l'impression de courir avec des skis que de glisser grâce à eux[22],[14].

« At one point, it seemed he couldn't get his skis to work, so he returned to his roots as a distance runner by jogging on skis. »

— Alan Russel, Washington Post, 11 février 1998[14]

« A un moment, il semblait qu'il n'arrivait plus à faire glisser ses skis, aussi il retourna à ses racines de coureur de fond en faisant du jogging à ski. »

— Alan Russel, Washington Post, 11 février 1998[14]

« He looked more like he was running on skis rather than sliding. »

— BBC, 11 février 1998[21]

« Il avait plus l'air de courir à skis que de glisser. »

— BBC, 11 février 1998[21]

Dans une montée il est même amené à ne plus respecter le style classique pour skier en pas de skating ce qui peut le mener à la disqualification[21]. Alors que le champion norvégien Bjørn Dæhlie, considéré comme une légende dans le ski nordique[3],[4] a déjà remporté la course, soit sa sixième médaille d'or aux Jeux Olympiques à ce moment là[23],[4],[3],[24] et que Boit est toujours en course, il n'accepte pas de se rendre à la cérémonie de remise des médailles avant que le dernier coureur ne finisse sa course et qu'il attend sur la ligne d'arrivée pour le féliciter [25],[26], retardant ainsi le protocole olympique[3],[4]. Boit se classe à la 92 ème et dernière place dans un temps de 47 min 25 s de la course[4] mais il est chaleureusement accueilli par Bjørn Dæhlie, qui a attendu son arrivée pendant 20 min, dans une scène d'esprit sportif pour l'un et de tenacité pour l'autre qui est télévisée et qui marque en émotion ces Jeux Olympiques de [21],[27],[4],[3],[24],[28],[29]. La scène est ressentie comme « one of the great photo moments of the Games » (« un des grands moments photo des Jeux »)[13]. Ce jour là Philip Boit gagne autant en publicité que le champion olympique[30]. Quelques jours plus tard, le pape Jean-Paul II fait référence dans un discours à ce moment olympique en le citant comme exemple d'humanité[31]

« Lik idrettsfolk som etter en konkurranse venter på konkurrenter og hilser dem, bør verdens rike land hjelpe de fattige å føre den sosiale prosessen framover. »

— Jean Paul II, propos rapporté par le Dagbladet du [31]

« Comme les athlètes qui après une compétition attendent les concurrents et les félicitent, les pays riches du monde devraient aider les pauvres à faire avancer le processus social »

— Jean-Paul II, propos rapporté par le Dagbladet du [31]

Cette expérience est si marquante pour Boit qu'il donne le prénom de Dælhie à son fils né quelques semaines après la fin des Jeux de Nagano[4] et qu'une grande amitié nait entre les deux hommes, au point qu'après cette expérience de vie ils s'entraineront souvent ensemble en Norvège comme au Kenya[4].

L'après Nike[modifier | modifier le code]

Logo des Jeux de Salt Lake City.
Emblème des Jeux de Salt Lake City.

En Nike abandonne le sponsoring de son athlète [25][5], mais Boit n'abandonne pas le ski de fond et souhaite poursuivre sa carrière de skieur pour participer aux Jeux olympiques d'hiver de 2002 à Salt Lake city aux États-Unis d'Amérique. Au kenya il s'entraine sur ski-roue et se finance en vendant des vaches de son troupeau pour atteindre son objectif[4],[32] . Nike le sponsorise à nouveau en , un an avant les Jeux[32],[5]. Jusqu'à présent il pratiquait à la fois la course à pied et le ski nordique, à partir de il se consacre exclusivement au ski[4]. Il participe à différente compétition internationale en Finlande, en Suède, et participe aux championnats du monde à Ramsau, en Autriche en où il s'aligne sur le 10 km en style classique et termine à la 92 ème place sur 92 consurrents[33]

Sélectionné pour les Jeux de Salt Lake City, alors que Charles Mukora, membre du comité national olympique du Kenya avait annoncé pendant les Jeux de Nagano, dans l'effervescence du succès de Philip Boit, qu'il y'aurait pléthore d'athlètes kényans aux Jeux suivant;

« This is not a gimmick.I can assure you, you are going to hear a lot more about Kenya and skiing. At the next Games there will be more and more. That is a promise. »

— Charles Mukora, membre du comité national olympique du Kenya interviewé en 1998 par la BBC[21]

« Ce n'est pas une parole en l'air. Je peux vous l'assurer, vous allez entendre parler beaucoup plus du Kenya et du ski. Aux prochains Jeux (de 2002 NDLR) il y en aura de plus en plus. C'est une promesse »

— Charles Mukora, membre du comité national olympique du Kenya interviewé en 1998 par la BBC[21]

Boit est encore le porte-drapeau et le seul représentant de sa délégation à Salt Lake City[34]. Même Charles Mukora manque à l'appel puisqu'il a été éclaboussé par le scandale d'attributions des Jeux Olympiques de Salt Lake City[N 2],[35] quelques années plus tôt. Cependant l'édition des Jeux de Salt Lake City voit la participation d'un autre ressortissant d'un pays africain en la personne du camerounais Isaac Menyoli[36]. Durant ces Jeux Boit participe au sprint en style libre qui se déroule sur 1,5 km où il finit 64 ème sur 69 concurrents[37].

La dernière décennie d'une carrière sportive[modifier | modifier le code]

Jeux Olympiques de Turin, [modifier | modifier le code]

Drapeau des jeux Olympiques de Turin, 2006
Drapeau des jeux Olympiques de Turin, 2006

Après les Jeux de il ne va pas retoucher les skis pendant 3 ans[38] il est à nouveau sans sponsors et doit encore vendre son patrimoine immobilier pour financer ses Jeux[32]. Il ne touche une aide de son comité olympique national qu’en et il vient s’entraîner 3 mois en Europe[38]. Durant l’été au Kenya, il s’entraîne en ski roues et en marche nordique avec bâtons[38] pour retourner en s'entrainer en Europe[38]. Il déclare que l'épreuve olympique de Turin sera plus dure que d'habitude pour lui car il s'agit de parcourir la distance de 15 km en ski classique au lieu de 10 km comme précédemment à Nagano et Salt Lake City[38].

Aux Jeux olympiques d'hiver de 2006 de Turin en Italie, il est toujours le seul Kényan en lice, et termine 92 ème sur 97 concurrents à l'épreuve des 15 km en style classique sur le site de Pragelato, mais gagne une place au classement général après la disqualification pour dopage du skieur autrichien Martin Tauber[39].

Entre-deux Jeux -[modifier | modifier le code]

Entre les Jeux de Turin et ceux de Vancouver il participe aux championnats du monde de Sapporo au Japon en où il finit 78ème à l'épreuve du sprint en style classique, 111ème au 15 km en style libre[37], et il ne finit pas , avec 27 autres coureurs les 30 km de la poursuite en style classique et en style libre [N 3],[40], aux championnats du monde de Liberec en Tchéquie en où il termine 51ème du 10 km style classique, 131ème du sprint, et abandonne aux 30 km de la poursuite en style classique et libre[37]. Il participe aussi à la Scandinavian Cup en Finlande et à l'US SuperTour (en) à Minneapolis dans le Minnesota aux Etas-Unis[37].

En il débute son entrainement à Methow Valley (en) dans l'Etat de Washington pour les Jeux de Vancouver [25]. En il vend 5 vaches pour financer son entrainement en Finlande[41].

