Kachabia

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Kachabia
Djellaba
Homme portant une kachabia.
Caractéristiques
Type
Matière
Origine

La qashabiya (en arabe : القشابية) est un vêtement hivernal originaire d'Algérie.

Elle comporte une capuche et se différencie du burnous par la présence de manches et d’une fermeture. Plus épaisse et plus large que la Djellaba (الجلابة), elle est conçue en laine de chameau. Elle permet à son porteur de braver le vent et les précipitations de l’hiver.

Elle occupe également une place importante dans la mémoire collective algérienne, car elle représente avec le burnous le vêtement des chouhadas durant la guerre de libération nationale. Elle a également la réputation d’être la tenue nationale d’Algérie.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Si les dictionnaires arabes recensent plusieurs définitions et étymologies pour le terme qashabiya, toutes s’accordent pour désigner un vêtement, mais divergent dans ses caractéristiques.

Selon Georges Séraphin Colin, le terme qeššabiya employé en Algérie centrale et orientale, est la déformation du latin gausapa, terme qui se serait conservé sous la forme gosaba dans l'Adrar, où il désigne la chemise[1].

Origine et fabrication[modifier | modifier le code]

La Qashabiya, symbole vestimentaire caractéristique des Hauts-Plateaux de l'Algérie, est principalement confectionnée au cœur de Djelfa et de ses environs. Son processus de production est central dans cette zone. On peut également la trouver dans les régions orientales du Maroc, les Aurès, en Tunisie et jusqu'en Tripolitaine.

Ces régions forment un continuum culturel et ethnique basé sur une société arabe et bédouine dont l’activité par excellence demeure le pastoralisme et l’élevage de chameaux[2]. L’espace géographique de la Qashabiya correspond à celui des plateaux arides et secs de l’Atlas Saharien où l’hiver et les nuits sont rudes. C'est une région principalement habitée par des tribus arabes, les Sehari, Hammiyyan, Ouled Nail, Rahman et 'Umur renommées pour leur expertise dans la domestication des chameaux et l'exploitation de leur laine.

Parler de la qashabiya, c’est soulever la question de la place du chameau dans la culture de l’Algérie. En effet, la laine de dromadaire, appelée al-Wabr (الوبر) en arabe, occupe une place centrale dans l’artisanat algérien hérité des traditions bédouines du pays.

L’utilisation d’al-Wabr par les arabes pour se prémunir du froid est ancienne et variée. On la retrouve dans la plupart des tenues masculines du Mashreq et du Maghreb rural. Des noms de villes et de lieux-dits tels ‘Ain Al-Ibl (Djelfa) ou ‘Ain Al-Nagah (Biskra) témoignent de l’importance du camélidé dans le paysage culturel des Hauts-Plateaux algériens. Cette laine est récoltée par les nomades durant la tonte et sert à la fabrication des burnus, tentes, qashabiya et autres vêtements. À ce poil s’ajoute parfois la laine de mouton (as-Sawf) dans le processus de fabrication de la qashabiya.

Le savoir-faire et la confection de la qashabiya sont principalement féminins. Aujourd’hui encore, c’est la femme bédouine qui est en charge de toutes les étapes de fabrication. Cela va du récurage de la laine (ashm) jusqu’au tissage (sadwah)

Références[modifier | modifier le code]

  1. E. B, « Djellaba », Encyclopédie berbère, no 16,‎ , p. 2425–2427 (ISSN 1015-7344, DOI 10.4000/encyclopedieberbere.2181, lire en ligne, consulté le )
  2. M. El Moujabber, H. Belhouchette, M. Belkhodja, P. Kalaïtzis, R. Cosentino, W. Occhialini, « Research and innovation as tools for sustainable agriculture, food and nutrition security : extended abstracts and papers », sur www.cjoint.com (consulté le )