Jeux Olympiques de Vancouver, [modifier | modifier le code]

En 2010, son classement FIS ne lui permet pas d'avoir assez de points pour participer aux Jeux Olympiques de Vancouver au Canada où il planifiait de participer à l'épreuve des 15 kilomètres de ski de fond[1]. Il déclare être tombé malade à cause de la différence de climat et de température entre le Kenya et le Minnesota où il s'était déplacé pour participer aux courses qualificatives aux Jeux Olympiques sans pouvoir réussir à remplir les conditions de performance exigées[1]. En effet la FIS fixe la limite à un maximum de 500 points pour participer aux Jeux Olympiques mais pour le 15 km, la distance qui compte le plus de candidatures d'athlètes, la FIS a décidé de durcir les conditions de qualifications pour les Jeux en abaissant la limite maximale de points à 300[41]. Lors de ses participations aux compétitions pré-olympiques Boit passe dans son classement FIS de 526 points à 302 points[41], dépassant de 2 points les exigences olympiques[41]. Il fait appel auprès de la FIS pour obtenir une dérogation, mais son appel est rejeté[41]. S'il avait réussi à se qualifier pour les jeux de Vancouver, il aurait été encore le seul athlète kényan en compétition[1].

Championnats du monde d'Oslo, [modifier | modifier le code]

Philip Boit à Holmenkollen durant les championnats du monde de 2011 en train de skier en style classique.
Philip Boit aux Championnats du monde d'Oslo en 2011.

En 2011 il déclare mettre un terme à sa carrière de skieur après sa participation aux championnats du monde sur le site d'Holmenkollen à Oslo en Norvège[1]. Il est accueilli par le club de ski de Lillomarka pour préparer ces championnats du monde[42] où il est entrainé par Bjørn Dæhlie qui le coache durant tous les championnats[43].

Aux championnats du monde de ski nordique 2011 à Oslo il participe au sprint en style libre où il finit 118 ème sur 120 skieurs[44], aux 30 km de la poursuite, où il termine 78 ème sur 81 skieurs[45], et aux 15 km en style classique, où il termine à la 108 ème place sur 113 concurrents[46].

Toutefois l'année suivante, il continue le ski en participant à des courses populaires[N 4]. Le , il participe, sur une proposition de Bjørn Dæhlie[47]à la Vasaloppet, une des courses populaires de ski de fond les plus célèbres dans le monde avec une distance de 90 kilomètres à parcourir entre Sälen et Mora en Suède. A la question: pourquoi a-t-il accepté de participer à l'une des courses les plus dures au monde? il répond:

« Bjørn Dæhlie spurte meg foran 200 mennesker om jeg ville gå Vasaloppet, så da måtte jeg nesten takke ja. »

— Philip Boit, interviewé par le Aftenposten le [47]

« Bjørn Dæhlie m'a demandé devant 200 personnes si je voulais participer à la Vasaloppet, alors j'ai presque dû dire oui »

— Philip Boit, interviewé par le Aftenposten le [47]

Il s’entraîne deux semaines à Holmenkollen avant la course[47]. Il termine la Vasaloppet dans le temps de h 9 min 45 s[48]. Quelques jours après il participe avec Bjørn Dæhlie à une autre course populaire en Norvège, la Birkebeinerrennet; mais pendant la course, en descendant une colline en ski, il manque de rentrer en collision avec un vieil homme avant de se jeter dans le fossé et de se blesser assez gravement pour ne pas pouvoir finir la course[49].

Un pionnier pour l'Afrique[modifier | modifier le code]

Philip Boit inspire de nombreux athlètes africains depuis sa prestation aux Jeux Olympiques de Nagano. A leur sujet il dit:

« Ils se sont tous mis à la pratique hivernale parce qu'ils ont regardé la télévision en 1998 et se sont dit que si le Kenya pouvait le faire, ils le pouvaient eux aussi. Ils me disent : "Tu es un pionnier ! Sans toi, nous n'aurions pas pu nous aventurer dans les sports d'hiver" . »

— Philip Boit, Propos rapporté par Le Comité international olympique[4]

Le skieur nordique Isaac Menyoli, qui représente le Cameroun aux Jeux Olympiques de Salt Lake City, déclare avoir débuté le ski-roues après avoir vu Philip Boit aux Jeux de Nagano[50].

Kenyans ayant participé aux Jeux d'hiver à la suite de Philip Boit[modifier | modifier le code]

Durant sa carrière de skieur Philip Boit n'a jamais été rejoint par d'autres athlètes kényans aux Jeux Olympiques d'Hiver en dépit des déclarations de Charles Mukora en 1998, ou les espoirs de Boit qui déclarait en à Salt Lake City, espérer encore voir d'autres kényans que lui aux Jeux de Turin de [34].

En aux Jeux Olympiques de PyeongChang, en Corée du sud, en tant que chef de mission pour la délégation kényane, il encadre Sabrina Simader qui est la deuxième sportive à représenter le Kenya aux Jeux Olympiques d'hiver[51],[32]. Issa Laborde, vivant en France, participe aux Jeux olympiques de la jeunesse d'hiver de 2024 en Corée du sud , ainsi que l'italo-kenyane Ashley Tshanda qui y participe en ski de fond; elle est la première femme africaine à avoir participé aux Jeux olympiques d'hiver de la jeunesse[52], elle est la première à succéder à Philip Boit dans la discipline du ski de fond sous la bannière du Kenya. Ashley Tshanda déclare qu'elle prend pour modèle Philip Boit[52]. Tout comme lui elle souhaite devenir un modèle pour les autres nations:

« I hope that many other young people can see it as an amazing opportunity to try skiing. I think it’s time for Africa to fully come into winter sport. »

— Ashley Tshanda, propos recueillis par Teddy Mullei pour The Star du 22 janvier 2024[52]

« J'espère que beaucoup d'autres jeunes pourront voir cela comme une formidable opportunité d'essayer le ski. Je pense que c'est le moment pour l'Afrique pour venir participer pleinement aux Jeux d'hiver. »

— Ashley Tshanda, propos recueillis par Teddy Mullei pour The Star du 22 janvier 2024[52]

En 2024 l'entièreté des athlètes d'origine kényane qui ont participé à des jeux d'hiver sont des athlètes bi-nationaux ou résidant à l'étranger. Avec ces athlètes résidant à l'étranger et candidatant aux jeux d'Hiver, la prophétie de Charles Mukora de se réalise.

Performances et résultats sportifs[modifier | modifier le code]

Philip Boit aux championnats du Monde à Oslo en 2001, debout dans la neige à côté de ses skis en tenue de compétition et avec un dossard
Philip Boit aux championnats du Monde à Oslo en 2011.

Résultats[modifier | modifier le code]

En l'entraineur de Boit et Bitok pour les Jeux de Nagano, Jussi Lehtinen déclarait que les kényans pourraient rentrer dans le top 30 mondial des meilleurs skieurs nordiques dans les 5 ans[7]. Il réitérait ses propos en 1998 en prévenant que ce n'était qu'une question de temps pour que les kényans ne rivalisent avec les meilleurs sur les pistes de ski de fond[10]. Son meilleur résultat date des Jeux Olympiques de Turin en où il termine devant huit autres skieurs à la 92ème place[51]. Mais il n'a jamais fait de podium, bien que cela était son intention au début de sa carrière[12].

La première apparition internationale de Philip Boit aux Jeux de Nagano remonte à 26 ans, 3 mois et 21 jours. Tout au long de sa carrière il a participé à 3 olympiades et 4 championnats du monde.

Progression[modifier | modifier le code]

Tout au long des années il a amélioré ses performances à ski. Ainsi s'il terminait à 20 minutes du premier en , à Nagano, sur un 10 kilomètres en style classique; 4 ans plus tard, Bjørn Dæhlie reconnaissait qu'il n'était plus qu'à 10 min du premier au 10 km, style classique à Soldier Hollow lors d'une compétition pré-olympique, malgré le fait qu'il a perdu son ski pendant la course et a mis 2 minutes pour le retrouver[53]. 12 ans après Nagano, il n'a toujours que 10 min de retard sur le premier, Morten Eilifsen, à la Scandinavian Cup, à Vuokatti en style classique mais sur une distance de 15 km[41]. Aux 10 km du championnat du monde de , son temps de 37 min 8 s est min plus rapide que celui réalisé sur le 10 km de Nagano[54].

Bjørn Dæhlie a déclaré que Boit skiait mieux que la plupart des norvégiens[réf. nécessaire]. Kevin Sullivan considérait qu'à Nagano Il était devenu en moins de deux ans un skieur respectable[55]. Aux Jeux Olympiques il a fait beaucoup mieux que Faissal Cherradi (pl) qui aux Jeux d'Albertville avait cumulé 43 min 31 s de retard sur le premier au 10 km en style classique, au point pour que pour participer à la poursuite de 15 km l'organisateur de course avait décidé d'avancer de 20 min l'heure de départ du skieur marocain[20],[56].

« Some people thought I was a joke, it was not nice. But I was very fit and I got better and better »

— Philip Boit, interviewé par Reuters pour The Star en février 2018[51]

« Il y avait des gens qui pensaient que j’étais une blague, ce n’était pas gentil. Mais j'avais une bonne condition physique et je me sentais de mieux en mieux. »

— Philip Boit, interviewé par Reuters pour The Star en février 2018[51]

Notoriété[modifier | modifier le code]

Pour s'être entrainé en Finlande et en Norvège, Boit a acquis une certaine notoriété dans les pays nordiques, tout comme au Kenya:

En Finlande[modifier | modifier le code]

Il a acquis une petite notoriété lors de ses entrainement à Lahti[38]. Lors des championnats du monde à Oslo en , la presse finlandaise le considère comme le skieur le plus célébre de tous les concurrents des qualifications pour le 10 km homme et le favori du public, tout en le qualifiant dans le même temps de légende et de pire skieur du monde[57].

En Norvège[modifier | modifier le code]

Il est considéré comme le skieur nordique le plus célèbre d’Afrique par la presse[47] qui le surnomme « kenyanske skilegenden » (« la légende du ski kényan »)[58]. En il était ambassadeur pour l'organisation norvégienne d'aide à l'éducation en Afrique Utdanningshjelpen, avec Bjørn Dæhlie: ils ont récolté ensemble de l'argent en participant à la Birkebeinerrennet[59].

Au Kenya[modifier | modifier le code]

Il est qualifié de « Kenya's skiing 'superstar' » (« "superstar" du ski du Kenya ») par la presse au Kenya[60]. The standard annonce que « The most famous cross-country skier in Olympic history is a Kenyan » (« Le skieur de fond le plus célèbre de l'Histoire olympique est un kényan »)[61]. A Eldoret il a ouvert une épicerie qu'il a nommé Skier Supermarket[62].

George Muiruri, candidat kényan aux Jeux Olympiques de 2006 de Turin en patinage de vitesse a déclaré être inquiet de la réputation des kényans aux Jeux Olympiques d'hiver parce qu'Henry Bitok n'a jamais pu se qualifier pour les Jeux et que Philip Boit a fini dernier de sa course à Nagano en et dans les dernières places à Salt Lake City en , alors qu'il a lui-même l'ambition de laisser sa marque dans son sport aux Jeux de Turin[63] (George Muiruri n'a pas participé aux Jeux Olympiques de Turin.) Tandis que la skieuse de fond italo-kényane Ashley Tshanda déclare, à l'âge de seize ans, que Philip Boit est un modèle[52].

Il est nommé au Safaricom Sports Personality of the Year Awards (SOYA) (en) dans la catégorie Community Hero/Heroine[N 5] en [64].

Controverses concernant Nike[modifier | modifier le code]

La présence aux Jeux Olympiques d'hiver de deux kényans sponsorisés par l'équipementier Nike suscite de nombreuses critiques liée aux intention commerciales de l'entreprise américaine qui est accusée de chercher à faire un « coup de pub. »

Présence de Nike au Jeux[modifier | modifier le code]

En Nike a investi dans le Hockey[55] en faisant l'acquisition de Bauer Hockey, a signé un partenariat avec la fédération internationale de hockey[65], dans le ski en sponsorisant l'athlète Picabo Street[66] ou l'équipe de snowboard du Canada[67], dans une campagne de publicité sur ses athlètes féminines présentes aux Jeux de Nagano, basée sur des slams de la scène des poètes américains recrutée par des annonces dans les journaux[68],[69]. En aux Jeux de Nagano, la marque veut faire une percée dans le monde des sports d'hiver[65],[55]. Elle n'est pas sponsor officiel de ces Jeux[65],[14] mais comme la marque équipe un quart des athlètes sur les Jeux[55], soit 600 athlètes sur les 2 600 présents[55], elle est visible sur tous les sites de compétition et les écrans télé dans le monde entier[55]. Sa présence est encore plus forte sur la chaîne américaine CBS dont les 1 800 employés[55], y compris les journalistes qui passent à l'antenne[15] lors des retransmissions des jeux par CBS (en), portent une veste spécialement conçue par Nike pour la chaîne dans le cadre d'un partenariat[N 6],[70],[15],[55],[71], [70],[72]. A Nagano, la marque n’a pas le droit d’utiliser les anneaux Olympiques associé ou le nom de Nagano sur ses produits[55], alors la veste de CBS comporte l'inscription « CBS, Winter Games 1998 »[55], un logo figurant des montagnes[55] et une grande virgule de Nike[55], le « Swoosh »[55], le logo de la marque. Mais depuis les excès marketing aux Jeux Olympiques d'été de 1996 d'Atlanta, le Comité international olympique a changé les règles de publicité pour les sponsors[55]; Nike n'a pas accès à l'espace olympique et se fait discret à Nagano en ouvrant un centre d'acceuil des athlètes dans un ancien garage près du centre de presse des Jeux[65], appelé Car Town[65],[55],[12],[17]. L’équipementier japonais Mizuno, le sponsor officiel des Jeux à Nagano, déclare veiller à ce que Nike respecte le code de conduite des sponsors[55] et considère que Nike ne fait pas d’ambush marketing à Nagano[55].

Avis dans la presse sur le sponsoring des skieurs kényans par Nike[modifier | modifier le code]

C'est à Car Town que Nike organise une conférence de presse avec les skieurs kényans[65], [15],[55] avant la course de Boit[73] prévue le . Grand hangar gris[65],[17], « Slick videos, Kenyan food, Finnish coaches — everything but geisha girls for the assembled media. » (« Vidéos très chics, cuisine kenyane, entraîneurs finlandais – tout sauf des geishas pour les journalistes présents »)[15]; les kényans portent la tenue sportive de leur sponsor avec le « swoosh », en évidence[15], sur le bonnet, le col et le pull[13] pour les caméras. Une Parka aux couleurs de l'équipe du Kenya brodé d'un swoosh est exposée au mur[17]. Un coup publicitaire en dépit de l'affirmation de Nike, après la critique sévère du secrétaire général de la Fédération internationale de ski , Gian-Franco Kasper, reprochant à Nike de faire une opération de markéting avec les skieurs kényans pour gagner des parts de marché dans les sports d'hiver[7], qu'aucune publicité ne serait associée à la présence des kényans aux Jeux Olympiques de Nagano[7]. Pourtant pour le journaliste Dino Di Meo il n'y a pas de doute « Le coup de pub a bien marché, puisque Philippe Boit, le coureur devenu fondeur, a été assailli par la presse »[65], il est loin d'être le seul journaliste à parler de coup de pub[3],[25],[55],[15],[74].

Feel-good story[modifier | modifier le code]

Pour les journalistes cette histoire de skieurs kényans est un bon story-telling de la part du service marketing de Nike pour créer la « feel-good-story of the Nagano Games »[15],[17],[13], ou la « TV-perfect Olympic story » (« la parfaite histoire olympique pour la tv »)[55], à l'image de ce qu'il s'était passé, en , aux Jeux Olympiques de Calgary pour l'équipe de Bobsleigh de Jamaïque[15],[17],[13],[74]. Dans le même temps cette « histoire » laisse pantois au point que des journalistes posent « the question of whether Kenyans skiing is a joke » (« la question de savoir si des kenyans sur des skis est une blague. »)[12].

Les skieurs kényans comme artefact[modifier | modifier le code]

Les journalistes notent l’aspect artificiel de cette histoire[74],[17] qui semble avoir été écrite sans les principaux intéressés[17]. Ken Rosenthal (en) dans le Baltimore Sun voit cela comme une expérience dans un tube à éprouvette[15]. Gary Shelton écrit que Nike est en train de créer sa créature ex-nihilo:

« The company is creating its own athletes. Someone help me out here: Is this story Cool Runnings or Blade Runner? »

— Gary Shelton, The Tampay Bay Times, 11 février 1998[17]

« L’entreprise est en train de créer ses propres athlètes. Quelqu’un pour m’aider ici: est ce que c’est Rasta Rockett ou Blade Runner? »

— Gary Shelton., The Tampay Bay Times, 11 février 1998[17]

Il explique que ce qui différencie les autres athlètes sponsorisés par la marque, tels Michael Jordan et Tiger Woods, des skieurs kényans c’est que Nike est allé chercher les premiers pour leurs talents sportifs tandis qu’ils essaient d’en trouver aux seconds[17]. Beaucoup de journalistes trouvent que Nike va trop loin avec son soutien des kényans[13]. Bob Wojnowski (en) ne cache pas sa déception dans le Detroit news, et écrit à propos des skieurs kényans:

« These are not athletes clearing hurdles to reach their Olympic dream. These are marketing pawns financed by well-heeled publicity seekers »

— Bob Wojnowski, The Detroit News du [75].

« Ce ne sont pas des athlètes qui effacent les haies pour atteindre leur rêve olympique. Ce sont des pions d'une stratégie marketing conçue par de riches publicitaires »

— Bob Wojnowski, The Detroit News du [75].

Questionnement sur la bienveillance[modifier | modifier le code]

Pour Gary Shelton, du Tampa Bay Times, il est malaisant de voir que Nike cherche à faire passer son âpreté au gain pour de la bienveillance à l'égard des kényans:

« It is bothersome when a company tries to pass off business as benevolence »

— Gary Shelton, The Tampay Bay Times, 11 février 1998[17]

« C'est gênant quand une compagnie essaie de faire passer du business pour de la bienveillance »

— Gary Shelton., The Tampay Bay Times, 11 février 1998[17]

Bob Wojnowski du Detroit News écrit aussi sur la question de la bienveillance du sponsoring des kényans:

« the problem with Nike, and by complicity, the Kenyans, is that they call it a business when it fits, and benevolence when someone questions it. »

— Bob Wojnowski, The Detroit News du [75].

« Le problème avec Nike , et par complicité les kényans, c'est qu'ils appellent ça du business quand ça leur convient, et de la bienveillance quand quelqu'un la remet en question. »

— Bob Wojnowski, The Detroit News du [75].

Pour le Orlando Sentinel, Nike brouille les pistes entre marketing et contrôle mental[16]. Gary Shelton conclut en écrivant qu'il y a deux histoires dans cette histoire, deux manières de voir les choses mais qui pourtant sont indissociables:

« Personally I think two stories are at play here. The first is that of the skiers, and it is one of those feel-good stories, a quirky story of athletes from a nation you wouldn't expect competing in a sport that is strange to their countrymen. The second is of a company that would have put a swoosh on Darth Vader's light saber if it thought it would sell sneakers. »

— Gary Shelton, The Tampay Bay Times, 11 février 1998[17]

« Personnellement, je pense qu'il y a deux histoires ici. La première est celle de skieurs, et c'est une de ces feel-good stories , une étrange histoire d'athlètes d'une nation qu'on ne s'attendrait pas à voir concourir dans un sport inconnu pour leurs compatriotes. La seconde concerne une compagnie qui aurait mis un swoosh sur le sabre laser de Dark Vador s’il pensait que ça ferait vendre des baskets. »

— Gary Shelton., The Tampay Bay Times, 11 février 1998[17]

Qui exploite qui?[modifier | modifier le code]

La presse américaine rappelle la stratégie marketing de Nike, perçue comme agressive, notamment depuis les Jeux Olympiques d'été de 1992 à Barcelone, où la marque avait été critiquée parce que Michael Jordan, son porte-drapeau, avait recouvert avec le drapeau américain le logo de sa veste Reebok qui était alors fournisseur officiel de l'équipe américaine de Basket[13]; ou encore lors de l'édition des Jeux Olympiques d'été à Atlanta, où les grandes marques s'étaient vues reprocher d'utiliser les athlètes qu'ils sponsorisaient pour faire la promotion de leurs produits[55]. C'est dans ce contexte qu'à Nagano des journalistes posent des questions sur une possible exploitation des athlètes kényans par la grande multinationale qu'est Nike pour ses propres intérêts de marque[12]. La question de savoir si ce sponsoring est de l'exploitation ou de l'assistance est posée à plusieurs reprises pendant la conférence de presse [75]. Charles Mokura, président du comité national olympique du Kenya répond aux journalistes présents[12]:

« Who is exploiting whom, my friend? We've had a sponsorship contract with Nike since [1991]. We could not have gotten Phillip here (...) without Nike's assistance. Because of this first step we are going to be on the program of international winter sports from now on. (...) We are encouraging Kenyan youth, through our embassies, who live in Scandinavia, Canada, Germany, the United States and so on to participate in winter sports. »

—  Charles Mokura, propos relatés dans le Washington Post du 11 février 1998[12]

« Qui est en train d'exploiter qui, mon ami? Nous avons eu un contrat de sponsoring avec Nike depuis [1991]. Nous n'aurions pas pu avoir Phillip ici (...) sans l'assistance de Nike. Du fait de ce premier pas nous allons être inclus dans le programme des sports d'hiver internationaux. Nous sommes en train d'encourager, par le biais de nos ambassades, la jeunesse kényane qui vit en scandinavie, au Canada, en Allemagne, aux Etats-unis à participer aux jeux d'hiver. »

— Charles Mokura, propos relatés dans le Washington Post du 11 février 1998[12]

Ce que commente Rosenthal, dans le Baltimore Sun (Rosenthal 1998) , comme suit: :

« Why would a self-respecting nation want to turn its best and brightest students into Winter Olympians? Because Nike is paying. Because Big Brother is watching. Because everyone else has lost his soul »

— Ken Rosenthal, Article du Baltimore Sun du [15]

« Pourquoi une nation qui se respecte voudrait-elle transformer ces meilleurs et plus brilliants étudiants en athlètes des Jeux Olympiques d'hiver? Parce que Nike paye. Parce que Big Brother regarde. Parce que tout le monde a perdu son âme »

— Ken Rosenthal, Article du Baltimore Sun du [15]

Pour Michael Wilbon (en) du Washington Post, il y a un entêtement des journalistes à vouloir absolument envisager le sponsoring de Nike comme une exploitation du « petit » par le « grand méchant »[12]

Ken Rosenthal écrit le dans le Baltimore Sun (Rosenthal 1998) qu'il est clair qu'on ne peut pas parler d'exploitation des kényans et que pour savoir qui Nike exploite, il faut regarder du côté des usines asiatiques où Nike fabriquent ses produits dans des usines où les ouvriers sont sous-payés et maltraités[15] comme a pu le montrer depuis le début des années 90 Jeffrey Ballinger (en)[76]. En effet dans les années 90 Nike est accusé d'exploiter les ouvriers asiatiques (en) et de les payer 2 dollars par mois en Indonésie là où le minimum pour survivre était de 4 dollars par mois[N 7], [76], L'équipementier mobilisant contre lui nombre d'activistes du mouvement anti-sweatshop (en) luttant contre les ateliers de misère[76]. Dans le Orlando Sentinel on pose la question:

« If the company is more about [kenyans'] public relations than human relations [with Vietnameses workers], why should we now believe it is assisting the Kenyans out of the goodness of its heart? »

— Orlando Sentinel, paru le [16]

« Si l’entreprise s’occupe d'avantage de relations publiques avec [les skieurs kényans] que de relations humaines [avec les travailleuses vietnamiennes], pourquoi devrions-nous désormais croire qu’elle aide les Kenyans par bonté d’âme ? »

— Orlando Sentinel, paru le [16]

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Critique de l'attitude journalistique à Nagano[modifier | modifier le code]

Dans le Washington Post du (Wilbon 1998) le Journaliste Michael Wilbon (en) écrit que les critiques à l'encontre de Nike n'ont pas lieu d'être[12] et que les journalistes ne prennent pas assez au sérieux les kényans, ou pire pensent que mettre des africains sur des skis n'est jamais qu'une vaste blague[12]. Selon lui les journalistes qui couvrent les Jeux pensent injustement que les kényans en tant que skieurs sont une imposture[12], ceci à l'encontre des faits qui montrent que Philip Boit a réussi à remplir les conditions du comité international olympique pour avoir le droit de participer aux Jeux[12]. Wilbon écrit que les journalistes développent un préjugé sur les capacités des africains à faire du ski; le même type de préjugé que l'on développait quelques années plus tôt à propos des coureurs kényans quand les journalistes leur prédisaient qu'ils ne pourraient jamais réussir à la course à pied sur des distances supérieures à celles des sprints[12], alors que depuis les kényans dominent les distances de fond et de demi-fond[12]. Jason Whitlock (en), pour sa part, écrit, dans The Kansas City Star, que c'était assez embarassant de voir autant de questions hostiles aux kényans dans cette conférence de presse[75].

Ricochet avec l'affaire Baskin: le partenariat CBS-Nike comme toile de fond des Jeux[modifier | modifier le code]

usine de vêtement en Thailande
Usine de vêtement en Thailande

Alors que depuis les années 90 la marque Nike, avec d'autres grands groupes de l'habillement, est accusée d'exploiter des ouvriers en Asie qui fabriquent leurs produits dans ce qui est appelé des sweatshops, ou ateliers de misère, le même jour où les journaux publient leurs compte-rendus de la conférence de Nike avec les skieurs kényans, le Washington Post [77] révèle dans son édition du que Roberta Baskin (en), journaliste d'investigation à CBS News pour l'émission de reportages 48 heures (en), se plaint auprès de sa direction, dans une lettre interne intitulée « A Report on CBS and Nike » (« Un rapport sur CBS et Nike »)[78], qu'on ne rediffuse plus à l'antenne[71] depuis [70],[79], son reportage de 10 min d'enquête,[79] sur les mauvaises conditions de travail au Viêt Nam dans les usines fabriquant les chaussures Nike[N 8],[70],[71],[72] qui avait été diffusé la première fois le [79]. Elle déclare par ailleurs qu'on l'empêche de poursuivre ses enquêtes sur Nike[70],[72],[71]. Selon elle Nike s'est plaint auprès de CBS news de la diffusion de son enquête[70],[72] et à remis en cause le partenariat de sponsoring de CBS par Nike pour la couverture des Jeux de Nagano[71],[72]. En voyant les journalistes de CBS porter des vestes au logo Nike aux Jeux de Nagano, Roberta Baskin est convaincue d'une collusion entre Nike et CBS pour censurer son travail[70],[71],[72] et protéger l'accord financier entre les deux entrerpises pour la couverture des Jeux[70],[71]. Cette lettre interne à sa direction met le feu au poudre: Le président de CBS news Andrew Heyward (en) nie les allégations de Baskin[70],[71], dénonce son manque de professionnalisme[70],[72], la traite d'irresponsable[70],[72], d'affabulatrice et déclare que ses accusations sont insultantes pour CBS[70] précisant que le refus de rediffuser son reportage est indépendant de l'accord entre CBS et Nike et que son reportage n'a pas été rediffusé parce qu'il n'était pas assez bon[70],[72] bien que ce reportage a été présenté pour un Dupont award (en) par CBS[70]. La productrice de 48 heures, Susan Zirinsky (en) désavoue sa reportrice[70],. Lee Weinstein, le directeur de la communication chez Nike, nie une quelconque pression de Nike sur CBS, raillant plutot un manque d'objectivité de Roberta Baskin et un parti pris de ses prises de positions[70],. Il indique que la fourniture des vestes Nike avec leur logo est un arrangement commercial avec CBS en échange de temps d'antenne[70],[79] afin de faire connaître les produits de la marque[70],[79].

Dans un article du Walt Street Journal (Rushford 1997) Greg Rushford affirme que Nike avait déjà réglé tous les problèmes qu'évoque Baskin dans son reportage avant même que la reportrice ne commence son enquête au Viêt Nam[79]. Baskin aurait voulu répondre à cet article de Rushford mais sa direction l'en a empêché parce qu'elle estimait que la réponse de Baskin était un plaidoyer[79].

Roberta Baskin dit que le fait de porter des vestes au logo de Nike pose des problèmes de déontologie journalistique à CBS news[71],[78]. Dans les faits la présence du logo Nike à l'antenne viole le code de éthique de la chaîne[N 9]. Ce à quoi le directeur Andrew Heyward répond qu'il a demandé aux équipes de ne plus porter à l'antenne ces vestes[70],[72]. Mais c'est trop tard, pour beaucoup, les journalistes de CBS sont devenus des panneaux publicitaires pour Nike aux Jeux Olympiques[72],[80]. D'autant plus qu'à Nagano Dana McClintock, porte-parole de CBS Sports dit que les reporters continueront à porter les vestes ornées du swoosh[55],[80], simplement parce qu'il y a un contrat avec Nike que CBS ne peut pas dénoncer[80]: « We can't disclose the terms of the contract, but Nike is paying CBS and we're wearing » (« Nous ne pouvons pas révéler les termes du contrat, mais Nike paye et nous portons les vestes »)[72]. En commentaire de cette affaire Mokhiber et Weissman écrivent dans The Multinational Monitor (en): « That's what commercial television is about -- bowing down to the almighty corporation. » (« C'est la nature de la télévision commerciale: s'aplatir devant la toute-puissante compagnie. »)[72],[80].

Ken Rosenthal considère l'accord Nike-CBS comme une  vassalisation de la châine à l'équipementier qui remet en cause le professionalisme et l'indépendance de CBS et qui explique, selon lui, pourquoi CBS participe à la « feel-good-story » de Nike sur Philip Boit[15] sans une once d'esprit critique[15]. Pour Naomi Klein cet épisode de l'affaire Baskin peut s'expliquer par le fait que les entreprises comme Nike ne font pas seulement en sorte que de facto les médias soient leur agences de publicité, mais elles demandent à ces mêmes médias de devenir réellement leurs agences de publicité en les aidant à créer cette publicité[71].

Ken Rosenthal pour dénoncer cette compromission de CBS avec Nike, écrit:

« No one forced Philip Boit and Henry Bitok to quit track and field for cross country skiing. Still, you should know that they’re the products of a Nike brainstorm session, because CBS sure as heck isn’t going to tell you. CBS workers are parading around Nagano in winter coats with Nike swooshes. They wouldn’t dare squeal on their corporate bedfellows when they’re getting freebie apparel. Of course, CBS isn’t alone in selling out.

Prince Albert? Nike.

The People’s Republic of China? Nike.

The moon, the stars and the heavens above? Nike. »

— Ken Rosenthal, Baltimore Sun du 11 février 1998[15]

« Personne n'a forcé Philip Boit et Henry Bitok à quitter les pistes d'athlétisme pour le ski de fond. Bien que vous devriez savoir qu'ils sont les produits d'un brainstorming chez Nike, parce que, c'est sûr, que CBS, comme pas deux, ne va pas vous le dire. Les employés de CBS sont occupés à parader dans les rues de Nagano dans des vestes d'hiver estampillées de virgules Nike. Ils n'oseraient pas crier sur leurs collègues de boulot chez Nike quand ils sont fournis gratuitement en vêtements. Naturellement, CBS ne sont pas les seuls à se vendre.

Le Prince Albert? Nike.

La République populaire de Chine? Nike.

La lune, les étoiles et tout le firmament qui est au dessus? Nike. »

— Ken Rosenthal, Baltimore Sun du 11 février 1998[15]

Le Journaliste Todd Gitlin écrit qu'il n'y a pas forcément de lien entre la non-rediffusion du reportage de Baskin et la relation CBS-Nike et aucune preuve d'un quelconque lien[79]. Toutefois les apparences ne servent pas CBS dans sa réputation journalistique et beaucoup de ses employés se posent des questions sur l'indépendance de la chaîne[79]. Selon son informateur qui travaille à CBS depuis 20 ans:

« With news the way it’s going, there’s a potential for meddling »

— Todd Gitlin, propros recueilli pour Observer[79]

« Avec la manière dont les actualités sont en train d'évoluer, il y a un potentiel d'ingèrence »

— Todd Gitlin, propros recueilli pour Observer[79]

Pour Dirk Smillie, dans The Nation, la direction n'a pas apprécié le reportage sur les usines au Viêt Nam car elle était très consciente des millions de revenu en publicité découlant du sponsoring de Nike pour les Jeux de Nagano[78]. CBS a souhaité rapidement tourner la page: ils se sont séparés de Roberta Baskin et ont supprimé son reportage de la banque d'image de la chaîne le rendant invisible, y compris pour les autres chaines d'information qui feraient des demandes pour le rediffuser sur leur propre réseau[78].

Analyse de Naomi Klein[modifier | modifier le code]

logo di livre de Naomi Klein
Logo de No Logo

Moins de Deux ans après les Jeux de Nagano, Naomi Klein dans son livre No logo, paru en , a analysé le cas des kényans dans la logique marketing de Nike. Pour elle Nike essaie de faire tomber les limites entre le sponsor et le sponsorisé[81], afin que son nom de marque devienne la définition même du sport, en lieu et place du sport professionnel, des jeux Olympiques ou des athlètes eux-mêmes[81].

Elle décline en trois étapes la stratégie marketing de Nike:

  1. Transformer des athlètes en superstars et associer leur image à un idéal sportif.
  2. Mettre en opposition la marque et ses athlètes à l'ordre établi.
  3. Faire en sorte que la marque soit présente partout[81].

Klein analyse la première étape, celle de créer une célébrité sportive, en notant que Nike a choisi de mettre en scène dans ses publicités télévisuelles ses athlètes en train de pratiquer des sports qui ne sont pas leurs sports professionnels, afin de transmettre l'idée même du sport: le  tennisman André Agassi joue au golf. Bo Jackson joueur de base-ball et de football américain pratique toutes sortes de sports tout au long de la campagne publicitaire « Bo knows (en)... »[82], à la manière d'un sportif totalement polyvalent[N 10],[82]. Cette narration marketing faite pour des clips publicitaires, où les athlètes expriment l’idée du sport même dans les sports qu’ils ne connaissent pas; Klein pense que Nike a voulu l'appliquer en grandeur nature dans la compétition sportive en sponsorisant les deux kényans et en les exposant à un environnement, les pays nordiques, la neige, le froid, qui leur est totalement étranger, à un nouveau sport, le ski de fond dont ils ne connaissent même pas l’existence[82]. Elle estime que les coureurs kényans représentent une pure idée du sport (du moins comme le marketing de Nike se l'imagine) à laquelle Nike veut être associé[82]. Selon elle, Nike les voit comme les « Living spécimens of sports incarnate » (« spécimens vivants du sport incarné »)[82]. En déterritorialisant ces « spécimens », en les projetant dans les affres du ski de fond, Klein pense que dans sa logique marketing, Nike cherche à créer un « moment of pure sporting transcendence » (« pur moment de transcendance sportive »)[82] où les athlètes surmonteraient tous les obstacles pour finalement réussir à exceller dans le nouveau sport[82]. Cela serait une transformation permettant l'émancipation de l'homme sur la nature, le déterminisme physique, l'appartenance nationale[82]; autant d’arguments pour le marketing publicitaire de la marque.

Pour Klein , ce que Nike a fait avec les kényans est la quintessence de la marque. Nike met l'entreprise au même niveau que les athlètes [73]. L'entreprise n’est plus un simple vendeur de vêtements se contentant d'habiller le monde du sport, mais elle participe à ce monde en tant qu’acteur[73], devient une marque-sujet[83]. Une fois que la marque est aux côtés de ses athlétes sur la scène du sport, elle attire non plus simplement des clients mais des sportifs fans de la marque[81].

Déclarations de Nike[modifier | modifier le code]

Communication de Nike à la conférence de Car Town[modifier | modifier le code]

À la conférence de presse à Nagano, Nike ne veut pas débattre sur les circonstances et intentions précises du sponsoring des kényans[16] et le porte parole de Nike minimise le rôle de son entreprise dans la décision de Boit de se lancer dans le ski de fond, expliquant qu’il s’agit d’un désir personnel du kényan[16]. Les kényans sont encouragés à ne pas répondre à la question d’un journaliste leur demandant s’ils courent pour leur pays ou pour une marque[17].

Déclarations[modifier | modifier le code]

Nike déclare que ses intérêts à sponsoriser les kényans sont sportifs et non d'ordre commercial et que probablement ils les sponsoriseraient pour le championnat du monde jusqu'en ; allant jusqu'à affirmer qu'ils travaillent sur un projet de centre d'entrainement en altitude au Kenya pour les skieurs[7].

Martha Benson, porte-parole de Nike, déclare que Nike sponsorise les deux kényans depuis , qu’il n’y a donc rien de nouveau et elle implique les représentants du Kenya en précisant que le sponsoring pour le ski n'est pas le seul fait de Nike, que cela s'est fait après des discussions avec les officiels du sport kényan[13]. Elle rajoute qu’il y a sûrement un bénéfice marketing pour Nike mais que ce n’est pas la question puisque son entreprise est simplement intéressée à créer des opportunités pour ses athlètes partout dans le monde [55] et que le sport n'a pas de frontières[13],[55].

Steve Miller, cadre supérieur chez Nike au Japon, concède qu'il n'y a pas que des buts philanthropiques dans le sponsoring des kényans:« People forget, we are a business, and part of our objective as a business is to get attention » (« Les gens oublient que nous sommes une affaire commerciale, et une partie de nos objectifs en tant qu'entreprise de commerce est d'attirer l'attention. »)[13].

Transfert des compétences du coureur à pied vers la pratique du ski nordique[modifier | modifier le code]

Fin , à moins de 2 mois des Jeux olympiques de Nagano, Mark Bossardet, du marketing de Nike, reconnaissait, en guise de bilan de deux ans d’entraînement des kényans sur des skis, que même si le ski de fond « was based on endurance. As it turned out, the most important aspect is technique. » (« était basé sur l'endurance, il s'est avéré que le plus important est l'aspect technique. »)[7]. L'expérience de transfert de compétence proposé par Nike n'a pas pu aboutir à des résultats probants concernant Philip Boit.

Selon la journaliste Naomi Klein la course d'endurance et le ski de fond, en dépit d'une similitude de leurs noms en anglais (respectivement «  cross country » et «  cross-country skiing ») sollicitent des compétences et des muscles totalement différents[84]. Philip Boit a déclaré lui même que « Running is just running (..) but skiing is hard. It involves a lot of technique. » (« Courir c'est courir (...) mais skier c'est dur. Ca implique beaucoup de technique »)[85]

En l'équipe de Chine a également formé des sportifs, qui n'avaient jamais fait de ski nordique auparavant, afin de les préparer aux Jeux Olympiques d'hiver de Pékin en avec l'aide direct de la Norvège, après que les gouvernements des deux pays ont signé un accord d'échange pour permettre la formation des athlètes chinois par les entraineurs norvégiens contre l'ouverture du marché chinois au saumon norvégien[86]. L'expérience a eu plus de succès mais elle bénéficiait également de plus de moyens[86]. Une étude en sciences du sport a été réalisée sur ce transfert de compétence des athlètes chinois, qui montre que les coureurs à pied ont plus d’aptitudes pour la pratique du ski de fond que les athlètes d’autres sport (Sæther et al. 2021).

Le geste qui a fait le tour de monde[modifier | modifier le code]

Le geste de Bjørn Dæhlie attendant Philip Boit a fait le tour du monde grâce à la retransmission télévisuelle. En ce n'était pas un geste inédit aux Jeux Olympiques d'hiver:

  1. En ski alpin aux Jeux Olympiques d'hiver de 1992 à Albertville, France: « l'Italien Alberto Tomba (...), assuré d'avoir conservé le titre du géant et d'être le premier skieur alpin à le faire, il a attendu que le dernier concurrent en course franchisse la ligne d'arrivée et il l'a porté en triomphe sur ses épaules. C'était un beau geste. »[20].
  2. En saut à ski aux Jeux Olympiques d'hiver de 1960 à Squaw Valley, le Sud-Coréen Kyong Soon-Yim ( ou Kyung Soon-Yim), qui a appris la discipline du saut à ski en consultant des manuels et en s'entrainant principalement sur l'herbe[87], a été porté aux nues par les autres concurrents après son arrivée à la dernière place[56].

Famille[modifier | modifier le code]

Il est le neveu de Mike Boit, médaillé de bronze aux 800 m aux Jeux olympiques de Munich en 1972.

Sources[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. A noter que depuis les Jeux olympiques de 1992 à Albertville des règles de qualifications ont été mises en place pour éviter un trop grand amateurisme. On pouvait lire dans le journal Le Monde du : « Au revoir ? Pour certains, c'étaient des adieux. Pour ceux qui étaient venus de pays où la neige et la glace sont inconnus, de Bolivie, du Costa Rica, d'Inde, du Mexique, du Sénégal, des Philippines ou du Swaziland. Ils ont participé, comme le baron Pierre de Coubertin l'avait souhaité en rénovant les Jeux. Leurs prestations ont ému ou amusé. Elles témoignaient le plus souvent d'un beau courage. Et elles ont occasionné quelques beaux désordres que désormais l'Olympisme ne tolère plus (...). Philippe Chatrier, devenu récemment membre du Comité international olympique (CIO), a été chargé de mettre de l'ordre dans les participations. Seuls les meilleurs dans chaque discipline seront acceptés. Il faudra pour le moins répondre à des critères de qualification stricts. Il ne sera plus question de s'inscrire au slalom après une semaine de cours de ski. »(Le Monde 1992)
  2. Entachés d'accusations de corruptions divers membres du CIO ont démissionné en , dont Mukora accusé d'avoir touché directement 34 650 dollars américains du comité d'organisation des jeux de Salt Lake City. Sources:« Charles Mukora Biographical information », sur olympedia.org.
  3. Il s'agit d'une course qui est organisée à la suite de l'épreuve du sprint de type Skiathlon où les skieurs parcourent 15 km en style classique, puis 15 km en style libre et dont leur heure de départ de course est définie par rapport à leur temps de retard sur le vainqueur de l'épreuve de sprint couru le plus souvent la veille.
  4. Les courses populaires de ski de fond sont des courses ouvertes à tous, y compris à ceux qui ne sont pas possesseurs d'une licence de ski nordique. le niveau des skieurs y est très variable.
  5. « The Community Hero category seeks to award a person who goes out of his or her way to render services or disseminate knowledge to people without necessarily expecting to benefit or offering a selfless service to an organisation, a society, an association without getting or expecting to profit from the service. »

    — Réglement du SOYA

    « La catégorie Community Hero cherche à récompenser une personne qui fait tout son possible pour rendre des services ou diffuser des connaissances aux gens sans nécessairement en attendre un bénéfice ou qui offre un service désintéressé à une organisation, une société, une association sans en tirer ou en attendre un profit. »

    — Réglement du SOYA

  6. « According to a CBS News producer who was at Nagano to cover the Olympics–call him Deep Focus–”Everybody at CBS was issued a full bag of Nike gear. The correspondents all got a complete package in blue and yellow; producers and production people got black with orange piping; drivers got orange with black piping; correspondents got blue with chartreuse, all with the swoosh over the right breast and over the left breast, the initials CBS and the words Winter Games.” This bundle of goodies, passed out to roughly 1,500 CBS people from sports and news alike, consisted of “a hat, a headband, a scarf, two turtlenecks (one black, one white); long pants, full ski pants, a vest, a jacket, a long-sleeved coat, a full parka, gloves, and boots. This is several hundred dollars’ worth of clothes, to keep. People were wearing them around for weeks afterward.” These were not one-size-fits-all clothes. According to Deep Focus, CBS staff members, from news as well as sports, had provided their sizes long in advance. They had filled out forms supplied by the company. “Nobody didn’t know that they were going to get this stuff,” said Deep Focus, who has worked at CBS News for more than 20 years and spoke to me on condition of anonymity. »

    — Todd Gitlin, dans the Observer (Todd Gitlin 1998)

    « Selon un producteur de CBS News qui était à Nagano pour couvrir les Jeux olympiques – appelez-le Deep Focus – « Tout le monde chez CBS a reçu un sac plein d'équipement Nike. Les correspondants ont tous reçu un package complet en bleu et jaune ; celui des producteurs et des gens de la production est noir avec un passepoil orange ; celui des conducteurs est orange avec un passepoil noir ; celui des correspondants est bleu, tous avec le swoosh sur la poitrine à droite et sur le côté gauche, les initiales CBS et les mots Winter Games. Ce paquet de goodies, distribué à environ 1 500 personnes de CBS dans les services du sport et de l'information, contenait également « un chapeau, un bandeau, une écharpe, deux cols roulés (un noir, un blanc) ; un pantalon long, un pantalon de ski complet, un gilet, une veste, un manteau à manches longues, une parka complète, des gants et des bottes. Cela représente un cadeau de plusieurs centaines de dollars de vêtements. Les gens les ont portés pendant des semaines.” Ce n’étaient pas des vêtements davec une taille unique. Selon Deep Focus, les membres du personnel de CBS, du secteur de l'information comme du sport, avaient fourni leur taille longtemps à l'avance. Ils avaient rempli des formulaires fournis par l'entreprise. "Personne ne savait qu'ils allaient recevoir ce truc", a déclaré Deep Focus, qui travaille chez CBS News depuis plus de 20 ans et m'a parlé sous couvert d'anonymat. »

    — Todd Gitlin, dans the Observer (Todd Gitlin 1998)

  7. Le journaliste Luc Lampière rappelle dans son article que Nike déclare que « Nike est attentif aux questions qui concernent nos clients et soucieux des gens qui fabriquent nos produits », et que « Nike ne tolère pas l'emploi d'enfants. Nos sous-traitants ne peuvent pas payer moins que le salaire minimum. Nous ne tolérons aucun abus d'aucune sorte. Nous encourageons et soutenons des programmes en faveur du bien-être et de la santé des ouvriers » ainsi que le PDG de Nike, Phil Knight, déclare que son entreprise est une entreprise modèle et que la qualité de l'air dans ses usines de chaussures en Indonésie, en Thaïlande ou au Viêt Nam est meilleur qu'à Los Angeles (Lamprière 1997).
  8. Le contenu du reportage montrait que les travailleurs au Viêt Nam gagnaient en moyenne 20 cents américains, que 15 femmes recevaient des coups sur la tête, que 45 femmes étaient mises au piquet à genoux, mains sur la tête, pendant 25 min et qu'un contremaitre coréen avait fui le pays après des accusations de violences sexuelles sur des travailleuses (Mokhiber et Weissman 1997).
  9. « For the record, CBS’s ethical handbook is clear about logos like the swoosh. As stated on page 2 of CBS News standards, “No identification of the advertiser or its products is permitted to be seen or heard during a broadcast outside of the time devoted to billboards or commercial messages. As an example, a request for permission to include an advertising logo on the desk of the broadcaster so that it may be seen as he broadcasts, has been, and must continue to be, rejected.” »

    — Code éthique de CBS en 1998, présenté par Dirk Smillie dans The Nation (Smillie 1998, 10)

    « Pour mémoire, le manuel éthique de CBS est clair au sujet des logos comme le swoosh. Comme indiqué en page 2 des normes chez CBS News, « Aucune identification visuelle ou auditive de l'annonceur ou de ses produits n'est permise lors d'une émission en dehors des plages publicitaires qui leur sont consacrées. A titre d'exemple, une demande pour obtenir l'autorisation d'inclure un logo publicitaire sur le bureau d'un studio afin qu'il puisse être vu à l'antenne, a déjà été refusée et doit continuer de l'être. »

    — Code éthique de CBS en 1998, présenté par Dirk Smillie dans The Nation (Smillie 1998, 10)

  10. « On voyait l'athlète pratiquer une variété d'autres disciplines, telles le tennis, le golf, le football, l'haltérophilie, le hockey sur glace, la luge, la course automobile, le cyclisme, le cricket, le sport équestre ou encore le surf. » (source: article Bo Jackson sur Wikipedia en français (auteurs), version du à 23 h 39.)

Références[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Livres[modifier | modifier le code]

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Articles universitaires[modifier | modifier le code]

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Articles de presse[modifier | modifier le code]

Articles en langue allemande[modifier | modifier le code]
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  • Mélanie Haack, « Exot Boit – Warum er seinen Sohn Dählie taufte », Welt,‎ (lire en ligne, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jens Hungermann, « Stolzer Schneepionier aus Kenia », Die Welt,‎ (lire en ligne, consulté le )
Articles en langue anglaise[modifier | modifier le code]
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  • Joshua Elvince, « I would sell my cows again to take part in Winter Olympics », The Standard,‎ (lire en ligne, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Fever pich reporter, « Fierce battle in Soya’s Community Hero award category », The Standard,‎ (lire en ligne, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jeff Galbraith, « Rebel revels », TIME Magazine, vol. 151, no 5,‎ , p. 94Document utilisé pour la rédaction de l’article
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  • « Winter olympics digest », SFGate,‎ (lire en ligne, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Dirk Smillie, « Backclash at black rock », The Nation, vol. 267, no 18,‎ , p. 10Document utilisé pour la rédaction de l’article
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  • Kevin Sullivan, « Unofficialy, Nike is player at winter games for exposure, swoosh rivals olympic rings », Washington Post,‎ (lire en ligne Accès payant)Document utilisé pour la rédaction de l’article
Articles en finnois[modifier | modifier le code]
  • Kai Nevala, « Legendat ladulla : Her er Philip Boit! Holmenkollenin kuuluttaja panee parastaan ja yleisö vastaa huudolla. Ei ole epäilystäkään, kuka on miesten 10 kilometrin karsinnan kuuluisin hiihtäjä ja kansansuosikki », Kaleva,‎ (lire en ligne, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • « Huonokin urheilija voi jäädä olympiahistoriaan », Turun Sanomat,‎ (lire en ligne, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article
Articles en langue française[modifier | modifier le code]
  • Dino Di Meo, « Le Japon pris aux jeux. Nike au garage », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Dino Di Meo, « Ski Nordique. Anciens athlètes, ils se sont reconvertis en Finlande. Deux Kenyans fondus de neige », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Anthony Hernandez et Éric Collier, « « Just do it », Air Jordan… Nike, ou le marketing devenu roi », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Patricia Jolly, « Philip Boit, le Kenyan qui rêve d'or sur la neige », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant)Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Luc Lamprière, « Nike sur l'air du social : Accusée d'exploiter sa main-d'oeuvre, la marque riposte. », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Le Monde, « Les Jeux Olympiques d'Albertville. Adieux. », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article
Articles en langue italienne[modifier | modifier le code]
  • Gianmarco Pacione, « Philip Boit, il kenyota delle nevi », Athleta Mag,‎ Document utilisé pour la rédaction de l’article
Articles en langue norvégienne[modifier | modifier le code]
  • Odd Inge Aas, « Skadet Boit lover ny Birken-start neste år : Årets tur endte med kontroll og behandling på sykehuset. », Aftenposten,‎ (lire en ligne)Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Odd Inge Aas, « Philip Boit går Vasaloppet og Birken : Bjørn Dæhlie spurte meg foran 200 mennesker. Jeg måtte si ja. », Aftenposten,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Tormod Brenna, « ... og disse var også med : SOLDIER HOLLOW ( Philip Boit mistet skia og brukte to minutter på å finne den igjen. Men han imponerte Bjørn Dæhlie », Dagbladet,‎ (lire en ligne Accès limité, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • « Paven vil følge Dæhlies eksempel : Nagano (NTB-DPA): Pave Johannes Paul II har skrevet brev til IOK-president Juan Antonio Samaranch. I brevet oppfordrer han verdens nasjoner til å følge Bjørn Dæhlies eksempel etter 10 kilometeren i Hakuba. », Dagbladet,‎ (lire en ligne Accès limité, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Sigve Kvamme (photogr. Eirik Helland Urke), « Denne Dæhlie-beskjeden fikk Boit til å glise : - Jeg følte meg som en verdensmester », Dagbladet,‎ (lire en ligne Accès limité, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Tiril Skarstein, « Portrett: Dugnadssjefen : Felix Osok er redd for å ha bidratt til hjerneflukt, men han tror nok at hjemlandet Kenya også kan ha tjent litt på at han reiste », Panorama nyheter,‎ (lire en ligne, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Kristin Skodje, « Dæhlie sier jeg må passe på å drikke mye », Aftenposten,‎ (lire en ligne, consulté le )Document utilisé pour la rédaction de l’article

Reportages audiovisuelles[modifier | modifier le code]

  • (en) Philip Boit story., de Kevin Manuya, diffuseur inconnu, 2018 : (Visionnage possible sur Youtube), min 7 s

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]